Confidences sur l'étang du crépuscule [PV : Anaru Glittertind]

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Tout n'était que calme et tranquillité, le vent avait cessé de souffler et le silence avait reprit ses droits, troubler par le bruit lointain des chutes d'eaux. Sous la lumière faiblissante du soleil, Arsenicia observait l'eau se jeter du haut de ces falaises. L'eau semblait être aussi pure que le cristal et prenait une teinte orangée alors que l'astre du jour déclinait lentement. Dans une heure, peut être deux, la nuit s'installera et la lune viendrait prendre sa place dans la voute céleste accompagnée de milliers d'étoiles. Nicia avait toujours particulièrement appréciée la nuit, son calme et sa tranquillité. Ici, sur Naboo, il y avait encore des endroits dépourvus de toute installation humaine, comme ici, près de ces chutes. La contrée des lacs avait gardée toute sa beauté malgré les années et les guerres qui les avaient ponctués.

La Jedi passa sa main dans sa chevelure en soupirant d'aise puis s'approcha de l'eau claire. Elle se pencha et y trempa la main puis s'aspergea le visage afin de se rafraichir un peu. Elle vint ensuite s'asseoir sur son séant, à même le sol, et posa sur l'herbe un sac duquel elle sortie un livre à l'apparence très ancienne. Les livres n'étaient plus très courants dans la Galaxie, tout avait été remplacés par des données numériques. Nicia préférait et de très loin la sensation des pages sous ses doigts, l'odeur de l'encre et des feuilles. Elle prit de quoi écrire puis prit une nouvelle page blanche. Son regard se perdit dans la contemplation du paysage l'espace de quelques instants, puis elle se mit à écrire, couvrant peu à peu la page de son élégante écriture, traçant des mots qui n'avaient de sens que pour elle. Arsenicia venait de très loin, d'une planète dont elle avait toujours, comme Fay et les autres membres de sa race devenus Jedi, gardé les coordonnés et le nom pour elle. Elle ne tenait pas à ce que son monde soit découvert, car là-bas la guerre était quelque chose d'inconnu. Son peuple avait toujours vécu dans la sérénité, gardien de leur monde et d'un savoir ancien. Nicia possédait elle-même une partie de ce savoir, couché dans les pages de ce livre auquel elle tenait beaucoup. Elle était la seule capable de lire ce qui s'y trouvait et c'était très bien ainsi. Si un jour quelqu'un venait à le lui voler, le pourcentage de chance pour que le voleur parvienne à le lire était quasiment nul, pour ne pas dire totalement. Certains secrets doivent le rester, pour le bien de tous.

Près d'une demi-heure plus tard, Arsenicia se redressa, sa nuque craquant assez bruyamment afin de lui signifier son indignation. Passant sa main droit dans sa nuque, elle se massa la base du cou en grimaçant. Il était vrai que la position qu'elle avait adoptée pour écrire n'était guère conseillée pour la colonne vertébrale ... Prenant appui sur sa main droite, elle se releva en soupirant. Elle rangea ensuite son livre et son matériel puis s'approcha à nouveau de la berge. Nicia se retourna rapidement et observa brièvement le soleil. Il lui restait encore une heure avant qu'il ne se couche, bien assai pour se détendre un peu selon elle. La grande maîtresse fit glisser sa bure de ses épaules et la posa sur une pierre qui se trouvait là, puis elle s'assura d'être parfaitement seule et retira le reste de ses vêtements. Un long frisson lui parcouru l'échine lorsqu'elle pénétra dans l'eau, mais son corps ne tarda pas à s'acclimater à cette nouvelle température et c'est avec plaisir qu'elle plongea sous la surface, mais sa vision floutée à cause de l'eau ne l'empêcha guère de nager jusqu'au fond avec une certaine aisance puis de remonter aussi vite que possible. Perçant la surface, elle prit une grande bouffée d'oxygène avant de regarder le petit caillou qu'elle avait réussi à ramasser au fond et qu'elle tenait dans la paume de sa main. Elle se rapprocha du bord afin d'avoir pied puis le fit l'éviter au niveau de son visage avant de le propulser au loin et de le regarder percer la surface accompagner d'un léger « plouf » sonore.

Soupirant une nouvelle fois d'aise, la Jedi se laissa flotter sur le dos, son regard se perdant dans la beauté du ciel et des nuages qui avaient prit une teinte rose-orangée. Le contact de l'eau avait toujours eu le don de l'apaiser, peut être était-ce parce qu'elle était née entourée d'eau. Sa planète en était recouverte aux trois quart et le continent n'était même pas occupé par son peuple. Non, les siens avait préféré s'installer sur l'eau il y a de cela des milliers d'années ... et ça n'avait pas changé depuis. Une dizaine de minutes plus tard, Nicia rouvrit les yeux qu'elle avait inconsciemment fermés. Un nouveau frisson parcouru son corps et hérissa sa peau. Nicia comprit qu'il était temps pour elle se sortir de l'eau si elle tenait à ne pas attraper froid.

Lorsque ses pieds nus entrèrent en contact avec l'herbe, Nicia sentit clairement une présence toute proche. Elle était lumineuse, il s'agissait donc d'un Jedi. Il ne fallut pas longtemps à la grande maîtresse pour reconnaitre ici l'aura d'Anaru Glittertind. Nicia n'était pas du genre pudique, elle s'assumait totalement, mais elle ne demeura pas en tenue d'Eve pour autant.

Dos à Anaru, elle fit glisser sa bure noire sur ses épaules, mais dans ce geste naturellement long, elle laissa tout le temps à la Maître Jedi d'apercevoir les deux cicatrices parallèles l'une à l'autre qui ornaient son dos depuis quelques années maintenant. Elle tourna légèrement la tête vers la Zelosienne et tint ces quelques mots de son habituelle voix grave et envoutant afin de lui signifier qu'elle l'avait sentit.

« Bonsoir, Anaru. »

Elle n'enfila pas les manches de sa bure afin de pouvoir se rhabiller sans soucis. Elle mit son pantalon puis enfila un débardeur noir qui se trouvait dans son sac. Retirant sa bure d'un geste sec, elle la laissa tomber sur l'herbe alors qu'elle venait s'asseoir sur le rocher le plus proche afin de remettre ses bottes, sa longue chevelure brune aux mèches bleutées encore humide cascadant sur ses épaules et dans son dos. Lorsqu'elle se redressa, elle posa son regard azuré sur la jeune Jedi, l'air tout à fait sereine et nullement gênée qu'elle l'ait vu dénudée.

« J'espère que tu vas bien, même après toute cette histoire. » dit-elle en faisant référence aux évènements d'Almas et à l'enquête qui en avait découlé afin d'innocenter ou condamner Anaru.

[i]Au loin, le soleil c'était rapproché de l'horizon, bientôt la nuit et les étoiles allaient arriver, précédant la lune de quelques minutes. Posant à nouveau son regard sur Anaru, Nicia entreprit de peigner ses longs cheveux puis de les laisser sécher à l'air libre. Passant la gauche sur son bras droit, elle caressa distraitement les cicatrices qui l'ornaient alors qu'elle se rapprochait de la Maître Jedi. Depuis que son bras droit avait ces marques, sa peau était devenue plus sensible au toucher et lorsqu'on savait s'y prendre une simple caresse suffisait à déclencher d'incontrôlables frissons chez Arsenicia, c'était d'ailleurs la même chose avec les cicatrices de son dos... Mais ce n'était pas donné à tout le monde de poser de tels gestes sur la grande maîtresse. Dominant Anaru de son mètre quatre-vingt-cinq, Nicia l'invita à s'asseoir dans l'herbe afin d'être plus tranquille pour parler, parce que la Jedi sentait qu'Anaru en avait besoin, de parler.

« En tout cas j'espère que tu as bien profité de la vue, ce n'est pas donné à tout le monde. » Déclara t-elle, franchement amusée par la situation, mais elle reprit très vite son sérieux. « Plus sérieusement, que fais tu ici ? Les Zelosiens n'aiment pas le noir si je ne m'abuse et ce pour de bonnes raisons. »

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Étrangement, l' ambiance du Temple avait quelque peu saturé mon esprit. Un oppressant besoin de voir l' extérieur et de flirter avec la verdure s' imposait, alors, j' avais entrepris de m' éclipser pour la journée, songeant que une journée de marche rassainirait mes idées. Après avoir traversé la cité de Theed, puis les champs de culture alentour, j' avais finalement atteint les vastes et hautes étendues d' herbes fraiches de la contrée.

J' avais essayé de méditer, mais rien à faire, les semaines précédentes passaient en boucle dans les flots éveillé de ma conscience. Par la suite, j' avais tenté d' épuiser l' esprit à la lecture de l' immensité du savoir éclairé et érudit des ouvrages de Temple; d' évertuer à atténuer la vigueur de mon corps en parcourant de mon allure endiablé les chemins et allées qui parsemaient et divisaient la contrée des lacs de sa terre sèches et retournées. Et pourtant, ce serpent enlacé dans le fil de mes lucides pensées semblait s' être confortablement installée. Puis ressasser toute cette histoire ... Quel intérêt ? ... J' avais bien été relaxée finalement, non ? ... Et pourtant, le moindre échos de mon essence ne pouvait stopper cette allure d' élucubration vénéneuse.

À force de courir et de ressasser ces intraitables événements passés, le soleil avait fini par déposer son voile occultant sur les vallées, j' étais fatiguée de penser et de marcher. De plus, je commençais à peine à rebrousser mon parcours alors que ce fiel de la nuit et de sa lune grisâtre tendaient à me surplomber, elles m' avaient rattrapé.

J' étais harassée, les muscles de mes jambes se tirer dans des cris de protestations sourdes et crispantes aux moindres pas qui me permettait d' avancer dans cette plaine vallonée d' herbacées, cela n' enraya guère la vigueur ma marche pour autant. Décidée et ô combien déterminée à rejoindre les volutes de lumières du Temple avant que l' étouffante noirceur ne parvienne à mes émeraudes, mon instinct botanique ne consentait guère de se voir ainsi distancer par l' astre du jour, m' ayant prise de cours. Je ne levais plus mes yeux verts, vifs et attentifs sur le couvercle qui se refermait au risque de grogner ... Un furtif soupir s' échappa de mes lèvres.

Mes yeux se levèrent vers ce ciel ayant perdu toute splendeur diurne, délaissant sa chaleur épurée, flamboyante ou apaisante, et ses magnifiques teintes azurés afin de prendre un étrange dégradé, alliant un rose-violacé à celui d' une immense couleur d' or. Néanmoins, les minutes s' écoulant inexorablement, la voute céleste perdait en luminosité et en saturation afin de ne devenir qu' une soupe insipide de diverses nuances de gris et de noir oxydée ...

Ainsi, le soleil tombait lourdement. Bientôt je le savais, je serais entièrement dépendante de la Force, ne pouvant compter que sur elle seule pour me diriger, me guider dans les ténèbres des obscures lueurs que mes éclats d' âmes ne pouvaient percevoir ... Mais peu importe, j' avais l' habitude ... D' ailleurs n' était ce pas ce que l' on m' avait enseigné depuis quelques années ?

Enfin ... Malgré tout je ne supportais toujours pas le faite de me retrouver dans l' obscurité. Cela m' était aussi agaçant que d' écouter un politicien parler d' honnêté ou de franc jeu ... Et de nos jours ce genre d' élucubrations fastidieuse allaient de bon train ... Je poussai un soupir, me demandant si la raison perdurait au travers de la guerre qui semblait gronder dans un silence lourd et imposant, dissimulée par la vague nécrotique d'un retour de l' Ordre Noire.

Arrivant au bord de la cascade qui crachait l' écume de sa puissance, j' étendis mon regard sur l' horizon, je pouvais encore percevoir quelques fleurs dont l' éclat des couleurs venaient rehausser le ton de l' uniformité verdoyante et avenante de la plaine. Étant face au précipice d' une centaine de mètres, je suivis la corniche espérant lucidement y déceler un raccourcit afin de rejoindre l' étendu d' herbacées et d'angiospermes rapidement. Laissant la Force couler puis s'imprégner de mon être, elle guida mon esprit jusque vers un monticule de terre meuble se situant juste au pied de la falaise au bord de laquelle je me trouvais ...

D' une brève impulsion du talon, mon pied d' appuie m'envoya en avant, puis mon corps entier absorbé fut rappelé à la terre par la gravité qui revendiquait son droit. Les frottements de l'air sifflant dans mes oreilles pointues, mes longs fils de jade fouettant le vent, j' atterri avec svelte et légèreté sur le sol aux longues herbes rêches. J' entamai de nouveau ma marche, m' éloignant des véhéments bruissement de l' eau, une cinquantaine de mètres plus tard et je du à nouveau m' interrompre dans mon avancée ... Ma conscience toujours en cohésion avec l' Omniprésence qui régissait la moindre parcelle d' énergie de nos essences, je su l' entendre me susurrer une vérité éclairé emprunt à la véracité ...

... Une Aura Aux Moeurs Éclairé ...

Percevant alors les ondes aux travers de la Force, je pu reconnaître le fluide de clarté et de paix qui émanait doucement du Maître Ombrelune ... Je fronçais des sur-cils, tout d' abord contrariée, j' aurais du deviné plus tôt qu' une présente personne se mouvait non loin de moi, si je n'avais eu l' esprit écrasé par le fil insatiable de mes pensées qui ces temps-ci m' étaient d' une austère compagnie ... * C'est dans les nuits les plus obscures que les lumières que nous sommes brillent le plus. * ... Mon Maître m' avait bien souvent répété cet adage et, il m' apparaissait clairement, qu' ici la situation l' éveillait ...

J' entrepris de continuer ma marche allant vers la fine silhouette qui s' échappait des eaux troublées par le remous permanent des cascades ... Je secouais de la tête, perplexe ... Un léger détail m' échappait ... Fort fortuitement pour moi, il y avait toujours assez d' incidence lumineuse afin que mes mutines amandes de jade ne fussent pas entièrement aveuglés par le poids de leur cécité, leur permettant alors de se plisser dans l' espoir de comprendre d' où venait cet élément abscons qui venait ainsi troubler ma vision ... Improbable.

Ma bouche béate s'ouvrit stupéfaite, surprises mes amandes s' arrondirent, un bréve inspiration empli mes poumons, créant de sorte une coupure dans ma respiration. * Merde. * ... Apercevant ainsi les courbes délicatement dessinées de la Grand Maître, mes canines se serrèrent, crispées et gênées d' entrevoir ma supérieure en tenue frivole et légère ... Pas qu' elle fût détestable ou bien même pitoyable dans son exquise nudité ... Bien au contraire ! ... Cependant, si à cet incident se juxtaposait mes derniers antécédents ... Non, sincèrement je n' en avais guère besoin !

Ma frimousse curieuse ne fut désireuse d' en voir plus, l' âme entêté qui la supervisait respectait que trop son Maître afin d' oser reluquer d' autant plus les formes envieuses et imberbes de la Jedi, d' ailleurs cet impérieux commandement pris d' autant plus d' importance lorsque mes prunelles pussent constater que ce dos n' était pas de la pureté qu' elle aurait du être, et que deux longues cicatrices, témoins d' une sombre période passée s' imposaient sur la peau d' Arsenicia. Mon minois décoinça mes dents, refermant mes lèvres, je commençais à reculer afin de laisser à Maître Ombrelune le temps et le soin se revêtir en toute tranquillité ...

- Bonsoir Anaru.

Je jurai mentalement !
Un sourire s' afficha sur mon visage instantanément vert, crispé de tout mon long, un rire étranglé s' en échappa, levant ma main gauche, je fis un signe à la Grand Maître qui ne semblait nullement troublée par ma soudaine présence, bien trop occupée à enfiler ses bottes ...

- Bon ... Bonsoir Maître Ombrelune ...

Finalement, la Jedie posa sur moi ses deux mirettes d' azurs, je lui rendis son regard, le vert piquant encore mes pommettes. Mal à l' aise, je me grattais négligemment le haut de la temple du bout de l' index, tâchant toutefois de contenir ma gêne alors qu' Arsenicia entamait de démêler vivement sa crinière brune et bleuté.

- J'espère que tu vas bien, même après toute cette histoire.

En guise de réponse mes lèvres s' étirèrent doucement dans un demi sourire silencieux qu' un acquiessement de la tête affirma. Néanmoins, était il nécessaire d' avouer que le coeur n'y était pas, ce n' était qu' une façade, je ne me le cachai nullement, et lucide je pensai bien qu' Arsenicia devait s'en douter ... Mais ces histoires avaient créé un vide étrange en moi. L'Ordre était mon foyer, les Jedi mes frères, la Force et sa lumière ma vie ... Cela ne pouvait en être autrement. Et repenser au fait que les miens aient pu croire que j' aurais eu l' insidieux et l' insipide folie de rompre mon inaltérable promesse afin de choir au titre de traîtresse me sciait l' âme et troublait la profondeur de ma conscience désarmé.

Alors que la Maître Jedie, continuait de passer ses doigts fins dans les fils de sa chevelure, celui de mes pensées persistait à broyer du noir, j' eu le temps d' apercevoir deux autres brulures que ma locutrice portait sur ses bras, venant honteusement se graver dans la chair de la femme, se juxtaposant aux marques viles et fielleux qu' elle portait déjà sur le dos. Je me demandais comment et par qui elle les avait si durement acquise, j'eu l' optimisme de m' estimer heureuse de n' avoir toujours pas eu à subir de genre de supplice physique ...

Nous toisant un instant du regard, je du élever mon bout de nez retroussé afin de poser mes vertes prunelles sur le royal bleuté de la Jedi qui me surplombait de toute sa hauteur, comme nombre de mes frères cette dernière me surpassant de par la stature de sa taille devait presque abaisser la tête afin de croiser l'âme de mes émeraudes. Entreprenante, Arsenicia m' invita à m' assoir à son côté, j' étais sincèrement partagée, j'hésitais ...

Si je m' étais évertuée et fatiguée à courir depuis la bordée opposé de la plaine ce n' était que dans l' unique espoir d' échapper à cette nuit occlusive, mes tares génétiques hurlaient et admonestaient à mes cellules cognitives de rejoindre au plutôt l' havre de paix et de lumière du Temple, et pourtant une infime mais persistante passerelle de clairvoyance me conseillait d' ignorer cette engeance naturelle de défiance afin d' accepter la proposition de la Grand Maître.

Je la suivis en silence, m' asseyant sobrement face à elle, lui adressant un signe de tête qui fut rehaussé par un petit sourire affable qui me donnait cet air de lutin mutin dont la teinte chlorophylé de ma tignasse amplifiait l' allure de ma végétale parenté.

- En tout cas j'espère que tu as bien profité de la vue, ce n'est pas donné à tout le monde.

- Hein, quoi ? Non ! ... Enfin, je ...

J' eu un rire, bien qu' il fût un chouilla nerveux comprenant soudainement qu' il s' agissait doute d' un trait d' humour venant de la Grand Maître. Je regardais en l'air, me grattant à nouveau la tempe de mon index, puis le rabaissant, constant que pour cette journée le ciel n' avait plus rien à m'offrir. D' une voix inhabituellement morne et basse j' entrepris de répondre au Maître Ombrelune ...

- Non, en effet ce n'est guère ce que l' on préfère ... Se retrouver aveuglé n' a jamais été bien apprécié parmi ceux de mon espèce ... Je suis presque sure d' être la seule à oser s' aventurer dehors lorsque l' incidence du jour se dissimule ...

Ma voix atténuée ne perturbait en aucune manière le calme puis cette paix qui régnait, je laissais les iris de mes émeraudes dirigées vers le sol, soupirant je commençais à enrouler puis à enlacer distraitement mes doigts dans l' une des hautes herbes, laissant le vents soulever doucement ma tignasse de jade au grès de ses aléas ...

- Je suis partie marcher dans les vallées de la contrée dans l' espoir de calmer mes pensées, mais finalement la nuit m' a rattrapé sur le retour ...

J' allais lui retourner la question, cependant j' avais déjà pu apercevoir la raison de sa venue ...* Où en partie en tout cas *... Un livre qui à première vue semblait être manuscrite reposait non loin du reste de ses affaires. Une brise passa, élevant et passant les filaments de mes crins devant mon regard profond et terne. Je remis en place cette mèche d'émeraude qui venait inlassablement se prostrer devant ma vision soudainement lointain, pensif et évasif ...

- ... Je sais qu' il est de notoriété de s' émouvoir de beauté de la nuit à celle du jour ... Ne l' ayant jamais aperçut, je me demande ... À quoi cela ressemble t' il ? Qui a t' il de si attrayant à sortir le nez de nuit ?... Pourquoi tant d' attirance alors qu' il voile les traits de la réalité ? ... Il occulte les rayons et la chaleur, qui sans eux la vie n' aurait pu profiter de leur énergie. ... Enfin, ce ne sont que les maux de zélosien qui se reflète ici ...

De mémoire j' avais souvenance que nombre des habitudes de notre culture amusait plus d' un voyageur qui passait sur ma planète natale. Et notre légère tendance à l' hérésie envers l' astre du jour n' était que sujet à plaisanterie pour ces derniers, mais ils pouvaient bien se marrer et nous asticoter pour nos rejets et nos peurs envers la nuit, mais personne ne comprendrait le sentiment de satiété qui nous enveloppait lorsque nos cellules parvenaient à capter les divines influences de nos astres chaleureux ...

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Ainsi, Maître Glittertind était venue recherche en ces lieux la sérénité, le calme qu'Arsenicia avait réussi à trouver, pour sa part. Avec la tomber de la nuit, la Zelosienne semblait sans joie, terne. Ce qui était un peu la vérité en fait. Alors que le soleil se couchait, leur humeur changeait et ils se réfugiaient dans le confort de leur maison fermée à double tour. Ils pouvaient être impolis et tout quitter uniquement pour être chez eux avant la tomber de la nuit. Pendant la nuit, ils étaient effrayés, facilement énervés, suspicieux et peu désireux d'aider les autres... Mais Anaru semblait différente, son entrainement de Jedi avait fort probablement modifié sa vision des choses, son maître avait dû faire en sorte que la Zelosienne ne s'enfuit pas à toute jambe une fois la nuit venue, de même il avait dû lui apprendre à se servir de la Force pour voir la nuit, puisqu'elle était totalement aveugle une fois le soleil disparu derrière l'horizon.

Suivant le regard de la Jedi, Arsenicia tomba sur son livre qui se trouvait avec le reste de ses affaires, non loin d'elle. Préférant l'avoir tout près, elle l'attira vers elle en tendant le bras, réceptionnent le reste de ses affaires, dont ses sabres lasers, par la même occasion. Elle posa ses effets personnels derrière elle, mais garda son précieux livre sur ses genoux, peut encline à le laisser trainer dans l'herbe. La voix d'Anaru ne tarda pas à se faire entendre et la grand maître posa son regard azuré sur son visage, l'écoutant, un léger sourire aux lèvres. Lorsqu'elle se tut, Arsenicia se penche légèrement vert elle, passant une mèche rebelle derrière l'une de ses oreilles effilées.

« Pendant la journée, le monde est éveillé, plein de vie, certes, mais aussi bruyant. Tu ne l'as surement pas remarqué, mais je sors beaucoup la nuit. J'apprécie énormément le calme, le silence et la nuit m'apporte tout cela car, c'est là que le monde se repose, qu'il devient silencieux. Il n'y a guère que sur les planètes surpeuplées qu'il est impossible d'apprécier le silence nocturne. »

Se rapprochant d'Anaru, Arsenicia reprit la parole après avoir posé deux doigts sur ses tempes.

« Laisse-moi faire, je vais te montrer la beauté des étoiles, de la lune ... de l'obscurité. »

Fermant les paupières, Nicia chercha en elle la plus belle nuit, le plus beau ciel étoilé qu'elle avait eu la chance d'admirer durant ses soixante-dix années d'existence. Elle choisit celui de sa planète natale, planète où il n'y avait aucune pollution lumineuse, là où le silence était d'or. Dans son esprit, relié momentanément à celui d'Arsenicia, Anaru put alors admirer une immense toile d'un noir d'encre parsemait d'une multitude d'étoiles. Celles-ci, brillantes et éclatantes, accompagnaient deux lunes dont la lumière se reflétait sur l'océan, immense et tout aussi obscur que le ciel. Anaru put également s'apercevoir que dans ce souvenir, Arsenicia se trouvait au sommet d'une falaise. Derrière elle une rangée d'arbre, grands et touffus, dont les feuilles étaient doucement agitées par une légère brise. Au pied de la falaise, la mer se jeter furieusement à l'assaut de la roche et au loin, quelque chose flottait à la surface de l'eau, mais bien trop lointain pour le voir clairement... Malgré le bruit des vagues et celui du vent dans les arbres, cette nuit était particulièrement paisible...

Retirant ses mains, Nicia se recula légèrement, laissant un peu de temps à Anaru avant de reprendre la parole, sa voix douce et légèrement grave était atténuée, respectant ainsi le calme qui s'était instauré de lui-même à la tomber de la nuit.

« Les étoiles ne sont pas encore apparues, ici sur Naboo, je t'ai donc montré un souvenir, l'une des plus belles nuit de ma vie, sur ma planète Natale ... J'espère que ce que tu as vue te suffis ... »

Se taisant, Arsenicia ouvrit son livre à la dernière page et, saisissant de quoi écrire, elle traça quelques mots à la suite d'un premier texte et ce dans une langue étrangère. Elle referma ensuite son livre avec une certaine délicatesse et se releva en prenant appui sur sa main droite.

« En tant que Zelosienne, tu ne vois pas dans le noir. Cependant, ton maître à forcément dû t'apprendre à utiliser la Force pour pouvoir évoluer dans l'obscurité. De plus, il me semble que tu n'utilises ton sabre que lorsqu'il le faut vraiment, ta maîtrise de la Force doit donc être assez impressionnante. » Nicia se plaça à quelques mètres d'Anaru « A la base, je suis une consulaire, ma formation initiale était davantage axée sur la maîtrise et la compréhension de la Force. Aujourd'hui et après avoir suivie une seconde formation une fois devenue Chevalier, cela ne se voit plus, mais au fond je préfère laisser la Force parler plutôt que mes sabres, comme toi. Que dirais tu d'un duel de Force ? »

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Une nouvelle brise venait de soulever élégamment mes fils enjadés qui passèrent sur le côté sous la danse de la bise affluente. Attendant la réponse de la Maître Jedi, je l' observai récupérer son livre qu' elle apposa précieusement sur ses genoux. Plissant ainsi d' un air interrogateur mes amandes ternies par l' influence de la lune, une pensée vint s' immiscer dans ma conscience. Cette dernière me susurrant qu' au visu du soin qu' Arsenicia lui portait, me murmurait que cet ouvrage possédait une importance certaine pour elle. Curieuse de savoir de quoi il s' agissait, je du néanmoins retenir cette désireuse indiscrétion, songeant que chacun avait son propre jardin à cultiver. La Jedi se pencha sur moi, alors que le vent éleva l' une de ses mèches dans les volutes éthérés du vent, entamant d' une voix posée son sentiment sur mon interrogation auquel je finis par répondre de ma voix terne ...

- Oui, c'est une façon de voir.

J' acquiesçai d' un hochement de tête. C'est vrai que le soir, de par son calme était propice à la réflexion, ou à la méditation, mais du fait de l' hérédité de ma végétale ascendance, mes tares génétiques faisaient de sorte que je ne puisse jamais profiter de ces instants de sérénité. On m' avait souvent parlé de la majesté du ciel et de l' éclat de ses étoiles, mais toujours la contemplation de cette voute éternelle m' avait été vaine. Et pourtant, le Maître Ombrelune posa ses doigts fins sur mes tempes ...

-Laisse-moi faire, je vais te montrer la beauté des étoiles, de la lune ... de l'obscurité.

Fermant les yeux et fronçant légèrement des sur-cils, j' obtempérais, laissant l' essence de la Grand Maître s' imprégner du mien. Inconsciemment, il y eu une légère résistance lorsque nos consciences se rencontrèrent. Tâchant de rester docile, m' efforçant de rester ouverte envers son esprit, j' entrepris de laisser libre les visions et les pensées que la Jedi venait me faire passer.

Rapidement, je me fis bercer par ce que j' apercevais. D' abords, une noirceur absolue … Une falaise abrupte d' où je devinais aisément le son et la vibration des vagues s' échouant sur le pied du rivage ... Puis, ces tonalités aux moeurs teintés d'une profonde douceur intérieure, subtilement juxtaposé par la paix et un chant lointain d' un insecte dont le murmure fut suivit des brises divines des alpins branchages feuillus qui bordaient le sommet de la plaine brisée ...

Ou bien était ce le vent aérien et léger de la Contrée qui n' ôtait en rien la splendeur lunaire de ces deux astres pâles qui siégeait du haut de l' atmosphère scintillante de l' éclat envoutant du firmament ? C' était une étrange chose d'ailleurs, les deux astres, pourtant si loin mais néanmoins si proche ! Oeuvraient avec grandeur et ferveur, contrastant ainsi fièrement avec l' encre nuitée de cette douce obscurité qui régnait ...

Du haut de la vision du Maître Ombrelune, j' aurais sans nul doute pu sentir ou bien même … percevoir ! Leur chute permanente et sempiternelle, qui poussait à une collision certaine mais irréelle. Dans ce décors où un étrange combat entre la brume du soir et la lueur pétillante des étoiles s' imposait avec respect, calme et volupté, je laissais mon être s' emporter ...

De la moindre parcelle d' âme, d' image éthérée ou de pensée illuminée qu' Arsenicia m' envoyait, subjuguée, j'en mémorisai l' ampleur céleste. Dubitative face à cette beauté stellaire ! Ancrant dans les flots immaculées des méandres studieux de ma conscience à jamais cette révélation ô combien divine pour cet être botanique que j' incarnai ... Comment aurais je pu deviner ou croire qu' une telle harmonie de paix et de magnificence se logeait ... là-haut ! ? Alors, qu' autour de moi, en ces heures d' horreur, je n' aurais pu percevoir que le couvercle pesant ! La lourdeur terrifiante et atterrante des ténèbres du soir !

Puis, la vision se brouilla. Je sortis de mon rêve et de la conscience de la Grand Maître. Je gardais un instant mes amandes de chlorophylles closes dans l' espoir de revoir de mémoire cette charmante souvenance. Je ne perçus pas ses mains s' éloigner de mon visage de lutin forestier, bien trop occupé à ressasser ce doux souvenir et à le graver dans les profondeurs de mon âme, doucement, mes lèvres s' étirèrent en un délicat et paisible sourire, amène rehaussement de faciès qui s' y nicha de manière définitive ... Puis ouvrant mes miroirs d' âme, lançant à la dévolté ma joie qui en résulta, je laissais exprimer mon sentiment, mes iris s' élargissant sous la gratitude que j' offrais à la Jedi ...

- C'est … Magnifique. … C' est tellement fameux à mes yeux que je crains n' avoir de superlatif assez élaboré afin d' exprimer le fond de ma pensée !

Soupirant de bonne humeur, je levais mon nez retroussé vers le ciel qui pour moi n' était qu' obscurité en ces instants, mais songeant à la vision du Maître Ombrelune, j' imaginai la splendeur qu' il devait néanmoins présenter à ce moment.

- Où, avez vous eu ce souvenir ? ... Ce n'est en rien les paysages que je connais que vous m' avez montré, non ?

À sa réponse, je fut étonnée de savoir qu'il s' agissait de son monde d' origine, je savais que son espèce pour de nombreuses raisons souhaitait le garder préserver de tout contact avec notre galaxie, qui pouvait leur en vouloir ? Finalement, un nouveau sourire vint ponctuer son interrogation lui affirmant de ce fait que c' était largement suffisant ... * Au delà même * ... Alors qu'elle se mit à écrire, je dus à nouveau refouler l' envie de lui demander de quoi il s' agissait, sans doute un autre secret de sa planète révérée ... Et de toute façon, se levant le Maître Ombrelune entama de nouveau la conservation ... Qui eu le don de faire fleurir un sourire en demi teinte sur le bord de ses lèvres ...

- En effet, mon Maître m' a appris à être autonome dans le noir, et à ne pas le craindre, contrairement aux autres membres de mon espèce. Il aurait été cocasse qu' un Jedi se terre lorsque la nuit arrive n'est ce pas ? Je peux ainsi bénéficier d'une vision dans la Force que j' aime comparer à celle des miralukas ... Et ... Il est vrai que je possède une large préférence à me laisser guider de la Force ... Quant à ce qu' elle soit impressionnante ou non ... Je préfère vous le laisser constater, ainsi j'accepte votre duel Maître !

Je me levais, appuyant ma main gauche sur le genou de ce même côté, puis je m' éloignais de quelques mètres, fermant les yeux, j' appelais la Force qui vint s' imprégner de mon être, coulant en mon essence, m' offrant ainsi cette perception d' éther si durement acquise. Je me préparai au duel, mais l' audacieuse Jedi qui me faisait face m' en laisserait ' elle pleinement le temps ?

Invité

« Bien, nous allons donc voir de quoi tu es capable, ma jeune amie. »

Arsenicia observa Anaru fermer les yeux avant de faire de même, s'immergeant totalement dans la Force, la laissant couler en elle, autour d'elle et à travers elle... Un véritable tourbillon de force et de pouvoir que Nicia s'efforçait de plier à sa volonté afin de s'en servir, de la guider dans ce duel qui promettait d'être fort intéressant. Se concentrant sur Anaru, puis sur elle-même, Arsenicia manipula la Force afin de tromper l'esprit d'Anaru. Une seconde maîtresse Ombrelune apparue peu à peu à côté de l'original. Elle lui était identique en tout point, rien de permettait de les différencier l'une de l'autre. Cela allait être un défi de taille pour Anaru, elle allait devoir retrouver l'original et lui faire perdre sa concentration ou parvenir à vaincre cette illusion qui prenait directement sa source dans son propre esprit...

Rouvrant les paupières au même instant que Maître Glittertind, Arsenicia envoya une première poussée de Force vers Anaru, ce qui fut sans nul doute très facile à contrer. Cherchant à la tester, à connaître l'étendue de ses pouvoirs, Arsenicia enchaîna plusieurs attaques à l'aide de pouvoirs basiques, mais l'illusion qu'elle avait créé précédemment bougeait de concert avec elle, semblant elle aussi envoyer quelques attaques à l'aide de la Force ... à moins que cela soit également une illusion...

Soudainement, sans crier gare, sans que cela soit perceptible avant qu'elle ne le fasse, Arsenicia disparue, envolée comme par magie. Ne perdant pas de temps, elle réapparue derrière Anaru et lança une nouvelle poussée de Force vers la Zelosienne. Cherchant a profiter de la surprise, elle souleva un rochet d'une taille assez conséquente et le lança vers la jeune Maître. Celle-ci lança plusieurs poussées de Force relativement puissantes. Nicia esquiva les deux premières avec une certaine facilité, mais elle ne vit pas la troisième arrivée et se la prit, exécutant un vole plané sur plusieurs mètres avant de se réceptionner avec plus ou moins de classe sur l'herbe légèrement humide.

« Impressionnant ! Malgré le fait que tu dois constamment te concentrer afin d'utiliser la Force pour voir, tu te débrouilles plus que très bien. » déclara la grande maîtresse en se redressant, son sourire s'entendant dans le ton de sa voix.

Usant de la Force pour sauter le plus loin possible, elle disparue au milieu de son saut, surprenant ainsi la jeune Zelosienne. Mais c'était l'illusion, la vraie Arsenicia c'était tapis dans l'ombre, attendant le bon moment pour frapper. Alors que l'illusion usait tentait de repousser Anaru vers l'eau en usant de la Force, Arsenicia, la vraie, tentait de déstabiliser Anaru en utilisant le Malacia sur elle. Lorsqu'elle vit son visage se crisper légèrement, signe que le Malacia faisait effet, le clone disparu brusquement, à quelques centimètres à peine d'Anaru.

La grande maîtresse se révéla enfin en lançant une volée d'éclairs sur la Zelosienne, prenant garde à ne pas commettre de dommages irréversibles, notamment sur son système nerveux. Lorsque la Jedi mit un genou à terre, Nicia la souleva avec la Force et, prenant son élan, elle la lança en direction de l'eau. Anaru percuta la surface lisse avec fracas, faisant voler une gerbe d'eau jusqu'au rivage. Arsenicia se rapprocha lentement de l'eau en abaissant sa garde, le duel étant dès lors terminé. Cependant, Anaru ne devait pas être de son avis. Perçant la surface, celle-ci leva son bras droit et saisit Nicia à l'aide de la Force. Surprise, celle-ci ne put se défaire de cet étau invisible et observa sans pouvoir rien faire son propre corps quitter la terre ferme et venir rejoindre la jeune maître dans l'eau. Lorsqu'elle réapparue à la surface, elle lança un regard noir à son adversaire puis utilisa la Force pour lancer une gerbe d'eau vers elle avant d'éclater de rire, regagnant tant bien que mal le rivage, trompée jusqu'au os et sans avoir de quoi se changer.

Levant le bras, elle saisit la main tendue d'Anaru et l'aida à se hisser hors du lac, ses vêtements devenus lourd, car gorgés d'eau. Retirant une mèche de cheveux de son front, Arsenicia essoré sa tignasse et la tressa rapidement de ses doigts agiles avant de la rejeter en arrière.

« Tu es vraiment douée pour quelqu'un de ton âge, je suis impressionnée. Moi qui pensais qu'en général les jeunes préfèrent se tourner vers le maniement du noble Sabre Laser... » Elle sourit « Mais il est plaisant d'avoir ce genre de surprise, surtout après un peu plus de soixante ans passé parmi les Jedi. Ton maître a fait du très bon travail. »

Invité

Calme et concentrée, je laissais les flots de la Force s'imprégner de mon être botanique. Mes émeraudes toujours closes, j' appelais cette puissance omniprésente à guider mes faits et gestes s' immisçant dans ma conscience. Un embrun souffla un vent de fraicheur alors que j' ouvris enfin mes amandes, mais ce ne fut point les ténèbres houleux d' une nuit qui se dévoila alors à mon regard de zélosien, ni ce couvercle de noirceur lourd, pesant et atterrant qui se présenta ...

Non, puisque ayant tronqué ma vision habituelle pour une vue nocturne et amène, entravant ma cécité à se manifester d' avantage. Mon regard vif ne distinguait plus ces nuances colorées dont la teinte se dissipait sous la dominance de ton de celle qui la devançait. Intrigante et étrange, ma vision ne percevait à présent que des flots ou des ondes à l' énergie croissante et vivifiante aux allures spectrales d' éther.

Tout n' étant que mélange, vagues et échanges. Des puits fantomatiques; dont la vie s' animait avec volupté, tourbillonnant avec force dans un désir incessant de vivre ou de survivre; créaientt des arcs de cercle éthéré dans l' essence délicate se mêlait en symbiose avec le puit d' âme voisin. Tout n' était que mouvement et interaction, j' observais alors le monde sous sa forme la plus pure.

... Une perturbation, Un Nouvel Éclat S' Était Formé ...

Étrangement, au lieu d' apercevoir la seule et unique forme spectrale de la Grand Maître, un autre de ces puits de vie venait de se former à son côté. Fronçant les sur-cils, j' en analysai la substance. Même après mon combat contre Almas, lors duquel j'avais eu à affronter une horde d' illusions telle que celle-ci, je ne pus différencier laquelle était authentique ou infamie ... J' eu une moue sur le revers de ma joue, songeant qu'il me faudrait isoler un détail d' importance afin de les distinguer ...

La Jedi, ou son illusion, envoya une poussée de Force dans ma direction, ne prenant point le temps de la contrer, je choisis de gagner du temps en l' esquivant, sautant ainsi sur le côté à la latérale. Rapidement, les deux jumelles se mirent de concert à engendrer des salves de Force cherchant à me déstabiliser. Augmentant la vitesse de mes mouvements ainsi que l' agilité de mes réflexes par les murmures de la Force, je m' entichai à me mouvoir sans cesse, cherchant du recoin de mon esprit et de mes perceptions un élément qui aurait pu m' indiquer sur laquelle des deux femmes il me faudrait frapper en première ... Mais Rien pour l' instant ne semblait trahir la Jedi ...

J' aurais pu utiliser mon instinct et laisser parler la Force au travers de mon acte afin de déceler la véritable Arsenicia. Cependant, c'était au risque de se laisser leurrer par la précipitation, or c' était évidement de par ce genre d' imprudence futile que la finalité d' un combat pouvait diverger. De ce fait, mes inestimables cellules nerveuses prônaient la patience, tôt ou tard un détail viendrait tromper la Grand Maître me révélant ainsi la véracité de l' illusion engendrée ...

Sautant puis envoyant une onde de Force empli d' une vigueur peu câline, je me déplaçai en permanence, j' anticipai les décharges, j' endiguai les poussées. D' ailleurs, un coin de pensée me félicita pour mon endurance et ma prévenance à devancer la Jedi dont les assauts pleuvaient avec la même générosité que le ciel lourd et humide de Jabiim. Les sauts et assauts du Maître Ombrelune étaient rudement fort bien menés ...

Cependant, je ne pouvais persister à perdre mon souffle inutilement, repoussant et écartant simultanément d'un geste instinctif les deux femmes par une fortuite vague de Force dont l' onde se propagea avec puissance des deux côtés de ma végétale personne dans un son sourd et bleuté. Contrant avec célérité de nouvelles attaques doublées, je m' arrêtai lors d'un instant, je repris mon souffle. Du long de ce laps de temps, la Force me fit créer un bouclier de son essence afin de me protéger, bloquant et inhibant toute attaques de ce type.

D' une furtivité certaine, j'en perçus une plus preste et plus intense que les autres. Je relâchais ma pression sur le flux d' énergie environnant, le bouclier s' éclispa ... Mon esprit concentré sur le voile de ma vision, était en quête d'une distraction ... Scrutant de biais la berge du lac, ma conscience sourit du profond de son âme ... D' un saut que la Force amplifia, j' évitai une vague de Force d' Arsenicia ... Onde dont l' ampleur de la menace ne fit en aucune manière dévier la courbe des herbacées enracinées dans le substrat du sol sur son passage ... * Trouvé * ... Ma conscience ailleurs, je du esquiver une autre poussée de la part de la Maître, la frôlant du bout de mon épaule, elle faillit m' emporter ...

Néanmoins, ma nature de zélosienne têtue et volontaire ne s'y désappointa pas pour autant. Tendant ma main gauche vers le lac, j' agrippai les ondes éthérés aux parois abruptes qui y reposaient. Soulevant deux rochers, maintenant de mon esprit la pression que j'y exerçais, j 'en envoyais un vers la silhouette que je supposais être la vraie Maître Ombrelune. La réaction ne se fit pas attendre, la silhouette disparut sur le champs ... Mes amandes perplexe se plissèrent, ce n' était guère l' effet s' escomté, la vision d' Arsenicia venait tout simplement de se dissiper dans la brûme de la Force tout comme l' aurait fait une illusion qui s' évaporait ... M' étais je trompée ?... * Et pourtant *... Continuant ma lancée, le second roc fut projeté vers l' image de la Jedi qui restait, persistant toutefois à repérer un détail qui aurait trahit la véracité de cette vision ...

... Un Flux Apparu En arrière, Une Vague S'y Engendra ...

À cet instant, je compris. Elle s' était téléportée, ce pouvoir d' une rareté précieuse ne témoignait que de l' habileté et du lien étroit que la femme aux miroirs d' âme azuré possédait avec la Force. Pouvoir que je n' avais estimé rencontré. Étant prévenue par l' attaque prochaine de la femme, je ne pris même pas le temps de me retourner, contrant de toute mon énergie la redoutable onde circulaire que le Maître Ombrelune m' envoya. Serrant les dents sous cette véhémente impulsion, un frisson, une tape sur l' épaule me fit lever le regard ...

Le fameux rocher que j' avais savamment expulsé, semblait revenir avec miel et fiel vers celle qui l' envoyé ... * Oups ... et merde ! * ... Levant un bras, je ne pris pas la peine de stopper son mouvement, je n'en avais pas le temps, je le sentais ! Cependant, d' un revers de main et de volonté sa trajectoire dévia, m' évitant ainsi quelque douleur certaine ...

Malgré ma surprise, je su reprendre la situation à mon avantage. En effet en m' attaquant directement, je pu distinguer où était l' authentique Maître Jedi, de ce fait, je ripostais vaillamment, déversant sur Arsenicia trois vagues dont la puissance s' intensifia avec ma détermination, et d' un bond presque imperceptible mon d' angle d' attaque permuta, versant une dernière onde particulière houleuse. Alors que les premières fut déjouées avec agilité, la dernière me fut fructueuse, la Jedi se prit la vague d' énergie de plein fouet puis retomba dans l' halo spectrale de l' herbe qui recouvrait le sol ...

Un sourire aux lèvres, je me rapprochai d' Arsenicia, vérifiant sa portance bien que le flux qui se dégageait d'elle dans ma vision de Force ne semblait être altéré. J' entendis sa voix s' élever du haut de son point de chute, j' eu sourire qui s 'exprima par un soupir ...

- Vous m' avez surprise avec votre don de téléportation ... Je dois avouer que c' était la dernière chose à laquelle je m' attendais ...

Pour toute réponse, une silhouette à l'animée de clarté et d' énergie sauta en l'air, puis disparue dans son envolée ... Avait elle a nouveau usé de son pouvoir ? ... Ne voyant rien aux alentours, je fermais mes yeux puis cherchait la Jedi dans la Force, mon esprit scrutant les méandres des ondes de cette présence omniprésente d'une minutie appliquée.

... Une Vague fictive, Des Fougères Bruissaient Sous La Pression D' une Présence ...

J' évitais dans un bond en arrière l' assaut fictif de l' illusion, plus par réflexe que pour esquiver ce mensonge du regard, puis roulant sur le côté, je me gardais de finir dans le lac ... * Manquerai plus que cela * ... Je tournais ma concentration, et donc ma vision vers la perception qui m' avait saisi un instant plus tôt, à savoir le bruissement que la brise n' avait pas procréé d' elle même...

Soudainement, mes organes se tordirent, une écume amère me vint aux lèvres puis ma tête commença à danse dans une valse de somnolence douceâtre. Ma vue se brouilla, perdant ma concentration sous cette étrange influence qui menaçait de me faire plier. Tel qu' Arsenicia l' avait sous entendu, malgré le fait que ma vision de Force m' offre quelque avantages, il m' était nécessaire d' être en complète osmose avec la Force par une intense et appliquée attention afin d' en posséder l' usage. Et en reconnaissant la technique du Malacia que la Grand Maître usa contre moi, je du abandonner un instant ma vision de miraluka afin de rassainir mon organisme ... Je lançais une vague de Force envers le Maître Ombrelune dans le but de la contraindre à stopper son emprise.

J'eu un instant de répit, bref moment de clarté lors duquel je profitai pour récupérer mon attention, néanmoins, n' ayant le temps de bénéficier à nouveau d' une vision nette, je du enchainer à l' aveugle, la Force agissant pour moi.

... De Dos Une Nuée Chagée Se Déversa ...

Je perçus le sifflement de l'air distint d' un mouvement filant dans ma direction, j' esquivais un assaut d' instinct que je ne pu voir enfermée dans le voile de la nuit telle que j' étais, puis postant un genou sur le sol, je relâchais devant moi une bordée d' énergie contre la décharge électrique que je reçus de plein fouet. Mes mains en avant, mes yeux clos sous la concentration et mon application à user de toute ma volonté afin de ne pas me faire griller ou foudroyer par Arsenicia, je ne vis pas la malice de cette dernière qui s' emparant de mon essence me souleva de terre, m' envoyant ensuite dans les airs, un étau étroit et inextricable s' abatant sur moi. Je lâchais un cris de surprise.

Ayant la respiration momentanément coupée sous le poids du pouvoir de la Grand Maître, mon esprit se dépêtra résolu à reconquérir la liberté de ma personne ! Renâclant effrontément et décidée à sortir de ce piège. Je pris dans la Force un objet au hasard que je vis léviter brutalement sur mon assaillante. Cependant, exécutant un majestueux vol plané, je me sentis happé par la gravité, puis dans un son d' éclaboussure je percutais violemment la surface du lac ... Engouffrée par la froide fraîcheur du liquide amère de l' étang, je choyais un instant dans cette torpeur vivifiante ...

Mon corps entier se crispa sous l' épaisseur glacée de l'eau qui m' aspirait dans ses profondeurs sans réserve, frissonnant sous les piques de la glace intense, mon être entier se révolta sous cette venimeuse pression ! Profitant qu' Arsenicia m' ait soulagé de son étreinte, j' étendis mes bras afin de rejoindre la surface, aspirant une bouffé d' air lorsque mes lèvres trempées embrassèrent l'atmosphère. Remontant, mes amandes lancèrent un regard audacieux là où je percevais le Maître Ombrelune, puis de mon air de zélosienne butée, ma senestre main s' élevant, ma conscience rebutée s' agrippa à l' âme de la Jedi lui faisant rejoindre le lac dans une malicieuse idée que mes cellules nerveuses venaient de me suggérer ...

Devinant le regard noir, et sentant l' humeur blasée de la Jedi, j' éclatai de rire, rire qui fut étouffé par la gerbe d' eau que je reçus dans le nez qui m' étouffa à peine ... Nous finîmes par remonter sur le rivage, Arsenicia étant remontée juste avant moi, je pris sa main droite qu' elle tendait vers moi d' aidant à remonter. D' un air dépité, je tâtais le poids de mes vêtements, râlant doucement à voix haute contre le froid qui s' entêtait. Par la suite, je du enlever mon manteau et le haut de ma bure, me retrouvant ainsi bras nus, frissonnant au moindre coup de vent ... Qui rien que pour m' enquiquiner semblait s' être intensifié depuis que j' étais sortie de l'eau ...

Alors, je posai mes vêtements à terre, ronchonnant mollement ... * Et en plus il fait nuit * ... je m' assis attachant mes fils de jade sur le côté, puis me plongeant à moitier dans la Force, j'usais d' une chaleur de Force afin d' éviter de grelotter d' autant plus que je ne l' estimai nécessaire. De biais, j' écoutai la Jedi avec l' ombre d' un sourire malgré l' heure tardive ...

- Je vous en remercie Maître.

C'était toujours pour moi un compliment délectable et délicieux d' entendre des éloges sur ce que mon Maître avait accomplit. Cela me rappelant la chance que j' avais eu en lui tombant dessus. Tâchant de mettre mon humeur lunatique de côté, j' inspirai avec profondeur aspirant au calme, répondant d' une voix posée ...

- Je vous retourne le compliment. Votre lien est particulièrement astucieux ! ... Mais vos illusions sont particulièrement audacieuses ! Elles offrent un choix d' action incroyable et intéressant à exploiter.

Une idée me vint à l' esprit ... Une moue sur mon minois, fit apparaitre mon hésitation ... Mon minois se leva vers elle, mais je me ravisais au dernier instant ... Le vert sur les joues, j' eu un petit rire gêné, faisant mine de replacer une mèche ... Mais ceci persistant dans ma conscience, je finis par demander, hésitante ...

- Maître Ombrelune, auriez vous un jour le temps de montrer comment développer ce genre de pouvoir ? ... Plus que pour le leur ou la distraction contre mes opposants je pense réussir à l' utiliser dans un but de prévention voir même de protection ...

Invité

Un frisson hérissa sa peau lorsqu'une bourrasque de vent souffla vers les deux Jedi. Le vent semblait s'être levé tout d'un coup, se qui arracha un grognement discret à la grande maîtresse qui se retourna et levant la main, attira son comlink holographique à elle, car il était restait avec sa bure. Elle appuya sur un bouton et referma ses doigts dessus, se tournant vers Anaru alors qu'elle semblait chercher ses mots. Avec une hésitation qui l'a fit sourire, Anaru parla enfin.

Sa demande la surprit quelques peu, Arsenicia pensait qu'Anaru connaissait le procédé pour créer des illusions, elle qui avait une si bonne connexion avec la Force. La Jedi demeura silencieuse quelques instants après qu'Anaru ait terminée de parler, réfléchissant. Elle pouvait le lui enseigner, ce serait un plaisir de le faire, elle qui n'avait plus endosser le rôle de professeur depuis un moment, depuis que Thor avait passé ses épreuves en fait. Anaru était une personne réfléchie qui saurait fairre bon usage de ce pouvoir … Se tournant de nouveau vers la jeune Zelosienne, la grand maître hocha la tête.

« J'accepte de te l'enseigner, ce serait même un plaisir. Je peux commencer à t'en parler maintenant, si tu veux... Mais il est préférable que nous soyons au sec. »

Un bruit de moteur, un vrombissement assourdissant se dit soudainement entendre. Alors que le vent avait tourné, il apporta avec lui le bruit des moteur du Galeniël. Le signal qu'Arsenicia avait envoyé quelques minutes plus tôt par l'intermédiaire de son comlink avait bien été reçu par K9. Baissant le régime des moteurs, le vaisseau d'un argent étincelant se stabilisa à plusieurs mètres du sol, juste au dessus des deux Jedi. La passerelle s'abaissa et une forme humanoïde de couleur blanche s'y avança, se penchant afin d'apercevoir les deux femmes. Arsenicia fut la première à se relever. Elle rassembla ses affaires, remit sa bure noire puis, à l'aide de la Force, de sauter sur la passerelle abaissée, attrapant le bras de K9 afin de se stabiliser. Elle agrippa Anaru lorsque celle-ci la rejoignit afin qu'elle ne tombe pas, le vent soufflant avec une certaine force désormais. La passerelle fut remonter et les deux Jedi se retrouvèrent dans un silence apaisant, le vaisseau éclairé par une lumière tamisé qui n’agressaient pas leur yeux, surtout ceux d'Arsenicia en fait.

La grande maîtresse traversa le vaisseau et gagna sa chambre, Anaru s’arrêtant sur le pas de la porte, par respect. Elle semblait regarder tout autour d'elle, notamment cette grand image au dessus du lit de la Jedi, alors que celle-ci cherchait de quoi se changer. Elle lança quelque chose à Anaru, des vêtements Jedi à en juger par la coupe. Elle se pencha légèrement, apercevant K9 dans le couloir derrière Maître Glittertind.

« K9, montre à Anaru l'autre chambre. »

Le droïde au revêtement d'un blanc immaculé s’exécuta et fit signe à Anaru de le suivre à l'arrière du vaisseau. Pendant ce temps, Arsenicia retira ses vêtements encore humide, grognant lorsqu'ils restèrent coller à sa peau. Après s'être un peu tortiller, elle passa une tunique Jedi. D'un seul coup, elle sembla redevenir Arsenicia Ombrelune, Grand Maïtre Jedi. Laissant ses long cheveux aux reflets bleutés tomber sur ses épaules, elle abandonna sa bure noire sur son lit et gagna la pièce central du vaisseau. Elle attendit Anaru en effectuant quelques vérifications dans les systèmes du Galeniël

Arsencia se tourna vers Anaru alors que celle-ci entrait dans la pièce, sèche et moins maussade étant donné qu'elle pouvait y voir a présent. Nicia lui lança un sourire et l'invita à s'asseoir sur la canapé qu'elle avait si souvent occupé avec Vaesidia. Pendant que K9 ramenait le Galeniël aux abords du Temple, les deux Jedi pourraient parler des illusions, comment faire pour les créer. La Jedi leur servit d'ailleurs deux verres d'un liquide ambré, de l'alcool à en juger par l'odeur, mais un alcool venant de sa planète.

« Que sais tu sur les illusions ? »

Invité

Étant moi même trempée, mes vacuoles en turgescence, je n' allais guère contester Arsenicia. D' autant plus que le vent croissant assaillait sans répits aucun la moindre parcelle cellulaire découverte de ma peau végétale. De plus dans cette nuit noire, désolée de toute lumière et ainsi de Soleil, ce n' était pas d' une brièveté que mes vêtements lourds, embarrassés d' humidité sécheraient ! Assurément j' aurais été frigorifié si la Force n' allégeait le poids mordant des brises inhospitalières à tel point qu' elles auraient pu être qualifiées de polaires. Le son sourd d' un moteur commença à se distinguer au travers de la brise épaisse, un vaisseau que je devinais être celui de la Grand Maître se stabilisa dans son vol juste au dessus de nous, laissant descendre sa passerelle, nous invitant à y entrer ...

Levant mon attention vers une présence que je percevais dans l' ombre du soir, je sentis son regard mécanique sur la Jedi et moi. D' ailleurs, j' entendis cette dernière se lever lorsque l' herbe se plissa sous ses pieds, ramasser ses affaires dans le bruit distinct du froissement de tissus puis sauter d' une vive impulsion qui eu pour conséquence d' engendrer une perturbation dans la Force, flux de cette omniprésente puissance dont l' ascendance me confirma qu' Arsenicia venait de s' agripper au pont maintenant dépliée dans le grincement de son mécanisme métallique. Ayant pris appuie sur ma jambe, j' imitais le Maître Ombrelune et me levais ...

Collectant mon manteau encore ruisselant d' un geste prompt, le secouant fébrilement dans l' espérance d'y décrocher les cystes d' angiospermes écorchés puis centrant mon attention vers la plateforme sur laquelle Arsenicia venait de monter, pliant mes fines jambes, je fusai la rejoindre après avoir invoqué la Force afin de me seconder dans ce geste. Mon talon sur la plaque dépliée, la main de la Jedi agrippa la mienne alors qu' une bourrasque tendait à me défaire mielleusement de mon équilibre ainsi acquit dans le tumulte assourdissant du vent sifflant, mais rapidement le son pénétrant de la brise fut oblitéré lorsque la passerelle se referma. J' eu un soupir de satiété. En outre le fait que la température ambiante était amplement plus rassérénante que celle du dehors, la lumière ici était à profusion pour mes vertes prunelles, éclat de vie qui eu l' affabilité de voir fleurir un esquis sourire sur mon minois de lutin ...

En silence, mon esprit curieux étant bien trop occupée à fureter le vaisseau du regard, je la suivis jusqu' au seuil de la porte d' une chambre, surement la sienne alors qu' elle était en quête d' objet ... * De quoi se changer sans doute * ... Mes amandes de chlorophylles se posèrent sur une affiche au dessus de son lit, je la détaillais un instant, recevant nonchalament les affaires qu' Arsenicia m' envoya lui répondant à ce geste par un remerciement distrait, sans détacher mes émeraudes de l' image, ne sortant de ma contemplation que lorsque la Jedi prononça au droïde ...

- K9, montre à Anaru l'autre chambre.

Les vêtements en main, j' emboitais le pas du droïde blanc qui déboucha sur une chambre qui ressemblait de par sa structure, à celle de la Maître Jedi. Refermant la porte, je commençais tranquillement à ôter mes affaires froides et ruisselante. Ceci fait, un frisson me parcourt tout le long du corps, en guise de réponse je me frottais les épaules nues du bout des doigts avec énergie. Ensuite, j' entrepris d' enfiler la bure que le Maître Ombrelune m' avait prêtée. Engageant tout d' abords mes bras dans les manches, je réussi à émerger de l' épaisseur fibreuse sans grand peine ... Ce qui était pratique avec une stature maigrelette et fleurette telle que la mienne, c'est qu' aisément tout vous allez, certes souvent les vêtements m'étaient légèrement plus ample que d' habituel mais mon optimisme esprit relativisait sur le fait que cette grandeur de tissus facilitait l' aisance de mes mouvements. Une fois revêtue, je détachais ma tignasse chlorophyllée, encore trempé afin de la laisser sécher librement après les avoir légèrement secoués. Puis je rejoignis la Jedi affairée sur les systèmes de son Vaisseau.

Un sourire en demi teinte sur les lèvres, je répondis à la Grand Maître qui affablement me fait signe de m' assoir sur le sofa de la pièce. Sans rechigner le verre que l'on m' offrait, je le levais afin d' en flâner l' essence mes amandes soudainement éveillées d'une lueur friande ... Je du me retenir de l' avaler d'une traite, une vielle et mauvaise habitude d'un temps passé ... En avalant deux gorgées, je remerciais la Jedi apposant aimablement mon regard sur ses azurs, laissant celle-ci commanditer son interrogatoire ...

- Que sais tu sur les illusions ?

Remuant le liquide du verre de ma main gauche, mes yeux songeur se rehaussèrent sur le côté, alors que mon introspection était en quête de ma connaissance et souvenance sur ce potentiel éthéré que je n' avais pas encore exploré.

- Je sais qu' il tient de la branche de la Force de l' influence des esprits ... Ils peuvent avoir des formes variées, être d' une réalité éprouvante ou juste prendre une forme spectrale selon l' imagination et l' implication du créateur ... J' ai eu la possibilité de croiser plusieurs personnes qui savait manipuler les illusions, notamment contre cette Sith que j' ai croisé sur Almas, qui manifestement les contrôlait à la perfection ...

Buvant une nouvelle gorgée du liquide savoureux, je tapotais distraitement sur la table un air de basse. Certes, Abadonn était douée dans ce domaine mais ces prouesses n' étaient que peu de chose face à celle de Lumiya qui était parvenue à créer une illusion de Jacen Solo qui était bien consistante et ainsi capable de blesser et de contrer les sabres laser de Luke et de Mara Skywalker ... Mais ce type d' usage tenait du côté obscure, je ne ressentais guère le besoin ou l' envie de me plonger dedans, la finalité de cette instruction m' étant tout autre ... Reprenant un instant ma respiration, m' adossant confortablement contre le dossier du siège, je continuais ...

- J' ai pu remarqué que les illusions ne sont pas présentes uniquement d'un point de vue visuel, mais aussi auditif et sensoriel ... On pourrait très bien sentir l' odeur d' un rancor si on le créé, tout comme le bruit sourd de ses déplacements, bien que physiquement elles n' ont aucune substance ... L' image envoyée est directement engendrée dans l' esprit de ce fait ... Cependant, émerger des illusions sur plusieurs personnes en même temps doit être des plus éprouvant, non ? Et je suppose qu' il n' est pas possible de tromper des droïdes avec ?

Je posais le verre sur la table, pensant en silence, écoutant la Jedi. De souvenance, il y avait de nombreux exemples de Jedi ou même de Sith usant de ce pouvoir. Celui qui m' était le plus fortement ancré à l' esprit était la flotte de vaisseau que Wialu, une Fallanassi, créa contre la flotte Yevethas, lors de la Bataille de N'zothvait. Une illusion gigantesque créé rien que par la force et l' imaginaire de son esprit, et de l' esprit ah ça ! Assurément cette femme en possédait ! Attendant posément la réaction de la Grand Maître, mes amandes de leur allure consciencieuse la toisait intriguée, avant de reprendre ...

- Ensuite, je sais que ce pouvoir peut prendre plusieurs aspects ... L' illusion peut très bien être utilisée pour masquer son apparence, tout comme Palpatine le faisait afin de dissimuler sa corruption à l' Ancien Ordre, ou pour inspirer la peur faisant ainsi perdre toute concentration à son ennemis ... Aussi, les Fallanassis sont, paraît il, très agiles dans cette matière ...

Invité

Son verre entre ses doigts, Arsenicia toisait Anaru de ses yeux azurs, observant chacune de ses mimiques en silence. Anaru avait retrouvé une certaine ... joie de vivre, maintenant qu'elle ne se trouvait plus dans le noir complet, et même si la Jedi avait grandement apprécié son duel avec la jeune Maître, elle préférait, et de loin, la jeune femme pleine de vie qui lui faisait face. Alors qu'Anaru commençait son exposé, Arsenicia saisit quelque chose à l'intérieur de sa bure et le jeta négligemment sur la table basse. Petit et fait en carton blanc, il s'agissait de son paquet de cigarette. Elle venait tout juste de se rappeler qu'il se trouvait là et alors qu'elle le regardait, elle se dit qu'il était vraiment temps qu'elle arrête. Elle n'y était pas accroc mais cela lui permettait de décompresser de temps en temps, lorsque le besoin s'en faisait vraiment sentir.

Revenant à Anaru, Arsenicia posa son regard sur cette dernière, jouant avec le liquide que son verre contenait, le faisait tourner dans celui-ci et le portant à ses lèvres quelques fois pour une boire une petite gorgée. Ce délicieux alcool faisait resurgir le souvenir de son monde natal et de sa famille, il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas posé le pied là-bas.

« Cela dépend de la catégorie d'illusion que tu utilises. La première est liée à la Persuasion de Force et influence directement l'esprit de la personne visée. Plus le nombre d'individus que tu veux tromper avec ce pouvoir est important, plus son utilisation devient compliquée. Il faut être capable de se concentrer sur plusieurs esprits à la fois, c'est en effet assez éprouvant. Pour ce qui est des droïde, il est inutile d'user de cette catégorie, ils ne possèdent pas d'esprit comme les nôtres, il est donc impossible de les influencer. »

Arsenicia termina son verre et le posa sur la table, à côté de celui d'Anaru. Celle-ci reprit son exposé tandis que la grand maître se calait confortablement dans le canapé, posant son regard azuré sur la jeune femme. Les illusions étaient un pouvoir particulièrement utile avec lequel il était possible de se sortir des pires situations possibles, il suffisait de savoir comment faire et de les utiliser de façon intelligente.

« C'est en effet quelques une des possibilités qu'on peut avoir avec ce pouvoir. Il existe en tout et pour tout trois types d'illusions. La première, comme je te l'ai dis il y a quelques instants, est directement liée à la persuasion de Force, à la manipulation de l'esprit. Un esprit entraîné pourra y résister ou au moins savoir ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. Le second type d'illusion est compte à lui utilisé par les Fallanassis, par exemple, et consiste à créer une images visible aux yeuxde tous mais sans aucune consistance solide à l'instar d'un hologramme. Il est préférable de se plonger dans une profonde méditation ce qui permet généralement de créer des illusions très réalistes et surtout en très grand nombre. Le troisième type d'illusion est plus rare car cela consiste à créer un faux possédant une présence physique. Tu le sais peut-être, la seule personne connue qui ait utilisé ce pouvoir était Lumiya, qui l'utilisa sur Jacen Solo. Malgré mes soixante-dix ans je n'ai jamais vu une telle utilisation de l'illusion de Force de mes propres yeux, beaucoup de Jedi pensent qu'il s'agit d'un pouvoir ancestral Sith ... Je n'ai jamais eu l'occasion d'essayer d'en créer, mais un jour peut être ... »

Lui accordant un sourire bienveillant, Arsenicia se resservit un fond de verre et posa la bouteille près de celui d'Anaru, au cas où elle en voudrait encore. Arsenicia se leva ensuite et s'approcha de la bibliothèque qui se trouvait un peu plus loin. Promenant son index sur l'arrête de plusieurs livres, elle en saisit finalement un et retourna s'asseoir.

« J'ai une préférence pour les livres papiers, c'est bien plus agréable que de lire un écran. Tu trouveras là des informations sur les Illusions. » Elle le lui donna « Cela fait bien des années que je n'enseigne plus, mais si tu veux apprendre à contrôler ce pouvoir je me ferais un plaisir de te transmettre mon savoir. »

Invité

Regardant d' un oeil mauvais le paquet blanc qui reposait sur la table, j' écoutai attentivement Arsenicia. Ces dires confirmant mes connaissances, les précisant. Je me replaçais sur le canapé, élevant mes jambes afin de les placer en tailleur, me retenant de les poser négligemment sur la table ... Une vielle et perpétuelle habitude qui semblait m' envahir dés que l' occasion s' illustrait ... Me saisissant du livre que la Grand Maître me donnait, je le retournais observant intriguée la couverture usée et son revers, puis commençait à le feuilleter distraitement ...

- Je partage entièrement cette préférence, l' odeur de l' encre et des feuilles d' un livre jaunit d' ancienneté sont autant reposant que le contenant ...

Continuant de tourner les pages, je constatai que ce livre présentait quelques notes sur les marges, toute portant cette même écriture. Intimement, je me promis de l' étudier avec application et attention dès que l' occasion se présenterait, je remerciai d' un sourire le don de la Jedi, l' assurant d' y porter le plus grand soin avant de continuer ...

- J' aimerai sincèrement apprendre à maîtriser ce genre de pouvoir.

Je continuais d' entrelire le bouquin, mes amandes se mouvant avec rapidité alors que je lisais brièvement quelques passages, mon esprit retenant aisément mots et expressions que je survolais. Puis le refermant dans le creux de la main, je relevais mon minois lutin que mon nez retroussé rehaussait, mon air éclairé sur le bout de mes lèvres fermées mais étirées en un sourire en coin, je me frottais avec négligence mes tâches de rousseur aux teintes olives, j' apposai finalement mes vives prunelles de jade sur les azurs royaux de ma locutrice.

- Fais apparaitre un double de toi même ou bien de moi.

Avec un grand sourire qui dévoila ma dentition immaculée, je finis d' une traître le fond de mon verre après avoir flâné l' écume relevé de la délicate boisson, je m' installai confortablement sur mon siège, croisant mes jambes devant moi, y déposais mes mains l' une dans l' autre et fermais les yeux. Dans une profonde inspiration, je laissais mon coeur ralentir sa valse oxygénante, m' abandonnant aux reflux de la Force ... Ainsi, ouverte aux voies de cette omniprésente puissance, concentrée sur ces essences, je tournais mon attention sur l' esprit de la Grand Maître, me remémorant en parallèle ce qu' elle m' avait précédemment annoncé, ainsi ce que j' avais entrevu ... Je m' entichais alors à projeter dans la conscience d' Arsenicia l' ombre physique de moi même ...

Me visualisant à son côté, une forme brumeuse commença à se former, tel un écran de fumée que l'on aurait laissé s' envoler, s' élever et s' étendre ... puis se matérialiser … Mes mirettes toujours closent, je devinais que certains détails de mon illusion devaient être changés, améliorés … L' expression et le froncement des sur-cils de ma sœur d' esprit dévoilla mon regain de concentration aux regards autrui … * Manque de réalisme * … Mon double spectral fit un signe de la main en souriant, puis fit mine de poser des bottes dégelasses sur la table, les doigts derrière notre tête ... En éventail ...

Une étrange odeur commença à roder aux alentours, une acariâtre sensation d' oppression saisi mes poumons, ce qui eu pour conséquence d' accroitre la pulsation et la vitesse de mes organes circulatoires. Ma bouche pâteuse me signala que mon corps avait pris en charge le traitement des déchets carbonés que la Jedi engendrait avec sa clope …

Mon attention faillit en pâtir, ce qui provoqua lors d'un bref instant, la déformation de mon ombre. Les traits devinrent flous, la couleur se ternie pour devenir une forme opaque et translucide. Mais il était évident qu' une simple fumée ne pouvait porter préjudice sur la discipline Jedi, n'est ce pas ? De ce fait, j' eu rapidement réussi à maintenir l'illusion de mon être tenant entre nos mains le livre qu' Arsenicia venait de m' offrir, je la fis s' assoir juste à côté d' elle, de façon à ce qu' elle se retrouve entre nous deux. Moi même les yeux fermés et concentrée, essayant que mon ombre caricature la Jedi en imaginant une cigarette aux bouts de deux doigts de notre main gauche. Mon double, relevant la tête avant d' apposer son regard encore vide de substance sur celui de la Grand Maître, éleva une voix, selon mon avis, semblable à la mienne sans pour autant être identique … Un échos était perceptible ...

- Je ne comprendrai jamais ce tic des humains de fumer pour décompresser ... Ne vous a t' on jamais appris la méditation Maître Ombrelune ?

Je ne pu m' empêcher de sourire, moi même, de mon air malicieux et mutin, découvrant mes blanches quenottes alors que mon double spectral s' entichait de distraire la Jedi alors que je lui piquais la cigarette du bec pour l' écraser dans un bol sans rouvrir mes amandes …

- Je ne suis pas humaine.

J' éclatais de rire à sa remarque. Oui, en effet ... Rare était la population humaine pouvant jouir d' un physique aussi préservé que la Grand Maître ! Néanmoins têtue, parlant au travers mon illusion, je m'en démordais point ...

- Non, en effet vos oreilles ne correspondent pas à la norme humaine ... Mais vous prenez leurs manières ... Et pas les meilleures ...

Tout en laissant ma soeur parler, j' essayais autre chose ... * Ça manque de verdure * ... Visualisant un lointain souvenir de Zélo II, mes lèvres s' étirèrent ... Mes vraies lèvres ! Et non celle de mon éthéré consoeur qui continuait ses piques amicales sur les habitudes du Maître Ombrelune ! Ainsi, des herbes fraîches commençaient à s' épanouir dans le fil de mon esprit, ambiance végétale que je recréais vers celui d' Arsenicia. Je tentais plusieurs passes, créant des sons ! Des couleurs ! Des teintes et des mouvements ! Ainsi que de faibles relents olfactifs d' orchidées et de lahdias qui manquait à mon goût d' authenticité ... Au fur et à mesure mes artistiques créations s' amplifiaient dans un échos faussé de craquements boisés qui en révélait le caractère illusoire ... Des lianes maintenant pendaient des étagères et meubles, la table et le canapé ressemblaient dès lors à un étrange enchevêtrement racinaire, étrangement confortable, envahi par le lierre, le lichen et la mousse ...

- Sur Nar Shaddaa, j'ai du inhaller tellement de fumée que j'ai du m'y habituer, continuez si vous le souhaitez, ne tient qu' à vous de raccourcir votre longévité … Je suis persuadée que certains adeptes du côté obscur saurait s' en montrer … reconnaissant ...

Je disais cela avec légèreté évidement, cependant le cœur y était ... Assurément. Pour moi ce genre d' accoutumance ne divergeait que de peu de chose face aux autres drogues qui foulaient la galaxie. Les bâtons de la Mort, l' Épice, le Ryll, la Glitterstim ... Tant de substances malignes dont la promesse juvénile ne bénéficiait qu' à son commerçant au gré de la santé mentale, psychique et physique de son mal avisé consommateur ... Ainsi, je n' appréciais guère voir la Jedi se procurer de telle chose, bien que l' effet nocif soit amplement plus malléable et douceâtre qu' une des quelconques drogues dures citées plus haut !

Néanmoins, étant de nature ouvertement curieuse, une interrogation notable et affable exhortait maintenant le fils de mes pensées alors que mes vertes prunelles restaient obstinément closes, plongée dans la Force telle que j' étais, continuant d' imaginer et d' épanouir les herbacées et angiospermes spectrales qui fleurissaient de tout côté ...

- D' ailleurs, Maître Ombrelune ... De quelle espèce êtes vous ? ... Vous ne parlez jamais de votre planète d' origine à personne ... Ou, pas que je sache en tout cas ...

Invité

Avec un sourire bienveillant, Arsenicia observait la jeune Zelosienne feuilleté le livre qu'elle venait de lui offrir. Da la marge, la fine écriture de la grande maîtresse était reconnaissable. Parmi toutes ces notes manuscrites, certaines étaient inscrites en une langue inconnue, sa langue natale sans le moindre doute.

Arsenicia se souvenait encore du temps où son propre maître, Naakti, lui avait donné ce livre pour qu'elle étudie. La togruta qui lui avait tout apprit sur la Force avait forcé Nicia à travailler longuement la théorie avant de passer à la pratique, ainsi elle réussissait plus facilement la mise en oeuvre d'un pouvoir de la Force. Grâce à Naakti, Nicia avait prit gout aux livres, aux lectures de tout genre et à l'enseignement. Combien de fois c'était-elle levée pour lire un livre alors que le Temple dormait ? Elle se souvenait également de ces soirées passées en silence en compagnie de son maître, toutes les deux en train de lire et d'étudier. C'était grâce à Naakti, une fois de plus, que Nicia avait enseignée par le passé aux groupes de jeunes novices, elle avait beaucoup aimé cette période de sa vie et en gardait un bon souvenir. Ces jeunes novices avaient finalement grandit et lorsqu'elle les croisait au sein du Temple, maintenant qu'ils étaient grands, elle leur rendait toujours leurs sourires.

Mais se souvenir de tout cela fit également naitre un sentiment de nostalgie chez Arsenicia, ce qu'Anaru put parfaitement sentir. Naakti c'était éteinte il y a de cela des années, tout comme Eltarys, celui qui lui avait enseigné tout ce qu'il savait par rapport au combat au corps à corps ou au sabre laser. Le souvenir de cet homme, Eltarys, manqua de lui faire verser une larme, qu'elle refoula tant bien que mal en fermant les yeux et baissant la tête. Cet homme n'aurait pas dû mourir, il était comme elle, un frère de race ... Et il avait également était bien plus que cela. Il s'en était allé bien trop vite, trop brusquement, laissant derrière lui un vide que personne ne pourrait combler. C'était d'ailleurs depuis la mort de cet homme qu'Arsenicia portait des bures exclusivement noir. Le souvenir d'un homme et un deuil qu'elle n'avait jamais totalement fait.

Arsenicia sortie lentement de ses pensées, passant sa main droite sur son visage afin de se recomposer un facies plus ... joyeux. Cependant, au fond de ses yeux, on pouvait désormais lire une certaine tristesse, de la nostalgie. Même au travers de la Force cela était visible. Afin de donner le change et empêcher Anaru de poser des questions sur ses états d'âme, elle prit rapidement la parole lorsqu'elle croisa son regard.

« Fais apparaitre un double de toi ou bien de moi. »

Anaru lui renvoya un grand sourire et se mit aussitôt au travail après avoir vidé d'un trais son verre. La grand maître s'installer confortablement, attendant qu'Anaru pénètre son esprit et lui montre son talent. Bien entendu, les défenses mentales d'Arsenicia étaient abaissées pour permettre à la Zelosienne de faire cet exercice, en temps normal elle aurait eu bien du mal à utiliser les illusions sur Nicia. Peu à peu, une ombre apparu, l'ombre d'une illusion. Avec lenteur, l'illusion se créa auprès de Nicia, qui observait Anaru au travers de la Force. Arsenicia fronça les sourcils, observant tantôt Anaru, tantôt son illusion. Pour ce qui était du principe, elle avait comprit, mais sa création manquait de ... réalisme, personne ne pourrait se faire duper par cela. Pour le moment, la différence entre la vraie Anaru et sa création était flagrante.

Avec un sourire, Arsenicia rendit son geste à l'illusion puis se pencha et récupéra son paquet de cigarette tandis que la fausse Anaru posait ses pieds sur la table, les mains derrière la tête en une position très relax. Tirant un fin rouleau blanc de son paquet de la même couleur, Arsenicia sortit de quoi l'allumer puis tira longuement dessus. Elle savait qu'Anaru n'allait pas aimer cela de part sa nature de Zelosienne, mais elle avait envie de l'embêter un peu... La grand maître parvint, avec cette seule cigarette, à déstabiliser Anaru dont l'illusion sembla s'estompait l'espace d'un instant.

« Concentre-toi ... »

L'illusion était maintenant entre Anaru et Arsenicia, qui observait le travail de la jeune maître d'un oeil critique. Ce n'était pas mal pour une première, pas mal du tout même, un peu long à mettre en place mais avec de la pratique ... Puis l'illusion parla. Sa voix ressemblait à celle d'Anaru, on aurait pu s'y tromper s'il n'y avait pas eu cet étrange échos.

« Je ne suis pas humaine » répondit Arsenicia d'une voix égale, tandis qu'Anaru parvenait à lui voler sa clope qu'elle écrasa dans un bol.

La grand maître soupira mais remercia Anaru d'un regard de le lui avoir prise, elle avait raison, ce n'était pas une bonne et même si ce n'était que passager, cela restait très mauvais. Haussant un sourcil lorsque la Zelosienne éclata de rire, elle esquissa finalement un sourire. Anaru était joyeuse, pleine de vie et cela lui plaisait beaucoup.

« Je sais, mais que veux tu, quand tu vie depuis soixante ans au milieu des humains ... »

Peu à peu, le vaisseau se transforma en véritable foret, Anaru ayant apparemment décidé de se poser un peu sur Zelo II, tandis que la fausse Ana et Arsenicia continuait de parler, s'envoyant quelques piques.

« Oh tu sais... Je ne suis pas à ça prêt. »

La question suivante la fit sourire, rire même. Un rire léger, cristallin. Elle posa ses pieds sur la table et ferma son esprit, mettant fin aux illusions d'Anaru. Peu à peu, ce fut au tour d'Arsenicia de pénétrer l'esprit de sa consoeur avec une douceur toute particulière ce qui rendait cela presque imperceptible, il était évident que ce n'était pas la première fois qu'elle faisait cela.

« Il est vrai que je parle peu de moi-même et de mes origines ... c'est voulu. Ma race a toujours vécue loin du reste de la galaxie, loin de la guerre, de la violence. Nous sommes un peuple pacifique, mais nous savons tout de même nous défendre. Notre planète ce situe très loin dans les régions inexplorée à des coordonnés que moi seule connais, elles ne sont même pas enregistrés dans l'ordinateur de bord du Galeniël. Nous nous nommons Arcadiens. »

Jamais elle n'en avait dit autant sur sa race en une seule fois. Ne serait-ce que son nom ... Personne ne le connaissait, sauf Anaru à présent. Arsenicia ferma les yeux et se concentra à présent sur sa planète. Lentement, le Galeniël disparu et les deux Jedi se retrouvèrent à flotter au-dessus d'un immense océan d'un calme absolu. Au loin, une cité flottée sur l'eau, magnifique, à l'architecture unique et en forme d'étoile à six branches. Pas si loin que cela, le continent était visible, notamment cette falaise qu'Arsenicia avait montrée à Anaru un peu plus tôt, en pleine nuit cependant, alors que dans l'illusion de Nicia il faisait jour. Lentement, un immense bouclier s'éleva et la cité disparue sous la surface de l'océan. Arsenicia et Anaru restèrent assises sur leur nuage quelques minutes, puis la grand maître mit fin à l'illusion et les deux femmes se retrouvèrent de nouveau à bord du Galeniël.

« Il y a bien longtemps je ne suis pas retourné chez moi. C'est un endroit où la nature à presque tous les droits, nous vivons principalement sur cette cité que tu as vue. Peut être un jour y mettra tu les pieds ... »

Invité

J' avais laissé mes amandes closes, toujours concentrée sur les apparitions éthérée que j' immisçais dans l'esprit ouvert de la Grand Maître. Je l' écoutais me répondre, avec un petit sourire aux lèvres. Un léger haussement de faciès amusé s' afficha sur ma frimousse lorsqu' Arsenicia se mit à rire, alors que mon jardin d' esprit s' accroissait … Puis la Jedi se referma d' un coup, ce qui eu pour conséquence d' effacer mes créations d' esprit et de buter contre le mur abrupte de sa conscience. Rouvrant les yeux, je cillais, surprise de ce revirement soudain puis par le temps qui fallut à mes vives prunelles de jade de s' adapter à la lumière ambiante du vaisseau, plissant ses dernières vers la Grand Maître qui venait d' installer ses pieds sur la table devant laquelle nous étions, je sentais maintenant sa présence qui s' infiltrait en moi avec douceur, je la laisser entrer m' installant confortablement sur le siège écoutant avec attention ses dires et annonces … * Arcadien * … Je retins cette information pour moi même, je me doutais que ce geste n' était pas anodin, et j'en comprenais la valeur. Un léger haussement de faciès, rehaussa mes traits, humblement je baissais la tête, me passant une main derrière l' oreille puis élevant à nouveau mon nez courbé, j' entrepris d' observer l' illusion qui se créait en moi.

Un océan. Interminable, limpide et d' huile qui s' élargissait aux alentours se terminant dans l' horizon, dans une parfaite concordance entre la voute céleste et l' étendue salée. Cependant, une structure altérait délicatement les faibles ondulations des vagues qui s' échouaient avec puissance sur le rivage, une large cité reposait sur l' océan. D' une conception unique, elle illustrait à merveille beauté et majesté, s' imposant avec aplomb mais finesse dans ce paysage maritime. Le soleil qui illuminait le paysage de sa bienfaisance, se reflétait dans le miroir de l' océan et réchauffait agréablement les branches de l' étoile géante qui formait la ville marine alors que non loin sur le continent, une imposante falaise tranchait avec force, amplifiant le caractère serein de l' atmosphère ...

- C' est magnifique. Quel est le nom de cette cité ?

Peu à peu, un orbe vint s' étendre le long de la ville, se refermant en son sommet, puis sans le moindre son, le bouclier entraina l' immensité urbaine dans les tréfonds de l' océan dans le reflet ensoleillé de l' astre qui surplombait le ciel. Puis la vision disparue, l' esprit de la Grand Maître s' échappa du mien et le vaisseau reprit son environnement habituel, alors que la Jedi entamait ...

- Il y a bien longtemps je ne suis pas retournée chez moi. C'est un endroit où la nature à presque tous les droits, nous vivons principalement sur cette cité que tu as vue. Peut être un jour y mettras tu les pieds …

- Et j'en serai ravie. J' avoue que les images que vous me montrez sont attrayantes, et tant de mystère a le don d' attiser ma curiosité. Mais je comprends amplement votre désir de préserver ce lieu de nos propres tensions, c'est sans doute ce qu'il y a de mieux à faire ....

Je posais mes amandes de jade sur elle avec circonspection, une légère moue sur ma frimousse, j' observai avec sérieux l' arcadienne avant d' ajouter ...

- D' ailleurs, si cette planète est si lointaine, comment êtes vous arrivée jusqu'à l' Ordre ? Les représentants de votre race ne doivent pas avoir été très nombreux parmi les Jedi.

M' arrêtant un instant, je jaugeais Arsenicia intriguée, me demandant si continuer sur ce sujet était bien affable pour cette dernière, j' avais aisément perçu son sentiment peiné qui l' avait saisi plus tôt, je ne l' avais relevé car je m' appliquais avec conscience sur les illusions créées, néanmoins maintenant que j'en avais la possibilité je m' en inquiétai ...

- Excusez moi, mais vous semblez troublée ... Qu 'est ce qui vous rend si nostalgique ? ... Voulez vous changer de sujet ?

Invité

Aldaïre, cela veut littéralement dire « Caché sous l'océan ».

Peu à peu, le dôme protecteur de la cité s'éleva, l'englobant entièrement. Grâce à ce dispositif, la cité de l'océan était protégée envers et contre tout, rien ne pouvait percer ce bouclier. Une fois la cité arrimée dans les abysses, elle devenait indétectable, la quantité d'eau qui se trouvait au-dessus d'elle était trop importante. Arsenicia observa l'océan retrouver son calme habituel, la surface de l'eau pareille à un miroir reflétait la lumière du soleil. Le spectacle était magnifique et rappelait quantité de souvenirs à la Jedi, qui lentement se retira de l'esprit d'Anaru.

La question de la Maître Jedi la fit sourire. Il était vrai que personne ne savait comment Arsenicia avait été découvert par l'Ordre, il y a soixante-dix ans et elle-même c'était bien gardé de le dire. Naakti Somens avait su voir à travers la Force et sentir la très jeune Arcadienne. Dans l'esprit de celle-ci avait résonné la voix de la Togruta... Elle se rappelait encore ce jour où elle avait annoncé l'évènement à ses parents. Ce n'était pas une façon ordinaire de recruter un enfant, mais cela avait également démontré que même très jeune, Arsenicia avait une puissante connexion avec la Force et en avant conscience. A l'instar de Maître Fay bien des années avant elle, la petite fille qu'elle était alors était partie à la rencontre de Naakti pour devenir une Jedi.

J'ai entendu la voix de mon Maître dans ma tête lorsque j'étais enfant. Je savais que j'étais réceptive à la Force, je savais que j'avais ainsi la possibilité de quitter ma planète pour découvrir la galaxie. Je suis allé vers Naakti et elle m'a ramené devant le Conseil. Ce n'est pas une façon très ordinaire de faire les choses, mais sans les Jedi je serais probablement resté sur mon monde jusqu'à ma mort. Mais tu as raison, nous ne sommes que très peu à avoir rejoint l'Ordre. Maître Fay il y a plusieurs décennies, mon second Maître, Eltarys et moi-même. Il y en a eu d'autre mais cela remonte à bien avant l'ancien Ordre Jedi et l'air de Palpatine.

La grand maître posa son regard sur Anaru. Celle-ci semblait troublée, elle avait surement sentit l'état d'Arsenicia quelques minutes auparavant avant qu'elle ne se reprenne. Seuls les Jedi qui avaient été là le jour où Eltarys était mort connaissaient toute l'histoire et savaient qu'elle avait perdue plus que l'homme qu'elle aimait, ce jour là. De plus, la mémoire d'Arsenicia ne lui permettait pas d'oublier. Elle pouvait occulter ce douloureux souvenir, mais dès qu'elle y pensait, la Jedi était en mesure de revivre ce jour comme si tout cela c'était déroulé la veille. Elle se rappelait chaque image, chaque visage ... Jamais elle n'oublierait son visage, ses yeux sans vie lorsque son corps avait été remonté. Elle n'oublierait pas non plus ce rapport sur son propre état de santé suite à cette mission. Jamais elle n'oublierait ce qu'elle y avait lu, ce que le médecin lui avait ensuite confirmé.

Parfois, je souhaite ardemment oublier, mais je ne peux pas. Je possède ce qu'on appelle une mémoire absolue. Il me suffit d'observer un paysage quelques minutes pour m'en souvenir et le dessiner au détail près plusieurs heures plus tard. Pour les souvenirs les plus marquants, c'est la même chose. Jamais je n'oublierai le jour où Eltarys est mort. Je l'ignorais, mais lui l'avait sentit. J'étais enceinte et il a donné sa vie pour sauver la mienne et celle de notre enfant, mais ça n'a pas suffit et je l'ai perdu lui aussi, ce qui m'ôta également la possibilité d'en avoir d'autre.

Elle fit une courte pause puis esquissa un souvenir comme pour rassurer Anaru.

C'est en partie à cause de ces évènements que je suis parfois très maternelle avec certain Jedi. Mais ne t'inquiète pas, aujourd'hui je vais mieux, le temps m'a permis de cicatriser même si je garderai toujours un souvenir très net de ces évènements.

Arsenicia ferma les yeux quelques instants tout en se pinçant l'arrête du nez et un long soupir lui échappa. Usant ensuite de la Force, elle fit lentement léviter la bouteille d'alcool qui trônait encore sur la table et s'en resservit un verra, qu'elle mena jusqu'à sa main toujours grâce à la Force. Elle en but quelques délicieuses gorgées puis se laissa une nouvelle fois aller contre le dossier, les pieds sur la table et tenant toujours son verra dans sa main. Elle joua avec quelque

Et toi ? Je me souviens de ton entrée dans l'Ordre, mais nous ne nous sommes guères parlé plus que cela. Je t'ai parlé de ma race et de moi-même, ce que je ne fais pas en général. C'est à ton tour maintenant.

Termina t-elle avec un sourire.

Invité

Un silence s' était alors installé dans la salle, j' avais croisé mes jambes en tailleur sur le siège, mes coudes reposant mollement vers mes genoux tandis que mon poignet gauche appuyé contre ma joue de ce même côté retenait nonchalamment ma tête. Mes amandes chlorophyllées focalisaient mon attention sur les dires et gestes d' Arsenicia qui me narrait sa rencontre avec l' Ordre.

Sans rien énoncer, je songeais que la Grand Maître avait en effet eu un recrutement des plus distinct. La Jedi dès son plus jeune âge avait du présenter une maturité et un lien des plus étroit avec la Force … Je me remémorais comment moi même j' étais parvenue à me retrouver sur Naboo … Une bonne dose de poisse. Le fruit du hasard. Le miel de mon esprit peu enclin à la fatalité d' une défaite mais ainsi qu' un sacré coup de main de la Force n' étaient autres que les substances de mon arrivée dans l' Ordre Jedi … Cependant, ce que le Maître Ombrelune avait à m' annoncer était d' autant plus troublant … Quand, je lui avais demandé quelle était la nature de son air de peine que j' avais su percevoir en son âme et trait, ce qu' elle finit par avouer était bien l 'une des dernières choses à laquelle je m' attendais ... Elle avait été mère pendant quelques mois ...

Mon étonnement s' afficha, mes prunelles pourtant savamment amandes, s' arrondirent sous la pression de l' expression de mon faciès circonspect. Eltarys, j' avais déjà entendu ce nom … Ce père était mort pour les protéger tout les deux, en vain néanmoins. C' était un aspect de l' arcadienne que je n' aurais pu deviner. De mon côté, je concevais amplement que l' idée d' enfanter ne me viendrait pas avant fort longtemps … Voir peut être jamais … En outre, je ne voulais guère passer mon temps à m' inquiéter pour eux. Je ne pouvais pas non plus délaisser un gamin dont j' avais la charge malgré le fait que je le savais en sécurité au temple. Souvent, je m' interrogeais comment pouvait réagir les autres Jedi qui malgré leur responsabilités de parents parvenaient à tenir leur engagement envers l' Ordre et envers leur progéniture … Maître Yunstar était une de ces curiosité maternelle … De toute manière, je n' en avais pas le temps. Ou alors, je ne cherchais point à l' acquérir. Tout comme Maître Wunds, je voulais suivre la Force …

- Ce doit être ardu, de ne pouvoir oublier ...

Une simple pensée qui s' échappa de mes lèvres … Distante, j' étais à mon tour en pleine introspection, puisque peu à peu l' évocation des ses souvenirs faisait remonter en mon être les méandres douloureuse de mon propre passé ... Chaque être vivant possédait une capacité de mémorisation relative, et de lui même le cerveau faisait de sorte d' évacuer les résidus informations superflus évitant en outre une certaine surchauffe cognitive et un trop plein d' informations désuets. Néanmoins, certaines personne, telles qu' Arsenicia, devait vivre à perpétuité avec le moindre souvenir, qu'il s' agisse du plus doux ou du plus houleux … Je baissais mon minois, une moue boudeuse s' installa sur son recoin tandis que mes amandes se froncèrent ... Je ne pu m' empêcher de repenser à ma mère de ce souvenir cuisant que j' avais préservé d' elle, m' intimant, criant de fuir … Je n' avais point besoin d' une mémoire absolue pour ne pas l' oublier …

Songeuse, la Grand Maître sans plus rien prononcer, fit léviter la bouteille jusqu' a elle, je l' observais dans mon mutisme soudain alors qu' elle entreprit de se servir un verre puis de jouer avec le niveau du liquide … Lors d' un instant l' envie de lui conseiller la modération me vint, mais je n'en fis rien, et rempli mon verre à mon tour de cette étrange boisson ambrée ... Tout en flânant l' écume, mes amandes restaient sur l' arcadienne méditative ...

- Et toi ? Je me souviens de ton entrée dans l'Ordre, mais nous ne nous sommes guère parlé plus que cela. Je t'ai parlé de ma race et de moi-même, ce que je ne fais pas en général. C'est à ton tour maintenant.

Ainsi je lui répondis avec un sourire gêné, passant ma main derrière l' oreille, comme pour pour replacer une mèche révoltée de ma verdoyante tignasse alors que ce geste n' avait lieu d' être. Je n' appréciais guère de parler de ma personne, mais comme l' arcadienne venait de se confier à moi, je ne pouvais me résoudre à ne point le lui répondre … Ou à persister à me murer dans mon mutisme latent.

- Je … Je ne suis pas non plus du genre à me dévoiler …

Je favorisais amplement le silence, écouter pour laisser parler. Étrangement, et cela malgré mes affables et verves sentiments de zélosien, j' étais une personne réservée. Très réservée. Je préservais en moi et pour moi, bien des choses, dont peut être la seule personne les connaissant l' avait assurément emporté avec lui dans la Force quelques mois plutôt … Finalement, et parce que j' étais de nature expressive et spontanée, beaucoup pensait me connaître, néanmoins jamais n' étaient ils allés chercher plus loin de ce que je comptais bien leur montrer. Je suis jeune, zélosienne et Maître Jedi, je comptais que cela reste ainsi pour la plupart des personnes que je cotoyais …

Je tendis mon bras afin de me repousser la bouteille pour à mon tour gouter de nouveau à la boisson ambrée, levant le verre de ma main gauche, j' en avalais les trois quart d' un seul mouvement puis reposait l' objet à moitié vide sur la table. Me remémorant enfin mon propre passé, j' eu un légère moue … effectivement rien de fort bien glorieux en soit … Relevant mon regard sur la Maître Ombrelune, je m' efforçais d' esquisser un sourire à son encontre avant de déclarer ...

- … Je n' aurais sans doute pas grand chose à vous dire … Zélo II, ma planète d' origine, je n' en possède aucun souvenir … J' ai passé beaucoup de temps dans le vaisseau de ma famille à fouler la galaxie avec eux … Ils étaient musiciens, c' est avec eux que j' ai appris à jouer de la queterra, en permanence ils se rendaient à de nombreux endroits pour se faire entendre. On s' est souvent arrêté sur Coruscant … Une planète vraiment pas faite pour moi ...

Aborder ce sujet m'était toujours d' une complexe difficulté. Ses souvenirs bien que loin d' être aussi vifs et vigoureux que ceux de la Grand Maître étaient néanmoins fortement présents à mon esprit. La disparition inexpliquée et subite de ma famille par laquelle s' en suivit mon errements dans les rues en territoire Hutt … Souvent, en y repensant je savais que j' avais eu de sacrés coup de veines. Combien de fois avais je du me débrouiller pour échapper à l' infernale débandades de truands qui surpeuplent inlassablement Nar Shaddaa ? Combien de glorieux et in extremist échappatoires avais je du fomenté afin de m' éclipser furtivement des hordes d' esclavagistes opportunistes qui n' auraient eu la décence d' épargner la liberté d' une gamine paumée qui n' avait pourtant pas encore atteint sa décennie ? Combien de gamins avec qui pourtant j' avais pu m' entendre et entrevoir une lueur d' espoir, avait subitement disparu d' une heure à l' autre ? Sans la moindre explication ? … Ma mine s' était assombrie sans que je ne m'en rende compte, et souriant à nouveau à la Grand maître, j' haussais négligemment des épaules, levant mes émeraudes vers le ciel.

- Je ne pourrais vous dire à quoi ça ressemble, ou si toutes les prétendues superstitions que l' on dit sur les zélosiens sont exactes. Il paraît que certains zélosiens sont persuadés de mourir s'ils sortent la nuit et entre autre s'ils se prennent les rayons des deux lunes … D' autres disent qu'il y aurait des démons qui roderaient. Ça fait très enfantin n'est ce pas ? Et pourtant, je crois me souvenirs que ma mère en était persuadée. J' ai beau râler et grogner de temps à autre de nuit, soyez sure que comparé à un zélosien venant de Zélo II, je suis beaucoup plus agréable à supporter. Disons, que la nuit et le noir c'est le grand tabou chez eux ...

Je pris une pause dans ma narration ... Songeuse. Avant de reprendre d' une voix se voulant détachée.

- Pour ce qui de … mon arrivée dans l' Ordre c'est Maître Wunds qui s' en ai chargé ainsi que Maître Frey … J' étais sur Nar Shaddaa à cette époque et … je … Je passais mon temps dans un bar, avec la quaterra de mon père, un jour le gérant de la cantina que je pensais connaître ma droguée, et je me suis réveillée dans une sorte de … cachot, de joule. En faite, il s' agissait d' un réseau de vendeur d' organe, ils ont du jugé que je serais un investissement mon négligeable pour leur bourse …

J' eu un léger rire jaune, j' haussais à nouveau des épaules avec nonchalance puis j' entrepris de vider un nouveau quart de mon verre. J' avais omis certains passages, mais c' était une partie de ma vie que je n' aimais guère ressasser, ainsi si je pouvais éviter de m'y attarder ...

- J' étais enfermée dans le noir. À attendre ... Je ne savais même pas qu'il s' agissait de trafiquants d' organes sur le moment ... Je n'ai pu le comprendre qu' au moment où ils ont décidé de m' ouvrir ... Enfin, avant je suis restée enfermée quelques jours ... Être aussi longtemps cloitrée dans l' obscurité à l' époque c'était pour moi insoutenable ... J' ai donc démoli la porte ... Sans le savoir je venais d' envoyer une poussée de Force contre elle ... Ensuite, j'ai évidement voulu m' échapper, mais trois types sont venus m' attraper avant que je n' aille bien loin ... Ils ont préféré m' ouvrir sur le moment que de risquer que je tentes une nouvelle percée plus tard ... Enfin, Maître Frey m'est littéralement tombée du ciel ... Et Maître Wunds est venu la rejoindre. Ayant, le don de psychométrie il a compris que j' avais le potentiel pour être Jedi. Il m' a donc ramené ici ... Pour le reste, vous devez sans doute le savoir ...

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