[FLASHBACK +129] L'avenir de la galaxie fait les quatre cents coups [PV Dante Garvan]

Commandant des Services de Renseignement Républicain

/!\ HRP à destination du lecteur non informé /!\:

- Dis ! Tu voulais faire quoi, ce soir ?

Pour Dante:

Grand Maitre Jedi

Le temps semblait être une chose aussi paradoxale qu'inutile aux yeux de Dante. chaque qui passait n'était pour lui qu'une suite logique d'entrainements et de remontrances de la part du Maître Syl'Torkan. Malgré le taux de midichloriens qu'il possédait, Dante semblait ne pas être très doué dans le maniement de la Force à proprement dite. Son corps, mélange des races de ses parents lui offrait une facilité accrue lors des combats au sabre laser d'entrainement, et surtout, sa propre force physique faisait de lui un adversaire de taille. Peu étaient ceux qui pouvaient se targuer d'avoir réussi à le vaincre au corps à corps. Parmi eux, il y avait Karnak, son meilleur ami, et celui avec qui il passait le plus clair de son temps. Ensuite, venait Qodu, un twi'lek dont les capacités physiques étaient bien moindres comparées à celles qu'il possédait mentalement. Ce rat de bibliothèque préférait nettement passer son temps dans les archives à potasser plutôt que d'être sur le terrain avec son Maître.

L'un et l'autre étaient aussi différents qu'ils pouvaient être proche. L'un était la tête, l'autre les muscles. Qodu était connu pour son calme relatif, Dante, pour sa rébellion perpétuelle face aux ordres données. Encore une fois, il s'était fait remonter par le maître Syl'Torkan. Le Jedi lui reprochait souvent de ne pas savoir mettre ses sentiments de côtés. Pire encore, parfois, Dante ne faisait pas plus attention à lui qu'à ce qu'il faisait. Chose qui avait faillit le faire tuer plusieurs fois durant une mission risquée. Jugé trop "excité" pour ce genre de mission, il fut décidé par une partie des Maîtres Jedi qu'il devrait rester sur Naboo pendant quelques temps. Afin qu'il apprenne l'humilité et la sagesse.

Tout en laissant les autres apprentis à leurs entrainements, Dante en profita pour fuir et se faufila discrètement hors du Temple Jedi. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait le mur, mais cette fois-ci, il savait où il allait se rendre. La dernière fois, le padawan s'était retrouvé face à un gungan extrêmement vieux qui, après l'avoir attrapé par le bras, l'avait ramené au Temple avec pertes et fracas. Au bout de milles explications toutes aussi saugrenues qu'improbables, il fut décidé qu'il aurait perpétuellement un chaperon avec lui. Mais c'était sans compter sur la ruse du dit trouble-fête. En quelques minutes à peine, Dante s'en était débarrassé et courrait maintenant dans marais de Naboo. Sa cible du jour : la maison du vieux gungan. Il y avait tellement d'objets étranges que Dante n'avait pu s'empêcher d'en attraper un. Mais sans les autres, il ne servait probablement à rien. L'objet en question possédait un manche long comme deux mains, et un pieu doré conique à une de ses extrémités. Au début, Dante l'avait prit pour une arme. Mais il ne piquait pas, et semblait être bien trop travaillé pour être vraiment utile pour la chasse.

Donc ce fut à la tombée de la nuit, après s'être arrangé avec Qodu – Karnak étant parti en mission ce jour-là avec son Maître – que Dante décida d'y retourner, et avec un peu de change, trouver l'utilité du dit objet. Passant la tête par une des nombreuses salles de méditation, le padawan observa son ami en pleine tentative. Mais bon, il fallait avouer que Qodu n'était pas très doué pour ça. Voir même pas du tout… Passant par l'ouverture, il se retrouva juste en face de lui. Dans la semi-obscurité de la pièce, et sans compter la journée passée à courir, Dante sauta sur son ami et engagea un combat qui sembla durer plusieurs heures. A de multiples reprises, il l'envoya choir sur le sol. Mais il note quand même qu'une fois où deux, ce fut à son tour de se retrouver à même le sol. Chose rare, certes, mais pas impossible pour le padawan. Les combats terminés, Dante repoussa ses cheveux mi-long qui collaient sur son front à cause de la sueur et regarda Qodu qui lui posa la question qui semblait le démanger depuis son arrivée.

- Dis ! Tu voulais faire quoi, ce soir ?
- On va aller rendre visite au vieux Gungan des marais !

Ajoutant le geste à la parole, Dante s'approcha la tête de la fenêtre par laquelle il était entré et fit signe à Qodu d'approcher. Enjambant l'ouverture, il sortit de la salle et s'agenouilla dehors. Dos au mur, il fini par attendre que son ami le rejoigne et commença à se diriger vers l'extérieur du Temple. En quelques minutes à peine, et sans trop de soucis, ils réussirent à quitter les lieux. Se retenant de pousser un immense cri de joie, Dante sortit une petite sphère du sac qu'il avait prit sur lui et l'alluma. La lumière diffusa ses rayons dorés tout autour d'eux, et fit danser leurs ombres sur les arbres des marais. Son sac contenait aussi l'étrange objet, sans compter quelques vivres et un datapad qui leur permettrait de retrouver leur chemin s'ils venaient à se perdre.

- Suis-moi c'est par là ! Fais attention où tu met les pieds ! Y'a peut-être des Blarth dans les environs !

Poussant un petit rire, Dante s'enfonça dans les marais. Personne ne voulais venir ici lorsqu'il faisait nuit. Les Naboo leur ayant raconté moult histoires afin de les empêcher d'y venir. Mais les deux padawan n'en avaient que faire. Pour eux, seule l'aventure comptait à ce moment. Jamais ils n'auraient cru finir par voir ce qui leur était réservé dans le futur…

Commandant des Services de Renseignement Républicain

Dante me répondit quelque chose qui ne plut pas, même si je m’y attendais. Il m’avait parlé de son Gungan des marais, mais je ne savais pas vraiment s’il se fichait de moi ou pas. Flairant le mauvais coup, j’aurais préféré ne pas le suivre, mais il n’attendit pas mon avis et enjamba la fenêtre et sortit, alors que j’essayai vainement de le raisonner.

- Eh, attends ! On devrait peut-être pas… oh, nom d’un mynock ! Dante, reviens !

Avec force grommèlements, je dus le suivre pour ne pas le perdre, car il avançait vite pour sortir de l’enceinte du Temple. Je n’avais jamais vraiment fait le mur, et je n’avais pas envie de commencer, mais un Jedi ne laisse pas ses amis s’aventurer seuls dans des endroits potentiellement dangereux. Quand je le rattrapai enfin, nous étions déjà sortis. Il avait gagné : on ne ferait plus marche-arrière, maintenant que nous étions dehors. Je lui concédai sa victoire :

- Dante, j’ai pas envie de prendre de risques inutiles, j’en cours déjà assez en mission. Tu es sûr de toi, là ? Tu as de quoi manger, de quoi nous retrouver si on se perd ?

En souriant, il tapota sa sacoche pour me signifier que tout était là. C’était déjà ça d’assuré. Il en sortit une petite sphère lumineuse, qu’il alluma. Puis, en se remettant en marche pour s’enfoncer dans les marais, il me lança :

- Suis-moi c'est par là ! Fais attention où tu mets les pieds ! Y'a peut-être des Blarth dans les environs !

Des Blarth ? Je connaissais peu d’animaux plus gentils que les gros chiens des Gungans. Et puis, la Force pourrait nous aider à rendre dociles des Blarth sauvages, si d’aventure il nous arrivait d’en croiser un. En dernier recours, si nous nous retrouvions en danger, nous avions nos sabres lasers. Enfin, j’avais le mien, en tout cas. Mon souci n’était pas tant les Blarth que les marais eux-mêmes. Les moustiques commençaient à tourner autour de nous, attiré par la lumière, et je dus provoquer un petite vague de Force pour les éloigner. Ils portaient parfois des fièvres peu agréables, et je n’avais pas envie d’en attraper une, même si je commençais à savoir stimuler mon système immunitaire grâce à la Force, comme tout Jedi pacifique. Ce qui m’effrayait le plus, c’était les eaux stagnantes qui se cachaient derrière les herbes et les lentilles d’eau. Un petit peu d’inattention, un faux-pas, et on se retrouvait dans l’eau insalubre jusqu’au coup. Et puis il y avait d’autres bestioles plus dangereuses que des Blarth, sur Naboo. Pas aux abords du Temple, mais on s’en éloignait. Je commençais à m’interroger sur les raisons qui poussait Dante à chercher le vieux Gungan.

- Dis-moi, au fait… pourquoi tu veux retourner le voir ? Pourquoi de nuit ? Pourquoi avec moi ?

Je profitai de la pause pour regarder autour de nous. Manifestement, aucun Gungan à l’horizon. Quelque chose bougea dans les herbes, non loin.

- Dante ! Tu as entendu ? Ne me dis pas qu’on est paumés ! Où est ce fichu Gungan ?

Je me calmai rapidement, et me concentrai pour sentir la vie aux alentours. Ces foutus marais en grouillaient. De la vie, partout, au-dessus, en-dessous, de tous côtés, dans l’eau, l’air, la terre, et dans les herbes proches… une grosse bestiole qui nous prenait pour des proies. Je me focalisai sur ce prédateur prêt à bondir, tentant de palper les contours de son esprit sans conscience. C’était la faim qui le guidait. Il fallait que j’éteigne sa faim. Mais j’avais beau chercher, je ne savais rien distinguer dans cet amas de Force. Je pouvais mentalement taper dedans, donner un grand coup de Force, le remuer comme un paquet, mais j’étais incapable d’être ce chirurgien de l’esprit que doit être le Jedi habile. Je sentis que la bête allait bondir sur nous pour de bon.

- Dante, attention !

L’animal jaillit des herbes hautes, la lame jaune de mon sabre siffla tandis que j’esquivai l’attaque du prédateur. J’eus le temps d’échanger un regard avec notre agresseur. C’était un jeune Veermok, parce qu'il était à peine plus gros que nous. Son faciès simiesque et son allure féline ne laissaient aucune place au doute, et encore moins à la déconcentration, car le Veermok était dangereux. Des Blarths ! Ah ! Dante s’était vraiment fichu de moi. Alors que le prédateur s’apprêtait à repasser à l’attaque, je créai autour de moi un bouclier de Force, et me préparai à me servir de mon sabre, ne serait-ce que pour effrayer la créature, car il me répugnait de la tuer.

Grand Maitre Jedi

Les marais de Naboo n'avaient rien d'agréable. Ni à l'odeur pestilentielle qui s'en élevait, qu'au paysage apocalyptique dont seuls quelques arbres et une poignée d'insecte osaient encore se moquer. Les pas de Dante s'enfonçaient dans l'herbe molle et spongieuse dont les bruits gutturaux perçaient le silence tandis qu'il continuait son avancée. Derrière lui, à quelques mètres à peine, il sentait la présence de Qodu. L'un et l'autre savaient où ils allaient. Toutefois, aucun des deux ne pouvaient réellement s'attendre à ce qu'ils allaient y trouver.

Tout ce qui semblait vivre ici commençait à s'approcher du duo. Une vague de Force émanant de Qodu repoussa les insectes qui l'entourait. Dante, quand à lui n'y prit guère attention. D'une manière ou d'une autre s'ils devaient craindre quelque chose, ce n'était sûrement pas ça. Bien au contraire. De toutes façons, s'ils venaient à être contaminé par ces insectes, Dante possédait tout ce qu'il fallait pour concocter un antidote. De plus, les herbes de Naboo sécrétaient aussi un suc qui pouvait se voir utilisé comme soin de dernier recours. Même s'il déclenchait aussi quelques effets indésirables…

- Dante ! Tu as entendu ? Ne me dis pas qu’on est paumés ! Où est ce fichu Gungan ?
- Paumés ? Mais non ! Panique pas on y est presque… Enfin je crois !

Il fallait tout de même avouer que les marais n'avaient rien de comparable de jour et de nuit. En journée, il avait réussi à faire des marques sur certains arbres. Malgré tout, ces dites marques semblaient ne pas vouloir apparaître en pleine nuit. Tant pis, ils trouveraient le Gungan tôt ou tard… Et le plus tôt serait le mieux quand même !

- Dante, attention !

A peine Qodu avait-il dit ça que Dante vit une créature noire à la gueule immense se ruer sur lui. Les griffes déployées et les crocs acérés, le Veermok semblait ne s'intéresser qu'à lui. Ou tout du moins semblait-il le faire croire. L'animal ne le quittait pas des yeux, et à chaque mouvement qu'il faisait, il s'approchait un peu plus de Dante. En une réaction habituelle, Qodu attaqua le Veermok, mais la créature ne sembla en rien affectée, bien au contraire. Il toisait le Twi'lek comme un chasseur ignorant une proie inintéressante. Tandis que son ami créait une bulle de Force autour de lui, Dante garda les mains dans les poches et resta stoïque lorsque la créature se rua une nouvelle fois sur lui. Le calme dont pouvait parfois faire part Dante étonnait le Maître Syl'Torkan. Derrière ce visage amusé, se cachait un être étrange. Dont les sentiments n'étaient en rien reflétés par quoique ce soit. Pas plus qu'il ne les montraient.

Esquivant à chaque fois les assauts de la créature. Dante utilisait à bon escient et avec une facilité déconcertante la vitesse de Force. Il faisait de même le plus souvent lors des entraînements, préférant éviter le combat direct et attendant le moment précis où ses coups partiraient là où ils devaient l'être. Cette technique n'était en rien très glorieuse, néanmoins, elle lui avait permis de vaincre bon nombre d'autres Padawan, et plus encore, une seule fois, de pratiquement réussir à tenir tête à son propre Maître. Jusqu'au moment où ce dernier s'était mit à le combattre plus sérieusement…

A un moment, et sans raisons apparentes, le Veermok s'arrêta net. Quelque chose ou quelqu'un semblait lui avoir ordonné d'abandonner ce combat inutile. Ce qu'avait ressenti Dante dans la Force sembla s'avérer vrai. Son sens de l'observation ne l'avait pas trompé la dernière fois, et si une nouvelle fois il avait raison, alors le Veermok ne faisait que les tester. La créature recula, puis se détourna d'eux et fini par disparaître dans les herbes hautes. Dante posa ses yeux sur Qodu, ni l'un ni l'autre n'avait eu le temps de réagir à quoique ce soit. L'attaque fut si rapide, et si brève à la fois. Le Veermok ne les avait pas blessés, ni même agressé directement. Il les avait testés. Rien de plus. Sans qu'il n'ait eu le temps d'expliquer à Qodu ce qu'il avait ressenti, un rugissement sinistre traversa le silence et les percuta de plein fouet. Le Veermok semblait les appeler. Ou plutôt, il les invitaient à le suivre.

- Je crois qu'on n'a pas vraiment choix…

Se mettant à courir, Dante dut sauter plusieurs fois par-dessus des troncs d'arbres morts. Ses pieds s'enfonçant dans l'herbe grasse, il faillit perdre l'équilibre et ne dut son salut qu'à son agilité afin de ne pas se retrouver le nez dans la vase. Qodu semblait vouloir rester à ses côtés. Alors soit, ainsi, ils sauraient l'un et l'autre ce que le Gungan aurait à leur dire. Dante connaissait cet étrange personnage de réputation. Toutefois, il ne l'avait vu qu'une seule et unique fois. Et ce fut pour cette raison, et surtout à cause de ses paroles qu'il désirait le revoir à nouveau…

- Dépêche-toi un peu ! Sinon il va nous semer !

Commandant des Services de Renseignement Républicain

Après un bref affrontement, principalement constitué de feintes et d’esquives, le Veermok cessa. Je sentis au même instant une perturbation dans la Force. Quelque chose, ou plus probablement quelqu’un, commandait à la bête, manipulait la Force. Un Jedi, dans ces marais, à cette heure ? On venait nous chercher !

Non. C’était stupide et peu vraisemblable. Celui qui commandait au Veermok était autre chose. Après tout, nous allions voir un mystérieux « vieux Gungan » des marais, un vrai vieux sage stéréotypé d’holofilm. Le légendaire maître Yoda lui-même était bien une bestiole verte vivant dans les marais de Dagobah.

En tout cas, le combat m’avait laissé un peu pantelant. La lame de mon sabre chuinta en s’éteignant doucement. L’adrénaline avait des effets que j’aimais peu. Tandis que Dante m’intimait de le suivre et de courir après notre agresseur, qui allait nous emmener quelque part, je tentai de reprendre tout mon calme.

*Il n’y a pas d’émotions, il n’y a que la paix.*

Respirant profondément, je sentis les tremblements de mes jambes cesser, et la fatigue qui vient après l’énervement se dissiper. J’avais beau être un Jedi médiocre, je savais très bien me calmer. Alors que je savourais la satisfaction de me maîtriser, Dante me houspilla un peu.

- Dépêche-toi un peu ! Sinon il va nous semer !

J’allais répliquer que je n’avais pas vraiment envie de suivre une bête sauvage dans des marais inconnus à la recherche d’un ermite Gungan auquel l’animal allait peut-être nous amener. Dante était vraiment téméraire, je trouvais. Malheureusement, il était déjà parti, galopant et bondissant après la bestiole : je n’eus d’autre choix que de le suivre tant bien que mal. Heureusement, même si je n’étais pas un bretteur d’exception, je n’avais rien à envier aux autres pour ce qui est de la forme physique, et je rattrapai vite mon compère en me remuant un peu. Tout en courant, un peu sceptique, je demandai à mon ami :

- Je sais que les Veermok ne vivent pas en meute, mais tu es vraiment sûr qu’il nous mène au Gungan, et pas vers autre chose de dangereux ?

Nous continuâmes à courir malgré tout, parvenant bientôt à un endroit où les arbres se faisaient plus clairsemés, et les plans d’eau stagnante plus nombreux et plus étendus. Le Veermok lui-même avait ralenti pour faire attention où il mettait les pattes. Les nuées de moustiques voletèrent autour de nous, et je dus les éloigner par la Force à plusieurs reprises, au moyen de petites poussées. Dante, lui, absorbé par notre épopée de cancres, se serait laissé piquer si je n’avais pas chassé les insectes qui tournoyaient autour de son joli minois. Je ne voulais pas qu’il attrape une infection des marais et les maîtres se poseraient de sérieuses questions s’ils le voyaient arriver demain le visage couvert de boutons, ce que je ne souhaitais pas. Pas du tout.

Grand Maitre Jedi

Comme toutes les courses dont Dante avait été l'instigateur, celle-ci lui semblait la plus grisante. L'air frais de Naboo lui frappait le visage tandis qu'il repoussait les insectes qui commençaient à lui tourner de plus en plus autour. La chasse s'ouvrait aux yeux du Jedi au moment où il commençait réellement à prendre conscience de ce qui se passait. Bien qu'il était particulièrement sénile, le vieux Gungan n'en avait pas pour autant perdu son sens de l'observation. Et la présence des deux Padawans ne lui avait très certainement pas échappée. Enfin, leur présence dans la Force semblait être tout autant palpable que leurs souffles et leurs paroles dans les airs.

- Je sais que les Veermok ne vivent pas en meute, mais tu es vraiment sûr qu’il nous mène au Gungan, et pas vers autre chose de dangereux ?
- L'instinct tu connais ?

Ce fut avec un sourire immense dévoilant toutes ses dents que Dante fini par répondre à son ami. En fait, le Jedi avait reconnu cet animal. Lors de leur première rencontre, le vieux Gungan l'avait sauvé des griffes de son Veermok de compagnie. La créature aux griffes acérées et aux dents pointues ne voulait pas faire de lui son repas. D'après les paroles du vieillard, il ne faisait que protéger ce qu'on lui avait confié. Et sur le moment, Dante n'avait pas réellement cerné ce qu'il voulait dire. Jusqu'à maintenant.

Tout en faisant attention où il mettait les pattes, le Veermok n'en ralentit pas plus l'allure. Bien au contraire. Les plans d'eau se faisaient de plus en plus larges et dangereux. Chose qui semblait ne pas le déranger plus que ça. Pour preuve, la créature sautait par-dessus les plans d'eau avec une facilité déconcertante. En quelques sauts de Force, Dante le rejoignit de l'autre côté de l'étendue d'eau. Ses pieds s'enfoncèrent dans une étrange vase qui trembla sous son poids. Effectuant un énième saut de Force, Dante s'extirpa de l'étendue qui s'avéra n'être rien d'autre qu'un piège mis en place par le vieux Gungan.

Poussant un soupir de lassitude, Dante regarda le Veermok dans les yeux qui s'était assit sur un rocher non loin d'eux. La présence de Qodu à ses côtés rassura quelque peu le Jedi. Le Maître Syl'Torkan le lui avait répété bon nombre de fois. "Il faut savoir parfois compter sur les autres afin de voir le soleil se lever le lendemain d'une mission". Karnak étant en mission, et Elle ayant disparu depuis deux jours, Dante savait qu'il pouvait compter sur Qodu. Quand aux autres Padawans, il ne les voyaient que très peu. Préférant rester dans son coin afin d'étudier au maximum les arts Jedi. Chose qu'il faisait assez régulièrement en compagnie de son ami Twi'lek. Se tournant vers ce dernier, Dante se mit à parler.

- On dirait que notre ami se fiche éperdument de nous… J'ai faillit y rester avec ce fichu piège !
- Vous êtes toujours en vie… C'est ce qui compte n'est-ce pas ?

La voix chevrotante émana d'un amas de buissons dont les racines se perdaient dans les marécages alentours. Une canne faite de bois brut et recouvert de toutes sortes de lianes, et autres fioritures repoussa les branchages qui lui bloquait le passage. Dévoilant le corps frêle et pâle du vieux Gungan, la flore de Naboo sembla lui ouvrir un chemin avec un respect invisible. Le dos voûté, il marchait pourtant sans peine à travers l'eau stagnante et les herbes grasses. Dante retint un hoquet d'étonnement. Jamais il n'avait vu le vieux Gungan ainsi. Il arborait une tenue assez peu habituelle pour ceux de leur race.

D'une couleur verte aux reflets étrangement violets, sa tenue lui couvrait le corps du cou jusqu'aux chevilles. Un curieux médaillon doré retombait sur sa poitrine décharnée. Sertit de toutes sortes de pierres, il lui donnait un charisme dont Dante n'avait jamais encore eu la vision. Même le Maître Syl'Torkan ne possédait pas cet impossible magnétisme.

- Si vous êtes ici, c'est que vous avez des questions à me poser. Suivez-moi les enfants.

Sans leur laisser le temps de dire quoi que ce soit, le Gungan reprit le chemin en sens inverse. Dante se tourna vers son homologue et l'invita à le suivre. Ils allaient pénétrer dans la demeure du Gungan d'ici peu. Et de là, l'un et l'autre saurait ce qui les attendrait. Car il fallait bien avouer que le Jedi savait – ou tout du moins avait entendu parler – du savoir et des pouvoirs qu'on conféraient au vieux Gungan des Marais. Certes, certains humains et Gungan le prenaient seulement pour un vieux fou. Néanmoins il en était tout autre chose pour Dante.

Il leur fallut plusieurs heures avant d'arriver à la demeure du vieux Gungan. Ce semblant de cité avait été creusé à même un rocher qui s'enfonça dans le sol de Naboo. Des escaliers très certainement détrempés par les intempéries menèrent les trois hommes dans une pièce, où une lumière blafarde et chaude balayait les murs d'ombres dansantes. S'asseyant sur une chaise qui semblaient provenir d'un autre temps, le vieux Gungan les invita à faire de même. Dante se mit tailleur sur un rocher et posa ses mains sur ses genoux tout en attendant la suite des évènements. Lorsque Qodu fit de même, le Gungan reprit la parole.

- Je connais déjà ton nom, Dante Garvan. Mais pas encore celui de ton ami… (Lui laissant le temps de répondre, le Gungan posa sa main sur la tête du Veermok qui s'était installé à ses côtés.) Si vous êtes venus ici c'est bien pour me poser des questions, alors qu'attendez-vous ?

Surpris d'autant de connaissances sur lui, Dante ne sut quoi dire sur le moment. Questionnant du regard Qodu, il fini par se reprendre et après avoir fermé les yeux quelques instants, se décida à poser les questions qui lui brûlaient la langue. Le ton du padawan était un mélange d'excitation et de gêne. Il ne savait pas vraiment comment formuler ses questions, ni même si Qodu en avait lui aussi.

- Vous qui avez le savoir de l'avenir… Dites-moi ce qu'il me réserve ! Faites-moi part de vos connaissances !
*Qodu, si tu as des questions, il sait tout… Ou tout du moins le fait croire à tous ceux qu'il croise.*

Connaître l'avenir proche était dans les capacités de n'importe quel Jedi. Mais savoir ce qu'il allait advenir de soi ; de pouvoir éprouver les épreuves avant même qu'elles n'arrivent… Voilà ce qu'était venu chercher Dante auprès du vieux Gungan. Qu'en était-il pour Qodu ? Le padawan l'ignorait. Mais pour une fois, s'il le souhaitait réellement. Il pourrait savoir où se trouvait sa place.

Commandant des Services de Renseignement Républicain

Nous courrions entre les sables et les eaux, manquant sans cesse de s’embourber. Si nous n’avions pas eu la Force, le Veermok nous aurait semés depuis longtemps. J’avançai légèrement derrière Dante et, je devais le dire, avec beaucoup moins d’enthousiasme. Force, mais qu’allait-il chercher auprès de ce Gungan pour y voler avec tant d’empressement ?

Pour parvenir à le suivre, je laissais la Force couler en moi. Etrangement, j’arrivais mal à méditer, mais le pouvoir passait facilement à moi lorsque j’étais dans le feu de l’action. J’aimais sentir ce torrent du monde, faire partie de la toile immense de l’Univers, ce réseau infini qui reliait tous les midi-chloriens. Percevoir cette plénitude me grisait à telle point que je me demandais comment il était possible pour ceux qui n’y étaient pas sensibles d’avoir une vie heureuse. Je me demandais aussi comment les Sith pouvaient ne pas être sereins à son contact. La Force était une merveille. Elle me faisait bondir derrière un ami, à la poursuite d’une bête, entre des étendues mortelles pour le commun des créatures conscientes. Tout ça pour un Gungan, mais je ne me posais même plus de question. Je fermai les yeux, la Force me guidait… jusqu’au moment où je trébuchai sur une branche basse esquivée trop tard et m’étalai dans la boue. Mes paupières se soulevèrent brusquement. Devant, je vis le Veermok, arrêté sur une pierre, et Dante qui bondissait pour échapper à un sol meuble.

Alors que je me relevais, endolori par la violente chute, et que j’essuyai ma tunique pleine de glaise, un Gungan - que dis-je, LE Gungan - sortit des broussailles environnantes. Je courus me placer auprès de Dante, car je sentais qu’il n’était pas rassuré malgré son air bravache. Un peu sonné, je découvris l’allure du vieux des marais. Aucun doute à présent, cet ermite maîtrisait la Force, qu’il en soit conscient ou non : un magnétisme irrésistible m’attirait à lui comme à mon maître. Malgré ma fascination pour cette ancienne créature solitaire, je me méfiai d’une telle influence. Le lien qui unissait un maître et son apprenti était très fort, mais il prenait du temps à se former, alors que la Force semblait m’obliger à accorder une confiance pleine et immédiate au Gungan. Je fronçais les sourcils en détaillant son accoutrement, tandis que nous lui emboîtions le pas, car après tout, nous n’étions pas venus pour rien. C’était très inhabituel, mais je croyais l’avoir déjà aperçu quelque part, dans les holographies du Temple qui recensaient les milliards d’ethnies présentes dans la galaxie. Je n’en connaissais pas même une dizaine de milliers, mais j’étais presque certain d’avoir déjà vu ça quelque part.

Le temps était long pour arriver chez lui. La nuit était d’un noir d’encre, désormais. Tout le monde de ce côté-ci de Naboo devait dormir, à l’heure qu’il était. Je m’inquiétais un peu, me demandais si nous pourrions rentrer avant le lever du jour. Sinon, les Jedi se lanceraient à notre recherche, et je ne voulais pas être un boulet pour eux. Finalement, j’écartai vite ces vaines pensées : si je partais maintenant, je me perdrais probablement dans les marais. Je profitai plutôt de notre voyage pour m’exercer à ressentir les esprits des petits animaux refugiés dans les hautes herbes, et à les manipuler. Mon maître me disait toujours « t’es un bon technicien, petit. Le souci est que tu veuilles devenir Jedi, car pour ça, il faut s’entraîner sans relâche ! » Mon maître n’était pas un grand cerveau, mais c’était vraiment un homme de bien. Enfin, un admirable Trandoshan.

Nous finîmes par atteindre la maison troglodytique du vieux Gungan. A l’intérieur, un feu brûlait encore, ce qui m’étonna. Dante, lui, paraissait trop intrigué par ce qu’il voyait pour y faire attention. Le Gungan me demanda mon nom. Je lui répondis sans trop faire attention, car des milliers de questions tournaient dans mon esprit. Pourquoi, par la Force, étions-nous venus jusque-là ?

-Si vous êtes venus ici c'est bien pour me poser des questions, alors qu'attendez-vous ?

demanda le vieillard.

*Qodu, si tu as des questions, il sait tout… Ou tout du moins le fait croire à tous ceux qu'il croise.*

m’avertit Dante.

Evidemment, j’avais des questions, des centaines, des milliers de questions. Si vraiment ce Gungan savait tout, ce qui était impossible, je pourrais rester des jours à l’interroger, mais je n’étais étrangement pas convaincu. Je voulais voir si ce personnage était vraiment le vieux sage ermite qu’il voulait bien nous montrer.

- J’ai des questions… monsieur. Quel est votre nom, à vous ? Comment faites-vous pour développer le magnétisme qui nous a presque forcés à vous suivre jusqu’ici, et pourquoi êtes-vous ermite ? Une dernière chose, pour la première série : qui a alimenté votre feu pendant que vous étiez parti nous chercher ? Vous ne vivez pas seul avec les bêtes de ces marais ?

Grand Maitre Jedi

La chaleur des flammes réchauffaient autant la demeure que les cœurs des deux Padawans. L'un et l'autre prirent places sur des sièges faits de branches et de lichens. La flore de Naboo était si dense que peu de personnes pouvaient se vanter d'en connaître tous les moindres recoins. Et encore moins, étaient capable de dénombrer la diversité de cette dernière. Mais Dante observait plus l'intérieur qui l'entourait que sa propre assise. Les murs étaient recouverts d'épais tissus sur lesquels des peintures représentaient diverses choses. Des combats entre Gungans et droïdes… Beaucoup de ces dernières rappelèrent au jeune Padawan les histoires qu'il avait étudié sur une période en particulier. La Guerre des Clones.

Nombreux avaient été les Jedi qui avaient alors affronté les Sith. Et tout autant tombèrent dans l'oubli. Mais ce n'était sans compter sur ce Jedi qui, sans réussir à combler sa tristesse avait fini par tomber sur Côté Obscur de la Force… Il était une figure emblématique de l'Ordre, tout comme ses descendants. Toutefois, personne aujourd'hui ne portait ce nom si particulier… Cette famille des Jedi avait peut-être disparue à son tour de la Galaxie… Ou peut-être pas.

Bon nombre de questions restaient en suspend aux lèvres de Dante. Savoir ce que la vie lui réservait avait certes un espoir d'éviter le pire. Malgré tout, ce fut Qodu qui posa en premier les questions. Ces dernières semblèrent amuser le vieux Gungan. Appuyé sur le haut de sa canne, il fixait le Twi'lek avec un sourire énigmatique sur les lèvres. Il poussa un soupir remplit de lassitude avant de donner leurs réponses à toutes ces questions.

- J’ai des questions… monsieur. Quel est votre nom, à vous ? Comment faites-vous pour développer le magnétisme qui nous a presque forcés à vous suivre jusqu’ici, et pourquoi êtes-vous ermite ? Une dernière chose, pour la première série : qui a alimenté votre feu pendant que vous étiez parti nous chercher ? Vous ne vivez pas seul avec les bêtes de ces marais ?
- Le feu est une chose qui possède le pouvoir de ne jamais s'éteindre. Si bien sûr vous en prenez soin. (Le vieux Gungan posa son regard sur les flammes qui reprirent de plus belle.) Vous utilisez le terme "magnétisme" avec parcimonie. C'est bien. Mais il n'y a aucunes forces. Vos corps ont simplement suivit le chemin qui vous était tracé.

Les réponses du vieux Gungan paraissaient de plus en plus étranges. Il semblait répondre perpétuellement par des métaphores. Où, pour le peu de réponses directes qu'il voulait donner, elles n'étaient jamais très claires. Pour un ermite, son savoir devait très certainement dépasser l'entendement. Et même par la Force, il ne pouvait savoir autant de choses sur eux. Lorsque les flammes se mirent à rugir de nouveaux dans leur foyer, Dante perçu une sensation étrange. Il n'utilisait pas la Force, il s'agissait d'autre chose. Quelque chose de bien plus puissant. Et nettement plus dangereux.

- Les créatures vivants ici ne sont pas avec moi. Ils vont et viennent comme il leur sied. Si je suis ermite, c'est pas choix. Je préfère vivre dans la nature. Mes ancêtres n'ont jamais été acceptés par notre peuple. Nous étions trop… Différents d'eux.

Toutes difficultés misent à part. Celle d'être rejeté par son peuple semblait en être une bien particulière pour tous ceux qui en subissaient les conséquences. Dante, enfant de deux races bien distinctes n'avaient pas eu le malheur de vivre ceci. Ses parents lui avait apprit par le passé à rester humble. Face à n'importe quelle situation, il se devait d'être calme et observer les choses dans leur ensemble. Comme pour le vieux Gungan, tout être vivant méritait d'avoir sa propre place dans la Galaxie. Quel que fut son pouvoir, ou sa place dans l'univers.

- Mais j'ai oublié de me présenter. Iaba est mon nom. Quand à toi Dante. Regarde dans les flammes, et tu verras ce que tu es venu chercher. Mais es-tu réellement sûr de le vouloir ?

Hésitant, le padawan mit plusieurs minutes avant de répondre au Gungan. D'un hochement de la tête, Dante lui fit comprendre ce qu'il avait décidé. L'ermite ouvrit une sacoche brune et en sortit une poudre noire aux reflets verts et bleus. En tendant une poignée à Dante, il lui fit signe de la jeter au feu dès qu'il serait près à voir ce qu'il était venu chercher ici. L'abandonnant à son choix, le Gungan se tourna vers Qodu et plongea son regard noir sur le Twi'lek.

- Et toi ? Veux-tu savoir ce que l'avenir te réserve ou as-tu d'autres questions à me poser avant ?

De son côté, Dante observait la poudre qui reflétait les flammes dans la paume de sa main. La doute, la crainte, tant de sentiments qui poussaient vers le Côté Obscur. Toutefois, après une hésitation qui sembla durer une éternité, le padawan jeta la poudre dans les flammes. Ces dernières se mirent à danser devant ses yeux. L'entrainant dans un rêve qu'il n'aurait jamais cru voir possible… Dante se vit bien des années plus tard. Seul sur une planète désertique…

¤¤¤¤ Rêve éveillé ¤¤¤¤

Le sol était recouvert de rochers. Un ciel noir parsemé d'étoiles servait de toile de fond à ce paysage de mort. Face à lui, il se vit agenouillé sur le sol. Son visage blême reposant les armes sur le corps d'un être qui, malgré les ans n'avait pas changé. Karnak… Il allait mourir. Sa mère lui avait dit un jour que chaque chose dans ce monde finissait par retourner à la Force. Tout être vivant reviendrait un jour sous une autre forme. Et ainsi de suite. N'osant s'approcher de lui-même, le padawan fouilla le paysage des yeux. Rien. Une poignée de Jedi fuyaient vers un vaisseau non loin. Des corps. Des dizaines de corps jonchaient le sol couvert de poussière.

Tout aussi violents qu'ils paraissaient l'être, les chocs que ressentait Dante le firent tomber au sol. Il la vit, Elle, gisant à son tour sur le sol. Inerte. Sa voix résonnait encore alors qu'elle sombrait dans les ténèbres. Tendant une main tremblante vers elle, le padawan ne put qu'observer ce qui se passa devant ses yeux. Il n'était pas matériel. Non, il n'était rien de plus qu'une ombre dans la Force. Intangible. Mais il voyait, ressentait, souffrait. Puis les images se figèrent. Se muant en une guerre ouverte dans le paysage qu'il connaissait. Naboo.

Les plaines verdoyantes de la planète sur laquelle il se tenait actuellement, s'étaient à leur tour transformées en un champ de combats. Les tirs de blaster se mêlaient aux cris d'agonies et aux ordres hurlés par endroit. Au loin il se vit à nouveau. Son visage était calme, serein, froid. devant lui-même, se tenait une femme. Une Maître Jedi armée d'un sabre laser qui frappait sans discontinuer les Sith et les Impériaux qui revenaient en nombre… A nouveau les images changèrent.

De Naboo, le padawan se vit être accepté en tant que Maître Jedi. Par cette même femme qu'il avait vu combattre. Elle l'acceptait comme étant capable de devenir un des leurs. Se relevant, le padawan remarqua à ses côtés le manche de deux sabres laser. L'un d'eux ressemblait étrangement au sien… Quand à l'autre. Sa forme délicate, féminine, ne pouvait qu'être… Un coup sembla le frapper en plein torse alors que Dante se releva une dernière fois.

Il était désormais dans ce corps ancien. Marqué par les ans, il se voyait à bord d'un vaisseau immense. Seul, une nouvelle fois. Tout autour de lui flottaient des corps qui avaient déjà rejoint la Force. Ses amis, ses frères d'armes. Cette homme. Mélange de deux races sembla le regarder quelques instant, avant de fermer les yeux lentement. Et ce fut le visage souriant et léger que le padawan observa son corps disparaître à son tour dans cette puissance qui n'avait d'égales que la compassion et la justice.

¤¤¤¤ Rêve éveillé ¤¤¤¤

Lentement, Dante reprit ses esprits. Il ne se souvenait pas de la totalité de ce qu'il avait vécu. Quelques bribes seulement lui revenaient par moment. Regardant ses mains, le padawan eu la surprise de voir à nouveau un léger amas de poudre noire. Levant les yeux vers le Gungan, ce dernier lui sourit avec bonté. Lui tendant à nouveau sa main calleuse, il se mit à parler lentement.

- Ton voyage fut agréable ? Si c'est le cas, veux-tu y retourner ou simplement rester là où tu es ? Le choix t'appartiens Dante Garvan.

En savoir encore plus ou rester sur cette impression de vague ? Du peu que Dante s'en souvenait, il pouvait encore changer les choses. Ce rêve – si tant est que ça en soit un – ne pouvait être la réalité. Rien n'était écrit. Tout pouvait prendre un chemin différent. Toutefois, si le jeune padawan qu'il était venait à changer son avenir… Serait-il celui qu'il avait vu ? Celui dont le regard rempli de solitude lui avait sourit ? Il ne savait quoi répondre… Seule la Force avait ces réponses. Imitant son être futur, il ferma les yeux et fit le vide en lui. La Force répondit à ses questions, et en ouvrant les yeux, Dante émit sa réponse.

- Je dois rester ainsi. Mon futur n'est pas immuable. (Versant la poudre dans la main du Gungan, Dante regarda autour de lui.) Toutefois, ce voyage m'a apprit beaucoup sur moi… Vraiment.

Commandant des Services de Renseignement Républicain

Le Gungan évitait de me répondre clairement, détournant mes questions avec des phrases énigmatiques ou beaucoup trop allusives pour me satisfaire. Néanmoins, il y eut quelque chose qui retint mon attention. Iaba, puisque tel était son nom, avait une signature très distincte dans la Force et pourtant, ce n’était pas d’elle qu’il faisait usage.
Comme si de rien n’était, le vieux Gugan répondit à Dante qu’il pouvait en effet lui montrer l’avenir. Comment Force était-ce possible ? Je savais que les Jedi pouvaient avoir des visions du futur, mais cela restait relativement proche. Mon compagnon finit par accepter et s’agenouilla devant le feu. Je n’étais pas sûr que ce fût une bonne idée.

L’avenir… eh bien, serait ce qu’il serait. Le connaître nous amènerait immanquablement à le changer, si bien que nous ne le connaîtrions plus, et que nous retournerions au point de départ. Connaître l’avenir n’amenait aucune certitude, alors que connaître le passé… ça, c’était intéressant. Je n’avais pas grand-chose à faire d’un futur mystique hypothétique qui me hanterait jour et nuit dès que je le connaîtrais. Le passé, on pouvait l’apprendre et ne pas s’en préoccuper. L’avenir était une autre paire de manche que je ne souhaitais pas enfiler. Aussi, quand Dante parut s’endormir les yeux ouverts répondis-je au Gungan.

- Vous avez parlé de chemins qui nous étaient tracés, Iaba. Ce que voit Dante est-il pour autant immuable ? Ne peut-on pas gommer ce qui est tracé ?

Les questions étaient nombreuses, et Iaba n’aurait peut-être pas le temps d’y répondre. En tout cas, ce vieillard était véritablement intriguant. Je devais choisir ce que j’allais lui demander.

- Je préférerais connaître ce qui s’est déjà produit, si c’est à votre portée. Ne pas simplement le lire ou l’entendre raconter, mais savoir ce qui s’est passé. Mon avenir viendra avec le temps, et j’apprendrai en temps utile ce que je dois apprendre à mon sujet. Savoir des choses qui ne sont pas encore et ne seront peut-être jamais, voilà qui me paraît plus fascinant que formateur. Pouvez-vous plutôt me dire comment entretenir le feu pour qu’il ne s’éteigne jamais ? Et surtout, en quoi vous et vos ancêtres êtes différents des autres Gungans ? Qu’est-ce que vous vous transmettez de génération en génération, pour être ainsi rejetés ? De toute évidence, ce n'est pas ce que nous, Jedi, appelons la Force, car les Gungans ont déjà fait front aux côtés de l'Ordre. Qu'êtes-vous ?

Lorsque le Gungan eut fini de répondre à mes questions, Dante revint parmi nous, troublé. Il refusa de retourner voir le futur. C’est que celui-ci ne lui avait donné aucune certitude. Je doutais qu’il y eût appris quelque chose, malgré ses dires. Sur lui, peut-être. Sur l’avenir lui-même, certainement pas. Cela me conforta à ne pas tenter l’aventure, même si je lui demandai :

- Dis, Dante, ça vaut le coup que j’essaie ?

Grand Maitre Jedi

Tandis que le padawan sombrait sans son rêve éveillé, Iaba le Gungan se détourna de ce dernier et lança une nouvelle poudre dans les flammes. Cette dernière, dont les particules blanchâtres virevoltaient dans les airs, n'eu pour effet que de les raviver un peu plus. Le vieil Ermite, fini par sourire. Amusé. Le Twi'lek, aussi jeune soit-il, avait un nombre incalculable de questions à lui poser. Sans lui en faire part, Iaba le savait. Car pour lui, un être vivant était aussi simple à comprendre qu'un livre écrit en basic.

Sa question n'avait pas été anodine. Certes, elle pouvait passer pour totalement inutile, voir rhétorique. Pourtant, il ne l'avait pas prononcé en l'air. Son ton, sa gestuelle, tout était calculé. Garder un semblant d'apparence devant deux Padawans n'était pas bien difficile, à la différence de le faire face à un Maître, voir un Chevalier Jedi. Ceux qui se tenaient actuellement devant lui n'étaient pas encore assez fort, ni sage pour comprendre que toute chose dans ce monde n'est pas faite par hasard. Tout à une place unique. Telles étaient les croyances du vieux Gungan.

- Vous avez parlé de chemins qui nous étaient tracés, Iaba. Ce que voit Dante est-il pour autant immuable ? Ne peut-on pas gommer ce qui est tracé ?
- Rien n'est immuable et définitif jeune Padawan. La vie est une multitude de chemins que chacun doit savoir emprunter lorsque le moment de le faire s'offre à lui. Car tel son les décisions de nos vies.

Amusante. Une telle réponse l'était sûrement. Néanmoins, elle ne pouvait l'être par le Twi'lek. Trop jeune, trop ignorant des fluctuations de la vie, de la Force même. Les Jedi apprenaient les préceptes de leur Ordre par leurs aînés, eux-mêmes par ceux qui les avaient précédés, et ainsi de suite depuis des générations. Peu, très peu avaient eu l'audace de se retourner contre l'Ordre établi. Il y avait "elle". C'était un tel souvenir fugace que même pour lui, cette femme semblait disparaître dans l'oubli le plus total. Mais tout en prenant appuis sur sa canne, Iaba fronça les sourcils quand le Padawan se remit à parler.

- Je préférerais connaître ce qui s’est déjà produit, si c’est à votre portée. Ne pas simplement le lire ou l’entendre raconter, mais savoir ce qui s’est passé. Mon avenir viendra avec le temps, et j’apprendrai en temps utile ce que je dois apprendre à mon sujet. Savoir des choses qui ne sont pas encore et ne seront peut-être jamais, voilà qui me paraît plus fascinant que formateur. Pouvez-vous plutôt me dire comment entretenir le feu pour qu’il ne s’éteigne jamais ? Et surtout, en quoi vous et vos ancêtres êtes différents des autres Gungans ? Qu’est-ce que vous vous transmettez de génération en génération, pour être ainsi rejetés ? De toute évidence, ce n'est pas ce que nous, Jedi, appelons la Force, car les Gungans ont déjà fait front aux côtés de l'Ordre. Qu'êtes-vous ?
- Connaître le passé pour mon appréhender le futur et comprendre le présent… Tels sont tes désirs Padawan ? Mais la compréhension d'une chose n'ouvre pas toujours les liens qu'elle désire avec toi. Comprends-tu ? Savoir est une chose, le ressentir une autre…

Tout en disant cela, Iaba releva sa canne. Le morceau de bois finit par se muer en une créature serpentine, dont la langue fourchue émana d'une gueule brune. Une paire d'yeux noirs comme l'ébène semblèrent vouloir dévorer l'âme de Qodu alors que le vieux Gungan reposa sa canne par terre. D'un même geste, il la jeta au feu avant de reprendre.

- Les flammes de se feu sont immortelles car elles sont persuadées de vivre une vie éternelle. Croire en un acte impossible permet aux fous de devenir des sages. Quand aux sages, ils s'offrent d'eux-mêmes un savoir qui ne leur est pas permis. Ce morceau de bois sur lequel je m'appuis depuis des jours, des mois, des années peut-être ; tu l'as vue se muer. Puis se consumer dans les flammes immortelles. Mais regarde de plus près. Regarde-le avec d'autres yeux que ceux que la vie t'a offert.

Tandis que les flammes dansaient dans le regard de Qodu, Iaba se leva et alla chercher une cruche de pierre posée non loin de l'entrée. Il prit à son retour deux verres taillés dans du bois d'arbre de Naboo et en rempli un à l'attention de Qodu. Lui tendant le verre, il reprit la parole.

- Bois tant que ma canne se consume. Les réponses ne sont pas à chercher là où elles doivent êtres. Mais plutôt à l'endroit où tu ne les attends pas. Mes ancêtres, si je peux encore parler d'eux ainsi, ne sont pas si différents de toi. Leur place n'était pas parmi ceux de leur race. Ni même là où ils cru devoir se trouver.

Laissant le verre au Padawan, le vieil ermite s'approcha de Dante et vérifia son état. Il ne lui restait plus guère de temps avant de revenir de son voyage. Une poignée de minutes tout au plus. Assez de temps pour faire comprendre au jeune Twi'lek que le chemin qu'il avait suivit ne serait pas celui qui voulait être tracé. Mais pour cela, il devrait lui aussi apprendre à contrôler son désir. Et tout comme les flammes qui vivaient éternellement, il devrait ouvrir les yeux sur ce qu'il était réellement.

- La Force à de multiples facettes. Jedi et Sith n'en font qu'une utilisation basique. Ils ne connaissent que ce qu'ils réussissent à voir. Elle offre à quiconque veut bien l'apprendre son savoir. Observe et apprend jeune Padawan inexpérimenté. (Iaba se pencha vers les flammes, et, leur parlant d'une voix presque inaudible fini par les pousser à s'éteindre.) Vois. Le feu croyait être immortel car je l'en avais convaincu grâce à la Force. Désormais, il n'est plus car je lui ai expliqué que son temps ici était terminé. Il a compris et s'en est allé.

Tandis que Dante commençait à se réveiller, Iaba se pencha dans les braises et récupéra sa canne. Toujours aussi parfaite que la première fois que les deux Padawans l'avait vue. Appuyant ses deux mains sur le haut de celle-ci, il posa son menton au dessus, et regarda Qodu, un sourire amusé aux lèvres.

- Mes ancêtres, moi-même devrais-je plutôt dire. Sommes exclus de notre peuple car nous ne sommes pas comme eux. L'être vivant craint ce qu'il ne comprend pas. Et la Force n'étant pas telle qu'ils veulent la comprendre leur fait peur. Mais tu auras tout ton temps de méditer là-dessus lorsque tu auras compris où se situe ta place. (Tournant la tête vers Dante qui commençait à bouger, Iaba reprit.) Mais je vois que ton ami est revenu de son rêve…

Derrière un masque de trouble et d'inquiétude, Dante finit par cligner plusieurs fois des yeux avant de secouer la tête. Ses idées enfin remisent en place, le padawan accusa le coup de ce rêve éphémère. Tandis qu'il regardait autour de lui, Qodu lui posa la question dont Dante, malgré ce voyage, ignorait encore la réponse.

- Dis, Dante, ça vaut le coup que j’essaie ?
- La question est aussi inutile que la réponse… Pour être franc ne sais pas du tout quoi te répondre… C'était… Particulier autant qu'instructif.
- Le rêve ne l'est seulement pour celui qui sait où chercher Padawan Dante… Et exclusivement pour lui !

Ce fut sur ces dernières paroles que Iaba se leva et alla chercher un verre pour Dante. Après l'avoir remplit du même liquide que pour Qodu, il le tendit au jeune homme avant de se rasseoir à sa place. Les flammes désormais éteintes, la pièce s'était remplie d'une obscurité qui semblait vouloir tout recouvrir dans la pièce. Seule une chandelle brûlait dans un coin de la pièce. La lumière de cette dernière paraissait être le seul lien que les trois êtres gardaient encore avec le monde concret. Car ici, personne ne savait ce qui était vrai, et ce qui ne l'était pas. Peut-être même rêvaient-ils déjà. Peut-être pas… Seul Iaba – si tant est qu'il existe – le savait.

Commandant des Services de Renseignement Républicain

Rarement j’avais vu des illusions si saisissantes. Même celles de mon maître, qui était pourtant un puissant Chevalier Jedi, étaient bien moins… réelles. J’apprenais moi-même à fabriquer des illusions grâce à la Force, mais je pouvais tout au plus produire l’effet d’une brume de chaleur. Lorsque Iaba jeta sa canne dans le feu, j’essayai de faire le vide en moi. Il ne pouvait pas m’abuser plus longtemps, je le refusais.

Je fermais les yeux, et tentai de ressentir la Force, de palper mon environnement. D’habitude, quand j’arrivais au stade adéquat de méditation, je sentais toutes les choses autour de moi, et la Force irradier, comme une chaleur infinie. Là, des courants partaient dans tous les sens, d’une manière trop chaotique pour mon esprit rangé. Je sentais Dante à côté de moi ; autour… eh bien, je ne savais plus ce qui était autour de quoi. J’ouvris brutalement les yeux, et mes sens s’affolèrent. Le vieux Gungan était bien là, avec son sourire débonnaire, et parlait au feu, qui s’éteignit.
Tout cela était si étrange que je ne prenais plus garde à ce que disait l’alien. Quand bien même j’aurais écouté, je n’aurais surement pas tout compris, car ce vieux sage parlait en des termes bien trop mystérieux pour moi. Au bout d’un moment, alors que je m’efforçais de comprendre ce qui se passait dans la Force, il me fourra un verre dans la main, dont je reniflai distraitement le contenu. Non ! Je ne devais pas renifler. Le vieillard abusait mes perceptions aussi aisément que s’il pouvait tripoter mes nerfs sensitifs. Je devais faire le vide et fendre la Force affolée.

La canne était là. Je perçus le bois noueux, forme douce et brute. Il n’y avait pas de feu, le feu était parti. Dépité, je retournai brutalement à la réalité.

- Il semblerait que le feu comprenne ce que vous dites mieux que moi, Iaba. Pourquoi est-ce que je ne saisis pas ? Parlez-vous mystérieusement parce que vous voulez que je cherche moi-même, ou parlez-vous mystérieusement parce que le mystère ne peut pas être dit autrement ?

Je n’avais plus du tout envie de voir le « futur », ni même le « passé ». Je ne voulais pas m’enfoncer plus avant dans une supercherie dont je ne comprenais pas les ressorts. Je ne pouvais déjà plus faire confiance au Gungan. D’ailleurs, mon verre était toujours rempli, non parce que j’avais peur de quelque chose d’aussi trivial qu’un empoisonnement, mais surtout parce que je n’étais plus sûr de rien, ici.

- Et ce breuvage, Iaba ? Qu’est-ce c’est ? Est-ce que vous nous le donnez par courtoisie ?

La confusion m’envahissait plus que jamais elle ne m’avait envahi. Mon moi critique se moquait d’elle : amusant de voir comme l’esprit est perdu sans les sensations, qu’elles soient concrètes ou perceptions de la Force. J’étais agacé, confus et souriant, un cocktail émotionnel des plus étonnants. Cependant, ma détresse instinctive menaçait de prendre le dessus, de me faire paniquer et partir en courant taper sur quelque chose, pour être bien sûr que j’existais, et que d’autres choses existaient, stables et assurées. Mes doigts pianotaient fébrilement sur la poignée habilement assemblée de mon sabre laser.

- Iaba, où sommes-nous ? Le sais-tu seulement, toi, Dante ? Sommes-nous seulement quelque part ? Dans un lieu, d’habitude, la Force ne fait pas ça. Je dois avouer, Iaba, que je comprends vos semblables Gungans qui se sont effrayés, car vous êtes effrayant.

J’essayai de nouveau de sentir la Force. Elle tourbillonnait toujours dans tous les sens, voire même dans tous les non-sens, mais l’idée me vint cette fois d’essayer de la manipuler. Après tout, j’étais un Jedi ! Un vieux Gungan des bois, si fort soit-il, ne pouvait pas complètement se jouer de moi. Je parvins, dans la tourmente mentale, à attraper un objet, à l’aveuglette. Il existait ! J’en étais convaincu. Il existait autre chose que Dante, le bois de la canne et moi.

Le feu se ralluma. Il existait.

Mon entendement était complètement dépassé, et pourtant j’eus l’impression de toucher à quelque chose d’essentiel. Suffisait-il de croire pour voir, et non l’inverse ? J’expirai profondément pour me calmer. Mon ironie revint, ce qui était bon signe. Enfin, je pense.

- J’ai la sensation que je vais repartir d’ici avec beaucoup de réponses à mes interrogations, dites-moi. Comment faites-vous pour vous y retrouver dans ce fatras de Force, Iaba ? Et qu’est-ce que ce fatras fait là ? Y a-t-il seulement une certitude que vous puissiez me donner ?

, disait le code. J’étais serein, oui, mais tout m’échappait. J’avais fait quelque chose, mais je ne savais même pas comment, ni même précisément ce que j’avais fait. L’incertitude était là, partout. Comme tout cela était beaucoup trop vaste pour moi, je bus au verre donné.

- Que penses-tu de tout ça, Dante ?

Grand Maitre Jedi

Alors que Dante continuait de rêver dans un monde ou ses songes semblaient pouvoir devenir une quelconque réalité, la discussion entre Iaba et Qodu continuait de se faire. L'un jouait avec els mots, l'autre, en cherchant le sens. Cruel dilemme que celui de ne point savoir où s'aventurer tandis que nos yeux ne voient que ce qu'ils croient être la vérité. Le Gungan savait que faire, et surtout quoi faire. Quand au Twi'lek, malgré son jeune âge et son apparence calme, Iaba ressentait qu'il cherchait désespérément les réponses à de multiples questions… Ces dernières se muèrent en un flots de phrases décousues. Donc la plupart ne cherchaient peut-être pas la vérité dans sa globalité, mais plutôt ce qu'elle savait d'elle-même.

- Il semblerait que le feu comprenne ce que vous dites mieux que moi, Iaba. Pourquoi est-ce que je ne saisis pas ? Parlez-vous mystérieusement parce que vous voulez que je cherche moi-même, ou parlez-vous mystérieusement parce que le mystère ne peut pas être dit autrement ?
- Les flammes ne laissent apparaître que ce qu'elles veulent montrer à nos yeux jeune Twi'lek. Ainsi, tes oreilles te font entendre mes paroles comme des mystifications. Pourtant, elles n'en sont rien. Il faut parfois écouter d'une autre manière que celle dont tu es forcé de le faire.

Les yeux du Twi'lek dardaient leur regard aussi inquisiteur qu'inquiets sur le verre que Iaba lui avait tendu. De l'eau, simplement et aussi pure qu'elle pouvait l'être sur Naboo. Rien de plus que de l'eau de source. La crainte infondé faisait naître à quiconque pouvait finir par le croire, que chaque chose qui l'entourait pouvait devenir un sujet de danger. La force de la persuasion dépassait souvent l'entendement. Qui plus, lorsque cette dernière se faisait d'elle-même. Sans même posséder une quelconque réalité.

- Et ce breuvage, Iaba ? Qu’est-ce c’est ? Est-ce que vous nous le donnez par courtoisie ?
- De l'eau d'une source de Naboo. La courtoisie est une notion qui, malgré mes choix, ne m'est pas inconnue.

Du coin de l'œil, Dante se réveillait. Et après avoir échangé quelques phrases, le jeune padawan fini par prendre le verre et le porta à sa bouche. Le liquide coula dans sa gorge et sembla le brûler jusqu'aux tréfonds de son âme. Le voyage, quoique rapide dans le monde qu'ils connaissaient, avait, pour Dante, duré des décennies. Une telle vitesse mettait le corps à rude épreuve, et comme tout être vivant, la plus simple des actions, se trouvait être changé en une douleur incommensurable.

Les réactions des deux padawans commençaient à se muer en celles de Jedi assurés. L'un revenait lentement mais sûrement de son rêve ; tandis que le second, semblait ouvrir les yeux sur ce qui l'entourait. Les questions se posaient, le torturaient, le mettait à l'épreuve bien au-delà de ce qu'il avait pu connaître jusqu'à lors. Le vieux Gungan fini par ressentir la Force tourbillonner autour des deux hommes. Il ne dit rien, se contentant d'observer la suite des choses. Si l'un et l'autre étaient venus ici, ce n'était pas pour rien. Leurs pas les y avaient guidés, et ainsi, ils comprendraient peut-être où serait leur place dans un futur des plus proche.

- Iaba, où sommes-nous ? Le sais-tu seulement, toi, Dante ? Sommes-nous seulement quelque part ? Dans un lieu, d’habitude, la Force ne fait pas ça. Je dois avouer, Iaba, que je comprends vos semblables Gungans qui se sont effrayés, car vous êtes effrayant.

Pour toute réponse, Dante se contenta de fermer les yeux et de tenter lui aussi de ressentir les choses. Rien. Un vide complet se tenait tout autour d'eux. Ses sens aiguisés, souvenirs des peuples de ses parents faisaient de lui un être à part. Le lien qui unissaient deux êtres qui n'auraient jamais cru pouvoir se rencontrer. Mais il était bel et bien là, et tout autour de lui flottait un vide sans limite. Non. Pas le vide, seulement des choses qui étaient bel et bien présente, mais sans posséder leur présence dans ce monde. Alors… Oui, c'était bien cela. Ils étaient là, mais pas ainsi, pas réellement… Iaba se jouait d'eux… Mais si lui l'avait compris qu'en était-il de Qodu ? Ce fut Iaba qui scella son trouble. Dante ignorait le comment et le pourquoi. Néanmoins, il savait, il en était même persuadé, tout ici existait, mais pas dans cette forme.

- La peur est un sentiment qui mène au côté Obscur de la Force. Le lieu est pourtant bel et bien présent. Ainsi donc la Force te fait ressentir ce qui n'est pas, mais d'après toi, qu'en est-il réellement de ce qui est ?

Un sourire se dessina sur le visage du Gungan. Ses lèvres larges et brunes dévoilèrent une dentition des plus désagréables, mais tout en tournant les yeux, il tendit sa canne vers les flammes et psalmodia quelques mots. Sans en être étonné, les flammes se remirent à lancer leurs pointes rougeâtres vers le ciel. Ainsi donc, tout ici existait. Le feu lui-même en était la preuve. Semblait-il pouvoir être capable de comprendre la notion même de ce qui se passait réellement devant leurs yeux ? Iaba l'ignorait, il savait, certes, mais le savoir d'autrui était la propriété de celui qui vivait, et non de celui qui voulait leur faire apprendre.

- J’ai la sensation que je vais repartir d’ici avec beaucoup de réponses à mes interrogations, dites-moi. Comment faites-vous pour vous y retrouver dans ce fatras de Force, Iaba ? Et qu’est-ce que ce fatras fait là ? Y a-t-il seulement une certitude que vous puissiez me donner ?

Certitude ? Fatras de Force ? Le Twi'lek n'était très certainement pas celui qui porterait un sabre dans son futur. Il n'acceptait pas de voir ce qui était, et voyait ce qui ne serait peut-être jamais. Tout ici était rangé, ordonné, et placé pour que chacun puisse y trouver les réponses à ses questions. Mais ce jeune padawan restait les yeux fermés dans un univers où la lumière éclairait tout ce qui devait être vu. Rester aveugle alors que les yeux sont si simplement fait pour être ouvert… Iaba lui répondit aussi lentement que sa voix semblait vouloir couper sa phrase à certains endroits.

- La Force est rangé pour celui qui la regarde jeune Twi'lek. Tout ici est à sa place. La certitude, je ne peux pas te l'offrir, tu es le seul à pouvoir comprendre ce qui est, et ce qui n'est pas. Comprends-tu ?

Laissant la réponse en suspend, Qodu se tourna vers Dante et lui posa à son tour la question directement. Le padawan, but encore quelques gorgées avant de reprendre, tout aussi mystique que Iaba, ses explications. Ainsi donc, Dante avait compris ce que le Gungan voulait leur démontrer, mais Qodu était-il capable de le voir lui aussi ?

- Il est parfois bon de voir d'une manière dont autrui n'est pas capable Qodu. Regarde moi, je suis là, pourtant ma vie n'est rien d'autre qu'un fil décousu. Et toi, es-tu réellement présent ou n'es-tu qu'un songe pour nous autres ? Regarde autrement, et tu comprendras.

Posant une main amicale sur l'épaule de Dante, le vieux Gungan lui sourit une nouvelle fois. Les deux hommes s'étaient compris. Il ne suffisait pas de vouloir regarde le monde. Il fallait le voir avec d'autres yeux que ceux qui nous étaient offerts. Le Maître Syl'Torkan avait un jour fait rencontré un Miraluka à Dante. Ce dernier, quoiqu'aveugle avait été capable de décrire le jeune padawan qui se tenait face à lui. Il n'avait pas eu besoin de ses yeux pour le voir, ni même de la Force. Il l'avait regardé avec ce qui faisait de lui un être vivant. Qodu se devait de comprendre que parfois, la sagesse et la Force n'étaient les seules manières de résoudre les problèmes… L'épée se devait de rester au fourreau lorsqu'elle était inutile. Tel était l'apprentissage que les deux padawans devaient tirer de cette rencontre.

Commandant des Services de Renseignement Républicain

D’autres énigmes, d’autres confusions. La Force ne me disait rien, tout tournait, je ne sentais plus rien de ce que je sentais d’habitude. Je perdais tous mes repères !

Mes repères… Mais oui ! Par la Force, quel nigaud je faisais ! Au diable les repères ! Qui étais-je, moi, petit Padawan perdu dans l’Univers, pour lui dire ce qui devait être ou non ? Si la Force était torrentielle ici, que de quel droit pouvais-je dire que ce n’était pas normal ? Ce qui est est. Ce qui n’est pas n’est pas. Que m’importait que Iaba, cet endroit, ces choses que je voyais fussent réelles ou non ? Il y avait bel et bien

, puisque la Force tourbillonnait. Mais était-ce un vieux Gungan dans sa hutte avec un feu ? Peut-être pas.

Je bus l’eau. Ça se buvait, avait le goût d’eau, la texture de l’eau (comment avait-il trouvé une eau si claire au milieu des marais ?)… J’étais confus, mais au moins n’avais-je plus peur. Était-ce ainsi que les vrais Jedi voyaient sans cesse le monde ? Tel qu’il était, inconnu ? Valait-il mieux se surprendre de tout plutôt que refuser d’être surpris ? J’arrêtai d’essayer de ressentir distinctement la Force. Ici, elle n’était pas distincte, c’était tout. Je pris conscience que mes questions étaient jusque-là tombées à côté.

Iaba n’était pas un instructeur, pas un maître. Les seuls véritables maîtres étaient l’Univers, la Force, le monde. La Force en tant que réseau de vie, pas en tant qu’instrument des Jedi. Les seules choses qui pouvaient vraiment nous apprendre ce qui était et ce qui n’était pas, ce n’était ni les holocrons, ni les professeurs. Seule l’expérience du monde, et pas seulement sensorielle, pouvait enseigner. Tout le reste en était dérivé, et perdre la teneur phénoménale de chaque savoir, c'était perdre la possibilité de véritablement comprendre les choses. Il n’y avait pas à regarder, il n’y avait qu’à voir. Ne pas essayer de mettre des grilles de lecture, de découper ce qui n'allait pas, mais accepter ce qui était.

Je pensais avoir compris la leçon. Je ne savais pas qualifier Iaba, mais je savais ce qu’il était. Il était à la fois ce Gungan, et ce tourbillon de Force. C’est tout ce que je savais de lui, et ce que je pouvais savoir. Peut-être était-ce tout ce qu’il était, mais demander plus n’avait pas grand sens. Ce que je demandais, c’était simplement qu’il s’adapte à ce que je savais déjà. C’était une absurdité ! Comment apprendre si je n’admettais pas que j’ignorais des choses ? Je répondis à Iaba avec aplomb.

- Non, la Force n’est pas rangée. C’est moi qui essaie de la ranger. Dire qu'elle est rangée, dire qu'elle a un ordre, c'est supposer une volonté à son origine, essayer de la rationaliser, de la rendre calculable, d'y réfléchir plutôt que de simplement la comprendre. Je crois voir où vous voulez en venir. A toi, je te demande, Dante : que veux-tu dire par réellement présent ? Un songe n’est-il pas réel ? Si je suis là pour vous, pourquoi ne serais-je pas réel ? Qu'importe ma forme, je veux dire ? Que je sois un Twi'lek de chair et d'os ou un simple avatar de l'imagination de tous, est-ce que cela change vraiment quelque chose ?

Était-ce donc cela, comprendre ? Embrasser simplement les choses, les voir comme elles sont, et non les vouloir comme elles devraient être ? Mais alors, pourquoi nous, Jedi, classifions ainsi la Force ? Côté Lumineux, Côté Obscur… quelle crédit pouvait-on donner à ces noms ?

- Iaba, vous êtes un instructeur brillant, en ne nous enseignant rien. Je voulais des réponses en arrivant, et je partirai satisfait, car je sais que les questions n'avaient pas sens. Il était dénué de sens de demander pourquoi ce tourbillon est ici. Ce serait comme demander pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien, ou telle chose plutôt qu’une autre. La question est tout sauf sotte, mais les réponses n’ont rien de certain. Et avoir peur de ce qui est me paraît soudain presque stupide. Quoique ce soit une réaction naturelle. Quoi qu'il en soit, il n’est pas utile de se servir de ce que l’on sait lorsque ce que l’on voit suffit. C'est ce qu'enseignent les Jedi, mais je vous trouve bien plus clair, dans vos mystères qui, en fait, ne sont que des mots, aussi limpides que les miens. Mais peut-être n'ai-je encore rien compris.

Grand Maitre Jedi

Toute vie, aussi ressemblante à une autre soit-elle, n'était finalement rien de plus qu'un fil cousu et tissé afin de tenir le plus longtemps possible. Toutefois, il arrive parfois que ce fil que l'on croyait brisé vienne à refuser de l'être entièrement. Un simple brin de ce dernier faisait perpétuer la vie telle que les vivants la concevait. Outre les pensées philosophiques enseignées par Iaba, il y avait quelque chose que Qodu venait d'apprendre. Il ne suffisait pas de voir pour croire, mais parfois croire en quelque chose lui donnait une consistance. Une conscience dont l'être aveugle n'aurait jamais pu apercevoir autrement qu'en regardant avec son cœur. La conscience mère. Chère à toute race. Quel fut son pouvoir le jour où elle naquit sur Naboo. Désormais elle apprenait des autres. Elle apprenait AUX autres. Et tels étaient ses décisions.

Devant un être fait de chair et d'os – ou tout du moins semblait-il l'être – que pouvait-on penser d'autre que sa présence était ici pour quelque raison que ce soit. Les deux padawans avaient eux aussi prit place dans cette scène. Chacun jouant son propre rôle. Tous deux prenant comme si leur en vie en dépendait des choix que personne n'aurait eu un jour l'audace de suivre. Ils étaient ici, certes, mais rien ne les y avait forcé. Seuls leurs choix faisaient actes du fait qu'ils soient arrivés chez le Gungan en temps et en heure. La Force ? Peut-être. Seul Iaba en connaissait les réponses. Et les réponses… Arriveraient après moult questions du Twi'lek.

- Non, la Force n’est pas rangée. C’est moi qui essaie de la ranger. Dire qu'elle est rangée, dire qu'elle a un ordre, c'est supposer une volonté à son origine, essayer de la rationaliser, de la rendre calculable, d'y réfléchir plutôt que de simplement la comprendre. Je crois voir où vous voulez en venir. A toi, je te demande, Dante : que veux-tu dire par réellement présent ? Un songe n’est-il pas réel ? Si je suis là pour vous, pourquoi ne serais-je pas réel ? Qu'importe ma forme, je veux dire ? Que je sois un Twi'lek de chair et d'os ou un simple avatar de l'imagination de tous, est-ce que cela change vraiment quelque chose ?

Iaba se mit à sourire, dévoilant une dentition presque parfaite. Seul son visage toujours aussi énigmatique laissait continuellement cette sensation de malaise dans la Force. Son visage émacié et couvert de rides, fini par glisser sur celui du jeune padawan aux cheveux d'argent. Tout comme la lame qu'il utiliserait plus tard pour protéger l'Ordre, il gardait sur lui une part de ses ancêtres. Quand au Twi'lek, ses réflexions actuelles feraient de lui un être particulier. Non pas dans la Force, mais bel et bien dans l'esprit. Somme toute que Iaba ne voulait rien répondre aux questions, car ce fut Dante qui le fit à sa place.

- Iaba nous l'enseigne rien qu'en sa présence. Sommes nous réellement ici Qodu ou pas ? Moi-même je ne sais que dire… Le silence fait-il du bruit ? Un verre rempli qu'à sa moitié l'est-il réellement si nous considérons comme présent l'air qui l'emplis jusqu'à son bord ? Nous avons tant de questions, et si peu de temps pour y répondre Qodu…

L'esprit est un labyrinthe pour quiconque ose tenter d'y pénétrer. Actuellement, leur présence sur Naboo n'était pas à refaire. Ils existaient bel et bien. Mais les songes sont parfois aussi étranges qu'ils peuvent s'avérer être plus concret que le cristal le plus pur. Si Qodu avait regardé la première fois, non pas avec ses yeux, mais avec son cœur, il aurait rapidement compris la leçon que Iaba voulait leur apporter. Ils étaient ici pour apprendre le respect d'eux-mêmes. Comprendre où se situaient leurs limites. Et surtout, oui, surtout, quand devenir un combattant…

- Iaba, vous êtes un instructeur brillant, en ne nous enseignant rien. Je voulais des réponses en arrivant, et je partirai satisfait, car je sais que les questions n'avaient pas sens. Il était dénué de sens de demander pourquoi ce tourbillon est ici. Ce serait comme demander pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien, ou telle chose plutôt qu’une autre. La question est tout sauf sotte, mais les réponses n’ont rien de certain. Et avoir peur de ce qui est me paraît soudain presque stupide. Quoique ce soit une réaction naturelle. Quoi qu'il en soit, il n’est pas utile de se servir de ce que l’on sait lorsque ce que l’on voit suffit. C'est ce qu'enseignent les Jedi, mais je vous trouve bien plus clair, dans vos mystères qui, en fait, ne sont que des mots, aussi limpides que les miens. Mais peut-être n'ai-je encore rien compris.
- La compréhension est aussi inutile que de regarder sans vouloir voir. Mais c'est ainsi fait que le monde fonctionne jeune Twi'lek. Tu le comprendras bien plus tard. La Force t'ouvrira ses bras… Tout comme à toi jeune Dante.

S'appuyant sur sa canne, Iaba se releva et s'approcha du feu. Une fois encore il murmura quelques mots aux flammes qui s'éteignirent, plongeant la pièce dans une pénombre des plus totale… Tandis que les mots de Iaba planèrent encore quelques minutes dans leurs esprits, quelque chose vint caresser leurs visages. Une chose gluante, humide et tiède… Dante ouvrit les yeux en premier et surpris par la langue visqueuse d'un Blarth contre sa joue, se retrouva sur ses pieds en moins de temps qu'il ne le fallait pour le dire. Après s'être remis de ce réveil incongru, il aida Qodu à se relever. Leurs pieds enfoncés dans les marais, Dante pesta contre ce qui leur était arrivé.

Tout cela n'était finalement peut-être qu'un rêve. Ou peut-être pas. Peut importait ce qui s'était passé, l'un et l'autre repartaient avec de multiples réponses à leurs questions. L'un savait ce qui lui arriverait, l'autre non… Mais parfois, ne vaut-il mieux pas ignorer ce que l'ont ne peut éviter ? Tandis que les deux jeunes padawans repartaient en direction du Temple Jedi ; tout à côté d'un arbre Iaba les regardait. Les yeux du Gungan se posa tour à tour sur les deux Jedi. Lui seul savait ce qui les attendait. Posant une main contre le tronc d'un immense arbre, il se laissa disparaître dans la flore locale… Iaba les reverraient un jour… Oui, il le savait…

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