Je pris le paquet de glace sur le comptoir et l'appliquai contre mon oeil en poussant en soupir de soulagement. Puis je lorgnai le bar et fit signe au serveur, un Bimm assez maladroit mais au moins prompt à servir une gorge asséchée, un verre de whiskey. Aussitôt demandé aussitôt fait mon verre, à moitié vide lorsqu'il le posa en tremblant sur la table, m'atterrit dans l'autre main. Je lui lançai un regard noir et il remplit le manque rapidement tout en essuyant de l'autre main le précieux liquide perdu. Après en avoir vidé un puis deux et enfin trois je jetai mes crédits sur le comptoir et me levai en faisant attention - ce qui ne m'empêcha pas de grogner de douleur lorsque je sentis ma hanche se remettre pour la énième fois en place. Les larmes aux yeux je boitillai jusqu'à une table et m'y assit.

Par les os noirs de l'Empereur je détestais me faire doubler... Qui apprécie me diriez vous ? Je ne sais pas mais une chose est sûre c'est que je déteste ça. Faisant craquer mon cou endolori et mes jointures des doigts je pris le datapad à ma ceinture et relut mon rapport de mission. J'avais pour ainsi dire l'habitude de mettre à l'écrit chaque de mes missions et je regardai fixement une chose : la case "ECHEC". Je ne pouvais pas la cocher... Elle s'était incroyablement bien déroulée du début à la fin. Enfin presque... Je vous explique : j'avais été chargé par un Hutt - dont j'ai oublié le nom mais cela ne change rien à l'histoire - de récupérer un bouclier inédit dans un petit entrepôt qu'on soupçonnait d'appartenir à la République. Crédits et contrat en poche j'avais accepté et m'étais rendu une planète un peu perdue et avait infiltré le dit-laboratoire. J'avais alors avec moi un petit génie de l'informatique - un des protégés du Hutt - qui avait cracké en moins de temps qu'il ne le faut les plans et on s'était envolé, ni vu ni connu. Cependant lorsque j'avais regagné Dargulli où se trouvait la planque de mon employeur je m'étais fait prendre à part et littéralement fait tabasser à coups de poings. Et lorsque ce sont des Rodiens et des Gamorréens qui vous frappent je peux vous le dire on le sent passer. Ils m'avaient laissés pour mort et j'avais fini dans un hospice pendant deux semaines. On n'avait dû me prendre pour un chasseur de primes raté parce qu'on m'avait offert une armure - bien que de seconde main. Enfin offrir... On me l'avait refilé à prix cassé et ayant déjà un plan en tête pour me venger.

Je regardai mon reflet dans l'image et je compris pourquoi j'avais fait peur au Bimm lorsque j'étais apparu devant lui. Mon armure noire avait beaucoup de classe - malgré la maigre protection qu'elle m'apportait - et le chèche pourpre dont je m'étais entouré le crâne et le bas du visage contribuait amplement à ajouter un côté exotique et meurtrier à mon apparence - sans compter sur mon oeil au beurre noir et mon nez désormais cassé mais ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait. M'étirant je regardai autour de moi et vit une silhouette s'approchait de ma table. Très certainement mon contact pour exercer ma vengeance. Je me levai et fis signe à l'homme - où qui qu'il puisse être - d'approcher et lui sourit.

"Bienvenu mercenaire. Je suis l'Ombre Blanche et je souhaiterai m'offrir vos services..."

Un Mon Calamari... Et bien ce n'est pas ce qu'on pouvait appeler le meilleur des alliés. Non pas que je fus spécifiquement xénophobe bien que je susse que mon éducation me poussait à l'être mais ces derniers en plus de ressembler et de sentir tout comme des saumons ils étaient de piètres combattants en ce qui concernait le combat terrestre et même amphibie, combien de batailles avaient ils réussi à perdre sur leur planète et pire encore sous leurs eaux ? Trop. Cependant ils faisaient souvent d'excellents officiers de Marine et parfois de merveilleux stratèges. Cependant celui là semblait tout droit sorti des bas fonds de la ville et je ne vis guère un éclair d'intelligence brillait dans ses yeux. Cependant je n'avais guère eu affaire avec ses compatriotes et il était vrai que je ne pouvais être qualifié de référence en ce qui concernait leur intelligence et leurs morphologies. Je savais très bien interprétait des gestes et faits mais ces expressions de visage s'il en avait je ne connaissais guère. Et quelqu'un que je connaissais pas et dans lequel je ne pouvais lire se voyait faire face à un visage de glace. Après avoir bu un verre - après tout c'était le mercenaire qui payait sa tournée - je posai une datacard sur la table ainsi que plusieurs puces de crédits.

"Bien je vais vous expliquer ce que nous allons faire. Dans cette datacard vous trouverez l'ensemble de notre contrat. J'ai récemment eu affaire avec un Hutt qui vit dans son palais à l'extérieur de la ville et je souhaiterais me venger en dérobant un objet. Ou plutôt devrais dire récupérer étant donner qu'il me l'a lui même volé. Pour ce qui est de pénétrer dans le palais et pirater la majorité des équipements je sais qu'il y'aura sûrement des gardes. Mais je désire faire plus et laisser un message marquant à notre ami le baveux. Je compte entrer discrètement dans son palais et en ressortir de force. Et pour cela il me faut un ailier et un combattant, voilà pourquoi je vous ai contacté..."

Je me penchai vers le Mon Calamari et lui tendit la main en lui adressant mon premier sourire depuis mon passage à tabac.

"Alors partant ?"

Se faire passer pour des gardes ? Mais quelle blague ! Même si les criminels de Darguli n'étaient pas parmi les plus malins il ne fallait tout de même pas exagérer ! Même le plus aveugle des gardes savaient d'une manière ou d'une autre qui travaillaient pour son patron et je savais parfaitement que les mercenaires étaient loin d'être les espions les plus doués de la terre. Prendre la place d'un garde demander des jours et des jours de préparation, de mimes, d'observation... C'était un véritable art qu'il fallait manier avec tact et précaution car la moindre erreur pouvait coûter la mort. Et rester vivant était une chose relativement importante.

Ainsi on pouvait éliminer toute tentative de pénétrer en se faisant passer pour des gardes, de même pour ce qui était de pénétrer via les égouts. Ces derniers étaient protégés par d'épaisses grilles en duracier et à moins de n'être possesseur d'une sabre laser c'était impossible d'infiltrer les souterrains avec discrétion. Cependant l'idée de pénétrer déguisé était une très bonne idée et j'avais quelques informations quant à quelles types de personne pouvaient pénétrer facilement dans le palais du Hutt... Souriant d'un air goguenard je posais ma main sur l'épaule du Mon Cal et lui fit un grand clin d'oeil.

"Ecoute l'ami j'ai trouvé ce qu'on va faire... Retrouve moi dans une heure non loin du palais nous allons pénétrer plus que facilement dans le palais de notre cible."

Sautant du véhicule lorsqu'il ralentit pour laisser passer un speeder-pompier je remis en place mon chèche et me glissai entre les ruelles de Dargulli dans le but de trouver ce que je recherchais : une herbe qui faisait frémir les plus puissants des junkies mais également les vêtements qui siéraient au Baron Norkish...


Quelques heures plus tard c'était un duo fort étrange qui se présenta devant le palais du puissant Hutt. Le premier était sans aucun doute un mercenaire ou un garde du corps - ce qui faisait sûrement de lui un homme plus loyal - de part son armure composite et hight tech. Malgré la surprise de voir un Mon Calamari dans le milieu criminel de part leurs traditions clairement opposées au crime de toute sorte les gardes virent en lui un combattant tout comme eux et leur attention passa rapidement au second homme, qui n'était autre que moi. Contrairement à mon déguisement plus tôt dans la journée j'étais désormais plus grand d'une bonne dizaine de centimètres de part mes riches bottes en cuir de nerf noires, mes cheveux étaient d'un beau blond patiné et me tombait sur les épaules et mon nez avait perdu ses formes brisées et étaient légèrement plus long et aquilin. Mes yeux quant à eux étaient devenus d'un beau bleu foncé et étaient légèrement fermés, comme si j'étais sous le coup de la fatigue et du stress. Mes vêtements quant à eux étaient quelque peu simplistes : un costume trois pièces de seconde main et un beau chapeau à large bords. Je souris aux deux Rodiens qui montaient la garde et leur montraient mon attache-case.

"Bonjour, je viens rendre visite à votre employeur. Annoncez le Baron Nordish je vous prie, j'ai des articles qui vont l'intéresser. Dépêchez vous voyons !"

Mon ton guindé et hautain firent tordre les trompes des deux gardes qui n'avaient sûrement qu'une envie : placer leur blaster sur ma tempe et faire feu. Cependant cela leur était interdit et l'homme qui se trouvait face à eux semblait clairement être un associé de leur porte monnaie - tout du moins pour le peu que l'énorme limace acceptait de cracher. Haussant finalement les épaules ils ne prirent pas la peine de contacter leur patron et ouvrirent la porte, me guidant mon compagnon et moi dans la forteresse de mon ennemi. Au bout d'une dizaine de minutes je repérai un couloir latéral menant à une grande pièce et plusieurs terminaux informatiques. Prenant une profonde respiration je me plaignis de la chaleur et ôtai mon chapeau. Au bout d'une minute de plainte un Rodien exaspéré se tourna avec colère vers moi et me foudroya du regard pour se prendre un coup de poing en pleine face. Je roulai dès lors sur le côté et me retrouvai derrière son compagnon qui se retrouva une lame plantée dans la moelle épinière. Il s'effondra sans bruit et je fis à mon compagnon de cacher les corps.

"Couvrez moi."

Je me mis dès lors à courir vers le terminal et l'activai, prêt à hacker les plans du Hutt.

Par chance les serveurs du Hutt étaient loin d'être ceux de la République que j'avais piraté des dizaines de fois ou encore ceux de l'Empire qu'il m'étaient arrivés d'utiliser dans le cadre de mes missions. Les différents pares-feu et sécurités qui constituaient le coeur du système informatique du Hutt n'étaient qu'un ramassis de programmes divers et variés dont les origines étaient de toute parts et parfois dans un langage étrange. Mais par chance ce n'était pas difficile de mettre en place un rapide coup de main pour accéder au coeur même codage - un redémarrage forcé suivi d'une demande d'affichage de l'erreur et ainsi je me retrouvai plongé dans un monde mêlant Basic, Rodien et binaire. Par chance je savais me servir de ces différentes langues et codes, accédant en seulement une minute ou deux à l'accès direct de tout le complexe informatique du Hutt.

Ainsi j'arrivais jusqu'à la sécurité qui protégeait les différents plans que j'avais dérobé - et dont je me rappelais la configuration informatique et les piratai rapidement pour les diriger vers le datapad branché au serveur avant de les supprimer et de les remplacer par des images assez violentes de Hutt éventrés. Une petite vengeance personnelle à laquelle j'ajoutais une série de faux comptes, qui mettrait très certainement en rogne une partie des clients du Hutt et encore plus la gigantesque limace. Alors que je m'apprêtai à me déconnecter du serveur mon allié m'alerta que les ennemis approchaient rapidement. Fronçant les sourcils je grognai à son adresse et me replongeai dans le serveur, demandant la fermeture générale des portes mais l'ouverture de celle permettant l'évacuation. Je me levai, pris mon datapad et fis signe au mercenaire de me suivre.

Ainsi nous nous enfonçâmes dans les méandres des couloirs, évitant les patrouilles piégées et devant faire de nombreux détours pour éviter les portes fermées. Peu à peu nous nous rapprochâmes des murs de la citadelle. Cependant nous eûmes le malheur de croiser toute une équipée de mercenaires qui nous accueillirent avec un feu nourri qui fait instantanément surchauffé le métal derrière lequel je m'abritai. Obligé de quitter ma couverture je plongeai au sol, lançant au passage ma grenade contre le mur. L'explosion m'aveugla et l'onde de choc m'envoya contre un mur m'arrachant un grand cri de douleur lorsqu'elle raviva mes blessures. Puis je me redressai, tenant mes côtés pour voir un tas de cadavres ennemis ainsi qu'un trou béant vers... la liberté. Ainsi Nogget et moi courûmes à travers le no'man's land qui s'étirait entre la citadelle et la ville et nous nous réfugiâmes à l'astroport. Dès lors malgré ma douleur je lui adressai mes adieux.

"Ecoute vieux c'était un plaisir de bosser avec toi. On leur a mis une sacrée raclée... Bon j'ai rien à te payer excuse moi... Ca te dirait de prendre ces plans ? Rien de bien important mais ça pourrait te servir à l'occasion. Qu'est ce que tu en penses ?"

[Désolé du retard bac blanc + BNSSA + PSE2 m'ont bouffé pas mal de temps. Tu réponds et on clos ? ]