Partagez

[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] Empty
MessageSujet: [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé] [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] I_icon_minitimeMar 12 Fév - 18:27


(HJ Et voilà ! Me MP pour commentaires et/ou si besoin d'édition. Ton retour m'a inspirée  Razz . Ne te sens pas pressé pour autant, hein. Réponds quand tu veux à ton rythme  Wink Bonne lecture ! HJ)

Cela remonte pourtant à une semaine ou deux. Plutôt une semaine d’ailleurs. Voire… moins d’une semaine. Oui, moins d’une semaine... Non ! Non, cela fait deux semaines depuis la mission avec Danaé. Bon, pas si longtemps, soit. Et pourtant jamais cela ne m’a quitté l’esprit. Pas un jour. Et jamais ces faits n’ont abandonné ma tête, que ce soit en séance d’escrime, en méditation, en exercices physiques ou même de Force, en recherches, préparation de mission… même en dormant ! Aussi paradoxale que ne l’était la planète inconnue dont Danaé, les siens et moi avions été sauvé d’extrême justesse par Maître Greystone, mon état mental était paradoxal en ce moment. Ma mémoire, aussi efficace que d’ordinaire, n’avait rien oublié, aucun des détails, des deux missions me préoccupant ces derniers jours. Ces deux missions si différentes, s’étant succédé si rapidement, puisque la première évoquée remonte à quatorze jours, et la seconde, celle du Sith, je viens d’en rentrer la veille, me hantent de la même manière dans mon esprit, avec leurs conséquences, leurs bizarreries et leur lot respectif et pesant de questions sans réponses. Je m'explique, je vais essayer du moins...

Je n’ai pas eu les vibrantes et puissantes réprimandes auxquelles je m’attendais, du moins pas aussi intensément que pressenti. Certes, le Conseil et Maître Greystone, à qui j’ai évidemment fais mes rapports aux moments donnés, m’ont reproché pour la première mission mon manque de confiance en moi que je jugerais ‘pathologique’ concernant ce qu’il s’était passé avec le Capitaine Magnus et bien entendu mon manque d’attention et de méfiance concernant la balise pirate que je n’avais pas repérée initialement et surtout à temps sur l’une des consoles du vaisseau, ou même repéré les sombres intentions du traître de copilote de la nef royale de Naboo de mes sens de Force ou ma télépathie assez affinée pour ceux de mon âge et de mon niveau.  Preuve en est que finalement, j’ai réussi à contacter d’un bout à l’autre de la galaxie Maître Greystone pour enfin lancer notre appel à l’aide, quand j’ai pu me poser, me calmer un minimum, me concentrer et envoyer une énorme part de mes forces mentales/spirituelles restantes dans cet effort, comme une vague puissante de Force à travers notre lien, se frayant un chemin en se guidant de l’écho du lien, perdant en puissance par la distance, ma fatigue prononcée et les perturbations de la planète, mais assez forte pour attirer l’attention et la vigilance de mon Maître juuuuste à temps pour ne pas que la situation ne finisse en désastre inévitable. Même si, avec un peu de recul, j'aurais été incapable de prévenir totalement la situation et j'ai fais de mon mieux pour assurer mon rôle même étant une jeune padawan fraîchement sortie du Temple Jedi, pour sa première réelle sortie en mission à l'extérieur... Heu… petit résumé pour vous je présume ? Allez, soit, lançons-nous dans une petite opération de contextualisation , pour vous comme pour moi, réciproquement.

Il y a une huitaine de jours, donc, j’ai été assignée en urgence par Maître Greystone en mission d’escorte de la Reine de Naboo, aka Danaé, dans un vol interstellaire en partance de Naboo et en direction de Mandalore, sur une route spatiale supposée entièrement sûre. Pourquoi donc cette requête ? Mon Maître – car c’est bien de lui qu’elle venait – avait un mauvais pressentiment. Et, bien que je commence à peine à le connaître, c’est suffisant pour ne pas prendre ce pressentiment à la légère. Et certes, j’appréciais déjà Danaé, alors j’étais très motivée à l’idée de l’accompagner en mission, pour ma toute première mission sérieuse en extérieur et en solitaire, et aussi à la protéger à mon corps défendant en cas de besoin. Donc, nous voilà bientôt partis sur la nef royale de Naboo – et Sith que je déteste ces vaisseaux n’ayant ni armements ni moyens de défense qui se respectent sinon un trop modeste bouclier de base – sans que je ne puisse prendre le ‘Masamune’ ou même le ‘Vent de l’Aube’, mes deux chasseurs officiels de combat pour le premier et de transport seul pour le second.

Et devinez-quoi ? Maître Greystone avait raison de s’inquiéter ! Nous avons en effet été d’abord mis à la portée d’un lourdement armé vaisseau pirate de l’espace, à l’aide d’un traître en la personne du copilote de notre vaisseau. Comment ? Enfantin, si enfantin que je m’en veux sérieusement de ne pas l’avoir remarqué en raison de mon inexpérience ! Une balise pirate habilement dissimulée sous une console, presque invisible à l’œil nu dans sa structure, sa taille, sa couleur ou son épaisseur, qui permettait aux pirates de nous traquer comme notre ombre. Ensuite, le traître a feint la panique d’une panne mécanique de l’hyperpropulseur, et pendant ce temps a instauré discrètement un virus informatique dans nos ordinateurs, brouillant avec efficacité nos systèmes de communication dans les deux sens, ainsi qu’endommageant les systèmes de navigation par carte et d’hyperpropulsion. Même mon comlink était brouillé, c’est dire la puissance de ses méfaits ! Enfin, reprenons...

Essayant d’aider avec mes suggestions tactiques et logiques le Capitaine Magnus en charge ici, avec Danaé dissimulée comme une des deux suivantes de la ‘Fausse Reine’ – je saurais plus tard que c’était l’une de ses deux principales doublures, Kaleesy présentement – pour planifier une tactique de repli stratégique et sécuritaire. Car, comme je l'ai évoqué précédemment, nous n'avions aucun moyen de nous défendre. Un peu comme un ewok désarmé que l'on mettrait face à une créature des ombres oubliée, vieille de plusieurs millénaires et surtout bien enragée comme il se doit. Je ne sais pas si l'image vous parle, mais je ne peux pas faire mieux... Quoiqu'il en soit, nous étions donc dans une bien 'jolie' situation si je peux me permettre. Des avis conjoints de Magnus et du mien, nous avons risqué la fuite-poursuite dans un champs d'astéroïdes proches, dans l'idée de les semer avec notre maniabilité et vitesse supérieures logiquement aux leurs. Dans l'idée aussi de gagner normalement une planète alliée n'étant pas si loin que cela. C'était ce qui était prévu. Mais nous avons été touchés à l'aile d'un tir ionique perdu, et avions du tenter de nous dissimuler contre un météorite d'argent. Idée de Danaé, brillante au passage, veuillez me  pardonner le jeu de mots.

Cela n'a pas fonctionné à cause de l'émetteur, et nous avons du improviser/risquer un court saut hyperspatial pour semer nos poursuivants, ce système là redevenu fonctionnel 'comme par magie'. L'instinct de conservation et de survie du maudit traître quand il a comprit qu'il allait être détruit avec nous ? Je ne sais. Sans doute. Par Aventure - Hasard pour les incultes - nous sommes tombés dans l'orbite d'une planète inconnue au bataillon, perdue au beau milieu de nulle part dans j'imagine les frontières les plus éloignées de la galaxie. Nous avons réussi à détruire le virus informatique, mais le champs magnétique de la planète mystère semblait se faire une joie de poursuivre le brouillage des communications, ne nous laissant que de pauvres cartes galactiques bien faiblardes et perturbées par ce maudit corps céleste. Et, pour compliquer encore plus la situation, la planète s'est mise à agir sur notre vaisseau et ses occupants comme un rayon tracteur naturel et irrésistible. Nos instruments se sont affolés, et une étrange torpeur s'est peu à peu emparée de nous. Je me suis évanouie la dernière, tentant un je pense échoué appel à l'aide désespéré à Maître Greystone par télépathie de Force, peu avant l'impact...

Bon, ne nous éternisons pas trop non plus, venons à l'essentiel. Nous avons, bien entendu, crashé comme il se doit, mais, oh joie oh mystère de Force, nous  sommes sortis saufs, presque sains, et le vaisseau pas plus abîmé d'un crash qui normalement aurait du nous tuer, et  la reine et moi au mieux nous laisser à l'agonie comme, en acte de désespoir, j'avais lancé un bouclier de Force d'urgence, sans trop grand espoir de réussite. Mais non, rien. Ensuite, j'ai fais superbement preuve de mon manque maladif de confiance en moi en dépit de la justesse - et je reste modeste, je me fis aux rapports postérieurs - de mes suggestions, cédant aux peurs d'une inexpérimentée comme moi, et me mettant le Capitaine Magnus à dos. Oui, j'ai réussi à exaspérer quelqu'un, et je n'en suis pas fière, croyez moi. Encore moins avec le recul de la semaine. On a décidé, en dépit des conflits dans les délibérations et sur décision royale et régale de Danaé, de nous séparer en deux équipes de 'valides' : La première resterait au vaisseau, cible privilégiée et élément nécessaire à notre survie et de sortie du piège, composée du Capitaine Magnus et de la suivante indemne Xyan, pour le garder et protéger aussi les deux blessés, la deuxième suivante et doublure de la Reine Kaleesy et le pilote, à l'état plus gravement blessé. La deuxième équipe n'était constituée que des deux autres valides restantes : la Jedi et son escortée La Reine de Naboo. C'est à dire, Danaé mon amie et moi modeste padawan Jedi encore en formation, aller se réfugier dans un campement proche. Mais bon, le choix n'était pas donné et la situation aussi pressante qu'urgente, aussi précaire que risquée. Je passerais les détails.

Nous redoutions que le traître, s'étant réveillé le premier et enfui avec les armes de défense humaines du vaisseau, soit dans le secteur et veuille soit avertir ses 'petits amis' soit finir sa mission de capture/meurtre de la Reine. Qui, s'il avait réussi, aurait aussi abouti à la mort prématurée d'une modeste apprentie Jedi non loin alors de ses seize années de vie, dans des circonstances particulièrement douloureuses, amères et violentes. Remarque, connaissant Maître Greystone, je doute qu'il aurait vécu longtemps ce traître dans ce cas. Je ne veux rien présupposer à tord, mais de ce que j'ai pu observer et entendre sur mon Maître, je doute qu'il prenne bien la nouvelle de la mort de Danaé, que j'ai su ensuite une ancienne et proche amie de ce dernier.

Bon, optionnellement, si on ajoute ma mort par dessus ou un état plus mort que vif, je peux, potentiellement, possiblement et probablement penser logiquement que cela aurait une forte chance de ne pas arranger les choses pour la survie du traître. J'ai certes du mal à y croire en ce qui concerne mon cas. Pourtant, du peu que j'ai pu comprendre, ce serait une possibilité à ne pas négliger pour autant. Et si je ne plaindrais jamais des mauvais êtres comme lui... je ne peux pas pour autant souhaiter une fin de ce genre. Puis... Danaé et moi sommes beaucoup trop jeunes pour mourir, plus encore de cette façon. Ce serait bien trop tôt. Naboo a besoin de sa Reine, surtout en ces temps sombres pour la République. Je... disons... suppose que l'Ordre Jedi pourrait apprécier ma contribution à la défense de nos principes et de la paix en restant en vie. Puis je ne voudrais pas causer de la peine à Maître Greystone... j'admets.

Mais je divague une fois de plus. La situation s'est encore plus empirée quand Danaé et moi avons été submergées et attaquées par une horde impressionnante en nombre et en puissance de sortes de loups géants mutés, que la Reine a eu la mauvaise idée de s'éloigner de moi, que je n'ai pu la défendre quelques trop longues minutes, que les loups nous ont séparées avec habileté et m'ont retenue bien trop longtemps à mon goût, que je me suis battue avec une ténacité et une habileté telles que si j'étais en état de réfléchir je me serais demandée si je n'étais pas en train de faire un mauvais rêve. L'instinct et la Force me portaient dans cette situation de crise désespérée. Je n'ai eu le contre-coup de la première vie d'être vivant et pensant abattue de ma main qu'après cette mission, curieusement. Prise de conscience vraiment pas agréable, croyez moi sur parole.  Puis Danaé a été précipitée du haut d'une cascade de plusieurs dizaines de mètres au moins, et en dépit de ma résistance peu après et de mon vertige, un loup m'a forcée à prendre le même 'chemin'. Ouatch. Douloureuse expérience qui n'a pas aidé à ce que je comprenne la notion de 'allégresse du vide' définie ensuite par Danaé lors d'un bref repos... Bon, on a manqué toutes deux de se noyer, par enchantement on a réussi à s'en tirer, la Force devait être de notre côté. Ou une puissance étrange de cette planète sans nom s'amusant à nous menacer de mort et nous garder en vie...

Et là est la raison de mon présent égarement songeur dans les méandres tortueux, clairs-obscurs et confus de mes pensées. Du moins, c'est un des aspects me taraudant encore à ce jour, bien que je ne l'ai pas ouvertement avoué de peur que l'on me prenne pour plus folle ou stupide que certains ne semblent déjà le penser. Je ne m'abaisserais pas à dire que Maître Greystone suivrait cette opinion, mais... je n'ai jamais réussi à évoquer clairement le sujet. Soit, par manque de temps - il y a eu ensuite cette mission sur Kashyyyk que je surnommerais 'ou comment survivre par miracle à une rencontre en terrain hostile et obcur avec un Seigneur Sith décidant de ne pas me tuer de suite' dont je viens tout juste de rentrer, comme dit précédemment - soit parce que je n'ai pas osé risquer 'd'aggraver mon cas' en exprimant ce que je pensais à qui que ce soit. Danaé, Elora, Maître Greystone, le Temple et qui que ce soit en général. Rien n'a fonctionné pour me distraire de ces interrogations persistantes, comme je disais, et j'ai de plus en plus de mal à préserver mon silence auto-infligé de manière convaincante. Je ne serais guère surprise d'ailleurs que Maître Greystone finisse par s'en douter et me débusquer, si ce n'est pas déjà le cas.

Il a un don surprenant pour savoir lire en moi, connaître comment je me sens réellement et parfois même à quoi diable je peux penser, et me faire dire d'un regard et de quelques paroles rassurantes ce que je voulais à l'origine taire. Chaque fois que j'ai risqué de me refermer dans ma 'coquille', chaque fois avec subtilité il a empêché que cela advienne autant qu'il le pouvait et m'avait poussé à parler et exprimer ce que d'ordinaire je gardais et garde pour moi. Grâce à ça, j'ai drôlement changée et progressé en quelques mois. Cela impressionne certains de mes instructeurs. Mon Maître sait juste, je ne sais comment il a deviné mais il l'a fait en tout cas, comment s'y prendre avec moi. Du coup, je suis légèrement mais de manière significative plus confiante envers lui, totalement disposée à l'écouter et lui obéir quand je ne me perds pas dans mes pensées comme en ce moment... tout cela, bien entendu, malgré moi.

Mon esprit s'emballe parfois et j'ai du mal à arrêter le flot logique de pensées pures. Ainsi, je ne saurais vous décrire assez bien par des mots l'intensité de mon soulagement quand j'ai senti sa présence approcher de cette planète inconnue alors que j'allais vraiment finir par ne plus pouvoir tenir debout longtemps, en état plus piteux encore que celui de la Reine. 'Légèrement' blessée, ayant 'légèrement' perdu du sang, 'légèrement' épuisée physiquement, moralement et mentalement, 'légèrement' à bout de mes réserves de pouvoir de Force et tout aussi 'légèrement' capable de réfléchir au delà des instincts de protection de celle que je devais escorter et de survie primaire et basique. Surprenant, je sais. Je me souviens assez vaguement en fait de la fin de cette mission, heureusement heureuse. J'ai perdu connaissance assez rapidement juste après avoir fait mon rapport détaillé à Maître Greystone.

Oui, vous avez bien entendu, je me suis épuisé complètement, têtue que je suis à remplir une tâche jusqu'au bout, à faire un exemplaire rapport de Padawan à son Maître ou au Conseil Jedi. Et m'autoriser à enfin accepter la douceur de l'inconscience, loin de la douleur terrible et lancinante de mon corps malmené à bout, une fois que je savais la Reine en sécurité, entourée de guérisseur et que le cauchemar était terminé. J'ai été en revanche incapable de décrire au Conseil ensuite et à Maître Greystone ce qu'il s'était exactement passé entre la chute du haut de la cascade et l'arrivée de mon Maître. C'était trop... étrange et inexplicable. Inquiétant et impossible à résoudre logiquement... donc préoccupant pour moi. J'ai essayé de rester aussi rationnelle et véridique que je le pouvais, sincère au possible, mais je me demande si certains ne m'ont pas prise pour folle ou sous le délire de mes blessures nombreuses, de mon état de faiblesse et tout... Rien qu'à y penser je me sens une migraine me revenir en tête... équation sans solution. Donc pour moi, un vrai cauchemar mental.

Je me rappelle juste des questions posées par Maître Greystone le lendemain ou sur-lendemain des faits - plus le sur-lendemain d'ailleurs le temps que je reprenne mes forces, des forces et que je sois assez rétablie et reposée - dès que j'étais réveillée et en état de répondre. Il ne m'a pas pressée, et j'ai surtout plus parlé qu'autre chose. J'ai été un peu plus détaillée avec lui que le Conseil, mais toujours sans pouvoir décrire pleinement ce que j'avais vécu avec Danaé là-bas. Il me semble que cette dernière a rencontré la même peine que moi à le faire. Les questions/remarques de Maître Greystone m'ont surpris grandement et sur bien des points. Pour ne pas changer, il n'a pas été sévère, mais ferme, attentif et juste. Il m'a laissé le temps d'expliquer en détail avant de poser des questions, sans jamais m'interrompre. En retour, en dépit de mon évidente confusion encore, j'ai fais de mon mieux pour y répondre et essayer de me convaincre des quelques compliments inattendus et que j'ai du mal à accepter me concernant. Cela a donné un 'échange', une conversation de ce genre assez curieuse :



    "... Qu'est-ce que tu ressens ?"" J'ai l'impression d'avoir été piétinée sans arrêt par un rancor, que ma tête a été frappée  par la masse d'un wookie plein de joie, d'avoir été aussi utile qu'un fétu de paille contre un soldat impérial, une fatigue sans nom et totalement perdue sur le pourquoi du comment de cette mission. Du soulagement que vous soyez venu et ayez pu entendre mon appel... en dépit de la distance. De la joie à l'idée que Danaé soit saine et sauve. Surprise que vous ne soyez... pas plus irrité que cela en dépit de ce qu'il s'est passé.. Et beaucoup de confusion sur ce qu'il s'est passé, je dois avouer..."


Bon, peut-être que j'ai été un peu trop franche sur les bords et que j'ai un peu joué avec l'ironie tout en étant sincère. Mais j'étais encore fatiguée à mon réveil, mes pensées confuses et l'esprit encore un peu embrumé de la transe de guérison et du temps de rétablissement que j'ai du endurer chez les Guérisseurs Jedi. Sinon, sans doute aurais-je eu plus de mal à m'exprimer aussi clairement sans risquer de me replier dans ma réserve naturelle, par gêne et aussi prudence, de peur de risquer de le vexer ou d'aggraver plus mon cas. Et là vient la question que j'ai toujours du mal à croire et à comprendre, plus encore à y apporter une réponse qui se respecte, qui m'avait rendue totalement muette et perplexe lors de cette discussion - bilan au terme de la mission et après mon réveil des méandres de l'inconscience et des soins minutieux des guérisseurs :


    "... As-tu conscience à quel point tu as changée ?"


Et là... j'étais complètement à court de mots et d'idées. Je crois que je lui ai tiré une tête des plus incrédule que j'ai jamais pu esquisser sur mon visage d'ordinaire calme et réservé, soigneusement protégé par mon sang-froid habituel, tenant si cher dans mon coeur le Calme Jedi si connu. Et je n'avais strictement aucune réponse à lui fournir, puisque ma réponse muette, silencieuse pouvait se résumer en ce simple morphème monosyllabique de négation : "Non ?". Oh, j'ai bien évoqué ma surprise dans l'aisance inattendue du maniement de mon sabre-laser, cette sensation d'une étrange netteté de la Force si temporaire, mon étonnement le plus profond et sans la moindre explication de comment j'ai pu courir aussi vite et aussi longtemps sur un terrain emplit d'obstacle, comment j'ai enduré tant de coups sans flancher et combien j'ai pu en esquiver en protégeant au moins mes zones vitales, comment j'étais encore capable de réfléchir et de marcher dans cet état précaire. Et plus encore... de l'impression d'un peu mieux entendre et comprendre les voies de la Force ouvertes à un padawan comme moi en formation. Je ne sais plus par contre si j'ai évoqué ce curieux songe/souvenir concernant mon passé. Il faudrait pourtant que je le fasse je pense.

Ce serait sans doute bien, et puis Maître Greystone est, je sais, digne de confiance et disposé à m'écouter si jamais j'avais envie de m'ouvrir sur le peu dont je me souvenais de l'orphelinat, sur ce qui me dévorait de l'intérieur... sur 'le vide'. Ce néant de mémoire qui vit en moi et continue de me pourrir la vie. Cet amas de souvenirs/manque de souvenirs confus m'ayant fait perdre mon identité, mon passé, et sans doute à la source de mes doutes initiaux et de ma mésestime profonde de moi-même. De mes incertitudes. Et qui ne cesse petit à petit de me dévoiler à petit feu cruel un tas d'horreurs qui me donnent froid dans le dos au fur et à mesure que je les mets, souvent pas au bon moment et de manière totalement non-désirée, à jour. Sans se révéler et cryptés, cependant. Je n'ai pas très bien compris pourquoi Maître Greystone avait dit qu'il était fier de moi, en dépit de mes erreurs et manquements que j'ai évoqué dans mon rapport, en dehors du fait souligné que je m'étais comportée en Jedi en protégeant la Reine.

Oui mais... je n'ai pas pu la garder d'être blessée elle aussi... je n'ai pas été assez rapide, assez perspicace et assez puissante pour... enfin... éviter tout ce désastre. Si seulement j'avais repéré plus tôt cet émetteur pirate... si seulement j'avais remarqué à temps que nous avions un traître à bord. Rien de tout cela ne serait arrivé si un autre Jedi 'compétent' avait été sur cette mission. Je ne doute pas des choix de mon Maître, mais je ne peux m'empêcher de penser que quiconque autre que moi aurait mieux fait l'affaire. Je sais que je suis perfectionniste, et faillible comme les autres... mais ce n'est pas une raison à mes yeux. Perfectionniste, oui, surtout quand ça... Enfin. Et je ne parle même pas des mille et une questions soulevées par ma 'rencontre' totalement non-désirée, détestée et involontaire d'un Seigneur Sith. Dont j'ignore le nom, que je connais seulement par sa voix, son apparence, et son visage.

Il me perturbe. Ses propos sont dérangeants, les ressentis de ce 'Temple souterrain Sith' et ses visions d'horreur le sont encore plus. Ses énigmes pire encore. Et je n'ai pu en parler à personne en qui j'aurais assez confiance jusque là. J'ai peur qu'on me juge mal si je posais ces questions dérangeantes, mais elles me dérangent pendant ce temps ! Je n'avais pas assez confiance en le Chevalier Jedi Dil's, twi-lek de son état, que j'avais accompagné dans cette mission puis 'deuxième mission', pour lui faire part de mes interrogations. Je n'ose pas lui poser de question, à lui, il n'a pas l'air d'apprécier cela plus que ça, ce genre de questions. Il était resté évasif et secret quand je lui avais fais part de ma surprise sur le fait qu'un inconnu irait se risquer dans une zone si dangereuse sans raison apparente. Il a évadé ma question. Donc je suppose que c'est mal si je cherche à savoir et si je la pose. Mais quand même... brr, j'ai encore en mémoire la sensation désagréable, étouffante, écrasante et nauséeuse des ombres du Temple maudit du Côté Obscur et les vapes écrasant la lumière de l'holocron. Brr... je n'ai pas eu le courage de lui évoquer précisément cet... enfin... prétexte d'échange verbal avec le Seigneur Sith et l'attitude étonnante de ce dernier. J'aimerais en parler à Maître Greystone, vraiment, mais j'ai stupidement peur que ce dernier puisse le prendre mal, me prendre pour une folle dangereuse et se demander si je suis bien saine d'esprit. Bien que ce dernier raisonnement soit entièrement stupide, j'en suis consciente. Mais...


Une voix bien connue, et cette fois bien réelle, et entre amusement certain et une légère pointe d'exaspération, me tire de mes pensées. Oups, je crois que j'ai encore cédé à l'un de mes plus mauvais 'vices'. Celui de me perdre dans mes pensées et d'oublier ce que je fais sur le moment ou ce que l'on me dit. Mince. Et après Maître Greystone persiste à dire que je fais honneur aux Jedi. Sérieusement ? Bien que je doute moins qu'avant, je n'en suis pas encore pleinement certaine. J'essaye de m'en convaincre néanmoins, avec son aide. De manière totalement incontrôlable, je sens mes joues se farder du rose délicat d'une gêne de jeune femme/jeune padawan réservée, me forcer à porter mon regard bleuté dans celui de Maître Greystone qui me fixe avec une attention emplie d'une bienveillance et patience si rares à mes yeux au Temple. J'y travaille, sérieusement, à corriger mes "égarements dans mes pensées" et mon "ne pas oser regarder dans les yeux de quelqu'un que j'estime si gênée", j'ai fais des progrès mais certains habitudes ont la peau incroyablement dure, preque polie voire tannée à souhait. Je veux le rendre fier, pas l'embarrasser. Heu... je crois que j'ai légèrement oublié de quoi on parlait. D'ordinaire, j'arrive à me souvenir plus ou moins, mais là je dois m'avouer vaincue. Trop de questions tourbillonnantes en tête, trop de choses dont je voudrais parler mais dont je n'ose pas encore véhiculer à voix haute. Ne masquant nullement mon embarras, ma gêne et mes plates excuses mentales sincères, je m'efforce à le regarder dans ses yeux si clairs et perçants, les maintenant jusqu'à ne plus réussir et les détourner de quelques millimètres vers la gauche et le bas, tout en m'excusant à voix basse, calme, douce et posée, bien que visiblement désolée :

- Je vous prie de m'excuser, Maître. J'ai peur de m'être... perdue dans mes pensées. Pourriez-vous, s'il vous plait, répéter votre question ? Je ne me laisserais plus distraire, je.... je ferais attention désormais, je vous l'assure.

Je suis nettement préoccupée, mais ma réserve et ma peur de l'ennuyer avec des questions sans fin et peut-être mal avisées m'ôtent et la voix et le courage de me lancer. Pourtant, j'aimerais bien. Il y a plein de choses que je regrettais de ne pouvoir évoquer avec Maître Greystone quand ce dernier - et/ou moi-même quelques fois - étions séparés, ailleurs, à distance du Temple et parfois lui dans des missions lointaines, trop dangereuses pour que je l'accompagne, et qui souvent duraient assez longtemps. Maintenant qu'il était là... je ne savais plus quoi dire, ou plutôt par où, et surtout comment commencer. Il n'y a qu'avec lui que je puisse - et qu'en réalité je ne veuille - en parler, et ce sera lui que j'écouterais en priorité. Ses conseils m'ont toujours été utiles, voire m'ont aidé à préserver mon esprit, progresser et me maintenir en vie ces derniers mois où nous étions tous deux souvent à un bout / et l'autre de cette grande galaxie...


Dernière édition par Lenia Greystone le Mar 7 Jan - 12:14, édité 5 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé] [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] I_icon_minitimeMer 13 Fév - 8:52

Tandis que sa jeune Padawan était assise devant lui, visiblement perdue dans ses pensées, Aldrian réfléchissait également aux évènements des derniers jours. Il lui avait fallu s'absenter plus longtemps qu'il ne l'aurait voulu pour accomplir des missions que lui avait confié le Conseil, certaines trop dangereuses pour sa jeune apprentie, et d'autres trop secrètes. En effet, le secret le plus absolu était maintenu sur les refuges potentiels de l'Ordre Jedi et c'était particulièrement vrai pour la base Abri qui constituait sans doute le refuge le mieux défendu et peut-être le plus grand d'entre eux. Malheureusement, il restait encore pas mal de travail à faire depuis la visite de Maître Yunstar et tous deux employaient depuis leurs ressources respectives pour accélérer autant que possible les travaux de la station spatiale.

Lorsqu'il avait assigné Lénia à la protection rapprochée de la reine de Naboo, sur la base d'un mauvais pressentiment, diffus mais perceptible, jamais Greystone ne se serait douté que sa jeune Padawan et Danaé rencontreraient autant d'ennuis et frôleraient la mort à plusieurs reprises.

Dès l'instant où le Maître Jedi avait cru ressentir un faible appel à l'aide émanant de Lénia, il s'était empressé de contacter le Palais Royal de Theed et avait reçu la confirmation de ce qu'il craignait : ils avaient perdu toute communication avec la nef royale transportant la reine et la jeune Séry. Il lui avait fallu cinq bonnes minutes et un bon nombre de menaces à peine voilées pour obtenir les dernières coordonnées connues de l'appareil et les rentrer dans l'ordinateur de bord. A sa grande surprise, Aran et Prudii avaient redoublé d'ardeur pour calculer le trajet le plus rapide et peu de temps après, le Firebird sautait en hyperespace.

Une fois sur place, il s'était retrouvé dans une impasse, n'ayant aucune piste pour savoir dans quelle direction le vaisseau était parti. Plusieurs heures s'étaient écoulées, le Jedi méditant tout en cherchant la présence de Lénia dans la Force, avant qu'il ne détecte sa présence, distante, à peine perceptible mais là.

Sans prendre le temps de calculer une trajectoire, le Mandalorien s'était laissé guider par la Force pour opérer ses sauts en hyperespace. Il lui était presque difficile de se souvenir de ces sauts, tant son être avait été entièrement englouti dans le flot d'étoiles, de trajectoires et de cette petite flamme vacillante qu'était son apprentie.

Lorsqu'il était finalement parvenu à destination et leur avait sauvé la vie d'extrême justesse, Greystone s'était senti soulagé mais également très fier. Bien qu'elle ait été peu sûre d'elle-même, la Padawan était parvenue à protéger Danaé. Evidemment, elle s'en voulait de ne pas avoir réussi à la protéger complètement des menaces qu'elles avaient rencontrées mais avec le temps et l'expérience, elle se rendrait compte que l'important, c'était qu'elles soient toutes deux en vie.

Conscient que son apprentie n'écoutait pas un mot de ce qu'il disait, Aldrian s'était lancé dans une leçon sur le code Jedi et l'importance toute particulière pour un Jedi d'écouter son maître. C'est avec un imperceptible sourire aux lèvres qu'il la regarda revenir à la réalité.


- Je vous prie de m'excuser, Maître. J'ai peur de m'être... perdue dans mes pensées. Pourriez-vous, s'il vous plait, répéter votre question ? Je ne me laisserais plus distraire, je.... je ferais attention désormais, je vous l'assure.

Le Mandalorien ne put s'empêcher de sourire en voyant les joues rougies qui caractérisaient l'embarras de son apprentie, et qui était d'autant plus perceptible dans la Force. Croisant les bras tout en collant son dos au dossier de son fauteuil, il attendit quelques secondes avant de prendre la parole à son tour, d'un ton clairement amusé.

- Il est important pour un Jedi de réfléchir à ses actions passées et à ses dilemmes mais pas au détriment de l'instant présent. Même si le risque de danger est moindre ici, tu dois toujours être prête à réagir, et tu dois te montrer également attentive aux informations que peuvent te communiquer tes interlocuteurs, ou simplement les gens autour de toi.

Les servomoteurs de Prudii se firent entendre tandis qu'il roulait sur le tapis. Le droïde astromécano paraissait clairement mécontent de transporter des boissons avec les appendices mécaniques qui lui servaient habituellement à procéder à des réparations complexes, si l'on en croyait les sifflements aigus qu'il laissait échapper mais il déposa la tasse de Lénia avec un sifflement plus doux, presque mélodieux.

Remerciant le droïde d'un signe de tête, Aldrian but une gorgée de son chocolat chaud et savoura le liquide sucré dans son palais. Lorsqu'il reposa finalement sa tasse sur la table basse qui le séparait de sa Padawan, il poursuivit d'une voix plus douce.


- Je sais que tu t'en veux pour les évènements qui se sont passés avec la reine Anastasia mais tu n'as aucune raison de le faire. Même si elle a été blessée, l'important c'est qu'elle ait survécu et qu'elle ne gardera aucune séquelle de vos mésaventures. Il te faut accepter que tout ton entraînement, tout ce savoir que tu as accumulé, ne suffira pas toujours à te permettre d'anticiper toutes les menaces. Tu as réagi le mieux possible compte-tenu de la situation, de tes expériences et de tes possibilités d'action. Avec le temps et la pratique, tu apprendras à reconnaître certains détails, à réagir d'une certaine façon ou d'une autre mais l'essentiel, c'est que Danaé soit en vie, et toi aussi.

Greystone n'avait pas besoin d'être sensible à la Force pour voir la myriade d'émotions et d'interrogations qui étaient clairement visibles dans les yeux de sa Padawan. Pour avoir vécu de genre de situation lui-même, il était parfaitement conscient de ce qu'elle pouvait ressentir.

- Quand j'ai reçu ma première mission en solo, j'étais un petit peu plus jeune que toi. Maître Valadiel m'avait d'escorter un témoin important au procès auquel il devait témoigner. J'avais trouvé ça un peu ennuyeux et en dessous de mes capacités mais sachant qu'il s'agissait d'une preuve de confiance de mon maître, j'ai accepté.

Il fit une courte pause, buvant une nouvelle gorgée de chocolat avant de reporter son attention sur sa Padawan, qui semblait désormais écouter chacun de ses mots.

- Il s'est avéré que les 30 kilomètres qui séparaient notre point de départ de la Cour de Justice furent plus long que prévu, notamment parce qu'une bonne vingtaine de chasseurs de primes avaient été engagés pour assassiner le témoin qu'il me fallait protéger. Je me suis débarrassé de la moitié d'entre eux sans trop de problèmes parce qu'ils ont eu la bêtise d'attaquer de front et que la maîtrise du sabre laser constituait déjà ma spécialité à l'époque.

Difficile d'oublier la horde de chasseurs de primes qui avaient tenté de le prendre d'assaut, certains ouvertement et d'autres de manières plus furtives. Les premiers s'étaient vus retournés leurs tirs de blasters, tandis que les seconds avaient généralement péri par la lame de son sabre laser.

- Malheureusement, les autres étaient des professionnels. Habilement dissimulés, sur les toits, sur des speeders et parfois même camouflés en simples passants, ils étaient invisibles, intouchables par le sabre laser dont j'étais si fier. Je pense te l'avoir dit mais à cette époque, j'avais de sérieux problèmes pour me concentrer dans la Force dans toute autre situation que le combat immédiat, ce qui me laissait avec un sévère désavantage. J'avais beau réfléchir, je ne voyais aucune solution, et les chasseurs brouillaient nos communications.

Tout en finissant sa phrase, il tendit le bras en avant, faisant léviter un fruit doucement au dessus de la table basse, le faisant tourner lentement sur lui-même.

- Et puis le déclic s'est produit. J'étais à peine conscient de ce que je faisais mais je me suis ouvert à la Force et j'ai su, aussi clairement que si je le voyais, où étaient placés les assassins. J'étais tellement en phase avec la Force vivante que j'arrivais à percevoir leurs battements de coeurs, la circulation du sang dans leurs veines, la tension dans leurs muscles tandis qu'ils tenaient leurs fusils de précision pointés dans notre direction. Lorsque les tirs finirent par pleuvoir de différentes directions, je savais comment renvoyer les plus dangereux les uns sur les autres et comment simplement dévier les autres.

C'était un jour dont il se souviendrait toujours, non seulement ce qu'il avait vu et fait mais également ce qu'il avait ressenti, la panique initiale à l'idée d'échouer dans sa mission et de décevoir Maître Valadiel, puis le calme, s'écoulant dans ses veines en même temps que la Force avec la puissance d'un torrent déchaîné.

- En l'espace de quelques secondes, tout était terminé. J'étais à bout de souffle, un peu désorienté et je me suis rendu compte qu'un des tirs avait frôlé la jambe du témoin et un autre son bras. Impossible de dire si les tirs avaient simplement passé mon mur de défense ou s'il s'agissait de rayons que j'avais dévié mais même s'il n'était pas mort et qu'il a pu témoigner, j'ai considéré ma mission comme un échec... jusqu'à ce que Maître Valadiel me fasse comprendre ce qui était vraiment important. Si cela peut te rassurer, j'étais aussi beaucoup plus têtu que toi donc ça a mis pas mal de temps à rentrer. Déclara Aldrian, laissant échapper un léger rire à la fin de sa tirade.

Effectivement, il avait fallu plusieurs semaines avant qu'Elena Valadiel ne le persuade véritablement que sa mission était accomplie et qu'il n'y avait rien à regretter, seulement des points à travailler. Elle avait été fière de lui et il avait heureux même s'il n'avait pas compris au début, jeune Padawan qu'il était.

Il plongea finalement ses yeux bleu-vert dans ceux de son interlocutrice avant de poser la question que son apprentie devait redouter depuis le début de ce petit entretien.


- Je peux sentir qu'un évènement récent t'a troublée, Lénia, et qu'il s'agit pas de la mission avec Danaé. Je ne t'obligerai pas à me révéler ce dont il s'agit mais si tu as envie d'en parler, je veux que tu saches que je suis là pour toi. Je sais que j'ai été souvent absent ces derniers temps mais quoi qu'il arrive, tu pourras toujours compter sur moi.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé] [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] I_icon_minitimeMer 13 Fév - 12:30

J'ai du rater un bon moment de la discussion. L'affirmer serait une véritable tarte à la crème, un euphémisme dans toute sa grandeur, si je m'en réfère à l'expression affichée par Maître Greystone. Je dois admettre que le savoir bien conscient que je suis embarrassée de ma distraction n'aide en rien à résorber rapidement cette dernière. Fronçant légèrement des sourcils, je me rappelle rapidement d'où je suis et ce que nous faisons présentement. Je suis au Temple Jedi, sans mission, en compagnie de Maître Greystone, dans les appartements Maître/Padawan nous étant attribués. Présentement dans l'un des deux sièges entourant la table-basse, lui dans celui d'en face, lors d'une des rares occasions où nous étions tous deux stationnés au Temple Jedi au même moment et non pas en mission à droite et à gauche, pour des lieux, des raisons, et des durées on ne peut plus diverses et variées.

Nous discutions de quelque chose, et j'ai perdu le fil en cours de route. Le sujet ne me revient pas... en essayant de me concentrer un peu, quelques mots clés écoutés distraitement me reviennent : Code Jedi... leçon... importance de... de quoi ? Ecouter... Ecouter qui ? Mon visage perd de toutes ses couleurs quelques nanos secondes alors que j'en viens à la réalisation : une leçon sur l'importance d'écouter son Maître pour un Jedi. De la bouche d'un autre Maître Jedi, j'aurais pris cela pour une belle remontrance. De la part de Maître Greystone, il s'agit plutôt, à son ton là, d'un léger rappel à l'ordre ferme, posé et surtout assez amusé si j'en crois ses propos suivants :


- Il est important pour un Jedi de réfléchir à ses actions passées et à ses dilemmes mais pas au détriment de l'instant présent. Même si le risque de danger est moindre ici, tu dois toujours être prête à réagir, et tu dois te montrer également attentive aux informations que peuvent te communiquer tes interlocuteurs, ou simplement les gens autour de toi.

Ce que j'ai clairement manqué de faire les dernières minutes il semblerait. Me ressaisissant un peu, je me calme et bride un peu ma gêne et honte ressenties, baissant le regard quelques secondes avant de le relever une fois ce dernier redevenu aussi calme et posé que les flots tranquilles de l'océan une fois assagi. L'imperceptible sourire d'avant mon 'réveil à la réalité' s'était alors mu maintenant en léger sourire sur les traits de mon Maître. Tout en disant ceci, toute sa position et son maintient contre son fauteuil indiquait le calme et la relaxation, même s'il reste assez... impressionnant par nature. Et clairement amusé par la situation si j'en crois son ton derrière le sermon ou ce qui se dégage de sa présence dans la Force, en dépit de ses bras croisés contre sa bure.

Le pire c'est que je suis parfaitement consciente de le l'importance de la leçon qu'il me rappelle. Il me suffisait juste de rappeler mes dernières missions pour le vérifier plus encore sans le moindre effort. Un Jedi devait rester attentif à ses alentours, ce mais aussi ceux qui l'entourent, tant pour prévenir du danger que glaner des informations importantes, comprendre ce qu'il se passait. Cela me rappelle aussi qu'il faudrait que je travaille sérieusement mes boucliers mentaux moi. Pas que je veuille lui cacher quoi que ce soit, mais cela pourrait se montrer fort précieux à l'avenir en mission. Je ne peux pas me permettre de risquer de rester autant un 'livre ouvert' aux habiles êtres sensibles à la Force. Reportant mon regard vers lui, j'incline légèrement la tête en signe d'excuse et murmure d'une voix basse, douce et très sincèrement repentante de ma gaffe :


- Je veillerais dès maintenant et à l'avenir de ne plus oublier, Maître...

Je ne savais quoi ajouter, encore un peu confuse, mais l'arrivée impromptue et inespérée de Prudii vers nous me sauva de le faire. Redressant la tête et observant l'astro-mécano et l'un des deux compagnons mécaniques de mon Maître venir dans notre direction, ses délicats appendices métalliques portant deux tasses d'une boisson subtile et sucrée, chaude, que je me rappelle être du chocolat chaud. Une de mes deux boissons favorites avec le thé, elles aident toutes deux à reprendre de l'énergie, de la concentration, et ont un bon goût. Contenant un mince sourire devant les sifflements ennuyés de Prudii d'être affecté à cette tâche sans doute 'déshonorante' pour lui, je lui offre un déicat et sincère sourire de remerciement pour accompagner le léger 'merci' vocal, avec un petit hochement de tête. Je commence à m'habituer à eux, et j'ai cru comprendre qu'ils avaient vraiment oeuvré dur pour aider mon Maître dans ses recherches pour nous retrouver, Danaé et moi, au terme de cette rude mission. Aussi le fait d'avoir vécu deux ans de mon existence avec un souvenir positif de l'instructeur droïde à l'orphelinat devait quelque peu aider...

Tout en prenant avec délicatesse la anse de ma tasse, je retourne ma pleine attention à Maître Greystone. N'osant pas encore en prendre une gorgée, un peu nerveuse encore, j'essaye de m'apaiser plus encore en humectant les senteurs sucrées et réconfortantes de la boisson chaude sentant bon les trésors de la terre. Quelques minutes silencieuses s'écoulent, comme nous apprécions à notre manière respective la boisson sucrée et doucement chocolatée. J'essaye de me détendre un peu, de me relaxer, mais je ne dois pas très bien y arriver encore. Je reste bien droite dans mon siège, dos légèrement décalé du dossier, rigide, et mes doigts fermement serrés sur la anse de ma tasse. Finalement je la repose en même temps que mon Maître, sans y penser, et m'apprête à essayer de relancer la conversation pour dissiper ma gêne, mais Maître Greystone me dame l'initiative en poursuivant sur son précédent propos d'une voix plus douce, sans doute pour capter mon attention et me mettre à l'aise tout à la fois ;


- Je sais que tu t'en veux pour les évènements qui se sont passés avec la reine Anastasia mais tu n'as aucune raison de le faire. Même si elle a été blessée, l'important c'est qu'elle ait survécu et qu'elle ne gardera aucune séquelle de vos mésaventures. Il te faut accepter que tout ton entraînement, tout ce savoir que tu as accumulé, ne suffira pas toujours à te permettre d'anticiper toutes les menaces...

Je frissonne légèrement de manière involontaire, bien qu'invisible aux yeux de quelqu'un ne me connaissant pas. Pour cette dernière, je serais juste un peu silencieuse, calme et observant avec attention des circonvolutions adoptées par le liquide chaud et chocolaté, les ondes en émanant au moindre de mes plus infimes mouvements. Je sais que je n'ai... disons... que peu de raison de m'en vouloir, mais quand même. Je ne peux m'empêcher de penser que j'aurais pu, du, être plus attentive encore, plus encore sur mes gardes que je ne l'étais déjà. Et elle a été pas mal blessée elle aussi. Je ferme les yeux quelques secondes, retenant un léger soupir de m'échapper. J'ai juste à me rappeler les scènes du crash planétaire et de la lutte mortelle, presque interminable, contre les prédateurs en forme de loups géants, sans oublier l'horreur finale... je trouve encore que j'ai, malgré tout, été une bien piètre escorte sur cette mission. Mais je sais que Maître Greystone et Danaé ont raison, je ne pouvais tout prévoir. Même si je l'aurais voulu, du fond de mon coeur. Si seulement j'avais repéré ce maudit émetteur pirate au départ... rien de tout cela ne serait advenu, pas vrai ? Il reste encore des inconnues imprévisibles, mais quand même... c'est comme cette rencontre inopinée et non désirée avec le Seigneur Sith. Tous deux de très, très, très mauvais souvenirs à leur sauce et à leur manière....

- ... Tu as réagi le mieux possible compte-tenu de la situation, de tes expériences et de tes possibilités d'action. Avec le temps et la pratique, tu apprendras à reconnaître certains détails, à réagir d'une certaine façon ou d'une autre...

Je sais que je n'avais pas beaucoup de possibilités devant moi. J'étais dans une impasse dès le début, ou presque. Nos ennemis avaient bien trop précisément préparé leur coup, même s'ils ne s'attendaient pas à ce qu'un padawan Jedi ne rentre dans l'équation. Cela me rappelle très désagréablement ce qu'il s'est passé, presque un an passé, dans les rues de Naboo avec le chasseur de primes et le sénateur véreux qui était sa proie. Même si je savais encore moins planifier et rester un minimum calme à l'époque... si proche... pourtant déjà si loin. Je laisse ma gratitude perceptible dans mon esprit, hochant sinon simplement de la tête. Je suis reconnaissance envers Maître Greystone de me redire ces mots, re-confirmer ces faits après le rapport face au Conseil, mais je ne peux empêcher un zeste de culpabilité de ternir mon esprit et de me hanter un peu. Mais comme je ne peux contredire ces propos non plus, je suis dans l'impasse. Il me faudra encore du temps pour en venir à accepter leur pleine réalité. Mais en parler avec mon Maître, et Danaé, m'aidera sans doute à accélérer le processus.

- ... Mais l'essentiel, c'est que Danaé soit en vie, et toi aussi.

Je sais qu'il pense ce qu'il dit, même s'il essaye d'atténuer logiquement et rationnellement mon sentiment de culpabilité. Je sais que je n'aurais pas du avoir le moindre soupçon de surprise, même positive, dans ces derniers mots, et pourtant... elle a hanté mon esprit quelques secondes avant que je ne la repousse fermement. Enfin, j'approuve la première partie, difficilement. Ma mission était une d'escorte et de protection, Danaé est restée en vie. Peut-être par ce que j'ai été habituée longtemps à une presque solitude, que de mystérieux instincts du passé m'avaient poussée à me méfier de tous et ne compter longtemps que sur moi-même. Du moins, à l'orphelinat. Au Temple, cette tendance s'est atténuée petit à petit, et presque disparaître depuis que je suis devenue la Padawan de Maître Greystone. Je commence à comprendre que je ne peux me couper de liens, relations, même positifs, et que mon existence n'est pas négligeable ou source seulement de problèmes, mais aussi appréciée.

Je suis reconnaissance envers Maître Greystone de me redire ces mots, re-confirmer ces faits après le rapport face au Conseil, mais je ne peux empêcher un zeste de culpabilité de ternir mon esprit et de me hanter un peu. Mais comme je ne peux contredire ces propos non plus, je suis dans l'impasse. Il me faudra encore du temps pour en venir à accepter leur pleine réalité. Mais en parler avec mon Maître, et Danaé, m'aidera sans doute à accélérer le processus. Il me faudra un peu d'expérience et un peu de temps. Maître Greystone doit se douter de mon air dubitatif contenu et décide alors d'user d'une autre stratégie qui fonctionne avec moi : l'exemple, l'expérience.Tant je suis surprise du tournant de la conversation que je me retrouve sans efforts pleinement attentive à ce qu'il me racontait :

- Quand j'ai reçu ma première mission en solo, j'étais un petit peu plus jeune que toi. Maître Valadiel m'avait d'escorter un témoin important au procès auquel il devait témoigner. J'avais trouvé ça un peu ennuyeux et en dessous de mes capacités mais sachant qu'il s'agissait d'une preuve de confiance de mon maître, j'ai accepté.

J'approuve en silence pour montrer que je suis cette fois, assez curieuse et pleinement attentive. J'ai toujours apprécié à leur juste valeur entendre en rapprochement des situations dans lesquelles il avait pu se trouver à mon âge ou presque similaires pour que je puisse 'dédramatiser' légèrement et en retenir les points les plus importants, racontés avec l'éclairage de quelqu'un d'expérimenté et qui a connu nettement plus de choses que moi modeste apprentie Jedi. Les deux missions se ressemblent, toutes deux des missions d'escorte de personnalités importantes, en solitaire et pour la première fois hors du Temple, sur des missions normalement sans incidents en vue. Malgré moi, curieuse de nature, je reste accrochée à ses mots tout en m'autorisant de prendre quelques gorgées de chocolat chaud quand il marqua une pause. Je n'ose pas l'interrompre et le laisse poursuivre, me relaxant légèrement :

- Il s'est avéré que les trente kilomètres qui séparaient notre point de départ de la Cour de Justice furent plus longs que prévu, notamment parce qu'une bonne vingtaine de chasseurs de primes avaient été engagés pour assassiner le témoin qu'il me fallait protéger. Je me suis débarrassé de la moitié d'entre eux sans trop de problèmes parce qu'ils ont eu la bêtise d'attaquer de front et que la maîtrise du sabre laser constituait déjà ma spécialité à l'époque.

Je peux aisément faire le parallèle d'avec la route spatiale supposée courte et sans danger située entre Mandalore, notre destination d'alors, et Naboo. Une ombre de sourire m'échappe malgré moi au "furent plus longs que prévu" mais je ne l'interromps nullement, captivée et attentive à son récit. Je peux tant faire le lien de la course-poursuite des pirates de l'espace, que le combat sans merci contre les loups géants si désespérés. Les premiers étaient tombés aisément comme Danaé restait près de moi, m'aidait, avant que tout ne dérape. Je n'étais pas assez rapide pour la rejoindre à temps quand nous avons été séparées malgré nous. Malgré mes réflexes et ma maîtrise de Force, mes deux grandes spécialités, j'avais été débordée et je commençais à paniquer un peu...


- Malheureusement, les autres étaient des professionnels. Habilement dissimulés, sur les toits, sur des speeders et parfois même camouflés en simples passants, ils étaient invisibles, intouchables par le sabre laser dont j'étais si fier. Je pense te l'avoir dit mais à cette époque, j'avais de sérieux problèmes pour me concentrer dans la Force dans toute autre situation que le combat immédiat, ce qui me laissait avec un sévère désavantage. J'avais beau réfléchir, je ne voyais aucune solution, et les chasseurs brouillaient nos communications. En l'espace de quelques secondes, tout était terminé. J'étais à bout de souffle, un peu désorienté et je me suis rendu compte qu'un des tirs avait frôlé la jambe du témoin et un autre son bras. Impossible de dire si les tirs avaient simplement passé mon mur de défense ou s'il s'agissait de rayons que j'avais dévié mais même s'il n'était pas mort et qu'il a pu témoigner, j'ai considéré ma mission comme un échec... jusqu'à ce que Maître Valadiel me fasse comprendre ce qui était vraiment important

J'approuve une fois de plus, me rappelant aisément ce qu'il m'avait dit lorsque nous nous étions rencontrés dans les Archives et qu'il m'avait prise comme Padawan. Comment oublier ce jour, honnêtement ? Mais je me focalise sur son récit, faisant cette fois le double parallèle entre le combat désespéré contre les loups mutés, très inégal et totalement dépassée, contre la... chose finale imbattable et mortelle, et ce que j'avais ressenti comme impression et crainte dans le Temple Sith souterrain en présence d'un Seigneur Sith. Dans le premier cas, pareil, pas de communications, isolées, seules, laissées à nous-mêmes... avant de reprendre mon sérieux sur ses derniers termes. Je pense comprendre qu'il veut en venir au point qu'il veut que je retienne.

- ... Si cela peut te rassurer, j'étais aussi beaucoup plus têtu que toi donc ça a mis pas mal de temps à rentrer.

Un léger et presque inaudible rire amusé échappe à mes lèvres quelques secondes en écho au sien, que je reprends très vite et m'autorise une lueur amusée si rare de danser dans mes prunelles bleutées. Plus têtu que moi dans le sentiment de culpabilité ? Mm... reste à prouver. Je suis aussi très bonne, hélas, dans ce domaine. Mais mon rire et sourire se fanent au souvenir des faits qui me taraudent et je laisse le masque de Calme Jedi reprendre ses droits sur ce rare moment d'ouverture de ma part. Nerveusement, oubliant un peu la légère distraction instructive, je serre un peu mes doigts. Honteuse de garder tant de choses pour moi alors que lui-même n'hésite pas à me conter des moments de son propre passé. Et si je pouvais seulement prendre courage... comme s'il avait lu dans mes pensées, il reporta son regard bleu-vert sur moi et m'invita à m'exprimer sur ce que je n'osais juste lors par réserve :

- Je peux sentir qu'un évènement récent t'a troublée, Lenia, et qu'il ne s'agit pas de la mission avec Danaé. Je ne t'obligerai pas à me révéler ce dont il s'agit mais si tu as envie d'en parler, je veux que tu saches que je suis là pour toi. Je sais que j'ai été souvent absent ces derniers temps mais quoi qu'il arrive, tu pourras toujours compter sur moi.

La voilà, l'occasion que j'attendais depuis un moment ! Vais-je la prendre maintenant qu'elle est à ma portée ? Je l'espère bien... encore un peu timide et gênée,je baisse le regard quelques nano-secondes, débattant intérieurement, mais très vite je le redresse et cette fois arrive, m'efforce, à le maintenir dans le sien. Rassemblant mes pensées et cherchant mes mots, j'inspire légèrement, reposant ma tasse sur la table-basse, avant de tenter d'une voix douce mais un peu encore hésitante, admettant avec un zeste de honte passée :

- Il n'y a pas que cette mission et sa planète illogique au possible, en effet. Il... s'est passé beaucoup de choses en votre absence, j'ai eu le temps de réfléchir sur certaines choses... en découvrir d'autres... et en expérimenter certaines assez dérangeantes et auxquelles je ne trouve toujours pas de réponse claire. Je n'ai jamais trouvé le temps, l'occasion, ou le courage d'en parler, je ne voulais pas vous déranger avec mes questions sans fin et mes... problèmes

Je m'interromps légèrement, essayant de calmer ma nervosité grandissante. Bon, maintenant que je suis lancée, par quoi est-ce que je commence ? Après quelques secondes de réflexions internes, je me décide à commencer quelque part et réfléchir par lequel je devais entamer ma très prochaine prise parole, visiblement attendue par mon très attentif et bienveillant Maître. Je finis donc par reprendre, toujours à voix calme et posée en apparence, mais nettement moins paisible et sereine derrière la carapace de calme apparent :

- Il y a plusieurs choses, mais pour commencer...J'ai... été le sujet de curieux rêves et songes ces derniers mois. Concernant je pense mon passé. Pas tous très agréables et tous assez troublants et confus. J'ai bien essayé de méditer, d'en parler aux guérisseurs, mais tout ce que j'ai réussi à faire est de me tordre une cheville en allant un soir à l'infirmerie ou me donner la migraine. Mais... certaines choses m'ont parues... plus claires. Je me suis souvenue de certaines brides, pas dans les meilleurs moments. Et je me demande encore plus s'il est sage que je cherche à savoir au vu de ce que... j'ai pu voir. Plus encore quand j'étais sans connaissance après la chute de la cascade gigantesque... je ne sais si c'était rêve ou souvenir, mais... cela sentait bien trop le réel pour n'être qu'un songe. C'était perturbant. Je pensais donc à actuellement accepter votre aide proposée lors de notre rencontre sur ce point, je n'arrive pas à faire sens seule et je... enfin... si cela ne vous dérange pas... pour évoquer avec vous le peu que je sache de mon passé sur Dantooine. Et avec votre aide essayer d'y voir plus clair dans ce brouillard bien sombre.

Gênée, je baisse le regard, très peu habituée à demander de l'aide à autrui, surtout sur ces sujets. Je préfère commencer par l'un des plus ardus pour ensuite avoir assez de confiance et de courage pour évoquer les autres. J'ai conscience de me mettre à nu et vulnérable, mais comme le jour où j'ai accepté de délaisser mon sabre-laser à sa demande, je pense que je peux lui faire confiance, et comme il vient de le répéter, me confier si j'en ai le besoin. C'est le cas hélas...


Dernière édition par Lenia Séry le Dim 14 Avr - 16:40, édité 4 fois (Raison : Oubli morceau réplique + fautes de frappe)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé] [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] I_icon_minitimeMar 12 Mar - 7:02

- Il n'y a pas que cette mission et sa planète illogique au possible, en effet. Il... s'est passé beaucoup de choses en votre absence, j'ai eu le temps de réfléchir sur certaines choses... en découvrir d'autres... et en expérimenter certaines assez dérangeantes et auxquelles je ne trouve toujours pas de réponse claire. Je n'ai jamais trouvé le temps, l'occasion, ou le courage d'en parler, je ne voulais pas vous déranger avec mes questions sans fin et mes... problèmes

Aldrian écouta les paroles de son apprentie avec la plus grande attention. C'était un instant fort de leur relation maître/élève, sa Padawan ne s'étant jamais réellement confiée sur son passé auparavant. Sachant qu'il s'agissait d'une situation extrêmement volatile, Greystone l'enjoignit à poursuivre avec un sourire patient.

- Il y a plusieurs choses, mais pour commencer...J'ai... été le sujet de curieux rêves et songes ces derniers mois. Concernant je pense mon passé. Pas tous très agréables et tous assez troublants et confus. J'ai bien essayé de méditer, d'en parler aux guérisseurs, mais tout ce que j'ai réussi à faire est de me tordre une cheville en allant un soir à l'infirmerie ou me donner la migraine. Mais... certaines choses m'ont parues... plus claires. Je me suis souvenue de certaines brides, pas dans les meilleurs moments. Et je me demande encore plus s'il est sage que je cherche à savoir au vu de ce que... j'ai pu voir. Plus encore quand j'étais sans connaissance après la chute de la cascade gigantesque... je ne sais si c'était rêve ou souvenir, mais... cela sentait bien trop le réel pour n'être qu'un songe. C'était perturbant. Je pensais donc à actuellement accepter votre aide proposée lors de notre rencontre sur ce point, je n'arrive pas à faire sens seule et je... enfin... si cela ne vous dérange pas... pour évoquer avec vous le peu que je sache de mon passé sur Dantooine. Et avec votre aide essayer d'y voir plus clair dans ce brouillard bien sombre.

Voilà qui était intéressant, et épineux à la fois. Les souvenirs de la jeune femme paraissaient lui revenir très lentement et sous des formes peut-être imagées mais le processus avait débuté. C'était une bonne chose assurément, au détail près qu'il y avait de grandes chances pour que les souvenirs que Lenia avait refoulés soient d'une nature sombre, voire traumatisante.

Croisant les bras d'un air songeur, Aldrian prit la parole à son tour d'une voix calme.


- Cela ne me dérange pas, bien au contraire. Je pense qu'il est important pour toi de connaître ton passé, afin de mieux te connaître toi même mais aussi pour qu'il ne constitue plus ce gouffre, cette épée de Damoclès qui ne te quitte jamais.

Il fit une pause, portant sa tasse à ses lèvres pour déguster une gorgée de chocolat chaud. Savourant le liquide qui le réchauffait et laissait un goût délicieux sur son palais, le Maître Jedi considéra ce qu'elle venait de lui révéler tout en songeant aux possibilités qui s'offraient à eux.

- Il est probable qu'inconsciemment, tu bloques ces souvenirs, ce qui expliquerait que toute tentative extérieure d'y accéder se révèle un échec. Toi-même, en dépit de tes tentatives, tu peux également te bloquer sans t'en apercevoir, la pression venant de ton subconscient. Cela expliquerait les maladresses et les migraines. D'autant plus qu'avec la routine de ta vie au temple en tant qu'initiée, il était très facile de te distraire par un livre, une leçon...

Et c'était vrai. Aldrian le savait mieux que personne puisqu'il avait profité, non pas d'une routine au temple mais parmi sa famille mandalorienne, pour rejeter dans un coin de son esprit la mort de son maître. Il lui avait fallu du temps pour accepter qu'Elena Valadiel avait rejoint la Force et qu'il ne la reverrait sans doute plus jamais. La différence, c'était que Greystone était un jeune adulte lorsque son mentor s'était faite assassiner, tandis que Lenia n'était encore qu'une enfant lorsqu'elle avait vécu cette terrible période de sa vie.

- Tu remarqueras que ces derniers mois, tu as changé. Ta routine a été mise à mal, tu as été obligée de prendre un rôle plus actif, d'accomplir des missions, de rencontrer des gens... et je pense que ces distractions naturelles ont affecté ton subconscient. Pour une raison ou pour une autre, les barrières qui se trouvent autour de ces souvenirs se sont affaiblies. Nous ne pouvons d'ailleurs pas exclure ta propre maîtrise de la Force, qui pourrait avoir eu une influence non négligeable.

Aldrian se leva et fit signe à Lenia de faire de même, délaissant leurs tasses à moitié vides. Il la fit asseoir sur un grand coussin et fit de même juste en face d'elle, croisant les jambes de sorte à prendre une position de méditation. Il s'agissait d'une position classique, à un détail près. Plutôt que d'avoir les mains posées sur ses jambes, le Maître Jedi avait pris les mains de sa Padawan dans les siennes avec délicatesse, avant de reprendre la parole.

- Raconte-moi ce que tu as vu, ce que tu as ressenti, sans essayer de l'interpréter. Nous nous occuperons de cela plus tard. Tâche de te concentrer sur chaque détail : le paysage, les couleurs, les personnes, même juste un son. Il n'est pas important de leur donner un sens ou une cohérence, laisse simplement la Force te guider.

Et comme pour lui donner l'exemple, Aldrian se plongea au coeur de la Force, sentant sa présence lumineuse et rassurante autour d'eux. Inspirant profondément, il projeta sa propre présence tel un cocon autour d'eux, qui les enveloppait avec chaleur, calme et quiétude.

- Abandonne-toi à la Force et laisse-la te guider. Je serai avec toi, à chaque instant.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé] [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] I_icon_minitimeMar 12 Mar - 20:34


Je n'avais aucune idée, deux secondes avant, si c'était la meilleure chose à faire. Honnêtement. Mais je ne sais pas... maintenant que je me suis un peu lancée, je me sens... légèrement plus sereine, et mon regard du bleu de l'océan n'hésite plus à se fixer dans le sien comme j'évoque l'un des trois problèmes majeurs sans solutions immédiates qui me troublent en ce moment, et m'ont tant troublée ces derniers temps, ces derniers jours. Je ne suis pas habituée à parler aussi longtemps en une seule intervention, comme j'expose la situation de mon mieux, mais une fois lancée je ne m'arrête pas avant d'avoir fini, de peur de perdre le courage que je viens de rassembler et surtout de cesser de lui tendre la confiance, la relation de confiance, que je veux lui donner, que je veux établir moi aussi, sans le dire tout haut certes, entre lui et moi. Entre mon Maître, et moi, sa présente Padawan.

Je ne dirais pas que toute la légère crainte à l'idée de me mettre à nue de cet aspect là s'était envolée entièrement dans d'autres cieux, mais du moins est-elle nettement plus atténuée qu'au début de notre association. Au cours des quelques missions, de ces quelques mois, en commun ou à distance, j'ai appris lentement à mieux le connaître et doucement, prudemment, moi aussi commencer à faire quelques pas dans sa direction, baisser peu à peu ma garde naturelle. Je ne sais pas pourquoi je n'ai plus peur, pourquoi je ne suis plus nerveuse, du moins moins nerveuse, qu'au début.  A peine je commence à m'interrompre, nerveuse, qu'il m'encourage à poursuivre, m'accordant pleinement son attention, avec un sourire patient à mon égard.

Ce n'est pas que je ne veux pas lui parler, non. Après tout, j'ai réussi un peu à m'ouvrir à Danaé, durant cette mission. Après tout, elle m'a un peu aidée, indirectement, implicitement, involontairement, à réunir mon courage et dépasser encore un petit peu plus les barrières de ma méfiance naturelle envers autrui, envers l'inconnu, envers les inconnus... et envers aussi les adultes. Les missions ont du aider aussi, à leur manière. Bien que je n'ai guère avancé dans le processus d'ouverture vis-à-vis du Chevalier Dil's, avec certains autres cela allait... un petit peu mieux. Légèrement. Mais différemment d'avec mon Maître. Je n'ai juste pas l'habitude de parler de moi à autrui, ou de parler de moi tout court. Parce que souvent... j'ai l'impression de ne rien avoir à raconter de bien intéressant comparé aux autres... en ma qualité de sombre amnésique.


- Cela ne me dérange pas, bien au contraire. Je pense qu'il est important pour toi de connaître ton passé, afin de mieux te connaître toi même mais aussi pour qu'il ne constitue plus ce gouffre, cette épée de Damoclès qui ne te quitte jamais."

Je ne peux empêcher un léger sourire reconnaissant de glisser sur mes lèvres, comme un souffle de vent printanier, l'espace de quelques minutes à cette annonce, comme je l'observe avec attention me répondre de cette voix calme et toujours dans cette attitude assez posée, détendue et pourtant songeuse aussi, bras toujours aussi croisés qu'avant comme il vient de considérer ma - oh combien longue ! - réponse. Avant de redevenir un brin sérieuse à l'évocation de cette épée de Damoclès sur ma tête que représentait ce gouffre dans ma mémoire. J'ai toujours eu peur des gouffres, des hauteurs, du vide dans tous les sens du terme. Nettement moins nerveuse à entendre ces mots, je desserre mes doigts de l'anse de la tasse de chocolat chaud, la tenant d'une manière nettement plus posée et rassurée. J'approuve doucement, je ne peux fuir at eternam ce gouffre. Un jour il faudrait que je le confronte, tôt ou tard. Et je préfère que ce soit en compagnie de Maître Greystone que seule sur une planète prédatrice isolée totalement perdue à l'autre bout de la galaxie...

- Il est probable qu'inconsciemment, tu bloques ces souvenirs, ce qui expliquerait que toute tentative extérieure d'y accéder se révèle un échec. Toi-même, en dépit de tes tentatives, tu peux également te bloquer sans t'en apercevoir, la pression venant de ton subconscient. Cela expliquerait les maladresses et les migraines. D'autant plus qu'avec la routine de ta vie au temple en tant qu'initiée, il était très facile de te distraire par un livre, une leçon...

Je ne sais pas pourquoi, mais en parler rend effectivement le problème un petit peu plus clair. Je suis étonnée encore de bloquer sur des parties de ma mémoire alors que d'ordinaire ma capacité mémorielle est assez conséquente, naturellement, sans don de Force particulier. Même si je dois avouer avoir du mal à imaginer me bloquer avec tant de Force alors que je cherche à connaître ce que je bloque, par mes propres moyens ou une aide extérieure. Quand je cherche mes souvenirs, ces derniers refusent de revenir. Quand je ne les cherche pas ou que je ne veux pas les chercher, ils reviennent en masse confuse, presque diffuse et cryptée au possible. J'approuve une fois de plus, après voir pris une gorgée de chocolat chaud, et ajoute d'une voix posée et déjà un peu plus sereine qu'avant, un petit peu bien que douce :

- Il est vrai que dès mon arrivée au Temple... j'ai toujours cherché à en savoir autant que je le pouvais. A chercher à remplir ma tête de tout ce que je pouvais... comme pour  recouvrir ce vide initial...

- Tu remarqueras que ces derniers mois, tu as changé. Ta routine a été mise à mal, tu as été obligée de prendre un rôle plus actif, d'accomplir des missions, de rencontrer des gens... et je pense que ces distractions naturelles ont affecté ton subconscient...

Mon expression se fait contemplative, alors je réfléchis sur ces paroles quelques secondes, maintenant avec adresse et délicatesse ma tasse entre ciel et terre, l'anse maintenue entre mes doigts fins et délicats de la main g... droite. La plaie a beau avoir été réparée et traitée par les soins Jedi et le bacta, les réflexes voulaient encore que je privilégie ma main droite. Heureusement que je suis surtout droitière au sabre-laser, sinon ça aurait été un sérieux problème dont je peux très sincèrement faire l'économie. Hum... c'était une théorie vérifiable si on l'étend à ces derniers mois. J'ai changé.... si j'ai du mal  encore à le réaliser, il est vrai que j'ai légèrement plus confiance en moi, en Maître Greystone, je suis moins naïve, plus autonome et moins "fragile". Même si reste aussi un peu "moi-même", dans mes étrangetés... et mon charme particulier je présume !  Je cesse enfin de stagner, j'évolue, doucement, à mon rythme, à celui des missions et autres. Je reste silencieuse, gardant une ombre de sourire aux lèvres, ne voulant cependant par l'interrompre, très curieuse de le voir poursuivre et écouter son opinion, il n'avait pas fini, loin de là  :

- ... Pour une raison ou pour une autre, les barrières qui se trouvent autour de ces souvenirs se sont affaiblies...

Mon air songeur et pensif s'approfondit et devient quelque plus sérieux, tandis que mes yeux bleus s'assombrissent et se ternissent légèrement. Le phénomène est surtout arrivé, en masse et douloureusement encore, lors de mes deux dernières missions, toutes deux mettant à l'épreuve de manière aussi différente que mortelle la solidité de mon esprit et de ma volonté. J'ai du prendre des décisions sur le moment, endurer certaines conséquences... et endurer des ressentis que je n'avais pas eu au Temple. Le Danger. Le Risque. La Mort.  La Peur Sourde. Qui par étrange et potentielle association d'idées incontrôlable auraient... juste pour la première. Juste pour la première des deux dernière missions. Je ne veux pas penser à la seconde, pas maintenant. Déjà si l'on considère seulement la première mission : j'ai ressenti ces stimulis/ressentis négatifs intenses : le désespoir, l'impuissance, la peur, la solitude "relative" devant la tâche dévolue, la peur de perdre des proches, l'incompréhension de tout ce qu'il se passe... non. Ne pas y penser non plus.  Pas maintenant. Je repousse fermement cette pensée. Surtout que Maître Greystone ne raconte jamais rien, qui ne soit très, si ce n'est au moins réellement, intéressant à retenir :

- ... Nous ne pouvons d'ailleurs pas exclure ta propre maîtrise de la Force, qui pourrait avoir eu une influence non négligeable.

J'inspire discrètement, approuvant une fois de plus en silence. Avec les quelques progrès notoires dans ma compréhension de la Force, ma manipulation de cette dernière, j'avais eu l'impression que les murailles... étaient légèrement moins imposantes et indestructibles qu'avant, pour un bien ou pour un mal, je ne saurais le dire. Sans ces progrès, stigmatisés en plus par la mission désastreuse avec Danaé, je n'aurais probablement pas pu ressortir indemne et intacte de ce qu'il s'était passé sur cette maudite planète inconnue...

En dehors de cela, il est vrai que si je reviens sur la "qualité" et "précision" des songes depuis que je suis Initiée et maintenant Padawan, il y a eu un grand changement, et certains points se sont précisés, parfois de manière... soudaine et effroyablement précise. Mon esprit a été mis à rude épreuve après tout lors de ces ultimes missions de ces derniers mois, en solitaire ou presque... un peu comme un enfant auquel vous donneriez les pièces d'un puzzle complexe sans prévenir et sans lui expliquer par où et laquelle commencer, dans quel ordre les arranger. J'ai souvent pensé mon esprit "bloqué" comme un dédale...

De plus en plus je vire vers l'image d'une masse confuse et chaotique gardées par des portes infranchissables, ne s'ouvrant/fermant brutalement que de leur propre volonté... pas de la mienne. Hélas, pas de la mienne, aux pires moments... mon esprit est un puzzle aux pièces presque infinies, démoli et que je sans doute, avec de la patience et de l'aide, de la détermination, je parviendrais à recomposer... et enfin reconquérir mon identité et résoudre l'énigme de mon passé, de mon amnésie. Savoir comment j'en suis arrivée là, ce qu'il s'est passé... conceptions qui me donnent tant envie que m'effraient un peu seule. J'ai... bien que je bride de mon mieux cette émotion, peur de ce que je peux y découvrir comme lots d'horreurs bloqués par mon subconscient... par moi-même... contre moi-même. Sauf que cette fois, je ne serais plus seule dans cette lutte qui avant semblait  sans fin et sans espoir.... je ne suis pas seule. Surprenant un mouvement, en face de moi, je redresse ma tête, surprise, et demande d'une voix douce et posée, bien que teintée d'étonnement :


- Maître... ?

C'est alors que je réfléchissais, ne sachant trop ce qu'il comptait faire, observant  d'un regard bleuté surpris et étonné Maître Greystone se redresser de son fauteuil, reposer sa tasse à moitié-bue de chocolat chaud. Avant de comprendre, sans un mot, ce qu'il pouvait envisager suite à cette discussion, n'attendant d'un signe comme confirmation de ce que je présupposais possiblement envisageable. En effet il ne tarde pas à me faire signe d'en faire de même, indications qui ne fait que confirmer le geste que j'ai entamé par automatisme, reposant aussi ma tasse sur la table-basse à moitié usitée, bien qu'aussi intriguée, nerveuse que résolue dans ma précédente décision prise en lui évoquant ce sujet. Il n'est pas un "adulte" comme les autres, il est un Jedi, qui plus est mon Maître, et quelqu'un que j'estime et juge digne de confiance.

Je le rejoins donc assez rapidement, d'un pas furtif, léger, discret comme une plume qui est le mien. Sous ses indications, je m'installe sans un mot sur l'un des grands coussins et adopte par habitude la position assise de Méditation, dans la position classique, donc pour moi du domaine plus que connu et maîtrisé. Alors que je suis  prête à poser mes mains, comme d'ordinaire pour ce genre d'exercice, sur mes jambes,  Maître Greystone prend avec délicatesse mes mains dans les siennes. Étonnée une seconde, peu habituée, je me détends juste après. J'ai juste été surprise, c'est tout.

Je n'ai pas l'habitude... mais j'ai confiance en lui. Je suis confiante, en confiance. Fait que j'accorde rarement, tous ceux qui me connaissent, Temple Jedi et Orphelinat compris,  pourront vous le confirmer sans la moindre hésitation. Je donne vraiment très rarement confiance, à très peu de personnes, ayant toujours eu peur et fui la trahison possible. Sans me souvenir de ce que c'est, j'ai toujours eu une trop bonne idée obscure et confuse de l'effet douloureux et lancinant que cela produisait... Attentive Padawan, je me tiens aux aguets et à l'écoute de ses instructions. Jeune femme à peu près en confiance, je reste attentive et presque posée. Prête à réagir au moindre signe ou à écouter les explications, les consignes de l'exercice de méditation.


- Raconte-moi ce que tu as vu, ce que tu as ressenti, sans essayer de l'interpréter. Nous nous occuperons de cela plus tard. Tâche de te concentrer sur chaque détail : le paysage, les couleurs, les personnes, même juste un son...

Ne laissant rien voir de mon expressivité faciale de ma tension légèrement présente derrière le calme Jedi, j'approuve doucement de la tête, sans un mot, essayant de contrôler ma nervosité du haut de mon front jusqu'à la plante de mes bottes. Je dois me calmer. Je dois me rappeler des propres conseils que j'avais donné à l'Initiée et rare amie , maintenant partie du Temple, Niru Anibirisu le jour de notre rencontre au Temple Jedi, ou même ceux échangés avec la Padawan senior Orélia Koxela "en échange" de conseils au sabre-laser et escrime, en plus de quelques entraînements mixtes  pour que chacune bénéficie de l'échange de connaissances et de trucs entre Padawans prises toutes deux très tardivement et nulle/forte dans le domaine opposé de l'autre. Que je ne revoie plus non plus, hélas... me concentrer. Focaliser. Tout ira bien.... mieux....

- ... Il n'est pas important de leur donner un sens ou une cohérence, laisse simplement la Force te guider.

Je sens ma nervosité inhabituelle reculer d'un pas à ces mots, inspirant profondément, calmement, pour obtenir une respiration profonde, mais légère, non contenue, aussi tranquille que le souffle de vent printanier caressant avec tendresse les délicats pétales rosés et parfumés des immenses et millénaires cerisiers sauvages. Je ne vous cacherais pas que j'étais un peu tendue à l'idée de me confronter à ces visions du passé sans sens immédiat, terrorisantes au possibles, que quand je ne pouvais plus expliquer je fuyais désespérément. Je prend une nouvelle inspiration, renouvelle l'air frais et vital dans mes poumons. Sérénité. Maître Greystone avait raison tout à l'heure : j'ai changée. J'ai décidé cette fois de lui faire confiance et d'accepter son aide. Je ne veux plus fuir, endurer en silence et dans le brouillard, maintenant je veux comprendre. Je veux vivre. Je veux m'en délivrer, délivrer de ces chaînes qui m'empoisonnent le quotidien, la vie, voire même l'existence au général. Je veux continuer de changer, de m'épanouir avec son aide... et pour cela il me faut maintenant essayer de comprendre qui je suis. Ce qu'il s'est passé...

Laisser la Force me guider.... la dernière fois que j'ai voulu essayer une méditation de ce genre, non profonde, juste légère entre la conscience et "l'inconscience", c'était sur cette planète inconnue, quand j'étais harassée de fatigue nerveuse, blessée physiquement et désespérée moralement, éreintée mentalement. Quand j'avais traité de mon mieux, et bandé avec soin, nos nombreuses plaies avec Danaé. L'influence oppressante de cette planète m'avait fait rater ma méditation, l'avait rendu trop profonde, et résultat j'étais retombée dans le cauchemar/rappel de mes souvenirs/peurs du passé. Jusqu'à ce que l'expérience soit si terrifiante pour me tirer de ma propre méditation, bondir sur mes pieds - et manquer dans le mouvement de glisser sur le sable fin - et avoir sabre désactivé... mais en main, paniquée et le souffle court. Mais il n'y a pas de peur... il y a la Force. La Paix. Le Calme.  Je ne suis pas seule.


En effet, je sens aisément, sous mes paupières closes et mon visage serein mais concentré, la toute-puissance de la Force du Côté Clair qui nous entoure, comme une mère si pleine de tendresse parentale envers ses enfants.... heu... d'où me vient l'image ? Pas grave, on verra plus tard. Je la sens, comme une sorte d'immense voile de lumière et de chaleur éclatante et apaisante qui recouvrirait tout le Temple Jedi de Naboo, et tisserait des liens plus ou moins larges entre tous ceux qui suivaient ses principes. Une partie de ma nervosité se dissipa dans sa lueur si bénéfique et pourtant invisible, intangible, virtuelle. Non, je ne suis pas seule. Cette fois, la Force Claire est là, avec moi, claire comme le cristal le plus pur et le plus poli, pour m'aider. Me guider...

Je sens aussi, en face de moi, la présence de Maître Greystone, de mon Maître, rassurante et autre guide dans cette périlleuse confrontation à venir avec l'inexplicable, le crypté et l'inquiétant au possible. J'entends pourtant encore nettement son souffle, comme prend une inspiration, mais comme... légèrement distancié. Temporairement, je n'ai pas... je n'ai plus peur. Confiance. Sa présence se réaffirmant et se projetant autour de nous, un grand cocon invisible, intangible,virtuel, mais présent, chaleureux, porteur de calme et de quiétude, repoussant plus encore mes craintes et ma nervosité naturelles. Un cocon protecteur, rassurant de sa présence, réconfortant, éclatant de son propre éclat particulier et personnel. Mon Maître m'aide, et me guide... j'entends encore bien sa voix dans l'ombre de mon regard clos, qui poursuit :


- Abandonne-toi à la Force et laisse-la te guider. Je serai avec toi, à chaque instant.

M'abandonner à la Force... j'inspire une fois de plus, ajoutant, tissant méticuleusement et délicatement ma propre présence, nettement plus humble et timide que celles de mon Maître ou de la Force Claire, qui se dessine alors comme une "bulle" plus modeste d'une lumière plus jeune et incertaine, plus tamisée bien que certaine dans son éclat. Une bulle chaleureuse, une bulle qui se créé à ma demande, qui représente ma présence en méditation. Une bulle aux parois aussi translucides et fines que la surface de l'eau de source de Dantooine ou du plus pur des Grands Lacs de Naboo, mais repoussant les pensées/sensations que je jugeais intruses, en dehors des présences de mon Maître et de la Force, suivant au mieux les instructions du premier...

Je m'assure une dernière fois de la présence adjuvante, alliée, de confiance,  de Maitre Greystone, avant d'inspirer une ultime fois, et mentalement déverrouiller les portes de Tartare. Me laisser, cette fois, volontairement submerger par le flot confus d'images sombres et peu rassurantes. Lâcher certaines de mes "prises", de mes "accroches" de sécurité méfiante, apeurée... lâcher prise.... m'abandonner à la Force... me laisser en sûreté choir en moi-même, virtuellement, tout en gardant un pied dans le présent réel..

La première image liée de mes souvenirs présents qui me revient à l'esprit est cella ayant à l'origine déclenché les prémices du retour du souvenir/songe plus précis, est celle de cette horrible bataille contre les espèces de loups mutés par milliers, enfin là la dizaine, acculée contre une énorme chute d'eau/falaise de plusieurs dizaines de mètres, de me faire plaquée par le dernier survivant de la dizaine.... droit dans le vide. Terreur que pourtant je laisse en sourdine aux sensations de chute. Ce sentiment de terreur, de chute dans le vide, sans rien pour se rattraper, avec chute douloureuse promise à l'arrivée... le voilà l'élément de lien/perturbateur/déclencheur ! Je me focalise sur lui, et par l'association des ressentis, glisse subtilement dans le songe qu'il a engendré. Cette fois je ne suis pas seule, je me le rappelle une fois de plus...

Comme je suis dans les ténèbres de nouveau, du point de vue d'une plus jeune "moi" au vu de mon champs de vision. J'en ai des frissons dans le dos. Tant de peur que de douleur. La confusion du passé vient essayer de me rendre confuse moi aussi, mais je résiste. Garder une distance critique. Ne pas "fusionner" pleinement...  je dois pouvoir raconter à mon Maître.... en même temps que mon image mentale du passé, je tourne la tête, relève le plus d'éléments possibles pour faire face à la peur grandissante, mordante du passé... on commence toujours par la moins pire des parties de ces mauvais songes... me forçant à parler, à résister contre le flot du songe, je murmure doucement dans le réel, essayant de rester concentrée dans cette entre-deux délicat :


- Je suis tombée à cause d'un effondrement du sol. Sol de pavés usés et pierre noircie par le temps. Il fait vraiment froid. Je n'aime pas la solitude. Je cherche quelqu'un. Je ne vois rien. Grande salle. J'entends le clapotis de l'eau, raréfié. Des ruines. Est des plaines. Dantooine. Fuies par les adultes. On ne devrait pas être là. Tant de couloirs.... quatre couloirs limitrophes à la fontaine ébranlée et dévorée par le lierre. Je ne vois pas le haut de l'éboulis, trop... haut. Manque d'air, pas très pur, poussiéreux. Panique grandissante. Devant chaque couloir : des portes ébranlées de pierre/effondrées à moitié, deux couloirs obstrués de gravats. Trop lourds pour être portés.  Je connais ces Ruines, leur nom m'échappe. Beaucoup de salles effondrées, désertées. Structure lézardée, fragile, peut s'effondrer d'une secousse de trop. Beaucoup de poussière et de roche, irritant. J'appelle un nom. Al...vis. Alvis. Les couloirs défilent les uns après les autres. Trébuche contre une racine invisible. Autour de moi un couloir partiellement effondré. J'entends un rire en haut. Un garçon. Plus âgé, plus grave, mais encore jeune. Ses traits sont flous.... il est grand... il rit. Je ressens... du soulagement. Je m'approche vers lui. Cheveux bruns châtains clair, yeux bleus.... plus clairs que les miens... je dirais... deux trois ans de plus... Alvis... je le connais.... je pense.... l'apprécier.... à cette époque... je vais pour le rejoindre... il me tend sa main, rieur et fier de lui.... paires d'yeux rouges et grondants... grandes créatures à quatre pattes... type canidé mutant... mauvaise... impression... peur... panique... ma main glisse de celle de Alvis et....

Je m'interrompt, comme le premier songe se bloque à cet instant là. Comme les détails relevables se raréfient, je me retrouve à lutter contre les sentiments de panique dévorante et peur, non, de terreur qui commencent lentement à tenter de se frayer un chemin. Je frissonne, manque de peu de rompre ma méditation, mais je m'accroche. Je sais ce qui m'attend, si cela suit la logique habituelle des choses, des cauchemars du passé. Je n'aime pas cela." Il" n'est pas encore arrivé. Je sais qu' "Il" va faire son apparition sous peu, et que tout va déraper. Les deux partis que je déteste tant pour des raisons bien précises.... un instant le souvenir de Kashyyyck veut se frayer un chemin jusqu'à ma conscience, mais je le repousse. Pas encore. "Il" va faire son apparition...

Le décor mental change immédiatement de  manière radicale. Je retrouve ma taille et mon âme approximatif. Faux sentiment de sécurité, je le sais. Oh là là.... que je n'ai pas envie de revivre ces deux scènes. Je sens que je commence à paniquer. J'essaye pourtant de garder mon calme, ma distance, mais ça devient de plus en plus dur. Je m'efforce pourtant de décrire d'une voix aussi calme et neutre que possible ce que je vois, ce que je ressens, ce que j'entends, aussi dur que cela me soit de le faire, aussi douloureux. J'essaye d'oeuvrer de manière automatique, aussi calme que possible, aussi neutre que possible. Oh Force....  je ne vais pas y arriver... focalise, focalise.... passage aux Archives Jedi, remix négatif du jour où j'ai rencontré mon Maître en vrai... pollué par Son apparition.... Focalise, focalise Len' ! Continue de relater, reste calme...

Encore je revis mon étonnement amusé à revivre cette scène, ma panique quand je vois Maître Greystone figé dans son mouvement comme il m'observe dormir et se trouve figé dans son geste - je suppose inconsciemment perçu de ma part à moitié endormie - de déplacer par la Force le hololivre sur Luke Swywalker. Cela me fait un peu drôle de lui dire les ressentis... de confiance que j'avais envers lui, comme quoi ce souvenir m'était cher et que j'étais agacée que Alvis vienne le "polluer" même en rêve. IL arrive. Ne panique pas. Calme.... Centre de calme... tu sais ce qu'il va te dire encore une énième fois.... ne panique pas... reste calme.... assise sur ta chaise, couverture sur tes épaules. Continue de décrire, de parler. Ne te laisse pas envahir par les sentiments de ce que tu SAIS qui va venir juste après... tu sais les âneries qu'il va te sortir, ne rentre pas dans son jeu... ne t'énerve pas, tu sais que ce n'est qu'un rêve...


-... de nouveau Alvis. Immiscé dans les Archives. Comme.... le jour où... vous êtes venu me rencontrer... Grand, deux têtes au moins de plus... je suppose mon frère.... je vois son visage... ses traits... fous... il rit comme un fou... il... répète en boucle que.... je suis faible, sans lui je ne sais rien faire... que c'est de ma faute si tout est arrivé.... de la faute des Adultes... personne dans les Archives, le.... "vous" toujours figé. Seule avec lui.... il me nargue... cherche à me provoquer... il dit que vous... vous...

"Qui te dit qu'il n'a pas fait cela parce que tu lui faisais pitié ? Qu'ainsi il pourrait mieux te manipuler ? Tu sais aussi bien que moi comment sont les Adultes... on ne peut pas leur faire confiance."

Que ces mots me pèsent à répéter, même si je sais qu'ils ne sont pas les miens à proprement dit, mais juste le produit de ma conscience, de mon souvenir de lui, de ce qu'il m'avait apprit... jusqu'à ce Jour. Je relate ainsi, d'une voix de plus en  plus blanche et parfois hésitante, ce que j'ai ressenti comme mécontentement profond quand il a insulté le "Maître Greystone" de mes songes. Un peu honteuse en silence, j'ai répété mot pour mot les propos échangés, sans rien exagérer ou masquer, tant en ressentis qu'en détails. Même la peur grandissante... rien...

- ... Pourtant il ne perd rien de son sourire. Au contraire, il s'approche de moi, à pas lents, mesurés. Ses traits me restent encore un peu flous. Inquiète et sur mes gardes, je me pose entre... le vous du songe et  la menace. Mon sabre-laser aussi est  activé. Je me dis que c'est juste un tour de mon esprit. Mes mains tremblent malgré moi sur la garde de mon sabre-laser, la lame tremblote elle aussi. J'ai peur. Je ne sais pas pourquoi.  Il rit comme un dément. Son rire, calme, frigide, me tétanise et m'inquiète. Il se fige à quelques mètres de moi, me toise. Je n'aime pas ne voir que ses yeux. Je me sens vulnérable. Fragile. Tout ce que j'ai juré de ne plus être. Je sais ce qu'il tient. Je... Il.... un cadavre de sénateur..... le corps blessé malmené de Danaé au sol. Il me répète à voix lente et cruelle, d'un ton pourtant si plaisant et détestable à la fois que...

"Tu es faible, tu as besoin de moi. Ouvre les yeux sur la chose impuissante que tu es, Len'. Tu ne saurais rien faire sans moi. Sans lui. Seule, tu es faible. C'est de ta faute. Tout est de ta faute, pour une simple raison. Tu es faible. Pitoyable. Sans moi, tu n'es rien. Lenia."

Je relate, ayant de plus en plus de mal à me garder à distance de sécurité à la panique grandissante. Je sais que ne devrais pas paniquer, et pourtant c'est... oh indigne Padawan que je suis... même pas capable de contrôler mes émotions dans un simple rêve/souvenir... il faut que ça s'arrête... non, continuer ! Finir ! J'ai promis que je ne serais plus faible ! Je relate ce que j'ai ressenti quand j'ai vu se faire dévorer par le néant les Archives et... mon propre Maître. Il faut que je continue. Calvaire bientôt fini. Peut-être clé de l'énigme à la fin... sortir, sortir du donjon interne des mille tourments.... savoir... puis sortir... calme Len, calme, focalise...

- Paniquée, je regarde... tout disparaître, comme si je perdais totalement contrôle.  Noir. Puis la scène change. De nouveau ces vestiges Jedi en ruines. Les étages inférieurs, délabrés, à peine accessibles. Les créatures dangereuses semblent absentes. Pourquoi ? Je ne sais pas... De lourdes portes devant moi. Une image de mon esprit je présume. Le mystérieux Alvis et son regard mauvais, semblent me mettre au défi d'ouvrir les portes. Je n'arrive pas à me sortir de ce songe... C'est comme si j'expérimentais une sensation en dehors de mon corps, détachée de moi-même tout en étant profondément en moi-même. Curieux paradoxe. Sabre-laser au poing, je décide....  de l'attaquer.  Mais il s'évapore dans un dernier rire et je ne fend que l'air. Frustration. Je toise les portes. Derrière moi je n'ai qu'un mur effondré, bloquant sous les gravas l'autre porte de sortie. Je.... suis consciente que je... vais... revoir ça. Ce jour. J'ai peur... mais je décide de les ouvrir faute d'autre sortie... et là... là...

Je sens mon rythme cardiaque s’accélérer dans la réalité. Une Padawan... qui a peur ? Je suis pitoyable... j'ai si honte... j'en perds même la voix quand je revis la scène suivante, encore plus nette même qu'avant. J'en perd la voix. Panique. Calme. Panique. Panique... Grosse Panique. Calme... paix... Non pas émotions, mais Force.... oh Force... Force force force.... ne pas paniquer... l'horreur me glace le sang... cadavres... rouge... sang... dague... deux cadavres... rouge, rouge, rouge.... noir... étouffement... panique... visage troubl... Non. Non je les vois. Je les vois. Je ne les connais pas. Familiers pourtant. Ils... me... non... Force faites que ça s'arrête... je vous en supplie... j'ai réussi à m'en sortir la dernière fois... je veux sortir ! Il faut que je sorte... Que je sorte de ce placard ! Ils s'en vont... ils rient... maison en désordre... vue troublée... larmes ? Je sors. Non ce... pourquoi il ne s'arrête pas ?  Je veux sortir  ! Mal, mal, mal ! Trahison ! Non je dois me distancier... il faut que je sorte maintenant. Adultes... Alvis... traîtres... Mort... non non non ! Sortir.... à force de débattre, je finis par réussir à sortir, en frappant furieusement aux portes, pieds, poings. Vieilles portes cèdent. Maître, il faut que je sorte, maintenant. Maintenant. Porte de sortie ? Où.... ?  Sortie... mal, mal... au coeur... aux pieds... aux mains... corps.. je m'approche malgré moi. Je les appelle doucement, d'une petite voix....

"Papa ? Maman ?"

Dans mon souvenir : hurlement terrorisé et j'essaye de m'enfuir droit devant moi, je me débats contre des gens venus après me retenant et posant tant de questions. Auxquelles je n'ai, comme présentement, qu'un seul mot sans son comme réponse aux questions.

Silence. Trahie. Douleur. Terreur ....  Rien. Choc. Néant. Vide. Gouffre....

Silence. Mutisme. Je crois que mon cerveau ne fonctionne plus, cour-circuit. Mon coeur a du rater un battement ou deux. Ma respiration est laborieuse sous le choc. Je dois être sous le choc. Tétanie. Une de mes oh si rares crises de paniques exprimées, ça doit être la deuxième seule dont je me souvienne. Force, pourquoi... maintenant... pourquoi... Alviss... mon frère... ma famille...

Il n'y a plus de cohérence. Les machineries logiques se sont enrayées. Je ne réalise même pas bien ce qu'il se passe, tant sur le plan réel que le plan de la Force. Comme si tout s'était arrêté autour de moi, je sais que ce n'est pas le cas. Il faudrait que je bouge. Je n'y arrive pas. Il faudrait que je parle. J'ai perdu la voix. Il faudrait que je réfléchisse. Mon cortex cérébral est en panne. Il faudrait au moins que j'envoie une pensée télépathique. Mon âme est tétanisée. Oh, ça va bien finir par redémarrer après le bug, dans les prochaines minutes.  Si en plus y a un coup de pouce, la machinerie devrait se remettre en route comme de rien n'était... ou presque. Je me sens comme vidée d'énergie physique, comme pompée d'énergie mentale. Vide.  Faut juste... que le courant repasse. J'ai honte... devant mon Maître en plus.... je n'arrive même pas à pleurer. Je ne sais plus le faire depuis des lustres. Je ne sais plus rien faire sur le moment. Passager heureusement, faut juste le temps que tout se remette en place et que l'information dérangeante soit digérée par le cerveau ET le coeur.

C'est à peine si j'ai conscience que quand moi j'étais tétanisée, le monde a continué de tourner autour de moi. A commencer, je pense, enfin si je peux encore me fier à mes perceptions chamboulées encore, mon propre Maître. Oh, je sens qu'il est là. Vaguement. Bien un des rares éléments que je perçois encore. Comme je sais qu'il est encore là ? Sa présence. Sans cela, je me serais probablement plus effondrée que cela. Je savais que tôt ou tard, je saurais la vérité. Que cela risquerait de faire mal. Et... heureusement que je ne suis pas seule, cette fois. J'aurais presque pu y laisser plus ma raison que sur Kashyyyk... Maître... j'ai si honte... je vous fais honte ainsi...   Doucement je perçois vaguement la Force, je rassemble doucement les pièces éclatées temporairement de ma conscience. Plus qu'à les raccorder. J'espère... j'espère qu'au moins, il n'a pas vu. Par la Force qu'il n'ait pas vu ce que j'ai vu... je ne veux pas lui imposer cela... je... je ne veux ennuyer personne. Quand enfin j'ai deux neurones qui daignent se reconnecter et refonctionner, faut que je lui assure que je suis bien vivante encore, juste un peu... secouée. Parler. Si dur... un mot. Allez un mot... tout ce qui m'échappe des lèvres est un murmure inaudible. Allez les cordes vocales, au boulot ! Surtout quand dans mon état de choc, user de la Force est une très mauvaise idée. Je me sens vulnérable... honteuse...  mes boucliers... je dois... vaguement... étrange... sensation... quelqu'un ? Réconfort... ? Soutenue... un mot arrive enfin à échapper à mes lèvres, faussement calme et bas, juste au dessus du murmure :


- ... Maître ?


Dernière édition par Lenia Séry le Lun 16 Sep - 16:46, édité 3 fois (Raison : corrections coquilles + codes couleur)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé] [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] I_icon_minitimeVen 27 Sep - 10:26

La Force qui les avait enveloppé tel un cocon protecteur au début tourbillonnait désormais autour d'eux tel un torrent furieux. Des images lui étaient parvenues depuis l'esprit de la jeune femme, certaines fragmentaires et d'autres plus nettes. Cet Alvis était au centre de ses peurs et de ses blocages et sa présence dans l'esprit de sa Padawan semblait forte. Non content de la hanter dans ses véritables souvenirs d'enfance, il paraissait se délecter de s'insinuer dans d'autres souvenirs, plus joyeux, où il n'avait certainement pas sa place.

S'il comprenait bien ce que lui disait Lenia et ce qu'il voyait dans son esprit, le dénommé Alvis était son frère aîné et il était responsable de la mort de leurs parents et certainement du traumatisme de l'adolescence.


- ... Maître ?

Sans la moindre hésitation, Aldrian se mit à genoux et prit l'adolescence dans ses bras, la serrant contre son torse dans une chaleureuse étreinte. Faisant appel à la Force, il utilisa le lien mental qui les unissait pour s'immiscer dans l'espace figé où elle se trouvait. C'est à la fois dans la réalité et dans son esprit qu'il prit la parole à son tour.

- Je suis là, Lenia. Tu es en sécurité au temple, avec moi.

Et comme pour le lui prouver, il projeta dans son esprit des images des couloirs du Temple Jedi mais aussi des jardins, changeant radicalement le décor dans lequel il se trouvait. Les oiseaux chantaient, le soleil brillait haut dans le ciel et les cris de joie des enfants étaient audibles à l'horizon.

Sentant qu'il commençait à l'atteindre, il les amena au Palais de Theed, et plus précisément au souvenir où elle jouait de la musique à l'attention de la reine Anastasia. La mélodie était belle et surtout elle était porteuse d'émotions qui trouvaient écho dans le coeur du Mandalorien et, il l'espérait tout du moins, dans celui de son apprentie. Gardant ses bras autour d'elle, il ferma les yeux et posa son front contre le sien avant de poursuivre.


- Tu n'es plus seule. Je suis là pour toi, et je le serai pour toujours. Même quand j'aurai rejoint la Force, jamais je ne te quitterai vraiment. Il en va de même pour tes parents, ils sont toujours là, dans ton cœur et dans tes souvenirs.

Cette fois-ci, c'est le Firebird qui apparut tout autour d'eux. Une autre Lenia s'entrainait avec Aran qui lui courrait après dans les couloirs et un Prudii qui sifflotait joyeusement en les suivant. Une autre Lenia encore était en train de s'entraîner au sabre laser avec Aldrian, le temps semblait passer plus vite mais au fur et à mesure, la Padawan avait visiblement fait des progrès.

- Tu es une Jedi désormais, la Padawan Lenia Séry. Cela ne veut pas dire que tu n'as pas le droit d'avoir du chagrin. Non, cela veut dire que ce chagrin, tu n'as pas besoin d'être seule à le porter. Être ton maître ne signifie pas seulement que je suis ton mentor ou ton enseignant. Cela veut dire que je serai avec toi à chaque étape de ton parcours, même bien après que tu sois devenue Chevalier ou même Maître à ton tour.

Le décor redevint celui des Archives, celui de leur première rencontre... à l'exception près qu'ils étaient tous deux présents en plus de leurs alter-égos passés, et qu'Alvis était là aussi. Aldrian s'écarta légèrement de Lenia mais prit sa main dans la sienne. De l'autre, il dégaina son sabre laser dont la lame verte ne tarda pas à éclairer la pièce de sa lumière.

- Les Jedi prônent habituellement de ne pas répondre à l'agression par l'agression... mais je ne suis pas très traditionnel, comme tu le sais déjà. Si ce fantôme de ton passé veut te faire du mal, il va rapidement comprendre qu'il devra me passer sur le corps au préalable.

Et d'un geste vif, il lança son sabre laser, qui décrivit un arc de cercle avant d'atteindre Alvis. Plutôt que d'être tranché en deux, la silhouette s'évapora tel un nuage de fumée, se dispersant sans laisser de trace. Eteignant le sabre qui était revenu dans sa main, avant de le remettre à sa ceinture, Aldrian se retourna vers Lenia et prit ses deux mains dans les siennes, son regard bleu vert plongé dans le sien.

- Ton esprit est tien désormais. Peut-être que des ombres ressurgiront un jour et si tu as le sentiment que tu ne peux pas les affronter seule, il te suffit de me demander mon aide. Quelles que soient les circonstances, quelle que soit la distance, je serai là et tu sais pourquoi ? Parce que même si je ne suis pas juste à côté de toi...

Il posa l'une de ses mains un peu au dessus de la poitrine de la jeune femme, en dessous de son cou et de sa main libre, il posa la main de Lenia sur son propre torse.

- Nous serons toujours l'un avec l'autre, par le lien qui nous unit. Nous sommes maitre et Padawan mais nous sommes aussi et surtout deux êtres qui se soucient l'un de l'autre. Comme l'a prouvé Luke Skywalker il y a bien longtemps, il n'existe aucun pouvoir qui soit plus puissant que celui-là, ma chère apprentie. Ensemble, nous ne pouvons jamais vraiment être battus... et même si cela venait à être le cas, nous n'en sortirions que plus forts. Tu comprends ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé] [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] I_icon_minitimeDim 29 Sep - 12:18


Comment ai-je pu vivre comme je l’ai fait jusque lors ? Comment ai-je pu ignorer de tels souvenirs ? Pour peu, presque, la part effrayée qui réside en mon cœur voudrait pouvoir revenir en arrière, avant cette méditation partagée et introspective dans ma mémoire, et ce passé si noir étroitement lié aux guerres civiles qui ont ravagé ma planète. Doucement, mais sûrement, ma conscience se reconstruit et reprend de ses fonctionnalités premières, encore restreintes, comme un ordinateur passerait avec prudence en « mode sans échec » après un arrêt aussi brutal qu’imprévu. Je… je ne suis pas encore sortie de cet état méditatif, c’est à  peine si la scène s’est à nouveau figée. Je… ne pensais pas que cela se passerait ainsi. Cela n’aurait pas du se passer ainsi. Force… je suis tellement confuse, et encore nettement secouée, plus que je voudrais l’admettre. La peur, si elle a perdu quelque peu en intensité depuis que je me suis confrontée à ces noires visions à mi chemin entre mémoire et imagination, reste quand même tangible, bien que cela ne me plaise guère. Elle est comme ce petit air vif, glacé, piquant, mordant même, qui rode et souffle avec aigreur et insistance sur cette scène étrangement figée.  Comme si mon cerveau ne veut, ou ne peut, aller plus loin que ce qu’il vient de me montrer, encore sous l’emprise du choc. Je cherche une bouée qui pourrait m’empêcher de me noyer dans cet océan de ressentis négatifs passés, je cherche cet ancrage qui me permettrait de ne pas être emportée dans la tourmente des émotions, confusément passées de peur, et présentes de choc profond. Ma panique, après cette exponentielle montée, reflue quelque peu, pour laisser sa place à la terreur sourde. Non plus cette fois complètement de cet « Alvis », mais de ce que j’ai vu.

Indécise, perdue, comme la petite fille d’à peine quatre ans de vie dont je revis, dans tous les sens, les souvenirs, je ne bouge pas. Je ne bouge plus. J’ai perdu la force de bouger, même en pensée. J’ai cessé de me débattre contre la prise de ces adultes qui m’immobilisent de force, avec rudesse, ces gardes dont je n’ai pu retenir le visage ou même la voix dans la panique dans laquelle je me trouvais. Ces doigts trop fermes qui enserraient si douloureusement mes fins et délicats bras de l’âge tendre de l’enfance, leurs expressions effrayantes pour l’enfant terrorisée, mais rendue incapable de s’exprimer sur la nature de son tourment. Etrangement, mon esprit bousculé semble partagé entre sa part rationnelle qui essaye de me faire comprendre que tout n’est que songe et souvenirs, et me fait prendre conscience que ce n’est pas la réalité, et l’autre irrationnelle, perdue dans le tumulte d’une mémoire chaotique tout juste recouvrée. J’étais terrifiée quand j’ai quitté en courant sur mes trop petites jambes la maison ensanglantée et désertée, sans prendre garde au sifflement parfois très, trop proches, des tirs de blaster provenant de rues voisines, dans la confusion générale d’une énième révolte de partisans contre le régime impérial en vigueur. Je ne semblais pas même voir les explosions dont je pouvais pourtant ressentir le souffle brûlant et puant parfois trop près de moi, n’étant jamais touchée en dépit de la confusion, peut-être que la Force veillait déjà un peu sur moi. A peine quelques mètres, à voir les gens se battre, se faire du mal, voire s’entretuer, des agents de la sécurité m’ont arrêtée, ont fait fi de mon état de choc et de panique intense, indélicats comme trop souvent. Non plus seulement terrifiée, mais alors terrorisée, n’arrivant pas à les distinguer d’avec les meurtriers de mes parents, mes seules réponses à leurs questions incompréhensibles et impatientes étant deux extrêmes empruntés successivement : les hurlements de terreur… puis le silence impénétrable. Deux variantes évidemment pas de leur goût, je ne me rappelle plus trop bien de ce qu’ils disaient ou hurlaient, mais je pense avoir ressenti que ce n’étaient pas des choses très gentilles.  C’est alors que leurs grandes et brutales mains m’ont saisies de force aux bras, me piégeant dans leur étau alors que je me débattais avec virulence et en vain, telle une enfant perçue comme sauvage.

Je n’étais pas méchante, je ne l’ai jamais été. J’avais juste peur… j’étais juste dévorée par la peur. Et j’ai continué, jusque lors, à être rongée par ces spectres de peur, j’ai toujours cherché à fuir, autant que possible, toute chose ou personne liée de près ou de loin aux sources qui les ont engendré. La peur… et puis ce fut comme ce jour-là. Ce jour qui est resté bien vivant dans ma mémoire, même quand j’étais encore plongée dans les limbes du traumatisme, alors que je me noyais dans les eaux noires de l’Oubli. Il y a eu ce ressenti, cette puissance rassurante que je n’avais jamais perçue jusque lors autour de moi. Il y a eu ces rayons de soleil qui ont percé le voile sombre et lourd des nuages de pluie… non, plutôt des cumulus de tempête. Il y a eu comme cette vague chaleureuse, ces personnes, ces adultes inconnus et pourtant qui savaient apaiser un peu mes peurs. Je ne me rappelle encore guère de leurs visages, sinon d’une en particulier, mais je me rappelle bien de ces sensations de réconfort, de sérénité, de calme dans mon esprit encore agité et apeuré. Je me rappelle vaguement de leur différentes apparences, mais surtout des grands manteaux bruns qu’ils portaient, et des sortes de tuniques-robes qu’ils arboraient. Des premières mains qui ont été tendues vers moi, pour me hisser hors de la noirceur du visage de Dantooine-La-Nébuleuse.  Cette paix si inattendue…



- Je suis là, Lenia. Tu es en sécurité au temple, avec moi.


J’échappe à la prise des gardes, comme si je devais absente au songe, ou plutôt comme s’ils n’étaient redevenus eux-mêmes que des spectres. Perdue dans tout ce chaos passé et alors figé, je chois avec douceur sur mes genoux, vidée d’énergie, vidée de toute capacité à raisonner, de toute pensée ou presque. Puis le néant qui manquait de me dévorer toute crue de l’intérieur, le gouffre qui grondait et se délectait de pouvoir me déchiqueter, déguster mon âme… se retrouvent effacés. A nouveau je ressens cette brise chaleureuse, claire, qui semble repousser un peu plus loin autant les odeurs putrides et âcres de la guerre, que les bruits éclatants ou sifflants des combats. C’était comme ce jour, où la directrice sans visage m’avait présentée dans le secret de la nuit à ces étranges individus, étrangers… et pourtant qui ne me terrorisaient pas trop. Du moins, moins que les autres. Vaguement, avec distance, tout en entendant cette voix familière et rassurante, je me demande si je ne suis pas encore en train de nager en plein songe, ni je ne suis pas en train de l’imaginer, elle-aussi. Bientôt, alors, je constate en effet que le ressenti de soutien extérieur au songe se confirme, je me « sens » avec un étrange détachement être déplacée dans ma position de méditation classique initiale. Je me sens soutenue, et autant d’ordinaire je n’aurais pas aimé le contact physique… que pour une fois, je ne dis rien. Ce n’est pas désagréable ni effrayant. C’est même, en ce cas, plutôt rassurant et chaleureux. Quelqu’un ne veut pas me laisser seule à mes tourments. Quelqu’un qui ne désire pas me laisser choir dans les abysses dévorantes qui grondent sous mes pieds, dans ma conscience. La chute cesse, comme la branche salvatrice m’avait quelques secondes retenue alors que je chutais de cette immense chute sur Arorua, entraînée par un des loups mutants de là-bas.

Sauf que cette fois, elle ne se brise pas. Elle ne se rompt pas en dépit de l’oppression de ce passé qui est le mien, qui m’horrifie mais duquel je ne peux plus me cacher, maintenant que je ne veux plus fuir. Un peu plus « consciente », je me redresse sur mes jambes tremblantes dans l’espace de mon esprit, qui commence à peine à se tirer enfin de ce songe sans fin et aux mille tourments. C’est alors que je ressens plus clairement une présence qui s’affirme dans cette nébuleuse chaotique des guerres civiles de Dantooine, gravées en lettres de feu dans ma mémoire d’alors. Alors que j’avais fermé les yeux, je sens actuellement une autre présence étrangère au songe-souvenir qui s’esquisse près de moi. Je finis par deviner qu’il s’agit sans doute autant celle qui me soutient dans le « présent réel » que du propriétaire de cette voix si connue, qui semble presque résonner en écho redoublé. Effet sans doute induit à cause du choc de mon esprit, ça devrait se remédier sous peu. Je me sens vulnérable, mais je ne me débats pas. Intriguée, j’ouvre les yeux dans mon esprit, dans ce songe, alors que je me suis détachée de l’enfant terrorisée qui reste prisonnière des gardes, figée elle aussi dans le songe, comme un papillon déjà épuisé aurait quitté sa chrysalide, la laissant derrière lui. Etrangement, je n’ai pas peur, enfin, je ne crains pas cette présence, surtout comparée à ce chaos…

Subitement, le paysage mental s’efface dans un tourbillon de couleurs, pour laisser place à un tableau plus rassurant et lumineux, indépendamment de ma volonté. Mais je n’ai pas peur, je suis fatiguée, j’ai confiance, je suis sous le choc, je suis en confiance, alors je laisse mon Maître diriger sans la moindre protestation. Je veux sortir de ces images terrifiantes… sortir de ce néant sans fin. Je m’accroche à sa présence rassurante, à sa voix, pour ne pas tomber, comme je m’accrocherais à une main adjuvante qui me retiendrait de tomber dans un ravin où seuls des pics amortiront ma chute. Fiables à ses dires, ce sont des paysages aussi familiers que rassurants qui s’ouvrent et prennent place dans mon esprit, des images étrangères à mes souvenirs, mais familières cela dit à ma mémoire. C’est… quelque chose d’assez étrange,  je ne suis pas habituée à laisser mon esprit si ouvert à autrui, mais cela a beau être la première fois que j’expérimente pareille chose, je n’ai pourtant pas peur. Le souffle néfaste de mort et de terreur s’étouffe sur lui-même, alors que la bise tranquille et paisible reprend ses droits. Sous l’ombre de mes paupières closes dans le réel, dans mon esprit les yeux ouverts je redécouvre les traits familiers et rassurants du Praexum Jedi, ce dédale d’étages et de couloirs que je connais si bien, dans lequel je ne pourrais jamais me perdre, où que l’on me mène.

Puis l’image familière des couloirs laissa la place à une autre tout aussi familière, alors que je ressens à peine la transition de l’une à l’autre : cet écrin de verdure et de couleurs,  d’air si pur et de chaleur… Naboo. Je reconnais bien là Naboo, que j’ai été conduite à penser comme mon deuxième foyer. Ces jardins que je connais bien, juste à l’extérieur du Temple, dans lesquels j’allais souvent méditer ou discuter avec Maître Greystone, quelques fois. Où j’ai fait connaissance, j’ai échangé et je me suis entraînée avec Niru, cette petite initiée aux cheveux de flamme et aux yeux de rubis que j’avais considéré comme ma petite sœur Jedi. La paix et la douceur des souvenirs que ces lieux évoquent laissent souffler comme une brise claire, et rassurante, dans mon esprit alors tourmenté. Oui, Maître Greystone dit vrai. Ce passé violent et incertain est derrière moi, là, je suis en sécurité. Je me sens me relaxer quelque peu, tant mentalement que physiquement, au moins un petit peu. Je me sens en sécurité. Ce sentiment que m’avaient apporté les Jedi en venant me chercher de là-bas, mais aussi que je ressens actuellement, en dépit de mon choc. Je ne me sens plus menacée, en danger. Fascinée et un peu plus tranquille, plus attentive, j’entends les cris de joie d’enfants non-loin de là, j’écoute le trille des oiseaux, le ruissellement délicat du petit ruisseau d’eau pure, j’observe le bleu du ciel et le généreux soleil que je connais bien. Parallèlement, l’esprit un peu plus en confiance et calme, je sens plus nettement la présence à mes côtés, qui cherche à m’atteindre à travers ces mots et ces images porteuses de paix et de sécurité. Mais, contrairement à cette fois sur Kashyyyk, à cette fois dans ce temple d’énergie noire et obscure, à l’esprit corrompu et terrifiant de ce Seigneur Sith… je ne la repousse pas. Contrairement aux quelques fois où mon esprit a été approché, par les guérisseurs Jedi ou d’autres pairs, je ne me sens pas menacée,  non, je suis en confiance. Car je veux croire… non, je sais, qu’il ne me fera pas de mal. Je le laisse faire avec confiance, la même qui s’est bâtie lentement mais sûrement lors de ces derniers mois. Je laisse sciemment mes boucliers baissés. Je ne cherche plus la distance. Confiance.

Je ne comprends pas bien ce qu’il se passe, mais je suis assez en confiance pour le laisser prendre la direction de cet étrange échange mental. Dès que mon Maître sent qu’il commence à réussir à m’atteindre, aussitôt le paysage change et je ne lutte pas contre le courant, mais je le suis. Toujours sur Naboo, il semblerait, comme les alentours et le bâtiment du Praexum Jedi s’effacent, laissant place non plus à un Temple, mais un palais. Un palais que je ne suis pas sans connaître non plus. Si majestueux dans une terre si pacifique, et pourtant elle-même rongée par certaines ombres qu’ignore ma chère et royale amie. La scène se place bientôt en un lieu particulier de ce palais royal de Naboo, que j’ai bien été amenée à connaître d’un à cause d’un brin de curiosité de ma part, de deux conséquemment à une punition de mon Maître, et de trois… pour l’amie que j’y ai rencontrée. Dans mon esprit et ce souvenir – car je me doute qu’il en s’agit d’un – curieusement partagé, je revois l’immensité sobre de la salle, parsemée comme une caverne de trésors d’instruments de musique de grand prestige. Je revois le piano qui trône en son centre… mais une mélodie familière m’arrache bientôt à mes contemplations mentales. Je connais cette musique. Surprise, en mon esprit, je cherche autour de moi, avant de tomber avec une certaine intrigue sur une scène que je connais bien. Seulement… pas exactement de mon point-de-vue, je remarque alors. Puisque je… me vois de dos, quelques mois plus tôt, enfin, plutôt déjà un an de cela. Je me vois, et je m’entends, en train de jouer ce morceau que je pourrais réciter de tête, gardé intact dans le cœur de ma mémoire.

« Soir de Lune ». C’est un peu étrange de ressentir à nouveau ce flot d’émotions inconnues qui m’avait transportée, mais cela… me fait du bien. Debout, présence invisible dans ce souvenir parmi les quelques radieux qui se sont construits ces derniers temps, j’observe et j’écoute avec attention, les yeux clos pour mieux me focaliser sur mon ouïe. Je pourrais presque voir se dessiner d’autres souvenirs, plus anciens que ceux de l’orphelinat, volatiles esquisses que j’aurais le loisir de découvrir plus tard, maintenant que les verrous autour de ma mémoire ont été abattus… en mal, comme en bien aussi. Mais j’ai encore du mal à dissocier les traits éphémères que je vois brièvement aux visages déchirés de douleur, d’horrible stupeur, d’inquiétude, des personnes auxquelles ils se réfèrent. Mais sur le moment, je n’y pense pas, traversée par cette musique cette fois non en position d’interprète à la flûte traversière de cet air serti de la douceur et de la candeur de l’enfance, mais bien d’auditrice. Muette et silencieuse, j’écoute, sentant avec plus de précision ce qu’il se passe à l’extérieur, dans le réel. Et si je suis un peu surprise, je ne me dérobe pas pour autant de ce réconfort  qui m’est offert. Maître Greystone n’est pas un Adulte, comme Maître Yunstar, mais différemment encore. Je le considère comme mon mentor, mais pas seulement dans la simple acceptation de professeur… même si cela me fait très bizarre de m’en rendre compte, il est devenu peu à peu un père spirituel pour moi. Alors, ça ne me dérange pas qu’il me prenne dans ses bras, je comprends l’intention derrière le geste, et j’apprécie le réconfort que cela apporte. J’avais oublié, au fil des années et de ces drames, de l’instruction de l’orphelinat, que le contact physique pouvait ne pas être négatif et désagréable, qu’il pouvait aussi transmettre du réconfort, de l’apaisement. Ainsi, alors que je m’ouvre et le laisse approcher mon esprit, sa présence se précise et la clarté de mes perceptions « réelles » se renforce. Cela me rappellerait presque ce que j’ai ressenti sur Arorua, plongée par l’un des maléfices des forces sombres en présence sur la planète, quant tout était noir, vide et figé autour de moi. Avant qu’une espèce de feu-follet blanc-bleuté ne perce le voile froid de noir, ne me pousse à me redresser, me mouvoir, quitter cette étrange torpeur. Comme une image symbolique de la Force Claire. Au fur et à mesure que mon esprit « s’éveille » de cet état tétanisé, je sens plus encore cette présence rassurante et bienveillante qui semble « prendre corps » dans le souvenir partagé. A l’image, en miroir je pense à ce qu’il se passe, ou presque, dans le réel, je me sens effectivement prise dans les bras de quelqu’un, et soutenue ainsi dans une étreinte chaleureuse. Pour une fois, je ne le perçois pas comme quelque chose d’oppressant, comme source de crainte.  De même que je devine sans voir, toujours en cet étrange échange mental, le front de mon Maître se poser contre le mien, alors qu’il poursuit de cette voix grave alors apaisante, des plus rassurantes  :



- Tu n'es plus seule. Je suis là pour toi, et je le serai pour toujours. Même quand j'aurai rejoint la Force, jamais je ne te quitterai vraiment. Il en va de même pour tes parents, ils sont toujours là, dans ton cœur et dans tes souvenirs.


La solitude… c’était donc bien l’une de mes peurs sourdes. Quelle ironie quand on y pense, quand on sait toutes les fois où je m’y suis plongée quand j’étais Initiée, ou même simple civile, orpheline comme les autres, poussée par ma crainte d’autrui, plus poussée encore des « Adultes ». Mon esprit est encore un peu confus, je ne sais même pas si le premier songe n’était qu’un rêve symbolique, interprétable ou un nébuleux souvenir, ou encore un gros mélange des deux genres. Je ne saurais le dire, ma mémoire présentement est plutôt désorganisée et fortement bousculée, se remettant sans doute du choc et triant tant bien que mal les nouvelles informations gardées par les souvenirs qui viennent de ressurgir. Tandis que ma conscience essaye d’agglomérer tout cela, comme elle le peut, c’est-à-dire, non sans heurts. Maintenant que j’ai toutes les clés, ou presque, en main, qu’était-ce donc que ce « gouffre » qui me terrorisait tant ? Ce vide, ce néant, cet abîme sans fond ? Tant de significations possibles… tant de sens potentiels… et pas assez de capacité analytique et logique sur le moment pour démêler toute cette énigme. Je ne m’en sens pas encore la force. Comme toujours, et peut-être même plus encore, j’écoute avec attention ce que Maître Greystone me dit, je veux croire à ce qu’il énonce, afin de ne pas risquer de sombrer de nouveau dans ce néant. Mais d’un, je n’ai aucune raison de douter de sa parole, il n’a aucune raison de me mentir, et de deux… je ne saurais pas vous dire pourquoi, mais je sens, je devine, qu’il est sincère dans ce qu’il affirme, ce qui me réconforte un peu. Si je ne sais plus à qui me fier, maintenant que j’ai la preuve que ce frère aîné que je semble avoir tant admiré et respecté avant, est en partie responsable de mes tourments passés et actuels, et nous a trahis, nous, ceux de son propre sang. Quelle infamie… Je sens bien, dans la détresse qui suinte de ces souvenirs d’enfance brisée, vers qui puis-je me tourner ? Mon esprit ne sait pas, mais quelque chose me souffle de me fier à ce que je ressens présentement. Il ne mentirait pas, de toute manière. Il ne ment pas, maintenant. La Force semble me le confirmer…


Je ne suis plus seule… après avoir écouté ses paroles, je me concentre sur ces dernières, essayant d’en décortiquer le sens, comme à mon habitude ou presque, peut-être plus focalisée même. Oui… j’avouerais, maintenant que je ne peux plus m’en voiler le regard, que l’abandon est une autre de ces peurs refoulées avec soin par mon inconscient, jusque lors du moins. De même que la trahison sourde que j’ai ressentie, je me suis sentie trahie par l’un des miens, trahie et abandonnée alors qu’il m’a laissée derrière. J’entendrais presque maintenant encore ses propos. « Ne perdons pas de temps à la chercher. De toute manière, seule, elle ne survivra pas longtemps ». A croire que tu as eu tort, très cher frère. J’ai survécu, la preuve, je respire encore un autre jour, je ressens de la douleur aussi. J’ai survécu aux tirs de blaster, j’ai survécu aux explosions qui voulaient miner mon chemin paniqué et m’arracher les quelques jours qui me resteraient encore, alors que je m’efforçais de ne pas regarder derrière moi… mais aussi ne pas regarder au devant de moi, c’est vrai. Mais les affirmations, honnêtes je le sens et le sais bien, de mon Maître diffusent ce noir écho de trahison passé. Au début, j’ai un peu du mal à être convaincue, ma méfiance voudrait reprendre le dessus, mais je la bride avec résolution. Je veux essayer de le croire, de le laisser me convaincre. Après tout, présentement, il essaye de m’aider, de me rassurer, ses intentions sont pures, je le sais. Je rassemble toutes les bonnes raisons que j’aie de le croire, et il y en a un certain nombre, voire un nombre certain, pourtant basiques et simples au possible, qui abattent cette méfiance presque innée. Maintenant que je commence à être un peu capable de réfléchir très simplement : il est venu me rencontrer en personne quand moi je n’y croyais plus, et a accepté de me prendre sous sa tutelle alors que je n’étais, et ne suis peut-être encore un peu, pas forcément un des cas des plus aisés à former, tout en étant parfaitement conscient de ce fait. Il a cherché, avec patience, à me comprendre et à gagner progressivement ma confiance, et  à me rendre ma confiance en moi-même. Il n’a jamais été injuste, même quand j’ai fait quelques erreurs, il a été ferme et compréhensif quand il le fallait, et sans me brusquer a réussit à me faire comprendre ce qui n’allait pas et comment je pouvais et devrais faire pour y remédier. Il m’a même sauvée la vie un certain nombre de fois, même et surtout quand j’étais piégée en des situations critiques, par exemple contre ce maudit Silan. Il s’est efforcé de se rendre présent pour moi, et de me montrer que je pouvais lui faire confiance, alors que moi je croyais qu’il fallait que je reste distante et irréprochable, prenant encore et encore sur moi.

Étrangement, ou pas, je me surprends à le croire sur parole, ou pensée peut-être, ou les deux, je n’en sais rien. Intriguée, je reste perchée à ses propos, bien que de moins en moins dubitative à chaque minute qui s’écoule, et symétriquement de plus en plus en confiance envers lui. Est-ce vrai ? Alors que je n’ai même pas eu vraiment la chance de les connaître bien longtemps… est-ce vrai que la mort ne se réduit pas tout simplement à l’état d’extinction de la vie, de son absolution dans le néant le plus profond, que l’être disparu ne laisse aucune trace derrière lui et ne soit oublié avec le temps ?  Que tout cela ne se réduit pas à des cadavres ici et là, comme les corps de mes parents, aux visages déformés tant par les coups que des émotions que je ne peux pas comprendre. Je sais ce que dit l’apprentissage Jedi dessus, je me rappelle fort bien de cette leçon, qui évoque et dessine vaguement, comme une esquisse jamais figée, cette « étreinte éternelle dans la Force » qui attend tout guerrier initié à cette dernière qui tombe au combat, ou simplement de vieillesse naturelle.  Je n’ai jamais bien compris cette expression, mon esprit rationnel ayant bien du mal déjà à se défaire du peu qu’il ait vu au-delà des portes de l’orphelinat, certaines fois, à se résoudre à accepter cette sagesse Jedi. Mais soit… peut-être… sans doute qu’il a raison, pourquoi ne serait-ce pas le cas ? Mon cœur et mes souvenirs… aussi fragmentaires et fragilisés soient-ils ? Pour l’instant, ils guériront peut-être, sans doute, un jour ou l’autre. Après le temps d’assimilation de ce choc, et de l’acceptation de ses conséquences inévitables, l’assomption de ses responsabilités, de son fardeau… peut-être que dans l’un de ces souvenirs qui me reviendra, maintenant, je pourrais les revoir. Voir leurs visages, même si je me doute que les images ne seront pas claires, mais les revoir… déjà vivants dans mon souvenir, et non à l’état de cadavres déformés comme je viens de me le remémorer.  Je sens mon cœur se serrer légèrement, mais je laisse percevoir mon approbation muette doublée de reconnaissance au sein de mon esprit. Un sentiment de gratitude bien présent, bien que je sois, et reste, quelque peu soucieuse de me retrouver, concrètement, seule un jour ou l’autre, tôt ou tard . Je ne retrouverais jamais mes parents « entiers » si j’ose dire, dans cette mémoire incomplète d’une très jeune enfant de moins de quatre ans, mais je me contenterais largement de ces fragments, de ces poussières soulevées dans la brise chaude de la mémoire, des sables du passé à jamais perdu. Je suis touchée par ses propos, un peu rassurée, même si je ne peux m’empêcher de m’inquiéter que…

Une fois de plus, le paysage mental change à nouveau, alors que je n’ai même pas le temps de compléter pleinement ma pensée. Le palais de Naboo, sa Tour de Musique, Danaé en appareil royal, mon moi du passé, s’effacent subitement, alors que le bois et la pierre, les tapisseries et les instruments laissent la place à un environnement plus sobre, d’une teinte plus grisée mais cependant bien éclairée.  Du peu que je peux voir dans ce souvenir, je pense nous localiser à l’étage « rez-de-chaussée » du vaisseau personnel de transport de Maître Greystone, entre celui par lequel on peut accéder par une petite cage d’escaliers présente dans la salle de commandes de l’artillerie de défense et d’attaque du « Firebird », l’étage inférieur. Celui-là même que je connais très bien, conduisant à des entrepôts du vaisseau, aux nacelles de secours, et d’autres salles encore, pas toujours utilisées… mais plus important encore, où se déroulaient souvent les entraînements lorsque nous étions partis en mission à l’extérieur de Naboo. Ce niveau principal où se trouvent les salles d’artillerie, le cockpit, et les cabines des passagers. Surprise, je tourne brièvement ma tête alors que j’entends, dans le souvenir partagés, des bruits de pas légers et précipités, poursuivis par d’autres plus lourds et mécaniques que j’ai été amenée à redouter dans certains exercices. Ainsi je me « vois » passer en trombe non-loin de là, sabre-laser vert en main, essayant d’échapper à cet infernal et cynique droïd de combat mandalorien, refusant de le laisser m’attraper si aisément, très sérieuse dans cet exercice bien que, certes, plutôt craintive. Le concerné n’étant guère bien loin, d’ailleurs, presque sur mes talons, et concluant cette joyeuse et passagère compagnie, un petit droïd astromécanicien qui roule sur ses servomoteurs pour nous suivre, et sifflote avec entrain. Je n’ai jamais compris le langage binaire, mais pas besoin d’être spécialiste pour deviner qu’il est assez joyeux.  Il s’amusait bien lui, moi, moins, mais bon, au moins un qui appréciait le « spectacle »… je ne peux pas, en dépit de mon choc encore récent que je viens d’accuser, retenir un léger et délicat sourire amusé d’errer sur un coin de mes lèvres. Oui je me rappelle bien de ces entraînements que « j’adorais » tant. Les premiers temps – et parfois encore – Aran me faisait un peu peur, en plus, et le bougre de droïd en était bien conscient et en profitait, de surcroît.  Alors que je commence doucement à m’apaiser un petit peu plus devant ces souvenirs d’une routine familière mais rassurante, ces repères assurés du « présent » alors que je venais tout juste de perdre ceux du passé, la scène change à nouveau, me prenant cette fois un peu de court, même un peu plus habituée déjà.

Cette fois, nous restons dans le Firebird, mais je crois que nous nous trouvons à l’étage inférieur ou supérieur, ceux familiers pour le type de souvenirs qui glissent ainsi dans mon esprit, projetés je-ne-sais-exactement-trop comment par mon bienveillant et attentif Maître depuis le sien, des souvenirs que je devine être des siens, comme ceux de Naboo, du Praexum, du Palais de Theed. Étrangement, je ne cherche plus trop à savoir le pourquoi du comment, sur le moment, j’observe et j’écoute juste, aussi activement que ne semble passif mon propre « moi » dans cet étrange espace. Deux silhouettes des plus familières, impossible de ne pas reconnaître les gestes alors assez mal assurés, mal habiles et peu confiants de la plus petite et jeune des deux escrimeurs… c’est moi. Ce souvenir devait dater de peu de temps après qu’il m’ait prise comme son Apprentie, je jaugerais presque ma taille proche du mètre cinquante-cinq de mes fins de quinze ans, et vu mes difficultés, effectivement au début de la formation. Tout n’est pas parfait, en notre présent encore, mais j’ai déjà amélioré, avec son aide, et appris bien des choses à ce propos. Silencieuse, attentive bien que de plus en plus intriguée, je me demande pourquoi il a choisit de projeter ce souvenir en particulier. Enfin, cette succession enchaînée de souvenirs d’entraînements au sabre-laser contre lui, se succédant rapidement, résumant près d’un an de formation en un temps qui allait croissant en vitesse, bien que je pouvais voir autant les changements dans la silhouette, que surtout les progrès réalisés que même-moi, dans mon habituelle humble modestie pathologique, je ne peux alors nier. Mais bientôt, sans que sa présence ne s’éloigne, j’entends Maître Greystone reprendre la parole :



- Tu es une Jedi désormais, la Padawan Lenia Séry. Cela ne veut pas dire que tu n'as pas le droit d'avoir du chagrin. Non, cela veut dire que ce chagrin, tu n'as pas besoin d'être seule à le porter. Être ton maître ne signifie pas seulement que je suis ton mentor ou ton enseignant. Cela veut dire que je serai avec toi à chaque étape de ton parcours, même bien après que tu sois devenue Chevalier ou même Maître à ton tour.


C’est vrai aussi, je suis une Jedi, enfin je m’efforce de l’être autant que possible et de m’en rendre digne, même si je ne suis pas toujours certaine de réellement y parvenir. En ce moment, je ne suis guère fière de moi, par exemple, je n’ai pas réussi à contrôler mes émotions, si je ne les ai pas senti poindre à l’extérieur, j’ai senti en revanche leur masse confuse et tumultueuse dans la Force. Comme je m’en veux… j’ai brisé ce cocon serein de quiétude involontairement, totalement dépassée par ces noirs rappels du passé que mon esprit inconscient s’était efforcé de m’interdire l’accès. Rappelle-toi le Code… il n’y a pas d’Emotions, il n’y a que la Sérénité. Je n’y ai pas vraiment fait honneur… mais les propos de mon Maître, sa voix grave et douce à la fois, sa présence chaleureuse ici présente, semblent diffuser cette sombre pensée, comme s’il devine à quoi diable je pouvais songer. Avant, j’étais presque une Initiée « de glace », timide, peu bavarde, qui laissait peu voir ses émotions derrière le masque de calme qu’elle avait mit tant de soin, déjà inné, à façonner sur son visage, dont la seule brèche discrète était l’expressivité de son regard, qu’elle ne pouvait contrôler… sans oublier le plan de la Force, aussi. Mais quand la glace est brisée en mille morceaux, qui peut donc retenir les flots bouillonnants et tourmentés des émotions méconnues en ces profondeurs d’une moi-même que j’ignorais encore jusque lors. J’ai longtemps pensé que mon expressivité était une faiblesse, une faille dans ma défense contre autrui, alors autant pour ne pas ennuyer ceux que je respectais que de me rendre vulnérable, j’ai toujours pris sur moi, encore et encore, toujours calme… en surface, du moins. Jusqu’à ces derniers mois… je l’écoute avec attention, m’accroche à ses propos, toujours silencieuse, muette, mais réceptive et totalement « éveillée » du plus rude de ce choc.  Si j’en crois ce qu’il affirme, je ne serais donc jamais… plus jamais seule, je n’aurais plus à connaître ce rude et frissonnant ressenti. Je ne serais plus comme dans ces ruines, perdue, dans l’obscurité à chercher une présence amicale, familière, qui ne me viendra pas en aide et me lâchera au pire des moments. Je ne serais plus comme cette enfant terrorisée, isolée et confuse, qui courre tête baissée dans des rues d’où suintent la violence, la mort, la trahison, la souffrance, maelstrom si sombre des réalités des guerres civiles. Je ne serais plus comme cette petite fille solitaire et renfermée de l’orphelinat, toujours victime des mauvais tours de ses petits camarades, qui a pris l’habitude de prendre sur elle et de se méfier de tout et de tous, juste pour survivre, se réfugiant dans l’apprentissage de nouvelles connaissances, la pratique et l’écoute de la musique et des airs harmoniques. Je ne serais plus cette initiée réservée, qui a tant de mal à aller vers les autres, s’estimant trop inintéressante elle-même pour avoir quoi que ce soit à échanger avec eux, et qui s’est résignée à la solitude, les études intensives des savoirs et de la Force, au moins contenter sa soif de connaissances diverses et variées. Se concentrer sur un point précis, pour oublier le reste…

Je… il est sûr de vouloir partager, supporter, un pan de ce fardeau, de mes ombres ? Je ne voudrais pourtant pas le déranger…. . Je déteste importuner quelqu’un, je déteste me sentir égoïste. Et pourtant je le sens sincère, et je ne trouve pas la force ou la volonté de refuser ou de protester. Et pourtant, je me surprends à ne pas questionner ses paroles, pas le moins du monde, je le crois.  Je me sens plus rassurée que je ne l’aurais cru à l’écoute de ses affirmations, et de plus en plus convaincue de leur véracité, même si tout cela me semble encore des notions des plus nouvelles pour moi. Ce n’était pas que mes souvenirs, ma mémoire de mes tendres années d’enfance, que j’avais oublié, en fait. J’ai oublié ce qu’était la confiance, le fait de se soutenir réciproquement, d’avoir une ou quelques personnes sur lesquelles on puisse réellement compter sans jamais douter de leur honnêteté.  J’ai oublié non seulement ce qu’était la confiance en moi-même que celle en autrui. Je le crois, les ressentis de confiance à son égard se confirme. C’est presque comme avec Danaé, lors de cet imprévu chaotique et cauchemardesque, mais différemment encore.  Finalement, je me rends compte qu’autant j’avais eu peur qu’il finisse comme les autres par partir quand ma formation serait finie, ou que je puisse me retrouver trahie un jour… autant je ne regrette pas ma décision de m’être fiée à son jugement, quand j’ai accepté de laisser derrière moi mon ancien sabre-laser d’Initiée tardive. Je n’avais pas considéré les choses ainsi. Ironiquement, j’ai fini par réaliser, doucement, le jour de cette errance interminable sur Arorua, alors que j’ai cru que personne ne nous viendrait nous secourir, que j’allais laisser mon dernier souffle comprimé dans l’étreinte mandibulaire du Silan. Que je suppliais en pensées,  incertaine de réussir à le contacter, qu’il ne se préoccupe pas de mon sort, et secoure surtout Danaé… mais il ne m’a pas laissée derrière. On aura beau me dire tout ce que l’on voudra, j’ai ressenti une immense reconnaissance à son égard. Je lui dois beaucoup, je ne serais pas arrivée jusqu’où j’en suis, tant en tant qu’Apprentie Jedi qu’en général, sans son soutien et sa patience. je ne suis même pas sûre d’un jour pouvoir l’aider autant qu’il l’a fait jusqu’à ce jour. Je ne lui facilitais pas la tâche, et pourtant… il m’aide encore.


Subitement, la scène mentale change encore sans prévenir, et reprend un autre « paysage » assez familier, et important pour moi. Cela fait juste longtemps, enfin réellement, que je ne me suis pas rendue dans cette aile de l’immense salle – temple de la connaissance et du savoir. Ce lieu qui était, et demeure encore, l’un de mes havres de paix de prédilection dans le Praexum Jedi. Mon refuge personnel quand les journées m’ont semblées bien rudes, alors que je stagnais dans mon niveau et que je ne croyais plus en mes chances de m’améliorer, et de réaliser l’uns de mes rêves.  Celui de devenir un jour Chevalier Jedi, et défendre cet ordre dont les valeurs trouvaient un écho dans mes principes personnels, apprendre à me servir de mes dons et surtout, espérer me rendre utile à autrui pour protéger autant que possible les innocents, et contribuer à préserver la paix et la liberté. Je connais cette grande salle aux mille et unes rangées chargées d’hololivres et autres précieux documents, à la lumière alors tamisée et légèrement bleutée – argentée. Je ne suis pas sans connaître cette aire aussi, cette zone légèrement éloignée de l’entrée, au calme. Je venais souvent étudier, apprendre et ainsi m’arracher à mes préoccupations de manière utile tout en contentant ma curiosité et soif de savoir intarissables. Il m’arrivait même parfois de poser des questions au Maître des Archives, sur divers sujets, quand je ne savais pas où chercher ou trouver les réponses. Mais il y a une autre raison pour laquelle ces lieux m’importent tant, et c’est celle concernée en cet instant. Je frissonne involontairement en remarquant la présence d’Alvis, visiblement, on est retourné dans ma version de ce souvenir, celle parasitée, polluée, par ce fantôme qui me fait peur, peur inavouable, et pourtant irréfutable. Je déteste avoir peur, et pourtant là c’est plus fort que moi, cela me dépasse. J’essaye, mais je n’arrive pas à lutter contre ce ressenti négatif. Je suis surprise de sentir plus « actuelle », plus perceptible, la présence de mon Maître dans ce souvenir nous étant commun. Je remarque, avec un peu de retard, que contrairement à tout à l’heure,  je suis détachée de mon alter-égo du passé, et je remarque d’ailleurs la présence de celui de Maître Greystone…, enfin plutôt du Maître Jedi Greystone, comme c’est quelques minutes avant qu’il ne me propose d’entrer sous sa tutelle. Je me rappelle, avec un brin de timidité, cette confidence que j’avais fait à Danaé sur Arorua :



    « Tu sais, Danaé, le jour où il est venu à ma rencontre pour faire ma connaissance, discuter et croire assez en moi pour me prendre comme son apprentie, fait partie de mes meilleurs et plus mémorables souvenirs... »


Secouant doucement ma tête, je m’oblige à confronter du regard cet esprit du passé, ce souffle d’un temps révolu, qui semble s’amuser à chercher à me tourmenter et me provoquer.  Mais je me sens quelque peu moins menacée par sa présence, maintenant que je ne suis pas seule.  Dans l’espace de ce songe, je vois Maître Greystone se redresser légèrement, et s’écarter quelque peu de moi en me relâchant de cette étreinte à laquelle je me suis habituée, je pense, au long de cet étrange échange. Tendue et inquiète, encore un peu affectée par la crainte inconsciente de cette apparition, j’allais me préparer à saisir – sans grande confiance de parvenir à mes fins, je dois l’avouer, tant la peur semble ralentir voire paralyser mes mouvements, geler ma volonté – la poignée du sabre-laser que m’a prêté Maître Greystone il y a un an, mais je m’interromps alors que mon Maître prit ma main droite dans l’une des siennes. Etonnée, bien que la peur que j’essaye de refouler soit lisible dans mon regard, et mon esprit dépourvu de ses habituels boucliers protecteurs, je tourne mon regard et mon attention vers lui. Ainsi, je le vois saisir de sa main libre son propre sabre-laser, et bientôt la lame verte de vie siffla dans l’existence, repoussant un peu plus le clair-obscur de ce songe. Intriguée bien qu’en confiance, mon regard oscille entre ce spectre d’Alvis et lui, un peu confuse :



- Les Jedi prônent habituellement de ne pas répondre à l'agression par l'agression... mais je ne suis pas très traditionnel, comme tu le sais déjà. Si ce fantôme de ton passé veut te faire du mal, il va rapidement comprendre qu'il devra me passer sur le corps au préalable.


Oui, enfin il me semble bien en tout cas. Souvent les Jedi plus « conservateurs » restent sur les positions des antiques ancêtres de l’Ordre Jedi, à l’origine pacifistes, mais qui ont dû s’armer des si célèbres armes qui ne les quittent jamais, depuis d’innombrables siècles, et s’attachent à leur mythe. L’histoire de la Première Lame en fait foi… mais je n’ai pas l’esprit assez posé pour m’attarder sur ces considérations mythiques et historiques, culturelles de l’Ordre Jedi. Mais c’est effectivement un principe profondément ancré dans le Code Jedi… néanmoins je me demande où il veut en venir. Peut-être pour me faire un reproche sur mon précédent assaut sur Alvis, juste avant ce souvenir si… marquant dans ma mémoire. Je m’apprêtais à baisser légèrement le regard de honte, mais ses propos suivants me font redresser et fixer mon regard bleuté  étonné et un peu perdu vers lui. Oui, il me l’avait bien précisé ça aussi, la réputation controversée, sa double-culture Jedi et mandalorienne, mais je ne vois pas le lien sous le coup… à moins que. La réponse à cette question muette me vient en deux temps, d’une vive réalisation : d’un, ses derniers mots, sa dernière phrase, qui me touche vraiment alors que, je dois dire, je ne m’y attendais pas du tout – disons encore moins que tout ce qui vient d’arriver depuis qu’on a évoqué ce sujet – et un prisme complexe d’émotions me traversent, mêlant entre autres immense surprise, reconnaissance, et d’autres que je n’arrive pas à démêler précisément. Moi qui croyais, au début, qu’il n’allait plus vouloir poursuivre ma formation après toutes ces révélations… non seulement il accepte de m’aider, m’aide concrètement, mais assume aussi une attitude – pour moi – inhabituellement protectrice. Je… ne suis pas vraiment habituée, mais cela me touche plus que je ne l’aurais cru. Ainsi, sous mes yeux reconnaissants, étonnés, je vois le sabre-laser à lame émeraude de Maître Greystone se lancer vers l’apparition de mon frère aîné, propulsé dans un geste vif appuyé de l’énergie de la Force, et trancher net le spectre tourmentant mon esprit. Enfin, trancher, on va dire une fente qui le réduit à néant, alors que l’ectoplasme noir produit du traumatisme s’évapore dans un nuage de fumée qui a vite fait de se disperser, et de disparaître complètement. Je ne saurais vous décrire exactement bien par des mots l’état dans lequel je me trouve alors, entre la stupéfaction intense du geste et de l’intention protectrice derrière, la sensation infime de soulagement de voir ce spectre persistant disparu, un soupçon de fatigue passagère après tant d’émotions fortes, et surtout un sentiment de reconnaissance prédominant. Mes prunelles bleutées tournées vers lui, alors que son sabre-laser revient dans sa main libre, dont il éteint la lame-laser avant de le remettre à sa ceinture. Sincèrement touchée et surprise,  je ne cache – et de toute manière ne le peut en étant ici – rien de ce que je ressens, la voix très douce :

-  Merci, Maître, je… ce que vous avez dit… ce que vous avez fait… je ne saurais assez vous remercier.

C’est alors qu’il tourne son attention vers moi, son regard bleu-vert vif et perçant, auquel je n’ai jamais su mentir, se plongeant dans le mien. Comme tout à l’heure, quand Maître Greystone a proposé cette méditation commune pour que l’on évoque ce sujet et étudie les songes souvenirs vagues et imprécis y étant associés, qui me tourmentaient tant, il prend mes mains dans les siennes, sans que cela ne me dérange voire me prenne par surprise cette fois, et  reprend de sa voix grave :


-  Ton esprit est tien désormais. Peut-être que des ombres ressurgiront un jour et si tu as le sentiment que tu ne peux pas les affronter seule, il te suffit de me demander mon aide. Quelles que soient les circonstances, quelle que soit la distance, je serai là et tu sais pourquoi ? Parce que même si je ne suis pas juste à côté de toi...


Je ne saurais exprimer clairement et suffisamment la gratitude que je ressens à son égard, plus vive encore que le jour où il m’a prise comme apprentie. Je n’ai jamais été douée pour exprimer ce que je ressentais, trop habituée à au contraire réprimer autant que possible. Mais c’est bon de se sentir soutenue, de ne plus se sentir seule, de savoir qu’on peut compter assurément sur quelqu’un. Je ne l’interromps pas, très attentive à ce qu’il me dit, l’esprit déjà nettement plus apaisé et serein que précédemment, le torrent s’est refait ruisseau, le tourment s’est refait sérénité, et  comme les ondes claires s’écoulent doucement, ne se retrouve plus déchiré sinon par de bien rares, je le sais non éternels, courants contraires au plus profond.  Je sens, non, je sais maintenant que je peux lui faire totalement confiance. Je peux compter sur lui, car il n’est pas un Adulte, pas un Jedi alpha, mais… parce qu’il est mon Maître, tout simplement. Voyant qu’il n’a pas fini son propos, je l’écoute avec attention, encore intriguée, et secoue doucement à la négative ma tête à sa question, me demandant où il veut en venir, ce qu’il veut me faire comprendre.  Il doit sentir ma tendance à ne pas oser demander de l’aide même quand j’en ressens le besoin, de peur d’importuner autrui, de ne pas vouloir « abuser » de la gentillesse de quelqu’un. Cette fois je l’écoute, ça, mais surtout je le crois et j’ai confiance.  Etonnée, je le laisse néanmoins faire sans le perdre du regard, alors qu’il relâche l’une de mes mains, gardant l’autre dans l’une des siennes.  Je ne me dégage pas non plus, ne recule pas, ne fuis pas, quand il pose sa main libre sur l’espace entre mon cou et la jonction des clavicules, un peu en dessous de la base du cou. Je suis surprise, mais ne proteste pas, alors qu’il pose la main – celle qu’il a gardé dans l’une des siennes – sur sa tunique de Jedi, au niveau du torse, continuant :


- Nous serons toujours l'un avec l'autre, par le lien qui nous unit. Nous sommes maître et Padawan mais nous sommes aussi et surtout deux êtres qui se soucient l'un de l'autre. Comme l'a prouvé Luke Skywalker il y a bien longtemps, il n'existe aucun pouvoir qui soit plus puissant que celui-là, ma chère apprentie. Ensemble, nous ne pouvons jamais vraiment être battus... et même si cela venait à être le cas, nous n'en sortirions que plus forts. Tu comprends ?


Je suis un peu prise de court, touchée bien entendu, mais sur le coup il me faut quelques bonnes minutes pour bien intégrer et comprendre ce qu’il me dit. J’ai déjà du vous le dire, mais mon esprit est plutôt scientifique et rationnel, alors outre d’être juste une Padawan, j’avouerais être assez mal connaisseuse de ce que sont des liens. En soit, c’est plutôt rassurant que de s’entendre confirmer que je ne serais plus jamais seule comme je l’ai été avant, je suis honorée de la confiance qu’il pose en moi, et je ne peux qu’approuver ce qu’il énonce, car cela correspond à la pleine vérité. Je ne pouvais d’un pas imaginer concevable que quelqu’un puisse potentiellement se soucier de mon humble existence, même s’il est vrai que j’ai tendance à me soucier, naturellement, pour mes rares proches. Je suis un peu perdue, c’est un peu tout nouveau pour moi et beaucoup de choses – en général, je compte les souvenirs recouvrés – à assimiler en une seule journée. Mais je ne masque rien des ressentis positifs, reconnaissants, de confiance, que j’ai à son égard. Dans tous les sens du terme, et un peu de manière imprévue, j’ai laissé tomber le masque, et lui ai montré mon vrai visage, et me suis montré cette part inquiétante, avant méconnue, de moi-même. Il me faudra un peu de temps pour accepter tout ce que j’ai appris, mais pour une fois, je pars confiante. Je ne serais pas seule.  Je remercie en silence Danaé pour ces discussions que nous avons eu sur Arorua, qui, consciemment ou indirectement, m’ont donné le courage nécessaire pour évoquer au moins l’un des durs, si ce n’est le plus dur, des sujets qui me préoccupent.  La suite sera nettement plus aisée, en tout cas pour moi. Mais je ne doute plus comme avant, déjà. Mais déjà, continuer cette discussion en cours. Maintenant que je suis pleinement réveillée, sortie de mon choc initial, je réfléchis un petit mieux et retrouve la force de m’étonner. J’ai bien eu connaissance des liens d’entraînement qui existent entre les Maîtres et leurs apprentis, ces mêmes liens en général rompus quand les seconds ont fini leur formation et deviennent Chevaliers. J’avoue être un peu confuse sur les liens qu’il évoque, mais bon, quand on connaît ma nature méfiante envers autrui de jusque lors, ce n’est pas si étonnant, n’est-ce pas ? Sans le quitter des yeux, je lui demande et réponds à la fois, moins hésitante qu’avant cette discussion :


-  Je pense comprendre. Je vous remercie de m’avoir aidée, et de m’aider encore. Je sais que je ne suis pas toujours facile, pourtant. Ainsi que de me rappeler, enfin de m’informer de tout ça. Je… je ne suis pas très habituée, je n’ai jamais ce genre… d'expérience. Bon, vrai aussi que je n’ai laissé personne accéder autant à mon esprit… pas avant vous. Par contre je suis un peu perdue. Pourriez-vous m’en dire un peu plus sur ce « lien » ? Je ne le remets pas en question, même avec la pire des mauvaises fois je ne le pourrais pas, je veux juste comprendre. Je vous crois sur parole. Vous n'êtes pas comme eux.. ces Adultes. Mais quelqu'un en qui j'ai confiance


J’espère que je n’ai pas l’air trop idiote en évoquant ma méconnaissance de ces « liens ». Mais je préfère poser la question franchement, pour savoir et m’adapter en conséquence. J’ai assez confiance en lui pour que l’idée ne me dérange pas, en soit, au contraire, en un sens… ça me rassure de savoir que je ne serais pas, plus, seule. Que je pourrais continuer à lui faire confiance, compter sur lui. C’est juste pour que je sache, j’aurais trop peur de faire quelque chose de mal faute de connaissance du fait. Je ne veux pas le blesser, ce serait bien la dernière chose que je voudrais ! Je le respecte de trop pour cela, je l’apprécie sincèrement, même si je ne saurais trop définir sans risquer de rougir et de me sentir ridicule. Vous diriez vous à celui qui est votre Maître qu’il vous est arrivé, plus d’une fois, de le considérer comme une sorte de père « spirituel » que vous n’avez jamais eu ? Cette fois, en dépit de ma légère gêne devant ma méconnaissance, un sourire délicat et sincère orne mes lèvres et illumine mon visage, et mes yeux bleutés sont vifs et curieux. En totale confiance.


Dernière édition par Lenia Greystone le Mer 20 Nov - 12:46, édité 1 fois (Raison : (coquilles))
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé] [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] I_icon_minitimeLun 6 Jan - 7:01

Aldrian ne put s'empêcher de lui sourire, passant une main sur la joue de la Padawan en secouant la tête d'un air bienveillant.

- Tu n'as pas besoin de me remercier, Lenia. Je pourrais te dire que c'est simplement mon rôle mais ce ne serait pas une réponse honnête. J'ai envie de t'aider, toi, Lenia Sery, pas parce que tu es ma Padawan, ou une camarade Jedi mais parce que la personne merveilleuse que tu es, mérite d'être heureuse. Quant au lien... peut-être mieux vaut-il que je te montre ?

Le Jedi se releva et aida Lenia à se remettre sur ses pieds à son tour. Lui faisant signe de le suivre, il m'amena jusque dans la chambre assez spatiate qu'il occupait, et en particulier devant une commode. D'un des tiroirs, il sortit un vieux datapad dont l'un des bords montrait le nom Cin gravé en petites lettres. S'asseyant sur le lit, il ôta l'holoprojecteur portable qu'il portait à sa ceinture et le brancha au datapad. Plusieurs secondes s'écoulèrent avant que la lumière bleutée de la projection s'affiche.

Il s'agissait d'un jeune couple, dont l'homme portait une armure mandalorienne et la femme une tenue de Jedi traditionnelle. Dans les bras de celle-ci se trouvait un bébé âgé sans doute de quelques mois à peine, aux cheveux d'une blancheur immaculée.


- C'est mon père qui m'a donné cette photo, quand je l'ai revu, peu après que j'ai décidé de l'accompagner pour suivre un entraînement mandalorien. C'était la première fois que je voyais ma mère, je n'ai gardé aucun souvenir d'elle malheureusement. J'ai eu beau chercher dans la Force, je n'ai pu sentir qu'un faible écho de sa présence protectrice mais les traits de son visage m'avaient toujours échappés. Mon père ne s'est jamais remarié après ça, il m'a dit une fois qu'il ne pourrait plus jamais aimer une femme comme il l'avait aimée elle.

Jusqu'à ce que son père lui sauve la vie, Aldrian s'était cru orphelin. Lorsque les Jedi avaient été appelés par l'un de ses oncles, sa mère était déjà morte et son père se trouvait entre la vie et la mort, donc il supposait que c'était une hypothèse raisonnable. On lui avait donné le nom de Greystone parce que c'était celui de sa mère, une des rares Jedi qui avait choisi de quitter de l'Ordre d'ailleurs. En réalité, il était né Aldrian Skirata. Greystone était demeuré son nom d'usage, même s'il répondait désormais aux deux, pour honorer ses deux parents.

L'image suivante afficha un Aldrian âgé de treize, peut-être quatorze ans. Il arborait une expression qui se voulait sérieuse mais qu'il n'arrivait visiblement pas à garder. En effet, une femme aux longs cheveux attachés dans son dos, âgée peut-être d'une trentaine d'années, lui ébouriffait les cheveux avec un sourire aux lèvres.


- Elena Valadiel, la seule Jedi qui a bien voulu de moi pour Padawan. Si tu crois que tu n'es pas facile, tu aurais dû me voir à ton âge. J'étais sans doute un apprenti des plus têtus, et je n'imagine pas l'infinie patience qu'il lui a fallu pour m'enseigner. Tu sais déjà que j'étais bon bretteur étant jeune, mais complètement inepte en matière de méditation et de manipulation subtile de la Force. C'est Maître Valadiel qui a trouvé des méthodes pour m'enseigner, souvent peu orthodoxes mais efficaces. Elle a été la seule mère que j'ai jamais connue et mon seul regret, c'est de ne pas lui avoir assez dit combien elle a compté pour moi.

Elena était une Jedi peu respectée de ses pairs parce qu'elle était anticonformiste. Elle préférait des vêtements passe-partout aux habits Jedi, elle n'hésitait jamais à se mêler au milieu de la pègre et des criminels de toutes sortes pour obtenir les ressources ou les renseignements dont elle avait besoin, et surtout elle n'avait pas sa langue dans sa poche. Qu'il s'agisse d'un Chevalier, d'un Maître ou même d'un membre du Conseil, elle n'avait jamais peur de dire ce qu'elle pensait et cela l'avait parfois menée à deux doigts d'être renvoyée de l'Ordre.

L'image suivante montrait un Aldrian âgé d'une vingtaine d'années, dont la tresse de Padawan avait disparu. Il portait une armure mandalorienne noir de jais et son regard bleu vert était plus mâture et plus dur aussi. L'innocence qui le caractérisait sur sa photo précédente semblait s'être complètement envolée. Son expression était toutefois quelque peu adoucie par l'homme en armure mandalorienne qui se trouvait à ses côtés, Neth. Sur la photo suivante, prise certainement le même jour, un adolescent qui n'était autre que Bardan paraissait s'évertuer à faire toutes les pirouettes et grimaces du monde pour arriver à le faire sourire.


- Certains de mes oncles n'ont jamais été convaincu qu'un Jedi avait sa place dans le clan. D'ailleurs, ceux qui sont à l'origine de mon abandon ont été quelque peu... disons secoués par mon père, lorsqu'il est sorti du coma et a découvert son fils disparu dans la nature. Mais Bardan... la Force le bénisse, il m'a toujours accepté comme l'un des siens et il a tout fait pour que je me sente à l'aise au sein du clan. C'est sans doute le petit frère que j'aurais aimé avoir.

A l'époque, il trainait toujours dans ses pattes, ce qui l'avait quelque peu agacé au début. Et puis, Bardan lui avait raconté comme sa mère et sa grande sœur étaient mortes en mission, et qu'il s'était retrouvé seul avec son père et ses oncles, dont Neth. Il lui avait ouvert son cœur, aussi bien ses peines que ses joies, et ses secrets, fussent-ils sérieux ou parfois drôles, et Aldrian avait ri comme il n'avait plus ri depuis la mort de son maître. Il s'était ouvert à lui en retour, lui parlant d'Elena et de leurs voyages. De la même façon que le lien qu'il avait développé avec son père, celui qu'il avait tissé avec Bardan lui avait permis de faire son deuil et de guérir, d'avancer.

L'image suivante devait s'être déroulée plusieurs années dans le futur. Aldrian paraissait plus mâture, arrivant à la fin de la vingtaine sans doute et une Johanna adolescente se trouvait à sa droite, tous deux étant entourés de Prudii et Aran. Le Jedi avait l'air plus relaxé et sûr de lui. Sa Padawan avait l'air joyeuse mais il y avait déjà une lueur dans ses yeux tandis qu'elle les tournait vers Aldrian. Le Mandalorien n'était pas aveugle, même s'il l'avait été à l'époque, trop préoccupé à la former convenablement et aussi à oublier la femme qui lui avait brisé le cœur.


- Johanna n'était pas comme moi, si j'ose dire. Elle n'avait pas de problème dans le maniement du sabre laser, ou celui de la Force. A l'époque où elle était initiée, elle avait déjà attiré l’œil de plus d'un maître Jedi, et notamment parmi les plus prestigieux. Je n'étais qu'un Chevalier Jedi parmi tant d'autres, avec déjà une assez mauvaise réputation à l'époque. Je ne sais pas si elle te l'a raconté mais elle m'a pourchassé pendant trois mois pour me demander de la prendre comme Padawan, elle s'est même embarquée clandestinement à bord du Firebird... et j'ai fini par accepter.

Elle était sans doute aussi têtue que lui, plus encore peut-être. La jeune femme s'était pleinement immergée dans la culture mandalorienne, prenant même des "leçons" auprès de Neth et de Bardan, quand Aran ne lui faisait pas réciter des mots en Mando'a. La plupart des maîtres qui avaient connu l'initiée sage et mesurée, avaient été sacrément surpris de la voir débarquer dix ans plus tard en armure complète, avec un blaster sur chaque cuisse.

L'image suivante montrait un Aldrian un peu plus âgé encore, en compagnie d'une adolescente de quinze ans, au regard timide, et qui avait l'air de chercher à se faire toute petite. C'était Lenia, peu de temps après que le Jedi ait commencé sa formation. Tous deux tenaient une tasse à la main et Greystone arborait un sourire paisible.

Aldrian tourna alors son visage vers Lenia et prit la parole d'une voix douce.


- Tous les gens que tu as vu sur ces images sont ma famille. La mère qui m'a donné naissance et que je n'ai jamais eu la chance de connaître, la Jedi qui m'a pris sous son aile à l'époque où personne ne voulait d'un initié têtu et déficient, le père qui n'a pas cessé de me rechercher d'un bout à l'autre de l'univers pendant plus de quinze ans, le cousin qui m'a accepté sans réserve comme son frère d'armes et de sang, les deux droïdes surprotecteurs à qui je dois sûrement la vie une demi-douzaine de fois, l'apprentie qui m'a conforté dans mon choix de vivre en tant que Jedi et Mando, et toi.

Il se tourna vers elle et posa une main sur son épaule, plongeant son regard bleu vert dans les yeux sombres de la jeune femme.

- Je t'ai vu devenir une Jedi accomplie, une jeune femme qui a confiance en soi. Danaé te doit la vie, en dépit de ce que tu penses, et c'est un honneur pour moi d'être ton mentor. Si cela peut te rassurer, je n'ai pas eu d'expérience de ce genre, que ce soit avec mon propre maître ou avec Johanna. Tu t'es ouverte à moi pour me laisser t'aider, comme je me suis rendu à toi en m'invitant dans ton esprit. Cela demande une très grande confiance, et un lien qui va au delà d'une relation Maître/Padawan ou d'amis. Je te considère comme ma famille, Lenia, la fille que je n'ai jamais eu et que je voudrais avoir.

Les Mandaloriens ne se souciaient pas vraiment des gènes, ou de la descendance par le sang, si bien que l'adoption était monnaie courante dans leur culture. Ce qui comptait, c'étaient les liens qui unissaient les individus entre eux, chacun formant le maillon d'une chaîne indestructible.

- Je sais que je ne pourrai jamais remplacer le père et la mère que tu as perdus mais je vais être là pour toi, Lenia. Je veux que tu aies la conviction la plus certaine que tu ne seras jamais seule, et que tu seras toujours aimée, pas parce que tu es une Jedi, mais pour la personne que tu es. Ni kyr'tayl gai sa'ad.

Ces quelques mots signifiaient littéralement "je considère ton nom comme celui de mon enfant" et ils représentaient un serment mandalorien des plus solennels puisqu'il s'agissait d'adopter un enfant comme étant le sien. Le Jedi espérait qu'elle ne prenne pas mal cet élan d'affection et cet engagement, dont elle ne désirait peut-être pas.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé] [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] I_icon_minitimeMar 7 Jan - 9:56

(HJ Et comme convenu, je clos ce rp "Flashback" sur ce post Wink Merci encore Very Happy! Si besoin, tu sais comment me joindre :)HJ)


Et bien Force… il vient de s'en passer des choses en l'espace de quelques minutes ! Ou plutôt heures je pense, même si ma perception de l'écoulement du temps est encore fort imprécise. De même que la brise claire de la Force et de l'apaisement progressif qui me touche balayent progressivement le choc profond qui m'avait ébranlée jusqu'aux tréfonds de mon être. Je ne dirais pas que c'est encore parfaitement rangé dans mon esprit, ma mémoire surtout me semble encore en train de remettre à la bonne place les souvenirs récupérés, mais tout reprend lentement sa place. Je ne saurais pas vous expliquer clairement mon état d'esprit du moment, entre soulagement de voir ces murs mentaux, ceux qui me terrifiaient enfin abattus, grande fatigue mentale et une certaine tristesse aussi sous le poids de ce que je venais de redécouvrir sur mon passé et moi-même.

C'est un peu ce que l'on ressent quand on se rend compte qu'une part importante - puisque constituant les bases de notre identité - a longtemps reposé sur un mensonge de ceux qui se sont occupés de moi avant le Temple Jedi, même un par omission. Ce n'était pas possible qu'un drame de famille aussi… violent ait pu passer inaperçu, ils devaient forcément en savoir quelque chose ! Un mensonge aussi de la part de mon frère aîné, ou plutôt de l'image mental qui m'était restée de lui dont le fantôme que nous venons de chasser de mon esprit n'était qu'une infime portion. Ce que contenait ce databloc auquel j'étais si attachée jusqu'à ce qu'il se retrouve brisé lors de la dernière mésaventure d'Arorua… n'était qu'un mensonge aussi, partiellement. Tout ce que j'ai tenu pour des principes et des codes n'étaient que des mensonges tissés par la société et cette tragédie personnelle. Mais surtout… un mensonge vis-à-vis de moi-même, un déni post-traumatique de ma part de la mort de mes parents. Je sais que c'était une réaction tout à fait normale pour mon âge d'alors, mais quand même, cela ne me laisse pas tranquille.

Inspirant avec douceur et plus calmement, veillant à retrouver une respiration plus profonde et tranquille bien que discrète, j'attends sa réponse tout en reprenant peu à peu conscience pleinement de notre environnement. Oh Force, si je suis bouleversée là, je ne serais pas aussi calme si Maître Greystone n'avait pas eu la bonne idée d'intervenir pour me tirer de capharnaüm mental et mémoriel des miens. Je ne comprends pas encore très bien comment il s'y est pris, mais j'ai le pressentiment que je serais bientôt fixée. Donc, nous ne sommes plus dans les sombres et violents tourbillons de rue de Dantooine-la-nébuleuse, mais bien au Temple-Jedi de Naboo. Plus précisément, dans les appartements que je partage avec mon Maître, dans la pièce principale en particulier. Avant, nous discutions pour rattraper le temps perdu de ces derniers mois à distance, puis mon mentor a fini par m'encourager à évoquer devant lui le sujet majeur me taraudant, à savoir ce passé que je méconnaissais mais qui commençait à me revenir par fragments perturbants et inaccessibles, dans la couche rendue plus perméable entre ma conscience, mon sur-conscient tyrannique et mon inconscient. Suite à quoi nous avions initié une méditation partagée, exercice auquel je ne suis pas habituée plus que cela, pour envisager le problème d'une manière plus directe. Et c'est en rappelant ces étranges songes que le bloc de glace a fini par fondre, doucement, se craquer puis se rompre entièrement, délivrant des flots tumultueux de souvenirs bruts et d'émotions longtemps refoulées inconsciemment.

Et c'est après que cela a échappé à mon contrôle et que tout a dérapé de mon côté, comme je me le rappelle avec une petite pointe de gène. Ce n'est pas dans mes habitudes de perdre mon sang-froid et le contrôle plein et entier de mes émotions, j'ai été totalement prise de court par la violence des images véhiculées par les souvenirs de mon enfance, et la virulence désespérée de ces flux émotionnels si chaotiques de cette petite fille traumatisée qui a été témoin muet de l'horrible scène, dont je ne peux encore bien décrire par des mots l'horreur. Un frisson m'échappe alors que je chasse avec prudence le passage du meurtre violent de mes parents, dont visuellement je me souviens maintenant à la perfection mais dont je ne me rappelle guère des propos échangés… ni du visage de mes parents, pas plus que leurs noms, surtout leurs cris… la fureur impuissante de mon père dans un basique portant l'accent rural, les pleurs et suppliques vaines de ma mère, la voix monstrueuses du chef des bandits sans pitié à la soif insatiable de sang… et puis Alvis. Alvis et la dague qu'il tenait entre ses doigts, à peine douze ans venait de tuer de sang froid sa propre mère en la décapitant, après que son père ait été tabassé puis achevé par les criminels. Maman aussi a beaucoup souffert, sous le regard de glace et l'immobilité de leur fils. Une bande de fous dangereux…


C'est alors seulement que je me rends compte que je ne repose plus sur le large coussin au sol ordinairement employé en méditation, ce qui m'intrigue un peu. Il me faut bien trois bonnes secondes pour réaliser le pourquoi du comment de ce fait. Un, remarquer une trentaine de centimètres plus loin la présence dudit coussin que je devais occuper avant bien évidemment inoccupé. Deux, constater le double-fait que je repose sur les genoux de quelqu'un et contre la tunique de quelqu'un, des bras qui me soutiennent légèrement en cette position. Trois… disons que je ne suis plus exactement en face de Maître Greystone, mais que je le regarde vers le haut. Et encore, le meilleur n'est pas de réaliser que je suis prise dans les bras de quelqu'un, qui plus est de mon Maître. Non, non. La cerise sur le gâteau est que cette proximité peu habituelle ne me dérange pas, alors que d'ordinaire je suis frigide sur le contact physique en général, je me sens aisément oppressée sans un peu de distance. Et devinez ce qui fait ma stupeur ? Ben… c'est que là, ça ne me dérange pas, ça rassure plutôt. Je ne me sens pas menacée, en effet. Peut-être un petit peu gênée alors que je le réalise, mais c'est tout et c'est juste que… c'est peu conventionnel, quoi.



- Tu n'as pas besoin de me remercier, Lenia. Je pourrais te dire que c'est simplement mon rôle mais ce ne serait pas une réponse honnête. J'ai envie de t'aider toi, Lenia Séry, pas parce que tu es ma Padawan ou une camarade Jedi, mais parce que la personne merveilleuse que tu es mérite d'être heureuse. Quant au lien... peut-être  vaut-il mieux que je te montre ?



Loin de sembler me reprocher cette situation assez peu habituelle, Maître Greystone garde un sourire que je devine sincère aux lèvres tout en répondant à ma précédente et complexe question, à la sortie de ce… songe ? Non, ce n'était pas cela, c'était autre chose même si j'ai du mal à le définir et que cela reste un petit compliqué encore pour moi. Il s'est assurément passé quelque chose sur le plan mental, et la Force a quelque chose à voir dans cette histoire et heureux rétablissement de la situation des plus délicates. Si je suis un peu surprise sur le coup, je ne bronche pas non plus alors que l'une de ses mains glisse sur ma joue et qu'il secoue sa tête, un air bienveillant ornant ses traits. Vraiment, je me surprends. Enfin, pas tant que cela. Je crois qu'avec les souvenirs qui me reviennent progressivement, dans ce processus mon cerveau a du comprendre ou se rappeler, plus ou moins, de la portée de ces gestes, non pas menaçants mais… enfin, vous voyez sans doute mieux que moi-même en ce moment. Je l'écoute avec attention et intrigue mêlées, tout en me redressant progressivement. Parce que bon, je reste une apprentie et lui un Maître, et puis j'ai seize ans en plus et pas dix de moins, et ma réserve me dicte de regagner ma place initiale sans me faire remarquer. Les bras me relâchent alors que je me sens un peu plus sûre, même si je reste très fatiguée physiquement des suites de cette crise nerveuse tétanique de choc. Lentement, avec prudence mais sûrement je regagne bientôt mon coussin initial. Je me remets avec lenteur à genoux, massant doucement mes tempes pour chasser un potentiel mal de tête après tout ce remue-ménage mental encore partiellement en cours.

Et je dois avouer que sa réponse me surprend un peu, et fait bourgeonner dans mon esprit toujours curieux et soucieux de comprendre une floraison de questions annexes à cette dernière. Pourquoi n'aurais-je pas besoin de le remercier ? À moi ça me semble normal, après tout il vient de m'aider à me tirer d'un galimatias mental des plus embrouillés et ce sans me juger ! C'est la moindre des politesses à mes yeux, surtout envers une personne que j'estime et que je respecte ! Et puis, je ne l'aurais pas mal pris s'il m'avait dit que c'était son rôle, car cela serait vérifiable… mais outre le fait qu'il repousse cette possibilité, un petit quelque chose m'étant resté de ce curieux "échange mental" me pousse à en effet ne pas poursuivre cette dernière hypothèse. Enfin, si je me rappelle bien ce qu'il m'avait dit alors, même si cette expérience reste encore un peu "exotique" et méconnue pour moi, il y a certaines paroles et certains gestes que je ne peux nier. D'un, cette étreinte chaleureuse, sans oublier non plus… Mais j'ai encore du mal à expliciter certains signes, alors je préfère qu'il me les confirme de vive-voix. Le compliment - que je n'estime pas mériter - me va pourtant droit au coeur, et je détourne légèrement le regard du sien, avec modestie et timidité confondues… la gêne venant farder mes joues d'une légère teinte rosée. Je ne suis pas sûre d'en être digne, et jamais je ne me suis considérée en dehors de mon identité Jedi, m'estimant peu digne d'intérêt par nature et, plus encore j'oserais dire, en omettant le prisme strictement Jedi… comme personne.

Le dernier point de son propos attise plus encore ma curiosité. Je me demande donc de quoi il peut bien s'agir comme type de notion que celle du "lien" qu'il évoquait plus tôt. S'il est peu aisé de définir cela par des mots seuls, alors j'imagine que cela doit être quelque chose de plus profond et complexe que ce que je ne pensais au prime abord… soit un mystère que je suis encore plus curieuse de comprendre et d'apprendre sur sa nature. Essayant au début de me mettre debout, en miroir de mon Maître, toute seule, c'est assez laborieux je remarque. Un peu attendu suite à une crise nerveuse de tétanie et plusieurs heures assise, mais mes jambes ont un peu de mal à me donner assez d'impulsion pour me redresser, malgré ma fine et légère carrure. "Fourmis dans les jambes" avec un petit zeste de muscles encore tendus dans mes jambes et bras, et vous aurez la sensation. Cela me gêne un petit peu dans ma fierté habituelle, mais cette fois j'accepte l'aide proposée par mon Maître pour me redresser. Je le remercie d'ailleurs d'un bref hochement de tête muet, et lui emboîte aussitôt le pas comme il me fait signe de le suivre. Une habitude prise lors des quelques missions communes et surtout après des mois de coopération et apprentissage sous sa tutelle, ça devient presque du réflexe à la longue. Ah ça, je suis très intriguée encore.

C'est ainsi que nous nous rendons dans sa chambre, je reste encore un peu secouée par le brusque retour de ces souvenirs si rudes mais la curiosité grandissante qui m'est innée, agit comme un baume temporaire qui adoucit un peu cette douleur lancinante. À vrai dire, je suis un peu intimidée de rentrer dans cette pièce - même avec son autorisation et invitation - car, comment dire… c'est sa chambre, une pièce dont assez confidentielle quoi. Encore moi ça ne me dérange pas en ce sens inverse, de toute façon je n'ai que de peu de choses étant proprement miennes. Par respect de sa vie privée je n'ai jamais cherché ou souhaité m'aventurer par là, me limitant à ma chambre et la pièce principale sans le moindre souci, cela me semblait normal. Je reste avec politesse un peu en retrait, au pas de la porte d'entrée de la pièce, alors qu'il se dirige vers l'une des commodes. Je ne bouge pas d'un pouce alors qu'il semble chercher quelque chose dans l'uns des tiroirs, observant en silence l'ensemble visible de la pièce… visiblement aussi spartiate et fonctionnelle que la mienne, si je puis résumer. Bah, comme nombre de celles d'autres de nos pairs Jedi, je suppose, après tout les Jedi restent prudents concernant la possession et l'attachement à des objets. Puis je reporte mon attention vers Maître Greystone alors qu'il se recule avec un objet dans sa main : un datapad que je ne connaissais pas. C'est seulement quand il est revenu vers son lit et s'est assis dessus que j'ose m'approcher d'un pas aussi léger que sans le moindre son. Je me demande toujours ce qu'il entendait par "me montrer" pour le lien, et je ne vois toujours pas le rapport avec ce datapad, mais je reste patiente comme toujours.

Tâchant de garder une petite distance respectueuse alors que je gagne sa hauteur et m'asseye à mon tour, à sa droite, je songe avec une légère gêne à tout ce qu'il s'est passé avant. Même s'il ne semble pas me le reprocher, cette situation plus inédite de ma part me surprend un peu. En témoignent les souvenirs que je viens de revivre, et dont certains continuent de se glisser et compléter ma mémoire, je ne me rappelle pas avoir supporté une telle proximité avec un adulte ou autrui en général, ne faisant pas partie de ceux de mon sang ou de mes proches. Alors encore moins le contact physique, quel qu'il soit, vous imaginez bien. Bon, avec les années et la patience compréhensive des Jedi responsables de la crèche du Temple, ça s'est un peu arrangé pour que je sois un minimum sociale et que la communication puisse se rétablir un tant soit peu.

Mais c'est bien la première fois, outre celle avec Danaé sur Arorua, qu'un contact tactile ne me dérange pas ni ne tire le moindre sursaut de ma part. Essayant de ne pas trop ma grande curieuse, je ne peux toutefois me retenir d'observer du coin des yeux l'énigmatique datapad qu'il tient et semble occupé à brancher rapidement à son holoprojecteur de poche. Une inscription présente sur le flanc visible de mon côté de l'appareil m'intrigue beaucoup. De minces traits dessinant de petits caractères, les arabesques laissant apparaître un mot inconnu : Cin. Je ne sais pas ce que c'est, mais une chose est sûre : ce n'est pas un morphème de la langue basique ou du coruscanti galactique, même si c'est écrit en cette dernière graphie. En silence je parcours mentalement les quelques brides d'autres dialectes de ma connaissance. Et Force, cela me ferait presque rougir de honte en constatant que le peu que je connaisse en général comporte plus de termes du langage vernaculaire ou autres expressions fleuries. De la langue mandalorienne peut-être ?


Je secoue légèrement ma tête, ce serait de l'indiscrétion de ma part de le lui demander. Mais ce terme… quel énigmatique mot mystère qui échappe à mon vocabulaire ! Pourtant je commence à avoir une bonne réserve de vocabulaire mandalorien à force, et même à me constituer un petit accent et correctement le parler, tout en le comprenant plutôt bien sauf quelques erreurs inévitables… qui parfois mènent à des contresens qui ont bien fait rire mon entourage sur Mandalore. Et m'ont bien laissée cramoisie comme une tomate bien mûre au soleil quand on m'a expliqué le quiproquo. Mais ce terme, "Cin" ne fait pas partie des morphèmes et phonèmes que je connaisse de leur langue. Et il serait logique de penser qu'il n'a pas été apposé sur ce datapad par hasard. Non, il doit bien y avoir une raison quant à sa présence ici. Pour peu cela me ferait penser à ces inscriptions que l'on laisse parfois sur des objets à l'orphelinat pour identifier quoi appartient à qui entre les enfants. Je n'en suis pas sûre ici, mais un surnom peut-être. Mais lequel en ce cas ? Qu'est-ce que cela veut dire ? Je ne saurais le dire...

Cela dit je suis tirée de mes réflexions quelques secondes plus tard, avant que la lumière bleutée typique d'une holoprojection ne jaillisse du non-être dans notre champ de vision. Mettant de côté temporairement cette interrogation langagière, je reporte mon attention sur l'image projetée qui se découvre, bien décidée que je suis à suivre avec attention et comprendre ce qu'il veut me signifier. Néanmoins, je suis assez surprise de voir un duo de personnages quelque peu inattendu… mais dont celui de gauche m'est bien familier. Guerrier mandalorien en armure, certes bien plus jeune et avec  trente ans de moins… Neth ? C'est Neth Skirata ? Ce qui veut dire que la femme humaine sur sa droite doit lui être importante, probablement sont-ils époux de la manière dont ils se tiennent sur la photo, si heureux. Ce qui veut dire que cette dame inconnue en robes de Jedi… et le bébé de quelques mois aux immanquables cheveux blancs… je redresse mes yeux bleus surpris vers mon mentor comme il explique :


- C'est mon père qui m'a donné cette photo quand je l'ai revu, peu après que j'ai décidé de l'accompagner pour suivre un entraînement mandalorien. C'était la première fois que je voyais ma mère, je n'ai gardé aucun souvenir d'elle malheureusement. J'ai eu beau chercher dans la Force, je n'ai pu sentir qu'un faible écho de sa présence protectrice mais les traits de son visage m'avaient toujours échappés. Mon père ne s'est jamais remarié après ça, il m'a dit une fois qu'il ne pourrait plus jamais aimer une femme comme il l'avait aimée elle.


Maintenant que j'observe dans un silence respectueux l'image et les traits de la madame qui m'était inconnue jusque là, je me rappelle une certaine discussion quelques mois, presque un an plus tôt, première d'une série qui n'est pas encore finie... et qui j'espère ne prendra pas fin de sitôt. Maître Greystone m'avait parlé une seule et unique fois de son passé et de ses parents, sans les nommer, c'était le jour-même de notre rencontre et où il m'avait choisie comme Apprentie. Comme je vous l'ai montré plus tôt, je m'en souviens avec grande exactitude de ce moment cher à mon coeur et ma mémoire. Je venais d'accepter de lui faire un peu confiance et de laisser derrière moi mon ancien et premier sabre-laser forgé de mes mains d'Initiée après nombre d'hésitations muettes. Il s'était montré compréhensif et une fois cette concession faite de ma part, il avait accepté de me laisser garder le peu d'autres objets précieux pour moi et dont j'ai appris à me distancier un peu ces derniers mois. Il avait légèrement adouci ma gêne concernant mon impossibilité immédiate à m'en séparer en usant de l'exemple, me parlant du Firebird et d'un certain médaillon… chaînon de son passé. Une lueur de compréhension traverse mon regard à ces propos, je ressens une pleine et sincère compassion concernant le fait de ne plus arriver à se souvenir des traits d'un de ses plus proches parents. Même maintenant je n'arrive pas à me rappeler les traits de mes deux parents… tout du moins de leur vivant et en pleine santé. Tout ce que je me souviens d'eux sont leurs corps ensanglantés et leurs visages tuméfiés des coups, visuellement, et de leurs cris de colère impuissante, de supplications, de pleurs. Le reste, ces criminels me l'ont dérobé en les tuant, en me volant mon frère et spoliant ma candeur enfantine.

Un léger sourire reste sur mes lèvres, en les voyant si heureux sur cette photographie. Bien que je connaisse en partie seulement la triste suite, c'est bon d'avoir sous les yeux de telles scènes. J'aurais aimé avoir pu mettre la main sur une telle photo, pour me rappeler de mes parents dont j'ignore encore le nom. Pour revoir cette joie simple et précieuse d'être parmi les siens, et peut-être même voir une facette… différente de mon frère aîné. Quelque chose me dit qu'il n'était pas comme cela par nature, il m'a protégée des brigands en me dissimulant dans cette ancienne armoire de chêne, après tout je dois lui reconnaître cela. Je ne comprends toujours pas ce qui l'a conduit à commettre aussi froidement un acte aussi affreux et déshonorant, mais quand même. Je me demande quel type de personne étaient mes parents, tout ce que je sache d'eux était qu'ils vivaient en milieu rural et qu'ils ont été tués, l'un d'un tir dans le crâne par le chef des brigands, l'autre de la lame de son propre fils. Inconsciemment, ma main frôle l'une des poches arrières de ma ceinture utilitaire, celle qui contient la chaîne et le pendentif sur lequel repose à peu près tout ce que je sache de moi officiellement : Un nom, un prénom et une date de naissance complète. Il affirme que je suis de la famille décimée des Séry, prénommée Lenia et née au milieu de l'été sur Dantooine, un jour de Juillet de l'année 123 après la Bataille de Yavin. Mais maintenant j'ai accepté mon statut d'orpheline.


- Elena Valadiel, la seule Jedi qui a bien voulu de moi pour Padawan. Si tu crois que tu n'es pas facile, tu aurais dû me voir à ton âge. J'étais sans doute un apprenti des plus têtus, et je n'imagine pas l'infinie patience qu'il lui a fallu pour m'enseigner. Tu sais déjà que j'étais bon bretteur étant jeune, mais complètement inepte en matière de méditation et de manipulation subtile de la Force. C'est Maître Valadiel qui a trouvé des méthodes pour m'enseigner, souvent peu orthodoxes mais efficaces. Elle a été la seule mère que j'ai jamais connue et mon seul regret, c'est de ne pas lui avoir assez dit combien elle a compté pour moi.



Elena Valadiel… voilà un nom que je n'ai pas souvent entendu, je crois en effet qu'elle a malheureusement perdu la vie un peu avant que je ne sois amenée au Temple Jedi de Naboo. Je ne sais presque sur rien sur elle, en fait, et pourtant je suis quelqu'un d'observateur. Je l'étais d'autant plus quand j'étais toute jeune Initiée, encore effarouchée d'autrui que je restais et refusant les premiers temps de me mêler aux pairs de mon âge, même ceux de mon "clan" comme ils appellent les groupes d'apprentissage des Novices. Refusant de parler donc et tout contact, toute communication qu'il soit, j'ai beaucoup observé autour de moi les premiers jours et cette habitude m'est restée. Je m'en serais souvenue donc si j'avais vu une telle Jedi un jour, au moins vaguement ou par des bruits confus. C'est donc avec curiosité que j'observe et retiens les traits de l'ancienne Maître de mon mentor. J'approuve d'un bref signe de tête concernant la référence à sa spécialité dans la voie des lames plus que de la Force, en sa jeunesse. J'aurais bien aimé avoir pu la connaître, elle m'intrigue beaucoup du peu qu'il m'en a dit sur elle, quelques rares fois. Et sachant que c'est un sujet un peu douloureux pour lui, je n'ai pas insisté. Une ombre de sourire se faufile sur mes lèvres à l'évocation rapide du défi qu'il représentait en tant que Padawan.

Sur ses derniers propos, je baisse légèrement mes yeux et laisse mon regard s'égarer quelques secondes sur un point fixe mais invisible de tous sinon de moi. Reposant un bref instant une partie de mon attention sur mes pensées, je me rappelle la fin périlleuse de cette mission "à priori" sans dangers qui a si mal tourné, avec ce crash sur Arorua-la-planète-prédatrice. À au moins trois reprises j'ai presque vu la mort en face, me courtiser pour accepter une dernière danse avec elle et à chaque fois j'ai obstinément décliné son invitation. Une première fois, alors que tout l'équipage et Danaé comprise s'était assoupi dans la Navette Royale, que le yacht stellaire piquait tout droit du nez depuis l'espace jusque sur un sol planétaire encore lointain et inconnu, et que moi-même j'ai fini par perdre la partie contre le sommeil mystérieux. Une deuxième fois lorsque, ironiquement à la suite de mon amie et escortée d'alors, j'ai été projetée du haut de la cascade de plusieurs dizaines de mètres, ces chutes grondantes et bouillonnantes, à cause d'un fichu canidé sauvage muté…

Sans la branche salvatrice et une bonne grosse dose de chance de ne pas échouer sur un des pics un peu plus loin. Et la troisième et dernière fois… je frissonne légèrement au souvenir du gigantesque et monstrueux Silan. Là j'ai vraiment cru que j'y passerais, pour être franche, mais non la Force n'en a pas voulu ainsi et Maître Greystone ici présent est intervenu à temps pour nous tirer du guêpier. Je ne me rappelle guère de la fin de cette lutte perdue d'avance quand j'étais la seule armée encore consciente, je crois m'être redressée une dernière fois, à peine consciente, pour épauler mon mentor autant que ma pauvre carcasse cassée de partout le pouvait. Ce qui m'est resté le plus vif en mémoire est la peur d'échouer dans la mission m'ayant été confiée, de perdre une amie. De mourir avec le même regret muet de n'avoir pas pu lui dire tout ceci...



- Certains de mes oncles n'ont jamais été convaincu qu'un Jedi avait sa place dans le clan. D'ailleurs, ceux qui sont à l'origine de mon abandon ont été quelque peu... disons secoués par mon père, lorsqu'il est sorti du coma et a découvert son fils disparu dans la nature. Mais Bardan... la Force le bénisse, il m'a toujours accepté comme l'un des siens et il a tout fait pour que je me sente à l'aise au sein du clan. C'est sans doute le petit frère que j'aurais aimé avoir.


Une fois de plus, j'approuve en silence, observant la nouvelle photo projetant un Maître Greystone âgé sans doute de sept-dix ans de plus, avec un Bardan approchant mon âge qui fait des pitreries. Mon sourire se fait un peu plus amusé, bien que je sois quelque peu soucieuse sur la partie concernant Neth et le traitement qu'il avait réservé aux oncles responsables de l'abandon de son fils. Le non-dit est quand même là, et du peu que je connaisse de la culture mandalorienne, je me demande bien à quel point il a pu les "secouer". Je sais combien les parents mandaloriens sont attachés et protecteurs de leurs enfants, alors je crois que je ne souhaite pas imaginer. Et je crois avoir perçu qu'en dépit de ses airs bourrus et de son aura d'autorité est très attaché à son fils, qui est mon Maître. Concernant Bardan… en fait je ne suis pas si étonnée que cela de sa part, cela convient totalement à son caractère des quelques fois où nous l'avons croisé. Bon, comme Neth et les autres mandaloriens du clan, il m'intimide encore un peu et je ne sais pas pourquoi c'est sur moi qu'il semble avoir eu un coup de foudre… pas réciproque malheureusement. Comment dire, je l'apprécie, il semble gentil et accueillant, chaleureux, mais… un peu… insistant parfois ? J'ai beau lui répéter un nombre conséquent de fois que je n'ai que de l'amitié à son égard, il n'a pas l'air de comprendre. Ce qui me rend un peu perplexe parfois. Pourtant, je crois que je suis claire quand je le lui dis, non ?


- Johanna n'était pas comme moi, si j'ose dire. Elle n'avait pas de problème dans le maniement du sabre laser, ou celui de la Force. A l'époque où elle était initiée, elle avait déjà attiré l’œil de plus d'un maître Jedi, et notamment parmi les plus prestigieux. Je n'étais qu'un Chevalier Jedi parmi tant d'autres, avec déjà une assez mauvaise réputation à l'époque. Je ne sais pas si elle te l'a raconté mais elle m'a pourchassé pendant trois mois pour me demander de la prendre comme Padawan, elle s'est même embarquée clandestinement à bord du Firebird... et j'ai fini par accepter.


Pour toute réponse à sa question indirecte, je laisse m'échapper un léger filet de rire clair. Bien entendu que Johanna m'en a parlé de cela, et d'autres encore qu'il doit connaître… ou pas. Bon, il nous a fallu un petit temps pour s'accorder, mais Johanna m'a très vite approchée et fini par gagner assez de ma confiance pour que nous discutions de temps en temps. Je ne savais pas trop comment me placer vis-à-vis d'elle, entre respect d'une aînée et ancienne apprentie d'un même maître, mais elle a réussi à me mettre plutôt à l'aise en sa compagnie. Outre une passion égale et commune pour les connaissances, une soif de savoir intarissable qui nous a conduit à discuter de nos missions - et parfois trouvailles - respectives, nous avons discuté entre filles de tout et de rien… parfois de sujets que je ne souhaitais ou ne pouvais parler avec Maître Greystone, par timidité ou autres raisons. Bon, je l'admire aussi un peu et j'espère bien arriver à son niveau un jour quand je serais Chevalier à mon tour, elle est un modèle elle aussi.

Mais au bout de quelques semaines nous sommes devenues assez proches, et elle est maintenant pour moi une grande soeur de coeur. Modèle, qui aime parfois me taquiner gentiment et avec qui j'aime rire de temps en temps. Bardan et elle se sont fait un plaisir, aussi, de m'initier un peu à la culture mandalorienne, m'expliquer quelques traditions que je ne comprenais pas toujours au début et me donner un peu d'aide concernant la langue aussi. Vous allez me dire que j'aurais pu demander à Maître Greystone directement, mais plusieurs raisons m'en empêchaient. Un, il m'intimidait encore un peu au début et j'ai peur de le déranger avec des questions incessantes. Deux, je sais aussi que certains Jedi avaient pu lui reprocher quelques points liés à ça pour la formation de Johanna, et je ne veux pas lui apporter des ennuis à cause de ma curiosité. Trois… c'était un bon petit défi aussi que de chercher par soi-même à comprendre la culture et la langue. J'ai pu travailler ma mémoire ainsi. Quoi, c'est moins important que le reste ?


Pour en finir avec Johanna, je remarque aussi cette lueur particulière dans son regard. Je l'ai remarqué à plusieurs reprises dans son attitude qu'elle a des sentiments refoulés pour lui même si je ne suis pas certaine que cela soit réciproque. Je suis observatrice donc il ne m'a guère fallut de temps pour le déduire. Bon, ne le dites pas à Maître Greystone et Johanna, mais pendant un petit moment ça m'a poussée à garder mes distances d'avec eux, aussi discrètement que je le puisse. Je ne voulais pas qu'elle puisse croire que j'allais marcher sur ses plates-bandes, personnellement peu m'importe, c'est leurs affaires et pas les miennes. Maître Greystone est clairement pour moi mon mentor autant qu'une figure paternelle que je n'ai jamais eue, même si je ne l'admettrais pas ouvertement de peur de l'embarrasser avec cela et que cela ne soit pas réciproque, prudence élémentaire. Alors… on peut dire qu'en un sens, je la comprends Johanna, mais sur un tout autre dilemme que le sien.

Par contre là, ça rompt un peu avec le fil logique qui se constituait  pour résoudre cette question initiale sans réponse concernant le lien. On est partis du sens strict de famille, celle du sang, avec ses parents - Neth Skirata, madame Greystone dont j'ignore encore le prénom et Bardan Skirata - vers un plus ouvert de famille dans le sens d'enseignement - Maître Elena Valadiel et Johanna - donc la réponse doit être plus large que ce que je pensais à l'origine. Tout semble tourner autour de la notion de... d'entourage. Oui, entourage semble être le mot adéquat à ce moment de la déduction, comme il comprend les sphères de la famille, proches, amis et… connaissances ? Je ne vois pas où il veut en venir et en quoi cela concerne notre lien, mais c'est toujours agréable d'en apprendre un peu plus sur son passé, ça permet de mieux le connaître lui aussi. Cela dit, je reste patiente et ne dis rien, lui jetant un regard encore intrigué et un peu perdu en voyant la photographie suivante… moi.


Et oui, votre modeste narratrice quelques mois plus tôt, je dirais. Je ne m'en souvenais pas de cette photographie, ce qui me fait légèrement froncer des sourcils avec perplexité. Qui diable a pu la prendre, j'ai tendance d'ordinaire à fuir tout appareil photographique comme la peste ! Pas qu'en soi-même le fait me dérange, mais c'est que je ne suis pas très à mon aise d'être autant mis en valeur, sous le feu des projecteurs. Mm… Prudii ou Aran puisque c'est dans nos quartiers ? Plus probablement le petit droïde de modèle R9, oh Force. Je revois ainsi une de ces discussions ou simplement moments plus tranquilles dans les appartements partagés, assis dans nos sièges respectifs séparés de cette éternelle table-basse et tasse de chocolat chaud respective dans une main. Je ne lui ai jamais dit combien j'appréciais ces moments tout simples outre les trop rares missions en commun, juste pour discuter, échanger et profiter de la compagnie de l'autre. En effet, j'ai bien changée depuis les premiers jours de mon apprentissage sous sa tutelle. Si je reste discrète, encore timide et réservée, je suis moins intimidée qu'avant et j'ai un peu plus confiance en moi désormais, et je commence à très légèrement me renforcer physiquement. J'aime bien par contre le voir aussi détendu et avec un sourire aussi paisible, cela fait du bien en ces temps-ci...


- Tous les gens que tu as vu sur ces images sont ma famille. La mère qui m'a donné naissance et que je n'ai jamais eu la chance de connaître, la Jedi qui m'a pris sous son aile à l'époque où personne ne voulait d'un initié têtu et déficient, le père qui n'a pas cessé de me rechercher d'un bout à l'autre de l'univers pendant plus de quinze ans, le cousin qui m'a accepté sans réserve comme son frère d'armes et de sang, les deux droïdes surprotecteurs à qui je dois sûrement la vie une demi-douzaine de fois, l'apprentie qui m'a conforté dans mon choix de vivre en tant que Jedi et Mando, et toi.


Sa famille, hein… un léger sourire perdure sur mes lèvres à cette idée, avant que je ne bute sur les deux derniers mots. Cela ne m'avait pas frappée de suite alors qu'il avait reprit sa parole, l'impact a plutôt été à retardement le temps que je fasse le lien. Moi ? Mon humble personne sans qualités particulières et sertie de défauts à mes yeux ? Bien sûr je suis extrêmement touchée par ces mots, j'ai juste du mal à saisir cette redéfinition de la notion de base. Enfin, c'est vrai que pour moi il est la figure… oh et puis zut, allons droit au but, le père que je n'ai jamais eu surtout que je n'ai jamais pu connaître le mien de sang. Mère, deuxième mère, père, cousin-presque-frère, compagnons droïdes loyaux, ancienne apprentie, ça je comprends. Mais moi… qu'ai-je de bon en moi pour mériter cet honneur ? Se pourrait-il que… je reporte mon regard bleuté si expressif dans le sien, surprise, et honorée bien sûr. Il avait tourné son visage dans ma direction, et reprend bientôt la parole d'une même voix douce. Maître Greystone, tourné vers moi tout en parlant et gardant l'appareil d'une main, pose l'autre main sur mon épaule.


- Je t'ai vu devenir une Jedi accomplie, une jeune femme qui a confiance en elle. Danaé te doit la vie, en dépit de ce que tu penses, et c'est un honneur pour moi d'être ton mentor. Si cela peut te rassurer, je n'ai pas eu d'expérience de ce genre, que ce soit avec mon propre maître ou avec Johanna. Tu t'es ouverte à moi pour me laisser t'aider, comme je me suis rendu à toi en m'invitant dans ton esprit. Cela demande une très grande confiance, et un lien qui va au delà d'une relation Maître/Padawan ou d'amis. Je te considère comme ma famille, Lenia, la fille que je n'ai jamais eu et que je voudrais avoir.


Si mon coeur avait raté un battement un peu plus tôt, là il vient probablement d'en rater deux consécutifs. Mon caractère humble fait que je ressens toujours une petite pointe de gêne face aux compliments que je peux recevoir, même mérités ma modestie - peut être un peu trop prononcée pour mon propre bien -  rappelle toujours ainsi son existence. Je suis bien entendu déjà honorée d'apprendre qu'il me comprend au sein de son entourage, c'est déjà beaucoup signifier pour moi. Passant brièvement une main dans mes cheveux sous l'effet donc de la gêne, je suis heureuse de savoir qu'actuellement je peux me rendre utile et rendre honneur à son enseignement comme apprentie de l'Ordre Jedi, et bien entendu ça fait plaisir de savoir que je suis dans la bonne direction et qu'il est satisfait de ma progression, mais je ne sais pas si mes faits sont louables au point d'être honoré d'être mon mentor… mais c'est agréable à entendre ! Je ne suis pas des plus convaincues en ce qui concerne Danaé, pour moi je n'ai fait que mon devoir envers une amie, une mission confiée par mon Maître et envers l'Ordre. Et je n'estime pas avoir si bien accompli ma mission comme elle a été blessée, elle n'aurait pas dû l'être perfectionniste que je suis et resterais.  

Néanmoins je reste attentive à son propos, les yeux de plus en plus surpris agréablement au fur et à mesure. J'ai du mal à réaliser, mais je sais qu'il dit la vérité, surtout en ce qui me concerne. Je me suis ouverte à lui effectivement, car j'ai estimé et je continue d'estimer que je peux lui faire entièrement confiance et qu'il pouvait m'aider… et aussi parce qu'il occupe cette place inavouée de figure paternelle, soit. Mais comme c'était la première fois que je vivais ce genre d'expérience, je n'étais pas consciente des risques éventuels et que je n'étais pas la seule à m'être placée en position de "vulnérabilité" si j'ose dire. J'espère qu'il n' a pas mal compris mes propos, ce que je demandais n'était pas si j'étais la seule avec qui ce genre de chose était advenu, mais plutôt s'il en savait plus que moi sur ce genre de phénomènes. Oh là là, j'espère qu'il m'a bien compris, il ne manquerait plus que je passe pour une… une quoi ? Enfin, vous voyez, une égocentrique ou pire encore ! Bon, je me calme en me rendant compte qu'il semble l'avoir entendu dans le sens que je suivais, ça me rassure. Une très grande confiance… ça je veux bien le croire, maintenant que je prend conscience de l'entièreté du fait. Et j'en suis honorée - mais combien de fois vais-je vous ressortir ce mot ? Je me le demande, quelqu'un veut compter ? - alors qu'il a fixé son regard bleu-vert dans le mien, des plus sérieux alors qu'il me dit tout ceci. Alors… un lien plus profond que celui habituel Maître - Apprentie ? C'est une nouveauté assurément pour moi, mais ça encore, je suis. La suite me prend de court, dans le bon sens.


- Je sais que je ne pourrai jamais remplacer le père et la mère que tu as perdus mais je vais être là pour toi, Lenia. Je veux que tu aies la conviction la plus certaine que tu ne seras jamais seule, et que tu seras toujours aimée pas parce que tu es une Jedi, mais pour la personne que tu es. Ni kyr'tayl gai sa'ad.


Sa fille… ce serait donc réciproque ? Vraiment ? J'ose à peine croire que je ne me trompais pas, que je ne me faisais pas des idées comme je le pensais. Mon esprit est resté bloqué sur le "Fille que je n'ai jamais eu et que je voudrais avoir" bien que j'écoute et enregistre la suite. Oh, la tête de stupeur - positive - profonde que je dois tirer vaut sans doute son pesant de crédits galactiques. Je n'en reviens juste pas, presque je me demanderais si je suis en train de rêver, si tout ce qu'il s'est passé n'était qu'un beau songe et que je vais me réveiller dans ma chambre ou ma cabine sur le Firebird. Mais non, c'est bien la réalité, je suis incrédule, estomaquée et tout ce que vous voulez, mais irradiant d'une joie stupéfaite que je ne pensais pas pouvoir ressentir de mon coeur blessé, grandissant de seconde en seconde alors que je reste silencieuse quelques bonnes secondes le temps d'intégrer ce qu'il me dit et me propose. Je reconnais les mots mandaloriens et je sais ce qu'ils veulent dire, et en quelle occasion ils sont employés. Je sais ce que cela signifie, je suis tout à fait d'accord pour le reconnaître comme mon père adoptif, le sentiment est réciproque mais seulement je ne sais pas comment le lui dire ou faire comprendre.

Je sais que Maître Greystone adore me surprendre, et bien là je dois avouer qu'il a bel et bien réussi. Je ne m'y attendais pas du tout, persuadée que j'étais que je devrais refouler cette affection presque filiale à son égard. J'ai souvent été déçue et trahie par les Adultes avant de venir dans le Temple Jedi, ou même lors de certaines missions avec des alliés, et cela a fait très mal, je n'ai jamais oublié bien que je ne cherche jamais la vengeance et que je ne sois pas rancunière pour un sol. Alors forcément, je suis méfiante et je ne sais plus comment réagir en ce genre de situations, je ne sais plus m'exprimer. Je ne le quitte pas des yeux, bouche légèrement entrouverte qui se referme alternativement de stupeur profonde, avec des traits si clairs comme de l'eau de source comme je n'en tire jamais dans ma réserve habituelle. Mes mains sont légèrement tremblantes comme je viens de comprendre ce qu'il vient de dire, et mes yeux bleus sont plus vifs et lumineux que jamais ils n'ont été depuis très longtemps. Mon esprit tourne à trois cent à l'heure alors que je cherche, sans succès, mes mots. Je sais que je dois dire quelque chose, ou le lui faire comprendre ou il va se méprendre en prenant mon silence pour un refus. Kriff, mes cordes vocales c'est pas le bon moment pour tomber en grève ! Un prisme assez complexe et riche d'émotions positives bouillonne en moi, teinté de la frustration de ne pouvoir les exprimer sur le moment. Sith, si l'on me refuse la parole… Bon. On va prendre le wookie par les épaules dans ce cas.

Je sais, ce qui va suivre est très inhabituel de ma part, et à noter dans les annales ou marquer d'une pierre blanche ce jour-là. Mais à défaut de mots en l'absence de ma voix et de capacité de le transmettre mentalement, je dois en revenir à un acte concret. On dit bien qu'un geste vaut mieux parfois que mille mots, alors je prie la Force pour que cela soit vrai au vu de ce que je compte faire. Vous voyez, la digne Apprentie Jedi toujours calme, sereine en apparence et totalement sûre de son sang froid extérieur ? Ben imaginez la même jeune fille de seize ans qui se jette dans les bras de son mentor - père adoptif sans le moindre préambule pour l'étreindre, avec une vigueur inattendue quand on connait sa réserve habituelle. Aurais-je eu des mots, je l'aurais fait plus timidement je pense les premières minutes, histoire de me rassurer et sonder sa réaction, mais la frustration de ne pouvoir m'exprimer a fait sauter cette étape transitoire. Je ne contrôle pas les sanglots qui m'échappent - de choc mais cette fois infiniment positif - cela en met un coup dans ma dignité habituelle, mais en espace privé je m'en remettrais. Pour une fois que je peux être moi-même, cette moi que je viens de redécouvrir, on me le pardonnera je pense. Inquiète quelques secondes, je sens cette dernière fondre et n'en rien rester alors qu'il répond actuellement à mon geste, dispersant mes dernières craintes en voyant que j'ai bien compris ce que je croyais comprendre. En effet, il me le retourne en me serrant fort contre lui, et je l'entends rajouter, sans doute percevant ma frustration je pense :


- Il n'y a pas besoin de mots, Lenia. Je sais ce que tu ressens et cela me suffit, ad'ika.



En silence et sans bouger, je le laisse ressentir ma reconnaissance infinie, joyeuse comme je ne l'ai rarement… voir peut-être jamais été d'aussi loin que je me souvienne, depuis au moins douze ans. Oui, c'est vrai, les mots ne sont pas le seul moyen d'exprimer ce que l'on ressent. Et comme je m'en rendrais plus encore compte quelques années plus tard, il y a certaines choses qu'il vaut mieux dire un peu trop tôt que trop tard…


[Fin du RP]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé] [Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler  (pv Aldrian) [Terminé] I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

[Flashback +139 ABY] Discussions et oser enfin en parler (pv Aldrian) [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Faire de la politique, est-ce un euphémisme pour parler du mensonge ? [PV Leelou]
» [FLASHBACK +129] L'avenir de la galaxie fait les quatre cents coups [PV Dante Garvan]
» L'Empire à ses trousses [PV, Yan, Aldrian, Anya, Demeteris]
» Flashback: La tempête se déchaine [Unique]
» Le Secret De La Pyramide ( PV: Veasidia Invierre, Aldrian Greystone )

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Star Wars Destiny :: Naboo [Empire] :: Ancien Temple Jedi-