Sulfure suivit logiquement sa cible et tourna dans la ruelle à gauche. Il eut alors la surprise de voir que le vieillard était rentré dans une jeune femme et se retrouvait ainsi au sol. La course poursuite était donc terminée... Il ne faudrait plus que quelques secondes avant que le chasseur reparte en direction de son vaisseau avec sur son épaule le corps inanimé du conseiller. Le géant fit les quelques pas en direction du vieil homme qui s'était difficilement relevé et fit descendre son garderffii vers sa tête afin de l'assommer.

Mais tout ne se passa pas exactement comme prévu. La jeune femme qui se tenait à coté de la cible le poussa afin de lui permettre d'esquiver le coup du chasseur de primes. Le gen'dai jeta donc un regard de tueur à celle qui osait se mettre en travers de son chemin. Avec une telle tenue et surtout un sabre-laser à la main, il était facile de deviner que la demoiselle était une padawan jedi. La vaincre ne serait pas difficile si le combat était nécessaire mais ce n'était pas vraiment elle qui inquiétait le chasseur. S'il y a un padawan, c'est qu'on a de grandes chances de trouver un maître jedi pas très loin. Même si le colosse estimait avoir de bonnes chances de pouvoir remporter un affrontement contre un maître et son apprenti, il était sur que la cible pourrait aisément fuir et tout cela n'aurait donc servit à rien. De plus, les jedis n'étaient pas si différents du gen'dai. Eux aussi pouvaient tuer pour permettre la paix et les cibles des chasseurs de primes étaient bien souvent des personnes peu appréciées des jedis.

La padawan prit la parole.

- Je ne sais pas ce qui vous as amené ici à pourchasser cet homme, mais je ne peux pas rester les bras croisés devant un homme sans défense et menacé. Ce ne serait pas correct de ma part. Je vous prierais donc de considérer à renoncer à votre intention, monsieur, ou je me verrais obligée de me poster en travers de votre chemin.

Sulfure souhaitait vraiment éviter l'affrontement avec cette jeune femme qui n'avait rien fait de mal à part d'être légèrement naïve peut-être. Il décida de lui répondre, gardant son arme en main pour l'utiliser comme une lance si jamais le vieil homme tentait de s'enfuir précipitamment.

- «  Donc en suivant votre logique, si vous voyez un sith désarmé et qui va se faire tuer par un jedi, vous le protégerez ? S'il y a une prime sur la tête de cet homme, c'est qu'il n'est pas innocent. Maintenant que j'ai fait le voyage jusqu'ici, je ne partirai pas sans lui. Si malgré cela, vous vous sentez obligée de vous mettre en travers de mon chemin, je serais de mon coté obligé de vous considérer comme complice. Vous êtes encore jeune et innocente, ne m'obligez pas à mettre fin à votre vie dès maintenant... »

Le gen'dai s’avança un peu plus vers les deux personnes lui faisant face, restant juste à une distance lui permettant, selon lui, d'éviter une attaque rapide de la padawan. Jusqu'à maintenant, Sulfure avait réussit à n'avoir aucun ennemi et donc aucune prime sur sa tête, ce qui était une chose vraiment rare dans son métier. Il espérait que cela reste le cas à la fin de cette journée, ce qui était loin d'être sur. Il y aurait au moins quelques problèmes avant que les crimes du conseiller ne soit révélés au grand jour et que l'on ne considère plus le géant comme un simple kidnappeur.

Il regarda la padawan droit dans les yeux, attendant une réaction de sa part.

- « Alors ? Tu veux vraiment te battre ? Ou tu es prête à me laisser cet homme ? »

Pour être tout à fait franche, je suis loin d'être aussi assurée que je le semble de l'extérieur. De l'intérieur, j'ai une sacrés frousse. Car bon, je sais que je suis encore un peu naïve sur les bords des fois, que je suis trop gentille, mais je sais quand même ce qu'est un chasseur de prime, et que ces gens là ne sont ni des pacifistes ni des gentils comiques qui revenaient sur leur parole à tout bout de champs. Je ne suis pas sûre de la manière à procéder. Certes, je ne savais rien du vieil homme, et c'est là qu'est précisément le problème, le noeud du dilemme. Car s'il est vrai que je ne sais rien qui puisse le défendre, je ne sais rien non plus qui puisse le rendre coupable. En outre, je sais que les Jedi privilégient en général la négociation pacifique autant que possible, ne tirent le sabre-laser qu'en cas de besoin extrême. J'ai beau n'être padawan que depuis peu, du haut de mes quinze années humaines, j'ai bien appris mes leçons et j'ai bien lu mes holo-livres des archives du Temple. Je ne sais pas ce qu'aurait fait Maitre Greystone, après tout je ne suis sous son aile que depuis vraiment très peu de temps. Dans cette idée de discussion, de débat pacifique et de négociation, je ne vois pas l'homme âgé qui essaye de profiter de la situation pour très discrètement commencer à se mouvoir de quelques millimètres de sa position pour se poster derrière moi comme bouclier - un peu sur le côté quand même - et j'écoute avec attention les arguments avancés par le très grand et intimidant monsieur inconnu et menaçant :

« Donc en suivant votre logique, si vous voyez un sith désarmé et qui va se faire tuer par un jedi, vous le protégerez ? S'il y a une prime sur la tête de cet homme, c'est qu'il n'est pas innocent. Maintenant que j'ai fait le voyage jusqu'ici, je ne partirai pas sans lui. Si malgré cela, vous vous sentez obligée de vous mettre en travers de mon chemin, je serais de mon coté obligé de vous considérer comme complice. Vous êtes encore jeune et innocente, ne m'obligez pas à mettre fin à votre vie dès maintenant... »

Mais noooooooon ! >< Il n'a rien comprit, et moi non plus je ne comprends pas bien, en raison de ma jeunesse et de mon caractère. Le vieil homme et un Sith, c'est pas du tout pareil ! Des Chanceliers Palpatine, des Dark Sidious, des Comte Dooku, des gens de ce genre, on n'en a plus maintenant, n'est ce pas ? C'est du passé tout cela ! Et puis, je l'aurais senti, même un peu, si un adepte du mal était présent, non ? J'avoue n'être pas plus rassurée par celui que je protège que par celui contre qui je le protège, et je ne sais pas comment me dégager de cette pénible situation. Peut-être que je réfléchis trop, non ? Il n'a pas l'air trop méchant non plus, pourtant, le chasseur de prime, moins pourri que d'autres de son genre professionnel. Une... une prime ? Mes yeux bleus s'arrondissent de surprise tandis que mon expressivité reste calme et maîtrisée, en cette rue isolée de la capitale de Naboo, Theed. Ah, par la Force, que devrais-je faire ? Et rien ni personne pour me donner conseil cette fois... Sans vouloir être insolente, je réplique posément :

- Non, bien sûr que non ! Les Sith sont bien connu pour être nos ennemis de toujours, jamais je ne les défendrais ! A cause d'eux tant de planètes ont souffert et souffrent encore. Seulement, concernant cet homme, j'ignorais qu'il avait une prime sur sa tête... et bien que je n'ai pas l'honneur de vous connaître, vous admettrez que d'un point de vue général, toutes les primes ne servent pas forcément le bien général. Je ne peux rien affirmer en ce qui vous concerne, monsieur... je n'ai pas plus envie que vous de me poser en ennemie. Mais je ne peux non plus vous laisser l'abattre sans au moins connaître la raison de cette prime sur lui. Et aussi... au risque de faire réellement l'ignorance de ma jeunesse, si cet homme a réellement causé des actes répréhensibles, ne vaudrait-il pas mieux que la jus... hé... !!!

Je n'ai pas le temps de terminer que mon "protégé" me prends par le bras et m'entraîne dans sa course sans me demander mon avis. J'entends un tir siffler trop près de moi, et je dois mon esquive de justesse aux prouesses dues à la réactivité améliorée par la Force. Un objet volant non identifié, qui atterrit aux côtés d'un autre juste entre le chasseur de prime et ma personne. Rapide analyse : objets sphériques, bruit de métal. Quelque chose de déclencher. Oh non. Je blêmis et n'ait que le temps de couvrir mes yeux de mon bras tandis qu'une explosion intensément lumineuse et vaporeuse jaillit des OVNI - ou UFO en anglais, soit Unknown Flying Objects - et m'étourdit quelques secondes de trop. Car, surprise de ne pas me sentir projetée comme une bombe normale, je repousse mon bras en quelques secondes seulement après l'explosion. Je n'y vois rien, c'est comme un brouillard hybride entre les nuées épaisses des matins sur Dantooine en plus sales et une réverbération intense de lumière concentrée. Ça fait mal aux yeux, cette histoire ! Jurant dans le parler rural de ma planète d'origine, je m'exclame en me jetant à la poursuite du fuyard, concentrée sur la Force :

- Hé vous ! Je n'en n'ai pas fini avec vous non plus ! Revenez, vous n'arrangez pas votre cas ! Ne comptez pas sur moi pour vous laisser m'échapper ainsi, mon Maître et les autres Jedi auraient bien raison de rire de moi sinon ! On n'a pas fini de parler ! Bon, vous m'y obliger... je vais vous ramener par la peau du cou !"

Je parle, avec ma silhouette de danseuse, du haut de mon pauvre mètre soixante-cinq tout mouillé, ma minceur et ma faiblesse physique pour une padawan de mon âge... mais j'ai la Force comme alliée, cela rééquilibre un peu le rapport des puissances ! Utilisant sans plus attendre la vitesse de Force pour traquer le fuyard - qui n'était pas trop loin - je fais cela pas seulement pour m'expliquer avec lui, mais aussi et surtout pour l'attraper avant que le chasseur de primes géant ne le tues. Innocent ou criminel, ce n'est pas à moi ni à personne de le juger, mais à la Justice à mes yeux ! Je ne peux le laisser se faire tuer avant de l'avoir mené en un commissariat de police, lui faire promettre cela en échange de la protection que je lui donnerais le temps du trajet vers ledit lieu. Et fuguer n'est pas une option ! En plus, il détale plutôt bien, le vieux monsieur ! Et en plus je dois échapper aux tirs possibles du prédateur, en cette folle course-poursuite en trois temps : la proie mutuelle - le monsieur - le traqueur en ma personne mais neutre sur le conflit, et le prédateur accusateur pour le chasseur de primes. Je finis par le rattraper, et usant de nouveau de la Force, avec un effort de ma part, je fais léviter des carcasses de droîds très endommagées juste devant le fuyard, ce qui le fit glisser, trébucher et tomber tandis que je le rejoins, le souffle un peu court. Sachant que l'on ne pourrait fuir éternellement, les bras croisés alors qu'il recule vers le mur, je reste calme en soulevant d'un ton volontairement calme et enfantin :

- Vous avez une bonne foulée, pour quelqu'un d'aussi vieux ! Bien que je ne pense que ces folies ne soient pas raisonnables pour votre âge, monsieur... le temps presse. Rien ne sert de courir, vous savez. Vous avez deux choix, j'irais au plus cours : l'un, de continuer à me jouer des tours, au risque de me lasser et de vous laisser entre les griffes de votre poursuivant. L'autre de coopérer et de me suivre gentiment jusqu'au bureau des forces de police, et que l'on discute de tout cela avec leurs responsables. Vous parlerez sincèrement, n'est ce pas ? Je le saurais de toute manière, rappelez vous que si je ne suis encore qu'une apprentie, j'ai la Force avec moi. Ne me sous-estimez pas plus que votre ennemi. Ah, dernière chose : si vous m'expliquiez pourquoi ce monsieur vous en veut ?

Comment cela je fais du chantage indirect ? Non, je négocie du mieux que je peux. J'ai un mauvais pressentiment... je sais que la tierce force du moment est en approche rapide. Peu de temps. Se sentant acculé, il craque et m'avoue tout sans la moindre honte - après que je l'ai "gentiment" prié du regard d'éviter de mentir - ce qui me hérisse le poil. Mon ton se montre plus froid et distant, calme cependant alors que je murmure que j'aurais mieux fait de le laisser à son sort. Il me regarda avec épouvante et stupeur, et avant qu'il ne dise quelque sottise, je réplique que le code me l'interdisait. Mon éducation m'interdit de prôner le meurtre, même pour des pourris comme le vieux. Plutôt que la justice purement physique, la justice métaphysique, morale PUIS physique, donc réellement juste. Je m'interroge cependant si les victimes de cet... être seraient réellement vengées si je le laissais se faire... non de non ! Peu convaincue de la réussite, je n'ai guère le choix alors que le vieux essaye encore de se dérober, et que je le pourchasse à nouveau, essayant de le mener à l'instar des chasseurs vis à vis du gibier vers un "piège" pour l'acculer là où je voulais qu'il aille. Je ne suis l'alliée de personne, si je ne puis dire que je ne suis l'ennemie des deux. Tierce force. Tout ce que je sais, c'est que tant que je n'en sais pas plus sur les intentions de son poursuivant. Allait-il le tuer ? Le remettre à d'autres méchantes personnes ? Qu'est ce qui était juste en cette histoire ? Qu'est ce qui ne l'était pas ? N'étant guère sortie de l'orphelinat de Dantooine ou du Temple, je reste inexpérimentée en la matière... ce que je sais par contre, c'est que le vieux monsieur est vraiment idiot ! S'il veut vraiment sauver sa peau, c'est pas de cette manière qu'il y arrivera ! Quelqu'un de censé aurait accepté la protection, n'essayerait pas d'en abuser ! Je veux le coincer. Autant que me le permettait mes moyens. Je le perds à un moment de vue. Theed à certains endroits est un vrai labyrinthe de dédales urbains sans fin ! J'essaye de reprendre mon souffle, cherchant sa présence. Exercice difficile comme il n'est pas proche... j'entends le chasseur approcher de ma position, je me retourne calmement vers lui, neutre. Si l'on cherche le type séparément, on n'est pas sortis de l'auberge. Si l'on fait équipe - improbable vu la situation - ce serait plus aisé et plus court. S'il a l'air très doué comme chasseur de primes, la proie a l'avantage de la connaissance du terrain. Mais je reste attentive sur la plus grande menace du moment. Que va-t-il dire ? Que va-t-il faire, ce géant ? M'ignorer ? M'attaquer ? Parler ? Mais il a du comprendre que je ne suis nullement l'alliée de ce type après qu'il se soit joué de moi, pas plus que son alliée non plus. Je suis une tierce force. Cherchera-t-il à me convaincre pour une trêve temporaire le temps de mettre la main sur le vieux. J'attends des réponses précises. Je cherche à comprendre, je ne suis pas fermée à la négociation. Si on me donnait de bonnes raisons, peut-être que... enfin... que fait-on face à deux "mal"s ? Qui tous deux ont des arguments ? Appliquer la détestable " préférence du moindre mal" ?

(HJ : si cela ne te va pas, MP moi, d'accord ?)